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mercredi, 27 juin 2007

On ne lit que deux fois, 4

c24db0385250fcea8464eb0da21856d2.jpgCependant, on ne peut omettre les clichés xénophobes, pour ne pas dire racistes, de Fleming qui, en cela, ne se dégage pas des préjugés de son époque. En gros, tout ce qui n’est pas anglais est mal, avec la concession de quelques personnages américains, français ou jamaïcains qu’il veut bien dépeindre comme sympathiques. Suivent les idées reçues abominables au sujet des Noirs, des Chinois et, tout particulièrement, des Turcs et des Bulgares. Des Russes (comprendre : des Soviétiques), également. L’emploi des mots « race » et « sang », qui est, il est vrai, celui d’alors, est abusif. C’est l’aspect le plus franchement désagréable de l’œuvre, le plus regrettable. Fleming n’est peut-être pas plus raciste qu’un autre, d’ailleurs, mais ne fait aucun effort pour raisonner autrement qu’en fonction des fantasmes de son temps, mêlés à son caractère aristocratique. L’intelligence reste de côté. Les Anglais ont toujours raison, même leurs défauts sont plaisants ou traités sur le mode amusé ; la seule erreur que commettent les Anglais est due… aux Anglaises, qui ne savent pas, prétend-il, choisir leur parfum. Quand on compare cela aux charges faites contre à peu près tous les étrangers, crasseux, à la poignée de main répugnante, fourbes, lâches, minables, mesquins, intéressés – bref, des calamités – c’est peu de chose. Il faut faire un gros effort pour faire abstraction de cela et se concentrer sur l’art de l’auteur, dans la mesure où cette lèpre peut en être dissociée. Il est vraiment regrettable que la large imagination de Fleming ne l’ait pas laissé entrevoir des horizons plus humains et plus justes.

(Ian Fleming et Sean Connery, photo X)

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