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samedi, 08 mars 2008

Un mauvais exemple

Louis Poirier, professeur d’histoire et géographie au lycée Claude-Bernard à Paris, prend sa retraite en 1970 après trente-cinq ans de services (il avait commencé en 1935, au lycée Clémenceau de Nantes).

Julien Gracq, écrivain français, meurt en décembre 2007 à l’âge de quatre-vingt dix-sept ans, après avoir perçu sa retraite durant trente-sept ans.

Voilà l’exemple à ne pas suivre. Gracq est un mauvais Français. Il devait au contraire cotiser davantage et plus longtemps, et mourir dans les six mois suivant la fin de sa carrière. Sale fonctionnaire.

Qui plus est, c’était un écrivain. Un écrivain fonctionnaire ! Voilà bien la grande faute de ces gens-là. Il ne faut plus d’écrivains, c’est certain.

[En coulisses, Sarkozy au téléphone :

Allo, Darcos ? Supprime immédiatement l’enseignement des lettres, de l’histoire et de la philosophie. À Carla : Qu’est-ce qu’il a écrit, Julien Gratte, déjà ? Carla : Noces. Sarkozy : Ah oui. Quoi, Darcos ? Par quoi tu remplaces ça ? Euh… Attends… Voilà : énergie électrique et développement durable. Et tu appelles ça E2D2, d’accord ? Et puis aussi conception, industrialisation, risque et développement. Quoi ? CIRD, oui, c’est ça. Comment ? C’est de l’enseignement supérieur ? Ah zut. Carla, qu’est-ce que c’est, l’enseignement supérieur ? Supérieur à quoi ? Qu’est-ce que tu dis, Darcos ? Ah, ça dépend de Pécresse ? Écoute, tu vois ça avec elle, hein ? ]

12:04 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Gracq était aussi khâgneux et normalien et il a donc perçu un traitement pendant ses cinq années d'études pour lesquelles l'Etat a versé des fonds destinés à sa pension. Son collègue de turne Pompidou s'est montré un bien meilleur Français, cependant. C'est aussi un écrivain plus remarquable : on voit son nom sur le fronton de bibliothèques (comme ici à Champignac) ou de collèges, et ce signe ne trompe pas pour la qualité de son style. Qui aurait d'ailleurs l'idée de nommer une rue Julien-Gracq ? Je vous le demande...

Écrit par : Dominique | samedi, 08 mars 2008

Cela fait donc quarante années de cotisations et trente-sept ans de pension. C'est beaucoup trop. Il aurait dû mourir plus tôt.

Plus sérieusement, peut-être y aura-t-il maintenant une rue Julien-Gracq, ce n'est pas impossible. Mais cela lui aurait-il plu ? Il s'est tant gardé à l'écart de tout cela...

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 08 mars 2008

Comment cela? Ceux qui font Normale supérieure reçoivent un traitement?

Écrit par : Feuilly | mardi, 11 mars 2008

Exactement comme tous les élèves de grandes écoles destinées aux futurs cadres de l'Etat comme l'ENA, Polytechnique, les Mines, Saint-Cyr, ou comme leurs homologues des anciennes écoles primaires supérieures dites écoles normales et aujourd'hui les étudiants de deuxième année d'IUFM. Un élève-instituteur était payé à partir de 18 ans, d'où l'ouverture des droits à pension à 55 ans autrefois. On appelle aussi traitement le salaire versé à un fonctionnaire, même s'il n'est pas encore titulaire.

Écrit par : Dominique | mardi, 11 mars 2008

Voilà, Dominique t'a répondu, Feuilly.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 11 mars 2008

Pour Saint-Cyr, oui, mais pour les autres je l'ignorais.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 12 mars 2008

Les commentaires sont fermés.