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lundi, 12 novembre 2007

Pétition en ligne

Si vous voulez vous amuser, vous pouvez signer la pétition en ligne demandant la démission immédiate de Sarkozy. Je lai intitulée Nous demandons la démission immédiate du président de la République et jai indiqué comme auteur : Les citoyens français honteux de leur représentation sur la scène mondiale. Je nai retenu comme griefs que quelques uns des innombrables ridicules de ce paltoquet. Jai signé le premier et précise que si mon prénom, seul, apparaît, cest parce que le système est fait ainsi : jai bien donné mon nom entier.

Faites circuler linformation, qu’on puisse rire un peu, merci.

14:29 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (36)

jeudi, 08 novembre 2007

Manifeste des... combien ?

À quelques mois du quarantième anniversaire de mai 1968 (figurez-vous que l’édition y a déjà songé, tiens ! Des livres ont été mis en vente depuis quelques semaines) et tandis que mon pourtant cher Guillaume a transformé son blog en annexe du Figaro avec quelques billets désolants (, , ,  et ) suivis d’une cascade de commentaires tellement débiles que j’ai peine à croire qu’ils émanent de jeunes (déjà si vieux, ça me paraît incroyable), le nombre de sujets de mécontentement est tel, dans tous les domaines, que je me prends à rêver… Si on lançait une pétition pour demander la démission pure et simple de Sarkozy ? Croyez-vous que ça marcherait ? Pas une petite pétition, pas la pétition du pauvre, non : des dizaines de millions de signatures, formidable ! Une pétition internationale, bien entendu : après tout, il enquiquine tous les pays. Ce qui est bien, c’est que, s’il faut être majeur pour voter, point n’est besoin de l’être pour signer une pétition. Chiche ?

(Guillaume, pardonne-moi ce que tu prendras pour une attaque personnelle mais franchement, ce que je lis chez toi me désole).

14:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (25)

mardi, 06 novembre 2007

Antiageing

Connaissez-vous l’antiageing ? Ce n’est pas une nouvelle école littéraire ni une façon d’accommoder le homard, mais l’appellation commerciale d’un produit en vente en pharmacie, produit destiné à lutter contre les marques que le temps imprime à notre visage. 

Je passe sur le fait qu’il s’agit bien évidemment d’un attrape-crétin. Ce qui m’intéresse – c’est beaucoup dire – c’est ce qui est inscrit sur le tube, dont la photographie figure sur un panneau publicitaire exposé dans la vitrine d’une officine ; ces panneaux publicitaires qu’on nomme aujourd’hui PLV, soit « publicité sur les lieux de vente ».

Antiageing. À qui s’adresse cet anglais de bazar ? Certainement pas aux anglophones. Cela s’adresse aux Français qui ne savent plus lire leur langue et demandent qu’à tout le moins, le français soit suivi d’une inscription anglaise. Le tube contenant le produit miracle en question porte donc les mentions : « Soin anti-âge », « Antiageing ». Et voilà. La forme grammaticale qu’au lycée, on nous apprenait comme s’intitulant « forme en -ing » appliquée à toutes les sauces, ou plutôt à toutes les crèmes. C’est un peu comme si l’on usait de la forme progressive en disant : « Anti-âgeant ». C’est enrâgeant, pardon : enrageing.

07:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (18)

lundi, 05 novembre 2007

Un livre de Simone Veil

Je suis en train de lire Une vie, les souvenirs de Simone Veil parus tout récemment chez Stock. J’ai toujours eu de l’estime pour elle, bien qu’elle soit à l’opposé de mes opinions. Sans doute à cause de la loi qui porte son nom, qui était plus que nécessaire et qu’elle imposa autrefois avec courage, contre la majorité de l’opinion et celle de ses collègues dans une assemblée à dominante masculine.

Cependant, je suis très étonné par le ton général de ce volume, non pour ce qu’il contient mais par la manière dont il est construit, agencé. Simone Veil accumule les souvenirs d’une manière plus ou moins ordonnée mais on a le sentiment qu’elle les pose là, comme des objets, certes rangés mais non reliés entre eux ou presque. Elle pose là, sur la table, des faits. Mais il ne faut pas chercher la moindre mise en perspective, le plus petit prolongement, un brin de réflexion historique. Je ne connais pas plus anti-scientifique que ces mémoires. Assurément, la biographie de Simone Veil reste à écrire et c’est un tiers qui s’en chargera.

Je trouve que c’est là une caractéristique des gens de droite : l’absence de vision historique des choses. Pas de reflet : les faits sont indépendants, les événements sont des évidences, rien n’est relié à rien, rien ne découle de rien. Au besoin, quelques affirmations toutes simples étaieront l’ensemble branlant. Surtout pas de dialectique, ça sent trop son matérialisme, son marxisme, même. Les faits sont des potiches sur un buffet, des bibelots posés les uns à côté des autres.

Qui plus est, Simone Veil n’a aucune idée du rendu de la durée dans un ouvrage. Elle ne maîtrise pas le temps du récit ; elle se risque à des échappées thématiques dans le cours de la chronologie – c’est l’exercice le plus périlleux qui soit ; elle laisse subsister de grands « blancs », conséquence de l’attitude dite plus haut : les événements ne sont pas dépendants les uns des autres. Évidemment, dans ces conditions, tout est sur le même plan, le souvenir important et l’anecdote (on sait, je pense, combien j’exècre l’anecdote). Les contradictions, au moins apparentes, et qu’un doigt de réflexion et de précision eût pu nous aider à considérer comme des complémentarités, ne sont pas résolues, elles sont ignorées. Toujours cette optique faussée : les faits, les agissements, sont des objets sans mécanisme les liant. C’est l’erreur grossière de la droite : il n’y a pas d’histoire, seulement des agissements individuels, lesquels ne sont pas conditionnés socio-culturellement, et à peine par le contexte et l’immédiateté. Quelle erreur.

Je suis également un peu déçu par la langue. À la moitié du volume, j’ai relevé des tics de langage, deux pléonasmes, une anacoluthe et force clichés. C’est encore la preuve évidente que les livres ne sont plus relus ni par des correcteurs – on a dit ici de nombreuses fois que ce poste avait été éliminé du budget des maisons d’édition – ni par des directeurs littéraires compétents – il en est encore, heureusement. Ou bien a-t-on considéré que, par principe, la prose de Mme Veil n’avait pas à être reprise ? Certes, le résultat n’est pas repoussant mais de petites corrections eussent ajouté du charme à un style qui est seulement correct et, par endroits, très plat.

10:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)

vendredi, 02 novembre 2007

Panurgisme éditorial

Le dixième anniversaire de la mort de Barbara a donné lieu à la parution de neuf ouvrages (dont deux rééditions) et d’un numéro spécial de magazine, assortie de la  remise en vente de deux livres plus anciens. Ce n’est sans doute pas terminé. Je me demande ce que cela signifie pour le gent éditoriale, qui n’espère tout de même pas – du moins, je l’espère pour sa santé mentale –  que les lecteurs intéressés ont un budget extensible. Hormis les collectionneurs maniaques qui ne sont pas la majorité du public, loin de là, personne n’achètera tous ces livres qui, je les ai feuilletés, n’apportent rigoureusement rien de neuf, voire contiennent quelques erreurs. Certes, pour l’un d’entre eux, l’auteur a déniché l’obscur témoignage inédit de telle ou telle personne qui s’était toujours tue, sans doute parce qu’elle n’avait rien à dire. Quelle stupidité, quelle aberration, quel gaspillage !

Les libraires, naturellement, feront très prochainement retour à leurs éditeurs respectifs de tous ces volumes promis à la mévente. Dans quelques semaines, une partie d’entre eux se retrouvera à l’étal des soldeurs, l’autre au pilon. Je ne comprends pas. Sur quoi les éditeurs comptent-ils ? Sur l’effet d’entraînement qu’on nomme aujourd’hui « synergie » ? C’est impossible. Cela a d’autant moins de sens que ces ouvrages répètent à l’infini ce que d’autres, avant eux, avaient dit cent fois déjà. Il est vrai qu’en 2003, le dixième anniversaire de la disparition de Léo Ferré avait donné lieu à vingt-trois parutions. L’an prochain, ce sera le quinzième et je redoute déjà l’inflation. Curieux temps que celui où l’on célèbre l’anniversaire d’un décès, célébration se limitant bien sûr à une recherche de profit. Le plus étonnant est que le profit en question n’est pas assuré.

À part cela, 2007 est aussi l’anniversaire de la mort de Prévert, de la Callas, de Lino Ventura et j’en oublie certainement. Je n’ai pas fait le compte des publications les concernant mais j’ai repéré, ici et là, des livres de circonstance. Le centenaire de Roger Vailland, lui, n’a pas occasionné autant de publicité, mais c’est à l’avance que celui de Simone de Beauvoir (2008) est prétexte à de nombreuses sorties de livres : trois au moins entre septembre et octobre, un autre étant annoncé pour janvier. Et je ne sais sûrement pas tout.

 Dernière minute : j’apprends par internet que cinq autres livres doivent encore être consacrés à Barbara. Cela portera le total à quatorze.

14:05 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (6)

mercredi, 31 octobre 2007

Des choses que j’abomine

Le roman historique.

La biographie romancée.

Les dialogues imaginaires (dont est peuplée la précédente).

Sarkozy.

L’idée reçue.

Le lieu commun.

Le cliché.

La paraphrase.

Les programmes de télévision (pas forcément la télévision).

Le panurgisme.

Le bruit.

Les personnes qui parlent très haut.

Le bavardage.

Le délayage.

Le sans-gêne.

Le vocabulaire limité (voir : Sarkozy).

Les conducteurs qui klaxonnent.

Les donneurs de leçons.

L’autorité (autre que morale).

La ringardise.

La platitude.

La délation.

Les sycophantes.

L’odeur de l’eau de Javel.

L’hypocrisie.

La lâcheté.

Le revirement.

Les personnes qui ne tiennent pas leurs engagements (99 % de la population).

Les collectionneurs malades.

Les acheteurs compulsifs.

La saleté.

Les personnes qui n’enlèvent pas leurs lunettes de soleil lorsqu’elles vous parlent.

Le sport sous toutes ses formes.

La mesquinerie.

Le téléphone.

L’inculture.

À présent, soyons honnête. Je suppose que tout être normalement constitué sera d’accord, a minima, avec cette liste, qu’il ne manquera pas de compléter selon ses propres détestations. J’imagine mal, en effet, quelqu’un me déclarant : « Vous savez, monsieur Layani, j’aime singulièrement la lâcheté » ou « Je raffole des hypocrites », ou bien encore « Je rêve d’être dénoncé ». Alors ? Quelles sont, de mon triste inventaire, les propositions de dégoût que chacun retiendra ?

07:00 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (11)

mardi, 30 octobre 2007

Il est temps de ne pas se laisser faire

Bien entendu, nous allons tous nous élever contre la resucée, qu’on veut nous imposer par voie parlementaire, du traité européen rejeté il y a deux ans. De l’aveu même du pitre Giscard d’Estaing, c’est la même chose.

Je sais, Sarkozy avait dit, lors de la campagne, qu’il était favorable à une ratification parlementaire. Mais bien sûr, nous nous fichons tous éperdument de ce qu’il a pu dire ou de ce qu’il dira et nous allons tous appuyer de toutes nos forces sur le battant qu’on veut fermer, en réclamant un nouveau référendum. Auquel, bien évidemment, nous nous empresserons de voter non, à une forte majorité j’espère.

C’est d’un coup d’État qu’il s’agit. Ainsi qu’il est de règle en démocratie, le pouvoir appartient au peuple. On lira l’entretien  avec l’économiste et professeur d'informatique Étienne Chouard, publié dans Libération. Et aussi, son blog.

10:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 25 octobre 2007

Les courtisans sont priés de répondre à l’appel

« Le Premier ministre, François Fillon, recevra les romanciers de la rentrée littéraire 2007, en présence de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication. Jeudi 25 octobre à 18 h 30 à l’hôtel de Matignon », apprend-on sur le site du Premier ministre. On se demande bien pourquoi le clown suffisant et sournois reçoit des auteurs – et pourquoi des romanciers uniquement – à l’hôtel de Matignon (c’est la première fois que j’entends appeler ainsi cet endroit), lui qui n’a probablement lu aucun de leurs livres. « N’importe qui aurait suffi » comme disait de Gaulle, par exemple la mère Albanel dont la seule fonction est d’émarger mensuellement au budget de la République, pour une telle réception.

Le plus effrayant est qu’un très grand nombre d’auteurs ait accepté de répondre favorablement à cette invitation. Des écrivains, c’est-à-dire, en principe, des esprits libres, indépendants et lucides, toutes qualités qui auraient dû leur interdire de fréquenter les salons en général et les pitres en particulier. Que nenni, les voilà tous, empressés, faisandés, se bousculant devant le buffet, faisant des ronds-de-jambe au Premier ministre le plus inculte de tous les temps et à la potiche fêlée et poussiéreuse de la rue de Valois. C’est une honte. Le premier devoir d’un écrivain est d’être indépendant et de ne céder ni aux invitations lustrées ni aux pressions des éditeurs, toujours soucieux d’être bien en cour.

On est prié de vomir sur eux.

13:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (4)

jeudi, 18 octobre 2007

La madone des parkings et le nabot inculte

Ainsi donc, la vieille pétasse aux yeux vulgaires qu’on a failli avoir comme first lady s’en va. Bon débarras. Puissions-nous ne jamais plus entendre parler d’elle et de ses culottes sales.

Je suis discourtois, exprès.

Cela étant, cette annonce de séparation faite aujourd’hui est répugnante. La nouvelle éclipse les conflits sociaux et les graves questions du jour. Cette pourriture de Sarkozy est capable d’utiliser même sa propre vie – dont on se fout éperdument – pour noyer le poisson des grands débats et faire en sorte qu’encore et toujours, on parle de lui. Quelle ordure, ce mec !

15:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (10)

mercredi, 17 octobre 2007

Mon amour, où trouver l’ultime île déserte ?

L’extrême quantité de sottises que je lis, sur le site du Monde, dans les réactions des lecteurs aux différents articles touchant la réforme des régimes spéciaux de retraite et les grèves, me laisse sans voix. On a longtemps dit que Le Monde était le journal de l’élite, une feuille pour intellectuels, des choses comme ça. Pourtant, les lecteurs qui s’expriment ressemblent réellement à des exténués du cerveau. Et je ne parle pas des idées reçues ! Mon Dieu, quelle accumulation de clichés, exprimée dans une langue d’une pauvreté inimaginable.

La haine envers les idées de gauche – comme si celles-ci n’avaient pas pour but de défendre même leurs contempteurs – est incroyable. La société a réellement viré à droite, et à droite toute. Tous ces cocus de l’histoire sont fiers de leur mésaventure. Inimaginable ! Tous les lieux communs y passent, à commencer par la représentativité des syndicats, supposée presque nulle. Il ne vient pas un instant à l’esprit de ces lumineux penseurs qu’un syndicat, quel qu’il soit, représente aussi les non-syndiqués et qu’on n’a jamais vu un non-gréviste refuser de bénéficier d’un acquis obtenu par la grève. Jamais. Connaissez-vous un non-gréviste ayant refusé une augmentation ? Une diminution des charges de travail ? Ah, vraiment, quelle bande de sombres crétins !

Il ne leur vient même pas à l’esprit, à ces tarés de la réflexion, que ce contre quoi peut lutter un gréviste, quel qu’il soit, est susceptible de leur retomber sur le nez demain matin. L’individualisme – dans le sens le plus égoïste du mot – a tellement poussé dans le terreau social que ces abrutis livides ne comprennent même pas l’inextricable façon dont sont liés les intérêts des uns et des autres. L’intoxication du journal télévisé, véritable Bureau officiel du Cliché, est telle que tout le monde répète à l’envi les mêmes sottises dans les mêmes termes, avec la même assurance qui ne repose sur rien.

La société est devenue pour moi totalement illisible. Elle me donne envie de vomir.

20:25 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (5)

vendredi, 12 octobre 2007

Sombres moments

La consigne officielle, érigée en priorité nationale, s’il-vous-plaît, de poursuivre une catégorie de population de manière systématique en employant les grands moyens, je regrette, mais j’appelle cela du fascisme et qu’on ne vienne pas dire que j’emploie n’importe quel mot, ni que j’use d’une terminologie désuète. Voici un article paru dans L’Humanité du 10 octobre dernier (oui, c’est un journal de gauche, excusez l’outrance).

Les gendarmes mèneront la chasse

Immigration. Une note du ministère de la Défense rappelle à l’ordre les gendarmes, leur demande d’intensifier les arrestations de sans-papiers et fait de la chasse aux immigrés leur priorité.

Le général d’armée Guy Parayre est directeur général de la gendarmerie nationale au ministère de la Défense. Le 4 septembre dernier, il adressait au préfet de police de Paris et aux préfets de métropole une note dont l’objet était la « lutte contre l’immigration irrégulière ». Visiblement, les gendarmes ne sont pas assez motivés à courir après les personnes sans titre de séjour, puisque le général dénonce « de grandes disparités entre les régions et les groupements ». Certains ont même des résultats en dessous de ceux de 2006. Situation inacceptable, quand on connaît la culture du chiffre des expulsions et des arrestations fixé par le ministre de l’Immigration.

Que vient faire ici ce chef des armées ? Nicolas Sarkozy, en ministre de l’Intérieur, avait obtenu que soient regroupées sous sa houlette toutes les « forces de l’ordre » concernées par la chasse aux étrangers sans titre. Les gendarmes se trouvaient donc sous les ordres du ministre de l’Intérieur. Devenu président, il a créé le ministère de l’Immigration (…) qui a pour mission cette chasse et pour moyens les effectifs de la police et de l’armée, via la gendarmerie. C’est aussi simple que cela. L’Intérieur et la Défense, sur ce sujet, sont aux ordres de Brice Hortefeux.

Le général Parayre, le petit doigt sur la couture du pantalon, applique. Après la leçon aux préfets délivrée par Brice Hortefeux, le mois dernier, le général bat le rappel. Mais il en rajoute. Nous ne savions pas encore que « la lutte contre l’immigration irrégulière sous tous ses aspects » était « érigée en priorité nationale ». Nous avions le cancer, la maladie d’Alzheimer, les accidents sur les routes… maintenant, nous avons la chasse de personnes qui n’aspirent qu’à vivre, enfin, en paix. Pour mener sa guerre, le général va même réquisitionner les réservistes et les retraités et faire rechercher les informations auprès de tous les services compétents, jusqu’aux travailleurs sociaux.

Une course à la délation, un climat de terreur, qui rappelle d’autres époques sinistres de notre histoire.

Émilie Rive

 

Voici à présent le texte adressé aux préfets par le général Parayre.

Le général d’armée Guy Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale

À Monsieur le Préfet de police, Mesdames et Messieurs les Préfets (métropole).

La gendarmerie nationale prend toute sa part à la lutte contre l’immigration irrégulière.

Pour parvenir à atteindre les objectifs qui lui ont été assignés par le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, j’ai décidé de mettre en œuvre un certain nombre de mesures. Vous en trouverez le détail dans la note jointe.

L’étude de l’action menée par la gendarmerie dans le domaine de la lutte contre l’immigration irrégulière depuis le début de l’année 2007 laisse apparaître de grandes disparités entre régions de gendarmerie et, au sein d’entre elles, entre groupements. En outre, et malgré les rappels effectués, l’engagement de certains groupements est nettement en retrait par rapport à 2006.

Au terme des sept premiers mois de l’année, 67 groupements de 17 régions sont en-deçà de leurs objectifs annuels. Érigée en priorité gouvernementale, la lutte contre l’immigration irrégulière, sous tous ses aspects, doit constituer un réel axe d’effort et donner lieu à l’élaboration de véritables plans d’action.

À cet égard, il vous est demandé de mettre en œuvre les directives ci-après qui visent à améliorer l’efficience de l’action des unités en réorientant leur service, en harmonisant leur organisation et en renforçant leur capacité opérationnelle.

I - Mesures relatives à l’organisation et à l’orientation du service.

À l’instar des 24 cellules mises en œuvre dans 20 départements, les 29 GGD dont l’objectif 2007 est supérieur ou égal à 75 personnes à mettre en cause au titre de l’index 69 de l’État 4001 (1) mettront en place dans les meilleurs délais une cellule de lutte contre l’immigration irrégulière (9 en sont déjà dotés).

Ces structures, à caractère permanent, seront activées sous plafond des effectifs et devront être armées en priorité par des militaires ayant une compétence et une motivation dans ce domaine. Elles seront placées sous la responsabilité directe des CGGD et leur animation confiée au OAPJ.

Les contacts avec les bureaux des étrangers des préfectures, les DDPAF, les DDSJ, les inspections du travail, les organismes et bailleurs sociaux devront être particulièrement recherchés.

La surveillance des flux routiers, autoroutiers et ferroviaires devra être intensifiée. Les contrôles mis en œuvre seront exécutés dans un cadre espace-temps le plus approprié.

Le service des EDSR devra impérativement intégrer ce volet missionnel avec des orientations précises et ciblées. De même, les unités qui participent activement à la sécurisation des transports ferroviaires (présence dans les trains et les gares) devront, au cours de leur service, élargir leur activité à toutes les infractions à la législation sur les étrangers.

À cet égard, les contrôles nocturnes des barrières de péage, des aires de repos des autoroutes, des gares routières et ferroviaires seront à organiser.

Pour l’ensemble des unités territoriales, un effort particulier devra également être consenti dans le domaine de la lutte contre le travail illégal. Les activités saisonnières notamment, propices à l’emploi d’étrangers sans titre de travail, non déclarés et-ou en situation irrégulière sur le territoire national, devront faire l’objet de contrôles adaptés.

De même, la sensibilisation des personnels à la lutte contre la fraude documentaire devra être au besoin renouvelée, en sollicitant notamment les premiers formateurs experts en fraude documentaire (FEFD) formés par le département « faux documents » de l.

Enfin, les contrôles relatifs aux individus ou groupes d’individus qui se livrent à la mendicité forcée ou agressive, ou qui occupent illégalement un terrain privé seront intensifiés. Leur situation sera attentivement examinée, notamment au regard de leurs conditions de séjour sur le territoire national (...).

III - Suppression des escortes consécutives au placement des ESI en CRA.

L’arrêté du 22 avril 1997 (2) qui fixe la répartition des escortes des retenus entre la police et la gendarmerie sera prochainement modifié afin de faire assurer, dès le 1er janvier 2008, toutes les escortes postérieures au placement des ESI en CRA par le service en charge de la garde des CRA.

L’objectif est de libérer les unités territoriales de ces déplacements consommateurs de moyens et de personnels, et de leur permettre ainsi de réorienter leur activité missionnelle dans le domaine de la lutte contre l’immigration irrégulière.

Pour toutes les escortes à partir des CRA, il pourra être fait appel, en substitution de gendarmes mobiles, au concours de réservistes, retraités de l’arme, et de gendarmes adjoints volontaires, confirmés dans l’emploi. Ces personnels devront toutefois être systématiquement placés sous les ordres d’un sous-officier d’active. Vous veillerez, dès à présent, à évaluer le volume de ces personnels afin de ne pas alourdir la charge de la gendarmerie mobile.

IV - Réunions de police.

Vous mettrez à profit les réunions « immigration » et « police ferroviaire » des cellules de coordination opérationnelle zonales (CCOZ), animées par les DZPAF, pour recueillir et échanger avec nos partenaires les informations utiles à la lutte contre l’immigration irrégulière.

En outre, les réunions polices organisées chaque semaine en préfecture devront également permettre aux commandants de groupements de recueillir des informations auprès des autres services de l’État (bureau des étrangers, RG, DDJS, DDA...) Un calendrier mensuel des interventions des DZPAF à l’occasion des réunions hebdomadaires de police sera prochainement communiqué.

Le ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement vient de rappeler aux forces de sécurité la nécessité de tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés.

En conséquence, vous veillerez à élaborer vos plans d’action dans vos zones de compétence et à donner vos directives à vos commandants d’unités en m’en adressant copie. Les besoins supplémentaires que vous estimeriez nécessaires pour l’accomplissement de cette mission primordiale pourront être formulés auprès des services compétents de la DGGN.

La lutte contre l’immigration irrégulière est une mission à part entière qui nécessite l’engagement de tous. Chaque militaire doit être convaincu qu’il doit agir avec détermination, volontarisme et méthode pour atteindre les objectifs fixés. Pour autant, en toutes circonstances, l’humanité, le discernement et l’intelligence des situations devront guider l’action de chacun.

(1) Index  69 de l’état 4001 : infractions aux conditions générales d’entrée, de circulation et de séjour des étrangers en France.

(2) Arrêté du 22 avril 1997 portant répartition des charges entre la police nationale et la gendarmerie nationale en matière.

09:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (13)

lundi, 08 octobre 2007

La ministre dé-Monetisée

Heureusement, le musée d’Orsay a connu une effraction et un Monet a été endommagé. Je dis « heureusement » non parce que je n’aime pas Monet, mais parce qu’ainsi, la ministre de la Culture a eu l’occasion de dire quelque chose, d’exister. Bien sûr, elle n’est pas allée jusqu’à avoir un langage correct, se contentant de dire que les auteurs de l’effraction « ont fini par mettre un coup de poing dans le tableau ». Il ne fallait pas trop en demander. Elle peut remercier ceux qui ont détérioré Le Pont d’Argenteuil. Autrement, on aurait oublié jusqu’à l’existence de Christine Albanel. Comme quoi, le ministère de la Culture est redevable envers les artistes, pas le contraire.

Je note que le père Sarkozy ne s’est pas rendu au musée d’Orsay, alors qu’il va habituellement partout. Il ne doit pas savoir où il se trouve, ou bien il s’imagine que ce bâtiment abrite toujours la gare d’Orléans. Un musée, dites-vous ? Qu’est-ce que c’est que c’est quoi que ça, là ?

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16:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6)

vendredi, 05 octobre 2007

Moment de crise

Sans être absolument certain d’avoir raison – mais le croyant, bien sûr, sinon, à quoi bon ? – j’avancerai une interprétation un peu différente du film de Cristian Mungiu, 4 mois, 3 semaines et 2 jours.

Je pense qu’il ne s’agit nullement d’un film sur l’avortement – que, par parenthèse, il ne condamne pas explicitement, ou bien alors qu’on me dise à quel moment – ni d’un ouvrage sur la Roumanie quelques années avant la fin du communisme.

Je crois – et rien, à mon avis, n’empêche de voir ce film ainsi – qu’il s’agit de la description d’une crise que traverse Otilia, la véritable héroïne du film. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas Gabita, la jeune fille enceinte, qui est montrée comme le personnage principal, mais bien Otilia.

Au début du film, Otilia demande à son compagnon de ne pas l’embrasser en public parce que, dit-elle, ça la gêne. En réalité, elle n’a aucune envie qu’il l’embrasse. Elle ne veut plus de lui, pour des raisons que le spectateur ne connaîtra pas puisqu’elles sont antérieures à l’ouverture. Puis l’accumulation de bêtises qu’accomplit Gabita, sa série de mensonges inutiles entre autres, les mettent toutes deux dans une situation très difficile, dont seule Otilia a la force, l’imagination et le courage pour les en sortir toutes deux. Pendant les quelques heures que dure l’action du film, et singulièrement au cours de la nuit, elle va se défaire de son compagnon. Ce n’est pas dit ainsi, mais qui ne le verra pas ? Tout ce qu’elle vit au cours du laps de temps de la narration, c’est la résolution de son drame personnel, c’est l’acmé.

À partir de là, qu’il s’agisse d’avortement ou de quoi que ce soit d’autre, cela n’est plus très important. Ce pourrait être un hold-up, par exemple. Ou la drogue, la prostitution, ou n’importe quoi. L’avortement dramatisant le propos, la mise en scène en plans fixes et dans un temps réel qui ne l’est bien sûr pas vraiment, le dédain vraiment complet du cadrage, le petit budget qui impose un tournage en décors naturels (si bien qu’il n’y a pas la place, souvent, pour installer la caméra et l’équipe technique et que, par conséquent, on doit – je pense à la scène du dîner d’anniversaire – faire se serrer les convives comme si la table était minuscule, tout simplement pour qu’ils restent dans le champ, et encore ! tous ne rentrent pas, on voit passer un bras de temps en temps) ; tout cela, qui est technique, sert le propos : le désarroi intérieur d’Otilia et sa décision de quitter le garçon avec qui elle n’a plus rien à faire.

Si ce n’est pas cela, c’est un film de plus sur l’avortement, qui ne dit rien d’autre que ce qu’ont exposé films et livres qui l’ont précédé, rien qu’on ne sache déjà.

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lundi, 01 octobre 2007

Le mythe du manuscrit posté, énième édition

Je vais encore pousser mon coup de gueule habituel contre l’image qui est donnée, du monde de l’édition, par tous les media. Dans un article du quotidien vespéral, on nous parle du livre de Muriel Barbery, L’Élégance du hérisson, paru chez Gallimard, ouvrage qui fait paraît-il un tabac.

J’ai entendu parler de cette jeune femme pour la première fois au mois d’août dernier, alors que, si j’en crois l’article, « mardi 25 septembre, la décision a été prise de lancer la cinquantième réimpression de l'ouvrage, ce qui a entraîné le passage du cap des 600. 000 exemplaires imprimés ». Dans une librairie de Saint-Céré (Lot), j’ai feuilleté son livre ; ça n’a pas duré longtemps, cela m’a paru très surfait et, en tout état de cause, sans intérêt aucun. Justement, peu importe.

Ce qui motive ma colère, une fois de plus, c’est cette phrase : « Elle a publié en 2000 Une gourmandise, manuscrit arrivé par la poste et que Jean-Marie Laclavetine, éditeur chez Gallimard, avait aussitôt retenu ». Assez, assez, assez ! C’est évidemment entièrement faux. Quand, grands dieux, cessera-t-on de répandre cette ineptie dans le public ? Les manuscrits déposés par le facteur au service du courrier, surtout chez Gallimard qui en reçoit des quantités invraisemblables, ne sont pas publiés. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans le cas de cette dame et je m’en moque éperdument, mais ce n’est très certainement pas ça.

Je ne comprends pas ce qui peut pousser les journalistes (et les cinéastes comme, tout récemment, Chabrol) à perpétuer les idées reçues sur l’édition et le statut d’écrivain, notamment celle du manuscrit arrivé par la poste (Truffaut en 1977). C’est de la propagation de fausses nouvelles. Consternant.

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vendredi, 28 septembre 2007

Sans commentaires

Selon Le Monde.fr du 28 septembre, « le président de la République, Nicolas Sarkozy, est apparu beaucoup plus souvent dans les journaux télévisés que son prédécesseur, Jacques Chirac. Selon le dernier baromètre Ina’Stat, établi par l’Institut national de l’audiovisuel (INA), M. Sarkozy est apparu 224 fois de mai à août, contre 94 pour M. Chirac sur la même période, en 1995. Sur la période mai-août 2007, Ségolène Royal, avec 100 citations, arrive derrière M. Sarkozy. Ce classement, qui prend en compte les éditions d’information du soir des six chaînes nationales hertziennes, comptabilise le nombre de passages dans les JT qu’elle qu’en soit la forme ».

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mercredi, 26 septembre 2007

Frapper plusieurs fois

J’avais dit que je parlerais d’autre chose mais, qui sait pourquoi, je repense encore à la Grande guerre.

Adoncques, l’armée prévenait la gendarmerie, laquelle dépêchait aussitôt deux pandores à la mairie. C’était le maire qui devait apprendre à ses administrés la mort au combat d’un des leurs. On imagine sans peine, en un temps où la France est encore très rurale, dans ces villages où tout le monde se connaît, l’impression que devait procurer l’arrivée des gendarmes se dirigeant vers la mairie. Et puis, ensuite, des champs où elles travaillaient parce que les hommes étaient tous partis, ou de chez elles où elles travaillaient encore parce que, de toute façon, elles ne faisaient que ça, ces mêmes femmes guettaient le maire. Il s’était habillé, avait noué une cravate et passé un veston, pris son chapeau juste pour pouvoir se découvrir. On imagine leurs respirations suspendues et le soulagement lorsqu’elles le voyaient, l’avis officiel à la main, passer devant chez elles et poursuivre son chemin. Et puis la douleur mêlée au soulagement quand il s’arrêtait devant la porte de la voisine, de l’amie, de cette autre femme que, de toute façon, elles connaissaient bien. On imagine ce que peut ressentir une femme qui sait que le maire va venir chez l’une ou chez l’autre et entend soudain frapper à son huis. On imagine le cœur des femmes qui ont déjà entendu frapper plusieurs fois.

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mardi, 25 septembre 2007

La manche et le pilon

Lorsque j’étais petit, les mutilés de la guerre de 1914 étaient encore nombreux dans les rues. Je revois celui-ci, remontant la rue Franklin, avec sa jambe artificielle. Dans les années 50, qui plus est, les prothèses étaient horribles : il n’y avait pas encore de biomécanique, on leur entait un horrible pilon de bois avec un bout en caoutchouc. Je me rappelle aussi les manches vides des vestons, qui pendaient comme des suppliciés. Et les béquilles, pour ceux qui avaient encore des mains pour les empoigner. Cela m’avait beaucoup impressionné.

Je ne sais pas pourquoi, depuis quelques années maintenant – peut-être est-ce justement le nombre de mes années qui commence à devenir indécent – je prête beaucoup d’attention aux monuments aux morts. On sait que j’aime la campagne et, en zone rurale, c’est affreux, on les voit mieux. Parfois, la même stèle porte un nom en plusieurs exemplaires, jusqu’à quatre. S’agissait-il du père et des trois fils, ou de quatre frères, ou de cousins, ou bien de simples homonymes ? J’imagine les femmes apprenant la disparition d’un premier, d’un deuxième, d’un troisième, d’un quatrième de leurs proches, voire de leurs enfants.

J’ai pensé à toutes ces choses ce matin, au réveil, et j’ai imaginé cette note en repassant ma chemise. Quel moral d’acier ! La prochaine fois, je vous parlerai d’autre chose.

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jeudi, 20 septembre 2007

Un mort à Matignon

C’est entendu, Fillon est mort politiquement. On ne s’en plaindra pas, la ridicule suffisance de ce malheureux donnant régulièrement envie de le gifler. Il serait amusant qu’il sautât – il sautera de toute façon en mars au moment des municipales, mais le bruit court d’un remaniement en janvier – et qu’échaudé, aucun homme politique n’acceptât le poste. Car au vrai, en admettant qu’on n’ait pu s’en douter auparavant, on sait maintenant que le Premier ministre n’existe pas sous le règne de Sarkozy. Par conséquent, et en toute logique, il ne devrait y avoir aucune personne saine de corps et d’esprit pour accepter de succéder à la carpette actuelle et de devenir cette fois une serpillère usagée. Ce qui impliquerait une intéressante crise de régime : personne pour être Premier ministre. Ce serait nouveau, habituellement, il y a trop de candidats. Mais je ne suis pas inquiet, on trouvera toujours une épluchure moisie pour accepter de n’être rien étant donnés le traitement, les avantages en nature et la retraite correspondante. Allons, l’homme politique moyen est assez vil pour ne craindre point d’être moqué de tout le pays, pourvu qu’en son escarcelle tombent quelques deniers. Nous verrons. En attendant, que disparaisse Fillon et que son mentor devenu son assassin – tu quoque, Sarkozy – crève dans les plus atroces souffrances.

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mercredi, 12 septembre 2007

Le porc et l’abrutie

Selon Le Monde, « Cécilia Sarkozy a suscité beaucoup d’intérêt dans les médias depuis l’élection de son mari à la présidence de la République : imprévisible, elle intrigue les Français et les médias ». Ma foi, je ne dois pas être Français, car elle m’indiffère totalement. Pis, lorsque d’aventure quelque portrait me tombe sous les yeux, je lui trouve l’air bête et mauvais, buté et inculte.

Exactement comme son mari qui, de plus, ressemble pour moi à un porc qui serait m’as-tu vu.

À propos de ce pitre malgracieux et répugnant, j’invite ceux que cela intéresse à prendre connaissance des indications données par lui à la ministre de la Culture. Les milieux culturels s’étonnent et s’indignent mais, foutre, qu’attendait-on de la part d’un serpent crasseux nul d’esprit ? Cet homme est un imbécile dangereux – je note avec satisfaction qu’il connaît en ce moment, dans l’opinion, sa première perte de confiance – et tout ce que l’on peut souhaiter, c’est qu’une crise cardiaque l’emporte avant l’échéance de 2012.

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samedi, 08 septembre 2007

Encore Chabrol

Il n’est pas mal, ce Chabrol-là. Il est même plutôt bien, si l’on veut passer sur l’éternel problème des scènes d’exposition lourdes et appuyées, qui ne sont pas l’apanage du cinéaste, d’ailleurs. Si l’on veut bien passer aussi sur les deux monstrueuses fautes de langue entendues dans le dialogue, vers la fin du film. Si l’on veut bien passer encore sur la qualité de l’ensemble de ce dialogue, au demeurant plutôt plat.

Ce film est plutôt bon, si l’on accepte de ne pas se poser la question du pourquoi de la scène finale, totalement collée au film, métaphore horriblement lourde du titre, paraphrasant le propos du cinéaste.

Plutôt bon, ce film, si l’on s’abstient de critiquer les éternels clichés du cinéma sur la vie d’écrivain, ces clichés qui me font hurler de rage depuis trente ans. Cent fois non, être écrivain, ce n’est pas ça. Le personnage joué par Berléand, Charles Denis dit Saint-Denis en littérature, a le train de vie d’un Simenon ou d’un Gérard de Villiers, ce qu’il n’est aucunement dans l’histoire qui nous est contée. Les écrivains ne sont pas forcément à tu et à toi avec leur éditrice, ne font pas de partouzes avec elle dans un chabanais de luxe, ne possèdent pas de maison au décor futuriste, ne partent pas à Londres pour des tournées de signatures aux frais de l’éditeur (le Seuil, avec toutes les difficultés financières qu’on lui connaît !), le reste à l’avenant.

Plutôt bon, le dernier film de Chabrol qui est pourtant toujours le même : un procès de la bourgeoisie. Cette fois, c’est au canon qu’il tire dessus, au point que, décidément, on se dit qu’il y a fausse donne. Les bourgeois ne sont pas tous des gens qui passent leur temps à s’empiffrer, à fumer le cigare, à boire des alcools ambrés, à avoir des vies sexuelles fantasmatiques… Ils sont cela, certes, mais pas tous et, surtout, ils ne font pas forcément tout à la fois. C’est un catalogue de vices qui est ouvert sous nos yeux et ça finit par faire sourire.

Plutôt bon, si l’on admet qu’un écrivain vieillissant puisse être excité par le spectacle d’une toute jeune femme marchant nue à quatre pattes, avec des plumes de paon dans le derrière. Si l’on admet qu’une fellation puisse être le nec plus ultra de la sexualité, au point d’avoir droit deux fois à une scène de ce type, au point que le personnage du jeune homme s’émerveille et s’angoisse à la fois en se demandant qui a appris à sa jeune femme à pratiquer cette caresse. On a envie de rire, quand même…

Plutôt pas mal fait, ce film, si l’on refuse d’entendre le personnage de Paul dire, aux trois-quarts du film, que celui-ci a commencé il y a près d’un an, alors que le cinéaste s’est si peu soucié du rendu de la durée – mon éternel dada – qu’on a le sentiment de l’écoulement de quelques semaines, tout au plus.

Le dernier film de Chabrol ? Oui, il est plutôt bon. En tout cas, il est formidablement bien interprété – tous sont parfaits – et, si le réalisateur avait bien voulu se donner davantage de mal, notamment en soignant le montage, ici insignifiant, il eût été très bon.

mercredi, 05 septembre 2007

Simenon et moi

Je n’aime pas Simenon. J’ai beau faire, j’ai beau essayer, je n’aime pas Simenon.

 

J’ai lu des romans, des Maigret et des non-Maigret. J’ai tenté de lire sa biographie, je dis : tenté seulement parce que la grâce légendaire d’Assouline eut vite fait de me dégoûter de ce qui, au préalable, ne m’emballait guère, de toute façon. J’ai lu les souvenirs, charabia compris, de son ancienne épouse Tigy. J’ai lu le bel album qui lui a été consacré dans la collection « Passion ». J’ai lu la correspondance qu’il échangea avec Gide : heureusement, il y avait Gide.

 

Cependant, mon honnêteté légendaire m’oblige à dire que les films inspirés de son œuvre, en général, m’ont séduit ; que le bonhomme Simenon m’avait paru intéressant et humain lorsqu’un DVD coédité par Gallimard et l’INA apporta chez moi son image et sa voix, dans un Apostrophes à lui consacré, autrefois, par Pivot. Il me parut même plutôt sympathique.

 

Cet été, j’ai donc fait une nouvelle tentative : Maigret chez le ministre, roman datant de 1954, rédigé dans le Connecticut, acheté trois euros au marché aux livres de la rue Brancion par Martine avant le départ, dans une réédition de 1974. J’y ai trouvé des anglicismes, du charabia, des fautes de langue et des ficelles honteusement tirées. À propos de tirer, on tirait aussi à la ligne. Astuce habituelle, qui me fait enrager : on fait avancer l’action à coups de dialogue. Ça évite d’écrire… Et ça dure des pages et des pages. Double astuce, le dialogue rapportant un dialogue antérieur. Et vas-y que je te pousse : par des jeux de tirets et de guillemets, on remplit ainsi des pages d’où toute rédaction est absente.

mardi, 04 septembre 2007

Mes ennuis de l’été

Le temps pourri, évidemment. Il est pourri depuis début mai et les mauvaises langues datent le début du mauvais temps du soir de l’élection de Sarkozy.

Conséquemment au mauvais temps en question, j’ai commencé mes vacances en étant malade durant dix jours.

J’ai eu mal au dos, mal aux reins, mal à la nuque, mal partout.

J’ai eu une crise de foie.

J’ai eu des allergies.

J’ai été piqué par une guêpe, alors que je m’étais abrité sous une bâche pour échapper à la pluie.

Ma voiture est tombée en panne de batterie un vendredi soir à 18 h 55, ce qui m’a laissé cinq minutes pour m’assurer que rien ne pourrait être fait avant le lundi suivant et téléphoner ensuite à l’office du tourisme où j’avais réservé un ordinateur afin de dire qu’on pouvait en disposer puisqu’il m’était impossible de venir.

Mon courrier a été fidèlement réexpédié par les services postaux à l’exception d’un envoi dont, précisément, j’avais besoin.

Je pense qu’il y eut d’autres choses, mais il ne faut pas se complaire dans l’apitoiement. Ce fut un été délicieux.

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lundi, 03 septembre 2007

Le sexe des balais

Voici une observation qui n’est pas sans intérêt, je pense. Lorsque je balaie ou passe l’aspirateur, j’ai très vite mal au dos. Il se trouve que cela ne vient pas de mes problèmes de colonne vertébrale qui sont congénitaux, ni d’un lumbago qui est mon ami de vingt ans. Cela vient tout bonnement du fait que je travaille courbé plus que de raison. Pourquoi ? Parce que les balais et les tuyaux d’aspirateur sont conçus pour des personnes d’une relative petite taille. Autant le dire : ils sont conçus pour être utilisés par des femmes.

Et pourtant, je ne suis pas grand. Comment font les hommes grands, voire très grands ? On répondra que je n’ai qu’à empoigner le manche très haut et qu’ainsi je ne me courberai pas. Essayez de balayer en tenant l’outil tout en haut : vous n’y parviendrez pas, je vous en fiche mon billet poussiéreux.

Autre observation. Les personnes qui nettoient les trottoirs et les caniveaux, ce qui est une tâche ingrate et fatigante, surtout au matin des jours d’hiver, sont des hommes. Peut-être pas à cent pour cent, mais presque. Ces employés disposent de balais de grande taille, qui leur permettent de travailler sans se baisser en permanence, ce qui est d’ailleurs la moindre des choses. J’ai vu l’autre jour un homme dont l’extrémité du balai arrivait à hauteur de ses yeux.

La conclusion est simple : certains instruments ménagers sont d’une utilisation sexuée. Pourquoi diable ne dispose-t-on pas de manches à balai de grande taille ? Parce que c’est un travail de femme, voyons.

Ça n’a l’air de rien, mais ça existe et les industriels qui fabriquent des aspirateurs et des balais tiennent manifestement compte de cela : le travail de nettoyage est masculin à l’extérieur, féminin à l’intérieur. Si d’aventure un homme veut balayer la cuisine, eh bien, qu’il se courbe pour rien ou qu’il laisse ça à sa femme. C’est parfaitement dégueulasse, n’est-ce pas ? Je suis depuis toujours attentif aux problèmes de société et celui-ci en est un, peut-être moins minuscule qu’on ne croit.

On discute depuis toujours du sexe des anges, jamais de celui des balais.

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samedi, 01 septembre 2007

Des correspondances publiées

Je suis friand de correspondances publiées. Outre qu’on ne sait jamais pourquoi telles ou telles lettres paraissent ou non, pourquoi le tome premier n’est jamais suivi du deuxième – on imagine des impératifs éditoriaux, bien sûr, c’est-à-dire des impératifs commerciaux – quelques observations s’imposent.

Les volumes de correspondance déçoivent quelquefois, en dépit des signataires, surtout lorsqu’ils regroupent exclusivement les lettres destinées à une seule personne. Par exemple, les échanges entre Paulhan et Mauriac ou ceux qui existèrent entre Lorca et Dali m’ont bien laissé sur ma faim, et c’est peu dire. Ceux de Genet avec son éditeur Barbezat sont d’une médiocrité exemplaire. Les lettres de Mendes-France, adressées à une militante socialiste, ne sont pas si captivantes que l’éditeur voulut bien l’annoncer. Je n’ai jamais compris pourquoi le Cherche-Midi avait cru bon de publier les lettres de Daniel Zimmermann et de Claude Pujade-Renaud, deux auteurs qui, surtout dans les années 80, envahirent les éventaires des librairies de leur plate production respective ; quant à leur correspondance, elle est aussi digne d’intérêt que la question de l’importation des bâtons de sucettes au Guatemala. Bien plus curieuse est la correspondance de Gide et de Simenon, du fait même de la différence d’importance littéraire existant entre les deux hommes et de l’application que met Gide à assurer Simenon de son admiration : on sent bien que la chose est pour le moins exagérée et l’on est presque ennuyé par la gêne de Simenon, donnant à Gide du « Cher maître » et n’en revenant pas de sa bonne fortune.

Les tomes de correspondance générale sont plus intéressants. De par la variété des propos et des destinataires, ils dessinent un visage particulier du scripteur. Celle de Cézanne est à mourir de rire : le pauvre peintre était génial mais incapable d’écrire une lettre claire. La confusion de ses missives est incroyable et, plus les années passent, plus ce défaut se confirme : ses phrases s’emberlificotent, il perd de vue son sujet, en mêle plusieurs dans le même passage, se noie dans les formules de politesse, bref, c’est une catastrophe. Il est vrai que l’écriture n’était pas son domaine et qu’on n’est pas obligé d’avoir des talents multiples. Quand Fayard voudra bien donner à lire le tome deux des lettres de Verlaine, ce sera bien.

Les lettres d’Albertine Sarrazin, qu’elles soient exclusivement destinées à une personne – Lettres à Julien – ou à plusieurs – ses Lettres de la vie littéraire – officielles ou clandestines – ses Biftons de prison – sont un régal. Mais elle avouait elle-même qu’écrire des lettres était pour elle « faire ses gammes ». Il y avait à l’évidence volonté d’écriture dans tout ce qu’elle entreprenait. Les lettres fleuves de Simone de Beauvoir (à Sartre, à Bost, à Algren) valent pour leur fréquence, leur obstination, leur quotidienneté, pas réellement pour leur contenu, il faut avoir le courage de le dire. Les lettres de Ravel sont très intéressantes, comme celles de Vailland à sa famille. Celles du général de Gaulle (quatorze volumes de Lettres, notes et carnets, dont je n’ai lu que deux) sont à lire dans une optique particulière : l’immense variété de correspondants que lui offrait sa fonction et le personnage lui-même, tel qu’on le connaît, créent un univers singulier. Toutes les lettres d’Apollinaire sont très intéressantes, qu’elles soient adressées à Louise de Coligny-Châtillon, à Madeleine Pagès, à sa marraine de guerre ou bien à sa mère et à son frère. Très curieuses, amusantes parfois, sont les missives de Racine à son fils. Les Lettres de prison de Gabrielle Russier sont poignantes, surtout lorsqu’on sait la fin de l’histoire. Pourquoi diable Gallimard nous a-t-il gratifiés de la correspondance de Violette Leduc, cette femme sans autre centre d’intérêt, dans sa vie, que sa petite personne, tout juste bonne à parler d’elle en se plaignant constamment, en geignant sans cesse ? Après que le volume me fut tombé des mains, je l’ai entendue un soir à France-Culture, dans une interview rediffusée : ses propos étaient de la même teneur que ceux présents dans ses lettres – moi et mon nombril malade – le tout, comme il se doit, dans une expression faite de platitudes et de clichés.

Et puis il y a les échanges épistolaires irremplaçables parce que liés aux deux scripteurs et à l’importance du projet dont ils débattent. Ainsi, Proust et Gaston Gallimard négociant sous nos yeux leurs contrats (on disait alors « traités ») et discutant ferme des corrections à apporter au manuscrit de la Recherche, de la préparation de l’édition, des ajouts incessants de l’auteur…

Finalement, c’est certainement cette infinie variété de parole, de ton, de contenu, qui fait des correspondances éditées le charme, évidemment, mais aussi le matériau nécessaire à toute étude approfondie sur leurs auteurs.

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dimanche, 15 juillet 2007

Au revoir

Le taulier et la taulière s’en vont en vacances. S’il vous agrée, ils vous retrouveront en septembre. Merci pour votre fidélité.

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vendredi, 13 juillet 2007

Dites-moi ça

Cécilia Sarkozy déclare au Nouvel Observateur, à propos de Rachida Dati : « Cest plus quune amie, cest ma sœur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout delle. Elle est de la race des seigneurs ».

Vous avez bien lu : la race des seigneurs. Comme les nazis.

Outre que cest complètement stupide, cest parfaitement odieux. Cécilia Sarkozy, qui est au moins aussi idiote et inculte que son mari, ne se rend pas compte des paroles quelle prononce. Et si elle sen rend compte, il faut vite lenfermer dans un hôpital psychiatrique. Si, daventure, il ne sy trouvait plus de place, sa « sœur » pourra toujours la faire mettre en prison, sur recommandation spéciale.

La race des seigneurs. Mon pied au cul, oui.

Dites-moi que jai rêvé et que cette phrase na jamais été prononcée, je vous en prie. Ou bien rassurez-moi : elle a provoqué un tollé, une immense protestation est en train de sélever, la colère monte.

Je vous en prie, dites-moi cela.

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Lheure du culte

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mercredi, 11 juillet 2007

Chronique de l’incompétence

Selon Le Monde du 11 juillet 2007 : « Pour sa première sortie internationale, la secrétaire d’État aux droits de l’homme, Rama Yade, a gardé un profil bas. Elle était visiblement mal préparée à un voyage inopiné, mais elle a promis de se rattraper en recevant la présidente tunisienne de la Fédération internationale des droits de l’homme... à Paris ».

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Qu’est-ce qu’on s’amuse

Déjà quatre démissions enregistrées au cabinet de Rachida Dati, quelques semaines seulement après sa formation. Une ambiance du tonnerre, créée par la ministre la plus prétentieuse et la plus incompétente de la terre. Personnellement, tant qu’ils se bouffent entre eux, ça ne me gêne pas.

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vendredi, 06 juillet 2007

En prison

Bref, le père Sarkozy continue d’accumuler les bourdes. La dernière en date, le refus de la grâce du 14 juillet pour les détenus. Tous les observateurs ont appelé à la prudence : c’était une chose à ne pas faire. Il l’a faite. Il faudrait pouvoir mesurer l’imbécillité, quelquefois. Je rappelle que les maisons d’arrêt (établissements pour les détenus en attente de jugement ou pour les condamnés à de courtes peines) comptent douze mille détenus en trop, par rapport aux places disponibles. Et je ne parle pas des centrales (prisons pour les condamnés à des peines longues). On sait bien que la prison transforme en « dur » un voleur de pommes, toute l’histoire pénitentiaire le raconte. La répression n’a jamais servi à rien, seule l’éducation prévaut. Sarkozy ne le sait pas et s’en moquerait de toute façon. Quant à Victor Hugo, il n’en a pas entendu parler : les mille pages des Misérables ? Mille pages, vous plaisantez ?

Item, les mesures dites « peines-planchers » sont en voie de réalisation. Là encore, le monde judiciaire dans son ensemble crie au feu et rappelle que cette décision est contraire au principe d’individualisation des peines. On va enfermer, enfermer, enfermer, sans distinction de la nature du délit puisque les peines seront systématiques. La justice, dans un État de droit, se doit justement de n’être pas systématique, mais d’étudier la nature du délit, les circonstances éventuellement aggravantes ou atténuantes, et de décider d’une peine le plus possible appropriée. Ce qui se prépare,c’est l’opposé.

Pour avoir rédigé, il y a quelques années, une modeste biographie d’Albertine Sarrazin, j’ai eu à m’intéresser au problème des prisons, en général. Si l’époque a changé, les réalités, elles, ne sont pas fondamentalement différentes.

Il est vrai que Sarkozy, c’est le contraire de l’intelligence et que Rachida Dati est d’une incommensurable sottise : son ambition n’a d’égale que sa veulerie envers son maître.

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mardi, 03 juillet 2007

Foire aux questions

D’avoir fait paraître quelques modestes ouvrages et d’animer quelques sites et blogs me vaut régulièrement un courrier non abondant, mais toujours curieux. On me pose les plus étonnantes questions, quelquefois en les justifiant, d’autres fois sans la moindre raison apparente, le seul motif étant un travail consacré par moi, il y a parfois des années de cela, au sujet en question. J’ai parfois l’impression d’être devenu une banque de données tant la variété des demandes est grande. C’est sans doute la rançon de mon éclectisme.

Ainsi, je viens de trouver dans ma messagerie ce curieux texte : « Vous serait-il possible de me dire quel était (sic) le poids et la taille d’Albertine Sarrazin ? Merci pour votre travail et vos passions ». Il n’y a pas de formule d’appel, pas de phrase de politesse. Le remerciement, il est vrai, en tient lieu, il est même plus chaleureux qu’elle ne l’eût certainement été. Le message n’est pas signé, sinon par la mention de l’expéditeur, un pseudonyme comportant un mot et des chiffres.

Quant à la demande, elle est amusante. Saurai-je un jour pourquoi ce monsieur ou cette dame a besoin d’un tel renseignement ?

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mercredi, 27 juin 2007

On ne lit que deux fois, 4

c24db0385250fcea8464eb0da21856d2.jpgCependant, on ne peut omettre les clichés xénophobes, pour ne pas dire racistes, de Fleming qui, en cela, ne se dégage pas des préjugés de son époque. En gros, tout ce qui n’est pas anglais est mal, avec la concession de quelques personnages américains, français ou jamaïcains qu’il veut bien dépeindre comme sympathiques. Suivent les idées reçues abominables au sujet des Noirs, des Chinois et, tout particulièrement, des Turcs et des Bulgares. Des Russes (comprendre : des Soviétiques), également. L’emploi des mots « race » et « sang », qui est, il est vrai, celui d’alors, est abusif. C’est l’aspect le plus franchement désagréable de l’œuvre, le plus regrettable. Fleming n’est peut-être pas plus raciste qu’un autre, d’ailleurs, mais ne fait aucun effort pour raisonner autrement qu’en fonction des fantasmes de son temps, mêlés à son caractère aristocratique. L’intelligence reste de côté. Les Anglais ont toujours raison, même leurs défauts sont plaisants ou traités sur le mode amusé ; la seule erreur que commettent les Anglais est due… aux Anglaises, qui ne savent pas, prétend-il, choisir leur parfum. Quand on compare cela aux charges faites contre à peu près tous les étrangers, crasseux, à la poignée de main répugnante, fourbes, lâches, minables, mesquins, intéressés – bref, des calamités – c’est peu de chose. Il faut faire un gros effort pour faire abstraction de cela et se concentrer sur l’art de l’auteur, dans la mesure où cette lèpre peut en être dissociée. Il est vraiment regrettable que la large imagination de Fleming ne l’ait pas laissé entrevoir des horizons plus humains et plus justes.

(Ian Fleming et Sean Connery, photo X)