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vendredi, 02 novembre 2007

Panurgisme éditorial

Le dixième anniversaire de la mort de Barbara a donné lieu à la parution de neuf ouvrages (dont deux rééditions) et d’un numéro spécial de magazine, assortie de la  remise en vente de deux livres plus anciens. Ce n’est sans doute pas terminé. Je me demande ce que cela signifie pour le gent éditoriale, qui n’espère tout de même pas – du moins, je l’espère pour sa santé mentale –  que les lecteurs intéressés ont un budget extensible. Hormis les collectionneurs maniaques qui ne sont pas la majorité du public, loin de là, personne n’achètera tous ces livres qui, je les ai feuilletés, n’apportent rigoureusement rien de neuf, voire contiennent quelques erreurs. Certes, pour l’un d’entre eux, l’auteur a déniché l’obscur témoignage inédit de telle ou telle personne qui s’était toujours tue, sans doute parce qu’elle n’avait rien à dire. Quelle stupidité, quelle aberration, quel gaspillage !

Les libraires, naturellement, feront très prochainement retour à leurs éditeurs respectifs de tous ces volumes promis à la mévente. Dans quelques semaines, une partie d’entre eux se retrouvera à l’étal des soldeurs, l’autre au pilon. Je ne comprends pas. Sur quoi les éditeurs comptent-ils ? Sur l’effet d’entraînement qu’on nomme aujourd’hui « synergie » ? C’est impossible. Cela a d’autant moins de sens que ces ouvrages répètent à l’infini ce que d’autres, avant eux, avaient dit cent fois déjà. Il est vrai qu’en 2003, le dixième anniversaire de la disparition de Léo Ferré avait donné lieu à vingt-trois parutions. L’an prochain, ce sera le quinzième et je redoute déjà l’inflation. Curieux temps que celui où l’on célèbre l’anniversaire d’un décès, célébration se limitant bien sûr à une recherche de profit. Le plus étonnant est que le profit en question n’est pas assuré.

À part cela, 2007 est aussi l’anniversaire de la mort de Prévert, de la Callas, de Lino Ventura et j’en oublie certainement. Je n’ai pas fait le compte des publications les concernant mais j’ai repéré, ici et là, des livres de circonstance. Le centenaire de Roger Vailland, lui, n’a pas occasionné autant de publicité, mais c’est à l’avance que celui de Simone de Beauvoir (2008) est prétexte à de nombreuses sorties de livres : trois au moins entre septembre et octobre, un autre étant annoncé pour janvier. Et je ne sais sûrement pas tout.

 Dernière minute : j’apprends par internet que cinq autres livres doivent encore être consacrés à Barbara. Cela portera le total à quatorze.

14:05 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

"À part cela, 2007 est aussi l’anniversaire de la mort de Prévert, de la Callas, de Lino Ventura et j’en oublie certainement."

Il me semble que 2007 est l'anniversaire de la mort de tous ceux qui sont décédés auparavant.

Je suis confus, je n'ai pas su m'en empêcher.

Écrit par : Desavy | vendredi, 02 novembre 2007

Ah, mon cher De Savy, vous pouvez tout vous permettre avec moi parce que je vous aime bien. Mais franchement, c'est nul, hein.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 02 novembre 2007

Jacques, avouez tout de même qu'un anniversaire, c'est tous les ans.

Je profite, je profite.

Écrit par : Desavy | vendredi, 02 novembre 2007

Mouais, vous avez bien raison d'en profiter. Grrr..

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 02 novembre 2007

Le paradoxe est qu'en effet ces livres ne se vendront pas ou fort peu. C'est pourtant l'éternel argument avancé (et fort juste au demeurant) pour refuser la publication d'auteurs inconnus. Dans la cas présent, le désastre financier annoncé n'empêche pourtant pas la sortie de ces livres inutiles. Pourquoi? Les éditeurs espèrent-ils tout de même gagner à ce jeu de temps à autre?

Écrit par : Feuilly | lundi, 05 novembre 2007

C'est justement ce que je ne comprends pas. Ils ne peuvent pas ignorer que ça ne se vendra pas. C'est couru d'avance. Moi-même qui, jusqu'à cette année, avais acheté tous les ouvrages consacrés à Barbara, je n'achèterai pas ceux-là. De toute façon, je ne pourrais pas le faire : trop cher, au total. Et surtout, parce que ce sont des produits fabriqués, pas des ouvrages sérieux.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 05 novembre 2007

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