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samedi, 06 septembre 2008

Les avatars d’une parution

Initialement, j’avais proposé à l’éditeur Jean-Daniel Belfond, fils de Pierre et fondateur de l’Archipel, un texte intitulé Les Romans de Ian Fleming, ensemble de quelques remarques et réflexions que je m’étais faites lors de ma relecture, en 2007, des quatorze volumes de la série des missions de James Bond. Cela avait commencé par trois ou quatre notes parues ici-même et avait fini par représenter une centaine de feuillets dactylographiés.

 

Belfond – qui avait fait paraître ma vie d’Albertine Sarrazin en 2001 et refusé depuis toutes mes propositions – accueillit cette fois mon projet avec sympathie et me demanda le manuscrit immédiatement, par courrier électronique. Mon expérience – ah, longue expérience ! – de la chose éditoriale m’empêcha naturellement de crier victoire car après cela, je n’entendis plus parler de rien. Au bout d’un moment, je pratiquai la traditionnelle relance. Il y eut des hésitations. Bref, après trois mois de tergiversations, après, surtout, que je me fus un peu fâché par écrit et que j’eus dit son fait à l’éditeur à propos d’une autre histoire, j’obtins un accord téléphonique, à condition… de doubler le nombre de pages en entant au manuscrit initial cent pages de biographie de Fleming. Nous étions en mars, il fallait effectuer ce travail pour le 20 juillet. Je donnai mon accord, en échange de la promesse d’un contrat.

 

Dans l’attente du précieux document, je me gardai bien de faire quoi que ce soit. Cependant, il advint que parole fut tenue, et le contrat me parvint. L’ouvrage paraîtrait sous la marque Écriture, un autre label du même groupe. Je me trouvais dans le Lot, c’était fin mars, début avril. Là-dessus, le délai du 20 juillet fut guillotiné : on m’appela, me dit qu’il fallait finalement livrer le 20 juin. J’acceptai.

 

Mais, à la campagne, je n’avais aucun document avec moi… Je devais de toute façon revenir à Paris pour des examens médicaux et les démarches relatives à mon congé de longue maladie. Là, vers mi-avril, je me mis au travail. Nouvel écueil : la bibliographie, considérable mais épuisée, était exclusivement en anglais. Grâce à la magie d’internet, plusieurs volumes me parvinrent, en un temps record, d’Angleterre, des États-Unis, du Canada. Je m’aperçus que, mon Dieu, je pouvais lire en anglais, comprendre, traduire, citer, exploiter toutes ces sources. Honnêtement, je ne m’en serais pas cru capable. Pourtant, cela se fit. Courant mai, soit avec un mois d’avance, je pus remettre les documents iconographiques demandés ; courant juin – avant la date fatidique – je pus rendre mon manuscrit, conforme à la commande, et repartir dans le Lot.

 

Bien entendu, le titre que j’avais choisi ne convenait plus. J’ai donc intitulé ce travail Ian Fleming, on ne lit que deux fois. C’est ce qui est porté sur le faux-titre et la page de titre. Mais la couverture insiste : On ne lit que deux fois, Ian Fleming, vie et œuvre du créateur de James Bond 007.

 

Voilà de quelle manière un projet donné devient quelque chose d’autre. En l’espèce, cela ne me gêne pas car le concept de « vie et œuvre » existe depuis longtemps. Ainsi, ce Fleming qui n’est ni une biographie ni un essai, qui est les deux à la fois, n’est pas hybride. Au moment où je rédige cette note prétentieuse, presque tout a été réalisé : « peignage » du manuscrit ; correction d’épreuves ; réalisation de la couverture et du texte de quatrième ; de l’index. Il manque encore le cahier de photographies, dont on m’a successivement assuré qu’il comprendrait seize pages, puis huit, puis sans doute seize (deux fois huit) ; qu’il devrait être entièrement en quadrichromie, avant de me dire qu’on acceptait que je fournisse des documents en noir et blanc. Je vous épargne les détails.

21:30 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (9)

Commentaires

Oui, mais tu l'as finalisé, ce très beau projet, et j'en suis heureux. J'ai hâte de te/le lire ! Toute mon amicale admiration, Jacques.

Écrit par : Richard | lundi, 08 septembre 2008

Oh, Richard, mieux vaut attendre de lire avant de me féliciter. Peut-être trouveras-tu cela nul ?

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 08 septembre 2008

Félicitations Jacques ! Ca part souvent d'un projet, d'une ébauche, qui finalement se concrétise. Ce doit être une grande satisfaction, et je lirai cette œuvre, même si son auteur me dira - à coup sûr - d'aller lire des choses plus intéressantes, hein ?;))

Écrit par : Aurélie | jeudi, 18 septembre 2008

Oh oui, je vous le dis : ne perdez pas votre temps avec Layani. lisez Flaubert, Stendhal, Hugo, Hemingway, Montherlant, Vailland, des gens comme ça, mais pas Layani.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 septembre 2008

Je ne comprendrai donc jamais votre humilité...

Écrit par : Aurélie | samedi, 20 septembre 2008

Ah, l'humilité ! C'est une chose précieuse, importante. Je crois qu'il faut toujours faire de son mieux, même si ce mieux n'est pas grand-chose -- et le considérer toujours avec recul, avec distance, voire avec ironie. L'humilité (pour moi), c'est cela : faire le mieux possible et pratiquer l'auto-dérision. Dans tous les cas, ne pas s'aimer. Il y a mieux à faire.

Écrit par : Jacques Layani | samedi, 20 septembre 2008

Je suis plutôt d'accord avec votre définition de l'humilité, mais, "ne pas s'aimer" du tout, c'est un peu dur je pense. Je dirais qu'il faut avoir un minimum d'estime de soi tout de même. Car comment faire mieux si on ne croit pas en soi ? C'est cette estime qui nous pousse et nous rassure (parfois), non ?

Écrit par : Aurélie | dimanche, 21 septembre 2008

Ah, j'étais certain de ça. L'estime de soi ! Diantre, évidemment, il faut avoir l'estime de soi. Qui a dit le contraire ? J'ai dit "ne pas s'aimer", c'est tout. Cela ne signifie pas ne pas avoir d'estime de soi. Dans ce monde minable, tous s'aiment un peu trop, je trouve : d'où les abus de pouvoir, les excès, l'intolérance qui, forcément, découlent de cela. Il faut donc s'estimer, certes, mais ne pas s'aimer.

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 21 septembre 2008

Confusion de ma part, effectivement. Toutefois, quand vous me dîtes de "ne pas perdre de temps avec Layani", vous me semblez annuler toute estime de vous - auto-dérision, me repondrez-vous. Auto-risation de vous aimer un peu ?

Écrit par : Aurélie | dimanche, 21 septembre 2008

Les commentaires sont fermés.