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samedi, 06 septembre 2008

Les avatars d’une parution

Initialement, j’avais proposé à l’éditeur Jean-Daniel Belfond, fils de Pierre et fondateur de l’Archipel, un texte intitulé Les Romans de Ian Fleming, ensemble de quelques remarques et réflexions que je m’étais faites lors de ma relecture, en 2007, des quatorze volumes de la série des missions de James Bond. Cela avait commencé par trois ou quatre notes parues ici-même et avait fini par représenter une centaine de feuillets dactylographiés.

 

Belfond – qui avait fait paraître ma vie d’Albertine Sarrazin en 2001 et refusé depuis toutes mes propositions – accueillit cette fois mon projet avec sympathie et me demanda le manuscrit immédiatement, par courrier électronique. Mon expérience – ah, longue expérience ! – de la chose éditoriale m’empêcha naturellement de crier victoire car après cela, je n’entendis plus parler de rien. Au bout d’un moment, je pratiquai la traditionnelle relance. Il y eut des hésitations. Bref, après trois mois de tergiversations, après, surtout, que je me fus un peu fâché par écrit et que j’eus dit son fait à l’éditeur à propos d’une autre histoire, j’obtins un accord téléphonique, à condition… de doubler le nombre de pages en entant au manuscrit initial cent pages de biographie de Fleming. Nous étions en mars, il fallait effectuer ce travail pour le 20 juillet. Je donnai mon accord, en échange de la promesse d’un contrat.

 

Dans l’attente du précieux document, je me gardai bien de faire quoi que ce soit. Cependant, il advint que parole fut tenue, et le contrat me parvint. L’ouvrage paraîtrait sous la marque Écriture, un autre label du même groupe. Je me trouvais dans le Lot, c’était fin mars, début avril. Là-dessus, le délai du 20 juillet fut guillotiné : on m’appela, me dit qu’il fallait finalement livrer le 20 juin. J’acceptai.

 

Mais, à la campagne, je n’avais aucun document avec moi… Je devais de toute façon revenir à Paris pour des examens médicaux et les démarches relatives à mon congé de longue maladie. Là, vers mi-avril, je me mis au travail. Nouvel écueil : la bibliographie, considérable mais épuisée, était exclusivement en anglais. Grâce à la magie d’internet, plusieurs volumes me parvinrent, en un temps record, d’Angleterre, des États-Unis, du Canada. Je m’aperçus que, mon Dieu, je pouvais lire en anglais, comprendre, traduire, citer, exploiter toutes ces sources. Honnêtement, je ne m’en serais pas cru capable. Pourtant, cela se fit. Courant mai, soit avec un mois d’avance, je pus remettre les documents iconographiques demandés ; courant juin – avant la date fatidique – je pus rendre mon manuscrit, conforme à la commande, et repartir dans le Lot.

 

Bien entendu, le titre que j’avais choisi ne convenait plus. J’ai donc intitulé ce travail Ian Fleming, on ne lit que deux fois. C’est ce qui est porté sur le faux-titre et la page de titre. Mais la couverture insiste : On ne lit que deux fois, Ian Fleming, vie et œuvre du créateur de James Bond 007.

 

Voilà de quelle manière un projet donné devient quelque chose d’autre. En l’espèce, cela ne me gêne pas car le concept de « vie et œuvre » existe depuis longtemps. Ainsi, ce Fleming qui n’est ni une biographie ni un essai, qui est les deux à la fois, n’est pas hybride. Au moment où je rédige cette note prétentieuse, presque tout a été réalisé : « peignage » du manuscrit ; correction d’épreuves ; réalisation de la couverture et du texte de quatrième ; de l’index. Il manque encore le cahier de photographies, dont on m’a successivement assuré qu’il comprendrait seize pages, puis huit, puis sans doute seize (deux fois huit) ; qu’il devrait être entièrement en quadrichromie, avant de me dire qu’on acceptait que je fournisse des documents en noir et blanc. Je vous épargne les détails.

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jeudi, 04 septembre 2008

Des nouvelles du taulier

Après Réglement intérieur, un acte d’indiscipline à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses en 1961, paru en mai dernier chez l’Harmattan, paraîtra en octobre prochain Ian Fleming, on ne lit que deux fois, chez Écriture.

 

Par ailleurs, j’ai reçu cet été une commande de Textuel pour un ouvrage collectif intitulé Amoureuses et rebelles, qui propose des lettres inédites d’Arletty, Édith Piaf et Albertine Sarrazin. Il m’était demandé de présenter la correspondance de cette dernière. Ce livre paraîtra également en octobre.

 

Je tente de placer des manuscrits qui, je l’espère, pourront être édités en 2009 et n’ai toujours pas de précisions en ce qui concerne la parution de Des journées insolites chez Rhubarbe, en 2010.

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mardi, 29 juillet 2008

Ainsi parlait le paysage, 7

Numériser.jpg
Goujounac (Lot), juillet 2008

L'essence augmente, la foi diminue. Voilà le résultat.

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samedi, 14 juin 2008

La goutte de Giono

Les recueils toujours les moins intéressants sont ceux qui regroupent une correspondance familiale. Celle de Giono, par exemple, publiée sous le beau titre J’ai ce que j’ai donné, n’a presque aucun intérêt si l’on ne désire pas lire (en tout cas pas durant plus de deux-cents pages) ce que l’auteur a mangé, quand il a eu une crise de goutte ou mal aux dents, combien il a versé à la banque ou touché pour tel article. Ce n’est vraiment pas lisible, quelque amitié qu’on ait pour l’auteur, quelque goût qu’on puisse avoir pour les chroniques intimes. Les éditeurs vendent ces livres sur le nom de l’écrivain qui, on le lui reconnaît volontiers, n’avait pas rédigé ces missives dans un but de publication. Les nouvelles qu’il donne de sa santé ou du temps qu’il fait à Manosque – dans un style d’ailleurs particulièrement plat – intéressaient très certainement et très légitimement son épouse et ses filles (la quasi totalité du volume est faite de lettres à elles adressées) mais ne sauraient nous retenir aujourd’hui. On note que même le voyage qu’il effectue en Angleterre et en Écosse ne lui inspire qu’une série de banalités un peu redondantes. Giono, certainement, réservait son génie à ses livres et ne jugeait pas utile d’en faire don et grâce aux siens. Sa tendresse est souvent mièvre. Demeure donc un recueil très anecdotique qui ne vaut que par l’attachement sentimental qu’on peut avoir pour une grande plume et l’on sourit miséricordieusement de la voir se traîner dans les eaux familières d’une expression plus que commune.

jeudi, 12 juin 2008

Je ne sais pas où est Rungis

Saura-t-on jamais réellement comment naissent les livres ? Non sur le papier, au bout des chemins inquiétants, dans les pierriers du travail obstiné, mais dans la tête des auteurs ? Je dirai quelque jour en détail le cheminement qui aboutit à ma vie d’Albertine Sarrazin ou à ma vie et œuvre de Ian Fleming, entre autres. Que se passe-t-il pour que surgissent à la cinquantaine et bien au-delà des livres fondés sur des lectures faites des décennies plus tôt ? Pourquoi ces lectures donnent-elles naissance à des travaux quand d’autres ne le font pas ? Quel peut donc être le curieux fonctionnement de nos engouements pour les découvertes d’autrefois ? Pourquoi certaines réminiscences ou redécouvertes donnent-elles la clef de livres complets quand d’autres n’aboutissent qu’à des textes de quelques pages (mon Guimard, mon Vailland) ? Comment certaines joies nouvelles n’autorisent-elles qu’un commentaire réduit (mon Bourdouxhe) ou moyennement long (mon Pons) ? Je ne sais pas pourquoi certaines œuvres, elles, suscitent des travaux sans fin (mes cinq Ferré, trois parus, deux en chantier – pour ne parler que des livres parmi tout ce que je lui ai consacré). Je ne sais pas grand-chose du mystère de la création, quand je me frotte à lui pratiquement depuis toujours. Je ne saurais dire si c’est décourageant ou non puisque, le plus souvent, j’accepte sans discuter cet état de choses. Mais lorsque j’y pense réellement, cela m’intrigue. Alors, je prends quelques notes comme ici mais, bien vite, je tourne en rond. Sans doute ne saurai-je jamais rien de tout cela. Et puis, quelle dépense d’énergie que d’y réfléchir trop longtemps ! Il y a mieux à faire – par exemple, écrire des livres. Je suis né pour cela, c’est ce que je fais le moins mal et, de toute façon, cela me permet de respirer et de sortir mes pieds minables du peu héroïque mal de vivre dans lequel ils s’enfoncent en dépit de mes tentatives désespérées pour avancer. Je suis un arbre à livres, rien n’y fera jamais, je donne des fruits non traités, non calibrés, becquetés par les oiseaux, véreux parfois – mais ce sont des fruits libres. Pas des fruits collabos, prêts à sacrifier l’authenticité à l’apparence, jusqu’à paraître lustrés et peut-être en plastique.

Si je devais rédiger des ouvrages dans chacun des domaines qui m’intéressent, en admettant que j’en sois capable, il me faudrait plusieurs vies et une santé d’airain. Cela ajoute une interrogation au boisseau des précédentes. Pourquoi, dans ces conditions, ai-je été amené à composer sur tel sujet plutôt que sur tel autre ? Je suis incapable de répondre à cette question qui n’est cependant pas sans importance. Est-ce parce que, dans sa prudence, l’inconscient fait le tri et, connaissant la brièveté de tout, impose les recherches les plus immédiatement nécessaires, les plus authentiquement proches, reliées à notre essence même ? Je l’ignore mais il doit y avoir de cela, cependant. Pourtant, en posant ainsi le problème, j’écarte d’emblée la solution la plus simple, celle qui consiste à dire qu’on met en chantier ce que nous imposent les circonstances : si telle recherche indispensable à un travail m’est à un moment donné impossible, je n’effectuerai pas cette besogne ou bien, je modifierai le projet, le redessinerai, en ferai quelque chose d’autre afin de contourner l’obstacle. Je crois néanmoins que les réponses simples le sont trop. Les circonstances, si elles font le dessin du présent, n’exécutent en revanche aucun dessein. Elles n’ont d’importance que factuelle et, oserai-je l’écrire, circonstancielle. Plus sérieusement, il doit y avoir un faisceau de causes « faisant que », comme il est certainement une raison pour que je cherche ici ces réponses impossibles quand approche minuit et qu’il est, là aussi, autre chose à faire.

À tout cela s’ajoute cette interrogation : qu’aurais-je donné à lire si j’avais pu disposer de ma vie complète, sans avoir à la gagner (ce qui, comme chacun sait, aboutit à la perdre) ? Aurais-je fait davantage de livres ? N’en aurais-je écrit que peu, mais bien plus forts ? Je ne le saurai jamais. Serais-je allé plus vite pour les mener à bien ? Auraient-ils été publiés plus tôt ? Il ne convient pas de remuer le destin a posteriori ; mieux vaut le laisser dormir, même s’il parle en dormant et par là nous dérange. À dix-sept ans, à vingt-et-un ans, j’écrivais beaucoup et très vite, vraiment très vite : tout était mauvais, exécrable quelquefois. Cette étape était sans doute indispensable, mais je ne sais pas plus aujourd’hui le pourquoi du travail d’écriture, la raison du « déclic », la manœuvre de quel interrupteur pour allumer quelle lampe. Il est curieux de devoir admettre que notre action est étayée par l’ignorance. Dans n’importe quel domaine de l’activité des hommes, on s’appuie, pour agir, sur la connaissance, l’étude. S’agissant du travail littéraire, on avance à l’aveugle, pétri d’une certitude unique, celle de ne pas comprendre grand-chose à ce qui nous meut. Quelle autre machine fonctionnerait sans qu’on connaisse sa source d’énergie, sans qu’on sache comment l’approvisionner en un carburant quelconque ? Le pire est que cet exercice de funambule a su aboutir à quelques chefs-d’œuvre qui réjouiront l’humanité dans de nombreux siècles encore.

Je vends aux autres ce que je mange moi-même, ce dont quotidiennement je me nourris. Je ne garde pas pour moi, dans ma cave, mon meilleur vin. Je ne fais pas de livres des halles mais des ouvrages de petit producteur. Je ne sais pas où est Rungis.

mardi, 03 juin 2008

Salut à Dominique Autié

Dominique Autié m’avait confié il y a quelque temps qu’il était malade. Je lui ai fait les meilleurs souhaits puis, les semaines passant, je n’ai plus osé lui demander de ses nouvelles et lui-même n’y a plus fait allusion. Quoique moins régulièrement, il publiait toujours des notes sur son blog et j’y voyais – je voulais y voir – un signe d’amélioration ou, à tout le moins, d’état stationnaire.

J’ai eu moi-même des problèmes de santé et, pris par des travaux nombreux, je manque singulièrement de temps. Ainsi, je n’ai appris qu’aujourd’hui le décès, survenu le 27 mai dernier, de notre ami.

Dominique Autié était le contraire d’un matérialiste : j’espère que sa foi l’aura soutenu au cours d’une maladie tuant avec une rapidité qui, chaque fois, me laisse pantois. Le pire, c’est la destruction de l’être, qui précède le décès. Mon père est mort de la même chose, un peu moins rapidement c’est vrai, il y a quinze ans de cela.

Dominique Autié avait cinquante-neuf ans et il aimait les livres.

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vendredi, 30 mai 2008

La vie d’artiste

Comme je le fais souvent, je vous indique ci-dessous le montant de mes droits d’auteur pour l’année 2007, afin que nul n’en ignore.

Atlantica (Les Films de Claude Sautet) : 5 euros 89 non versés, inscrits à mon compte.

Écriture (Albertine Sarrazin, une vie) : 4 euros 17 non versés, inscrits à mon compte (il s’agit du premier solde positif depuis 2001).

D’un noir si bleu (Le Château d’utopie) : 41 euros 62.

Ces sommes s’entendent nettes, toutes déductions faites. Elles sont bien sûr imposables.

Les comptes des éditions de la Lauze ne sont pas encore communiqués. Tous les autres comptes sont en négatif ou correspondent à des éditeurs qui ne paient pas de droits en dessous de cinq cents exemplaires. À titre indicatif, Écriture me verse, pour Ian Fleming, on ne lit que deux fois à paraître en octobre, 2500 euros (montant brut), en deux parties. J’ai pour l’instant touché un premier versement de 1187 euros 53, montant net imposable. Il faut savoir qu’un à-valoir constitue, ipso facto, tout ce qu’un auteur peut espérer gagner avec un livre (la preuve, ma vie d’Albertine Sarrazin, comme il est dit plus haut, a été en négatif jusqu’à cette année).

Ce n’est pas demain que je pourrai quitter l’Éducation nationale.

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jeudi, 22 mai 2008

Vient de paraître

1545312679.jpgSi vous n’avez rien de mieux à faire, chers promeneurs de la rue Franklin, veuillez consacrer quelques instants à lire ces modestes soixante-seize pages qui viennent de paraître. Excusez, je vous prie, mon outrecuidance.

dimanche, 11 mai 2008

Albertine vivante

Une interprétation originale et personnelle de la vie et de l’œuvre d’Albertine Sarrazin fait l’objet d’un spectacle. On peut en voir quelques extraits ici. Cela me paraît nouveau, curieux et, à première vue, fidèle à l’esprit de l’écrivain.

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lundi, 05 mai 2008

Vingt ans passent vite

Chez Corti où j’étais allé acheter les deux livres de Gracq que je ne possédais pas encore, je risquai une question sur les inédits que tous les auteurs possèdent inévitablement. Pouvait-on espérer une publication ? Son éditrice me répondit très aimablement que Gracq avait, par testament, rigoureusement interdit toute publication de ses inédits jusqu’à vingt ans après son décès – et que, par conséquent, il me faudrait revenir en 2027. Elle m’encouragea en m’assurant, avec un beau et amical sourire, que vingt ans passaient vite. Plus sérieusement, il se trouve que Gracq avait voulu empêcher toute exploitation éditoriale de son œuvre dans un but commercial, sachant combien, de nos jours, la mort augmente considérablement la valeur marchande. Vingt ans, avait-il pensé, sauraient faire le tri et laisser voir si persistait un intérêt pour son œuvre.

Je hasardai une autre interrogation : existait-il une correspondance ? On m’assura que non, qu’il n’était pas homme à cela, qu’on ne pourrait vraisemblablement trouver que de brèves missives à l’image de celles qu’il envoyait à ses éditeurs, lettres qui n’avaient d’autre intérêt que de régler une question pratique immédiate.

vendredi, 18 avril 2008

Ainsi parlait le paysage, 6

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Nous avions autrefois observé que, lorsque le paysage se mettait à parler, c’était le plus souvent pour exprimer une interdiction ou donner une consigne comminatoire. Voici une nouvelle trouvaille, pourtant située dans un pays réputé pour son hospitalité.

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Tel qu’en lui-même

Dans une récente livraison, Télérama, le journal qui se prétend culturel, faisait valoir que, dans son nouveau film, Robert Guédiguian peinait ça et là à concilier un film « de genre » et un film « de Guédiguian ». Télérama, une fois encore, a fait la preuve de sa médiocrité. Lady Jane est d’un bout à l’autre un film de Guédiguian. Simplement, le cinéaste montre, en se renouvelant, qu’il peut aborder un « policier » (d’ailleurs sans police) comme, vraisemblablement, il aborderait n’importe quel « genre » avec talent. Guédiguian dit ici ce qu’il a toujours dit, ce qu’il n’a jamais cessé de dire. Il utilise simplement un nouveau registre, une lumière nouvelle aussi. Pour le reste, ses personnages – pas uniquement parce que les comédiens sont les mêmes – sont ceux de son théâtre propre, ils disent un texte de ses annales, ils parlent et vivent son univers. Guédiguian aura cette année cinquante-cinq ans. Il rêve encore, comme il rêvait au temps où il était élève du lycée Victor-Hugo de Marseille, une classe au-dessous de la mienne puisque j’ai un an de plus que lui, presque jour pour jour. Nous étions dans le même établissement mais, honnêtement, je n’ai de lui à l’époque aucun souvenir. Un mien ami, pourtant, se rappelle le jeune homme qu’il était et me signale que deux autres camarades, perdus de vue, eux, le connaissaient bien. Peu importe notre passé. Guédiguian réalise une  œuvre qui dit, au mot près, ce que nous étions, pensions, sommes devenus. Il le dit avec sa fidélité, sa lucidité qui ne l’a toutefois pas conduit à renier ses idéaux. Il n’est pas mort et, nous avec lui, nous rêvons toujours.

jeudi, 27 mars 2008

Encore une récidive

Honteux et confus, l’insupportable taulier doit annoncer cette fois la parution, en novembre prochain, de Ian Fleming, « On ne lit que deux fois », un bien modeste essai fort indigne des promeneurs de la rue Franklin, aux éditions Écriture (groupe L’Archipel).

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lundi, 17 mars 2008

Pause de printemps

Le taulier part à la campagne pour un mois environ, pour raisons de santé. Ce lieu reste ouvert, les commentaires avec, s’il vous plaît d’en faire quelquefois.

Dans la mesure où il lui sera loisible de disposer d’internet, le taulier suivra tout cela avec attention.

La réouverture est prévue pour mi-avril, mais il se peut que de nouveaux textes soient publiés dans l’intervalle. Ne perdez pas l’adresse : ce lieu est le vôtre.

Amicalement.

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samedi, 15 mars 2008

Les éditeurs et le golf

Il est notoire que Sean Connery avait acquis les rudiments du golf durant le tournage du film Goldfinger. On sait que, depuis, il est devenu littéralement mordu de ce sport et qu’il possède un golf privé. Il a déclaré, paraît-il, qu’il en était arrivé à considérer le golf comme une métaphore de la vie.

J’y ai pensé : ce n’est pas mal vu. Après un long apprentissage, il faut déployer des efforts considérables pour obtenir un résultat dérisoire : envoyer une balle au fond d’un trou. Ce résultat obtenu, on recommence puisque d’autres trous attendent la misérable offrande, toujours aussi difficile à faire. On a un handicap, qu’on connaît. Il faut aussi parcourir des kilomètres, de trou en trou, en portant un faix – un sac de clubs – ou plutôt en le faisant porter par autrui, un caddy qui suit comme une ombre le condamné aux trous. Il y a du Sisyphe là-dedans. Tout cela pour finir… au fond d’un trou. La métaphore est recevable, intéressante.

De fil en aiguille ou bien de trou en trou, il faut que je vous entretienne encore de mes démêlés avec les éditeurs. Je le regrette, mais ils sont permanents : croyez que j’aimerais bien parler d’autre chose ! Las… Figurez-vous que j’ai commis l’an dernier, partant de trois notes de ce blog, un petit essai, Les Romans de Ian Fleming, tout ce qu’il y a de plus sérieux. Eh bien, il est impossible de trouver un éditeur. Eh oui. Même l’Archipel qui avait accepté ma vie d’Albertine Sarrazin sous la marque Écriture (c’est la même maison) me fait lanterner depuis plus de deux mois. L’éditeur, Jean-Daniel Belfond, semble avoir des états d’âme. Début janvier, il était passionné, parlait de date de sortie et d’illustrations, cherchait un autre titre, puis il s’est endormi, a fait un peu machine arrière et à présent, oppose un silence incompréhensible à ma récente relance.

Pendant ce temps, le monde anglo-saxon fourbit ses armes, 2008 étant l’année du centenaire de Ian Fleming. Parution en mai de Devil may care, un roman commandé officiellement à Sebastian Faulks par les héritiers ; réédition des romans de Raymond Benson, qui fut un de ceux qui reprirent le personnage de Bond après le décès de son créateur ; sortie en novembre du nouveau film de Bond, Quantum of solace ; réédition en un volume de toutes les nouvelles (short stories) de Fleming ; émission de timbres ; réédition brochée de tous les titres de Fleming ; autobiographie de Sean Connery prévue pour l’automne…

Pendant ce temps encore, les éditions Bragelonne poursuivent la réédition de tous les livres de Fleming, dans une traduction française nouvelle commandée à Pierre Pevel… mais ont aussi refusé mon projet. En matière d’études de la vie et de l’œuvre, rien n’existe en langue française (sinon deux traductions d’ouvrages déjà anciens et les actes d’un récent colloque) et, si je ne parviens pas à secouer le langoureux cocotier éditorial, rien n’existera. Pourtant, selon Julietta Edgar, responsable des timbres spéciaux à la poste royale britannique, plus de la moitié de la population mondiale connaît le nom de James Bond. Le personnage appartient à l’imaginaire mondial, mais la frileuse édition française cède le pas aux machines anglaise et américaine.

Je crois que je vais apprendre à jouer au golf.

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samedi, 08 mars 2008

Un mauvais exemple

Louis Poirier, professeur d’histoire et géographie au lycée Claude-Bernard à Paris, prend sa retraite en 1970 après trente-cinq ans de services (il avait commencé en 1935, au lycée Clémenceau de Nantes).

Julien Gracq, écrivain français, meurt en décembre 2007 à l’âge de quatre-vingt dix-sept ans, après avoir perçu sa retraite durant trente-sept ans.

Voilà l’exemple à ne pas suivre. Gracq est un mauvais Français. Il devait au contraire cotiser davantage et plus longtemps, et mourir dans les six mois suivant la fin de sa carrière. Sale fonctionnaire.

Qui plus est, c’était un écrivain. Un écrivain fonctionnaire ! Voilà bien la grande faute de ces gens-là. Il ne faut plus d’écrivains, c’est certain.

[En coulisses, Sarkozy au téléphone :

Allo, Darcos ? Supprime immédiatement l’enseignement des lettres, de l’histoire et de la philosophie. À Carla : Qu’est-ce qu’il a écrit, Julien Gratte, déjà ? Carla : Noces. Sarkozy : Ah oui. Quoi, Darcos ? Par quoi tu remplaces ça ? Euh… Attends… Voilà : énergie électrique et développement durable. Et tu appelles ça E2D2, d’accord ? Et puis aussi conception, industrialisation, risque et développement. Quoi ? CIRD, oui, c’est ça. Comment ? C’est de l’enseignement supérieur ? Ah zut. Carla, qu’est-ce que c’est, l’enseignement supérieur ? Supérieur à quoi ? Qu’est-ce que tu dis, Darcos ? Ah, ça dépend de Pécresse ? Écoute, tu vois ça avec elle, hein ? ]

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jeudi, 06 mars 2008

L’exemple par Bruni, Bruni par l’exemple

Si j’en crois ce qui se dit, la mère Bruni n’est pas inscrite sur les listes électorales et ne pourra donc pas voter aux toutes proches élections municipales. Elle donne ainsi l’exemple du civisme et de l’importance qu’accordent tous ces gens à l’expression de la démocratie. Nous sommes gouvernés par des gens de plus en plus puants, des ordures dont il importe de se débarrasser au plus vite.

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mercredi, 27 février 2008

Prendre conseil

Je suis allé hier au Panthéon conférer un moment avec Victor Hugo, ainsi qu’il m’arrive quelquefois, lorsque la petitesse du monde où nous vivons m’étouffe par trop.

Tout était silencieux. Il est rare que le Panthéon soit bruyant, c’est vrai. Devant l’auguste tombeau, je m’installai respectueusement.

Bonsoir, Maître.

Bonsoir, mon jeune ami. Des nouvelles du monde des vivants ?

L’horreur s’est emparée de la République. La liberté est en danger. L’immondice règne à l’Élysée. Maître, nous avons besoin de vous.

Non. Je ne puis rien faire. Contre Napoléon-le-Petit, j’ai déjà tonné depuis l’exil. Pour Napoléon-le-Médiocre, je ne me dérange pas.

Je n’insisterai donc pas. Puis-je faire quelque chose pour vous, Maître ?

Je demande une prière à toutes les âmes.

Je traversai la rue. À Saint-Étienne-du-Mont où eut lieu le service funèbre de Verlaine en janvier 1896, j’allai vers la chapelle de la Vierge, à l’entrée de laquelle sont enfouis les restes de Racine et de Pascal. Je priai longuement pour Victor Hugo.

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lundi, 25 février 2008

La charogne

La vulgarité s’étale aujourd’hui, s’épanouit, étend longuement ses jambes puis met les pieds sur la table avant de s’étirer en se balançant sur sa chaise. L’inculture est à la pointe du progrès, si l’on peut dire. Nous nageons dans l’inculture. La hargne et le mépris des m’as-tu vu sont au meilleur de leur forme. Les rodomontades succèdent aux roulements de mécaniques, le règne du petit est assuré pour cent ans, le nabot est roi, tout est médiocre. L’étalage de choses mal sues, mal digérées, de Courbet à Camus, par les princes du tape-à-l’œil et du sordide ennui va s’épanouissant tandis que, sur le papier glacé des magazines honteux à la quadrichromie clinquante, le derrière sans malice des chanteuses aphones s’épaissit sous le regard des brutes épaisses qui les désirent, on se demande pourquoi. Tout est bien en république de France, il n’y a rien de pourri, la pourriture est à la porte. À la porte des palais, mais du côté intérieur. La canaille n’entrera pas. « C’est la canaille / Eh bien j’en suis », disait la chanson. La canaille de luxe, elle, celle qui digère les fruits d’une mondialisation qui ne sert jamais que les mêmes intérêts, toujours les mêmes, la canaille de luxe, celle à la morgue adipeuse, dont les rides sont creusées dans la suffisance et l’égoïsme, la canaille de luxe, oui, est là, elle s’accroche et quand elle vient éructer dans la foule des salons ou des ports, s’en prenant à ces sales plébéiens d’agriculteurs ou de marins-pêcheurs, cette pourriture humaine encadrée de mercenaires à sa solde se permet de bomber le torse et de baver des insultes ou des défis. Il y a pitié à prendre des pauvres de nous. La scène internationale se gausse, puis s’interroge. Évidemment, chacun le sait, il est fou. Fou de sa propre personne, bourré de complexes, nerveux et agité. Une marionnette désarticulée. Il n’en revient pas d’être où il est, et que des conseillers poisseux viennent lustrer les parquets qu’il griffe de ses dents longues. Ah, la vipère, l’ordure, la puante charogne, la crapule. Sarkozy est un voyou inculte dont il faut débarrasser au plus vite les prés encore fertiles du pays de Victor Hugo.

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lundi, 18 février 2008

La collection « Poètes d’aujourd’hui »

La collection « Poètes d’aujourd’hui », que j’aime tant, qui a disparu après des décennies de loyaux services, ne décote pas sur le marché du livre d’occasion. Sans atteindre des sommes astronomiques, elle continue à être vendue à des prix qui ne relèvent aucunement de la braderie. On ne trouve plus de volumes neufs. Chez Gibert qui, il y a quelque temps encore, en proposait deux ou trois étagères, il n’y en a plus un seul. Il faut aller les chercher sur les quais de la Seine, chez tel libraire d’anciens de la rue Saint-Jacques, ou sur les sites de vente par internet, naturellement.

Au fil du temps et d’un directeur de collection à l’autre, les introductions de certains titres ont été refaites, lorsqu’elles étaient dépassées. Le Rimbaud de Claude-Edmonde Magny avait fait place à celui de Lionel Ray, par exemple. Ainsi, la série demeura-t-elle, dans l’ensemble, de référence et constitua-t-elle, assurément, la plus belle collection de poésie de l’édition française. Quand apparut « Poésie-Gallimard », la concurrence ne fut pas si rude qu’on aurait pu croire, puisque les titres proposés par la NRF ne contenaient qu’un minimum d’appareil critique, alors que « Poètes d’aujourd’hui » était un ensemble constitué, grosso modo, d’une étude et d’une anthologie, pour moitié – sans parler de l’iconographie et des annexes.

Il reste que certains tomes, inévitablement, ont vieilli. J’ai lu il y a peu le Marceline Desbordes-Valmore de Jeanine Moulin. La poétesse est, nous assure la préfacière, la première femme à entrer dans ce qu’elle appelle « la galerie Seghers ». L’introduction est le modèle de ce qu’il ne faut pas – plus – faire : il s’agit uniquement de biographisme. Pas une pièce de Marceline Desbordes-Valmore qui ne soit envisagée du point de vue des événements de sa vie. Il faut dire que l’édition date de 1955 (mon exemplaire est une réimpression de 1959) et que cette méthode avait alors cours. D’un autre côté, lire cette étude d’un œil averti permet aujourd’hui de prendre connaissance de l’existence comme de l’œuvre de la poétesse et il suffit de faire la part des choses. Car, au vrai, de quoi dispose-t-on dans l’édition actuelle au sujet de Marceline Desbordes-Valmore ? D’un volume de « Poésie-Gallimard » uniquement. Seule la librairie d’occasion peut répondre à une autre demande, avec les aléas de la recherche, qui peut être longue. Au moins, le « Poète d’aujourd’hui », même si l’on sait qu’il ne faut pas procéder ainsi, permet de faire aujourd’hui un tour complet de la question. À condition de le dénicher, naturellement, mais, comme je le disais en commençant, ces livres sont relativement aisés à trouver, certainement davantage que d’autres éditions.

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samedi, 16 février 2008

Un récent problème d’informatique

Je relaie cette information que m’a récemment adressée ma fille aînée. Elle est susceptible en effet d’intéresser les promeneurs de la rue Franklin.

 

 

Il y a six mois, j’ai changé ma version Chirac 2.0 pour la version Sarkozy 1.0 et j’ai noté que le programme a lancé une application inattendue appelée Maintenant-vous-allez-en-chier 1.0, qui a considérablement réduit les performances de mon processeur. Dans la notice, cette application n’était pourtant pas mentionnée.  

 

De plus, Sarkozy 1.0 s’installe dans tous les autres programmes et se lance automatiquement lors du lancement de n’importe quelle application, parasitant l’exécution de celle-ci.

 

Des applications telles que liberté-d-expression 8.9 ou Vivre-ensemble 3.2 ne fonctionnent plus.

 

De plus, des programmes occultes (virus ?)  nommés Paranoïa 11.5, Demagogy 7.0 et Autoritarism 9.5 se lancent  de temps en temps et soit plantent le système, soit font que Sarkozy 1.0 se comporte de façon totalement inattendue.

 

Je n’arrive pas à désinstaller ce programme, ce qui est très  embêtant, surtout quand j’essaie d’exécuter l’application Joie-de-vivre 8.2. Par exemple, la commande : /service-public.exe  ne fonctionne plus.

 

D’autres utilisateurs de Sarkozy 1.0 m’ont fait  part de l’existence d’applications telles que T’as-tes-papiers  version 6.0 et Allez-zou-charter-bamako version 3.4, liées à  l’utilisation de Sarkozy 1.0 sur certains processeurs.

 

J’envisage  de revenir à la version Chirac 2.0  que j’avais avant, mais cela a l’air très compliqué. Que faire ?

 

Un utilisateur démoralisé.

 

 

Réponse de la Hot-Line :

 

Votre plainte est très fréquente chez les utilisateurs de Sarkozy  1.0, mais elle est due le plus souvent à une erreur de conception de base.

Beaucoup d’utilisateurs passent de leur version Chirac 2.0 à Sarkozy 1.0 en pensant que Sarkozy 1.0 n’est qu’un programme d’utilitaires destiné à prolonger les fonctionnalités de Chirac  2.0. Pr. Il n’en est rien : Sarkozy 1.0 est bien  plus que cela, il  s’agit d’un SYSTÈME D’EXPLOITATION COMPLET, conçu pour gérer TOUTES  vos applications. Il est entendu que le retour à Chirac 2.0 est impossible.

 

Deux options s’offrent à vous :

 

– Vous décidez de conserver Sarkozy 1.0, et vous attendez cinq ans, au mieux, avant d’opter pour un système d’exploitation plus  satisfaisant et performant. Dans ce cas, en ce qui concerne les programmes Démagogy 7.0 ou Autoritarism 9.5, il faut savoir que ce sont des programmes d’ancienne génération utilisés sous le système Vichy.1940, qui aujourd’hui connaissent des problèmes de compatibilité.

 

Des mises à jour de République-Française bientôt téléchargeables devraient permettre de résoudre le problème.

 

Évitez cependant d’utiliser les touches Échap et Suppr trop souvent sous Sarkozy 1.0, car vous risquez de lancer des applications néfastes comme C:/matraque-dans-ta-gueule.exe ou C:/prison-ferme.exe. Pour éviter ces inconvénients, pensez à lancer régulièrement la commande C:/manifestation-de-soutien-ump.exe pour tenter de stabiliser quelque peu le système.

 

ATTENTION : il va sans dire que les  déceptions lors de l’utilisation de Sarkozy 1.0 risquent d’être  nombreuses.

 

- L’autre solution est une restauration d’une partie du système.

Il vous faudra assez prochainement télécharger le patch Vote-à-Gauche-aux-municipales pour récupérer une partie des fonctionnalités de votre ordinateur et en améliorer provisoirement  les performances.

09:40 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 14 février 2008

Encore

L’horrible taulier doit encore avouer une de ses turpitudes. Le quinzième tome de ses œuvres complètes paraîtra aux éditions Rhubarbe. Il s’agira d’un recueil de nouvelles, Des journées insolites. Mais vous avez le temps de vous remettre de vos émotions. Cette publication ne se fera qu’en 2010.

vendredi, 08 février 2008

Avis aux promeneurs

fbcea68d2d27ee1041ed4299e074bda4.jpgIl se confirme qu’un colloque consacré à l’œuvre de la romancière belge Madeleine Bourdouxhe se tiendra à Paris, en mars 2009, au Centre culturel Wallonie-Bruxelles. C’est dans plus d’un an, on en reparlera certainement ici. Le fichu taulier, qui n’en rate décidément pas une, devrait, en principe, y participer, comme cela lui a été demandé.

lundi, 04 février 2008

Pour paraître

L’immonde taulier prie les promeneurs de la rue Franklin de bien vouloir excuser l’état de saleté de la voie, qui n’a plus été balayée depuis longtemps. Une grève (pardon : un mouvement social) des services techniques en est la cause. Le nécessaire sera fait par la direction de la Voirie qui, dans l’attente, vous annonce la parution à venir du quatorzième volume des œuvres complètes du taulier : Règlement intérieur, un acte dindiscipline à lÉcole normale supérieure de jeunes filles de Fontenay-aux-Roses en 1961, essai, à paraître chez LHarmattan.

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dimanche, 13 janvier 2008

De quoi être fier ?, par Martine Layani-Le Coz

Le Monde titre : « Cinq cents radars supplémentaires par an pour faire baisser la mortalité sur les routes » et on nous montre cette photo :

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Le Parisien reprend l’injonction et Cécile Petit, déléguée interministérielle à la sécurité routière, se satisfait à l’avance que, sous la barre des trois mille morts sur les routes (même d’ici 2012), la France serait alors la première. De quoi être fier ? Fier de confondre la route et la ville ? Fier de savoir « mettre la pression », quitte à la mettre sur des personnes qui ne sont finalement considérées que comme consommateurs ? Un Monde responsable de ses bulletins, autant que Le Parisien, au lieu de reprendre l’ordre donné par la super-hiérarchie, doit –  information exige – nous donner la liste de cette fameuse « cinquantaine de mesures » prévues… et ne pas sacrifier à l’imagerie facile en illustrant l’article d’une photo urbaine, quand on parle principalement de route.

 

Mais pourquoi met-on la route en avant ? Parce que l’image, là encore, parle avant la lecture, quant à la réflexion minimale… Oui, bien sûr, la rue peut aussi tuer, même à Paris, mais aucun radar n’empêchera un piéton de ne pas regarder avant de traverser ; c’est même du dernier snobisme. Après s’en être pris aux fumeurs, après avoir tenté les consommateurs de métro et bus avec des vélos lourds et non pratiques, on ne va pas leur faire obligation de se prendre en charge, ce serait trop. Par contre, l’idée du contrôle des deux roues semble bonne, les gaz d’échappement de ces engins n’étant pas moins néfastes qu’une cigarette.

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dimanche, 06 janvier 2008

Le taulier cherche un éditeur sérieux

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samedi, 29 décembre 2007

Le taulier triste

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Sur cette photographie datant de décembre 1980, il y a vingt-sept ans de cela, je joue le rôle du taulier triste.

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lundi, 17 décembre 2007

Un cadet de Gascogne

La chaîne Arte propose en ce moment une des mille adaptations des Trois mousquetaires. Il s’agit d’un triptyque américain réalisé en 1973. Incontestablement, cette version est la plus fidèle – j’en ai vu… combien ? – à l’ouvrage, mais la distribution (en français : casting) est étonnante. D’Artagnan paraît Gascon comme je ressemble, moi, à un Chinois. Athos n’a pas la noblesse qui le caractérise. Porthos et Aramis sont un peu effacés. Trois valets sur quatre ont disparu. Milady est Faye Dunaway, elle n’a pas le charme glacial et le venin de la comtesse de Winter – mais quelle actrice les possède ? Le rôle de Constance Bonacieux est tenu par Raquel Welch et c’est la plus grande erreur qu’il était possible de faire, à mon avis. Le talent de la comédienne n’est pas en cause, mais elle est la douce Constance comme Sarkozy ressemble au Marsupilami. La reine a le visage de Géraldine Chaplin, pourquoi pas ? Buckingham n’a pas la prestance d’un lord, premier ministre de Sa Majesté. Le roi Louis XIII est Jean-Pierre Cassel, Rochefort a le regard mauvais de Christopher Lee et je n’ai pas retenu le nom de l’acteur incarnant Richelieu, ce qui est tout de même regrettable.

La mise en récit filmique est donc fidèle, c’est-à-dire qu’elle respecte l’ordre et la nomenclature des épisodes, mais je me demande par quelle diablerie toutes les adaptations du chef-d’œuvre de Dumas prennent ça et là le parti du comique, voire du clownesque. Est-ce inhérent au film de cape et d’épée ? Le roman, palpitant, passionnant, plein d’intrigues et de rebondissements, n’est pas comique. Quand se profile la silhouette de Richelieu dans les pages de Dumas, on est inquiet, on a peur. Le Richelieu du romancier est vraiment inquiétant. Rochefort est terrible, dangereux. Milady est évidemment diabolique. Rien de cela ne passe à l’image. Les chutes gratuites, les gags, eux, sont toujours là : parfois, ils constituent presque l’équivalent des tartes à la crème d’un autre genre de films. Les Trois mousquetaires, c’est un récit faussement historique, composé à l’époque du drame romantique. Ce n’est pas une comédie.

Enfin, je regarderai cependant les autres époques du film sans me lasser jamais de cette extraordinaire histoire, découverte en 1963 avec un ravissement presque ahuri. Chaque fois, je galope tout seul sur mon canapé en ferraillant dans le vide. Milady réussira-t-elle à corrompre Felton ? Le bourreau de Béthune, dans sa barque, enveloppé dans son manteau, lèvera-t-il à bout de bras le corps de la morte, au clair de lune, en s’écriant : « Laissez passer la justice de Dieu » ? Ah là là, quel suspens !

mardi, 27 novembre 2007

Encore une signature

Pour un nouveau référendum sur le prochain Traité européen dit « simplifié », une pétition encore…

 

http://referendumeurope2007.free.fr/

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vendredi, 23 novembre 2007

Des livres de notre temps

Je ne veux pas parler ici des ouvrages que je considère comme des boîtes de chocolats, calamités dont j’ai déjà entretenu les promeneurs de la rue Franklin. L’âge d’or annuel de ces cochonneries est en train de renaître, à l’approche de cette sinistre période dite des « fêtes » de fin d’année, ce moment durant lequel l’intelligence, en veilleuse depuis des décennies – et singulièrement depuis mai dernier – se mue carrément en  un gigantesque ventre dans lequel s’agitent en tous sens les crieurs essoufflés des braderies commerciales.

Je veux plutôt évoquer des livres de vente courante dont l’aspect, de plus en plus, a été modifié par une nécessaire adaptation. Le livre, notre cher livre, n’est jamais mort des cent mille trépas qu’on a annoncés pour lui. Il n’est pas passé à cause de la fièvre cinématographique, il n’est pas décédé du virus télévisuel, il ne l’a pas glissée comme suite à l’épidémie iconographique qui, désormais, étend sur nos sociétés son « chimérique empire », comme disait La Fontaine.

Depuis l’apparition d’internet, le livre, une fois encore, s’est adapté. Il se présente de plus en plus comme un objet ludique et l’édition française (il en va sans doute de même ailleurs) est parvenue à lui conférer l’aspect d’un écran proposant des fenêtres et des liens. J’ai observé récemment un album consacré à un comédien. Peu importe lequel, peu importe également que l’on considère ou non cet objet comme un livre digne de notre attention et de notre intérêt. Il n’en reste pas moins qu’il est présenté comme un site internet – ou, tout au moins, qu’il suggère un site et sa visite selon le mode exploratoire qui nous est devenu familier. Fenêtres qui s’ouvrent dans les pages, livrets qui se glissent dans des fentes ménagées dans les feuillets (ce qui fait irrésistiblement penser à des liens), illustrations abondantes, colonnes de texte considérées non pour leur contenu à proprement parler, mais comme des objets, des items comme on en croise sur nos écrans, quadrichromie généralisée… Il ne manque que le son – mais le multimédia a déjà imaginé la fréquente insertion de CD dans les livres, donc, nous y sommes déjà. Ce qui m’importe ici, c’est que cet objet – du reste plaisant, il faut le dire, est bien présenté comme un livre et proposé comme tel.

Un autre ouvrage renfermant une étude consacrée à un ancien surréaliste devenu auteur de romans populaires, vint de paraître. Il ne s’agit pas ici d’un objet, mais bien d’une étude. Cependant, l’iconographie est si abondante, la titraille si accrocheuse, la marche si publicitaire, qu’on ne peut s’empêcher de rester coi devant ce volume, par ailleurs fort bien fait. Bien sûr, la quadrichromie, ici aussi, est obligatoire, avec son corollaire : le papier glacé qui, couplé aux progrès de la technique numérique, permet les meilleures reproductions, le meilleur rendu des couleurs. Inconvénient immédiat : le poids. On a remarqué, je pense, que les livres sont de plus en plus lourds et cela n’est pas dû qu’à mon âge avançant et à mes forces déclinantes, mais bien, purement et simplement, à l’abus du papier de très fort grammage, augmenté d’un autre, celui du corps de caractère de plus en plus important, comme si lire était devenu si difficile qu’il fallait en passer par là. Dernier corollaire : le coût puisque, bien entendu, la couleur et le papier grèvent considérablement le prix de revient et, donc, celui de vente.

Je ne porte pas ici de jugement et ne veux pas me poser en ancien combattant de la chose imprimée. J’observe uniquement, d’un œil intéressé, les mutations du livre. Et je me dis qu’après tout, il ne s’agit peut-être que d’explorer jusqu’au bout des idées anciennes. Le livre animé, en effet, existe depuis très longtemps (les images découpées surgissant en relief lorsqu’on tourne la page, les livrets encartés dans les feuillets). Et le livre ludique aux titres accrocheurs également (les almanachs). Alors, il n’y a peut-être rien de fondamentalement nouveau sous le soleil éditorial.

16:10 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (6)

vendredi, 16 novembre 2007

À la prochaine fois

Le taulier et la taulière s’absentent pour quelques jours. Ils s’en vont voir si le Lot, en novembre, s’est paré de rousseurs.

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