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vendredi, 18 avril 2008

Tel qu’en lui-même

Dans une récente livraison, Télérama, le journal qui se prétend culturel, faisait valoir que, dans son nouveau film, Robert Guédiguian peinait ça et là à concilier un film « de genre » et un film « de Guédiguian ». Télérama, une fois encore, a fait la preuve de sa médiocrité. Lady Jane est d’un bout à l’autre un film de Guédiguian. Simplement, le cinéaste montre, en se renouvelant, qu’il peut aborder un « policier » (d’ailleurs sans police) comme, vraisemblablement, il aborderait n’importe quel « genre » avec talent. Guédiguian dit ici ce qu’il a toujours dit, ce qu’il n’a jamais cessé de dire. Il utilise simplement un nouveau registre, une lumière nouvelle aussi. Pour le reste, ses personnages – pas uniquement parce que les comédiens sont les mêmes – sont ceux de son théâtre propre, ils disent un texte de ses annales, ils parlent et vivent son univers. Guédiguian aura cette année cinquante-cinq ans. Il rêve encore, comme il rêvait au temps où il était élève du lycée Victor-Hugo de Marseille, une classe au-dessous de la mienne puisque j’ai un an de plus que lui, presque jour pour jour. Nous étions dans le même établissement mais, honnêtement, je n’ai de lui à l’époque aucun souvenir. Un mien ami, pourtant, se rappelle le jeune homme qu’il était et me signale que deux autres camarades, perdus de vue, eux, le connaissaient bien. Peu importe notre passé. Guédiguian réalise une  œuvre qui dit, au mot près, ce que nous étions, pensions, sommes devenus. Il le dit avec sa fidélité, sa lucidité qui ne l’a toutefois pas conduit à renier ses idéaux. Il n’est pas mort et, nous avec lui, nous rêvons toujours.

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