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mardi, 26 juin 2007

Le verbe du disque

L’ami Dominique avait commis une note sur le vocabulaire particulier des restaurateurs et j’avais dû faire quelques remarques concernant celui des agents immobiliers. Poursuivons cette exploration.

Sur les sites de vente par correspondance, que ce soit à prix fixe ou aux enchères, les livres et les disques – les disques surtout, d’ailleurs – sont vantés selon une terminologie qu’il convient de savoir interpréter. Voici un bref lexique à l’usage des débutants.

Très rare : particulièrement fréquent.

En l’état : dégueulasse.

Article de collection : pièce extrêmement courante, vendue ici très cher.

Introuvable : fréquent, à des prix allant de un à dix.

À voir : n’a rien de particulier.

Dédicacé : signature neutre, sans envoi particulier, souvent partiellement effacée.

16:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

La langue française selon Raffarin

Le Monde du 26 juin : « Il faut libérer la parole de l’UMP pour que le gouvernement puisse puiser dans l’UMP des idées, des initiatives, des projets. Donc, c’est une force de proposition qui éclaire la route du gouvernement devant avec un décalage peut-être de six mois ».

10:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 21 juin 2007

On ne lit que deux fois, 3

Dans les livres de Fleming, l’empreinte de la Seconde guerre mondiale reste très importante. Peu d’années se sont écoulées, lorsqu’il rédige ses premiers romans, depuis la fin du conflit, qui va jusqu’à constituer l’origine d’Entourloupe dans l’azimut, son fondement véritable (Drax est un ancien nazi nostalgique qui veut détruire Londres pour se venger).

Pour le reste, il s’agit bien évidemment de romans composés durant la Guerre froide, et qui s’en ressentent. L’ennemi est l’URSS, alors communément appelée « la Russie » et ainsi désignée par les traducteurs, au risque d’une approximation géopolitique. Le chef d’œuvre, en la matière, est Bons baisers de Russie, dont toute la longue première partie est constituée par la dissection, fibre à fibre, d’un plan soviétique destiné à nuire à l’Occident par un acte de terrorisme perpétré au sein même des services secrets anglais, Bond étant évidemment désigné comme la cible à atteindre. Sont rappelées ses aventures précédentes et ses anciens démêlés avec le SMERSH, ce qui est pour Fleming l’occasion de conforter encore le monde qu’il a construit, de rappeler l’existence de personnages antérieurs, certains morts, d’autres vivant encore et dont le lecteur attentif reconnaîtra le nom au passage. Pur acte de démiurge que cette description clinique d’une conspiration. Fleming connaît son métier, il est habile. Il possède aussi une documentation considérable.

C’est d’ailleurs un aspect frappant de ses romans. Ils contiennent tous une partie qu’on ne peut qualifier que d’encyclopédique, à défaut d’autre mot. Cela va de quelques lignes à plusieurs pages et ne paraît nullement être une digression. C’est même, à l’opposé, nécessaire à la bonne compréhension du récit et de ses développements futurs et, en tout état de cause, chaque fois intéressant. Comme est intéressante la « construction » des personnages ennemis de Bond. Ils ont tous une biographie complète, peinte avec la précision d’une fiche de police… mais avec le talent d’un bon romancier. Leur histoire est narrée avec une incroyable quantité de détails, en remontant aux circonstances de leur naissance et avec l’exposé précis, méthodique, de leurs ressentiments, leurs difficultés, leurs volontés – ce qu’on n’appelait pas encore leur « parcours » – si bien que le personnage existe réellement aux yeux du lecteur, avec une force brutale souvent, qu’il s’agisse d’un personnage principal ou d’un second rôle. Ce b-a-ba du roman peut être ressenti comme étant à présent une narration « à l’ancienne », mais il participe ici de l’univers construit de Fleming, qui le maîtrise remarquablement.

L’ambiance des œuvres de Fleming est toujours noire, très noire. Non pas au sens où l’on entend habituellement « roman noir », appellation qui recouvre davantage le domaine du roman policier et celui du thriller, mais dans cette acception exactement comprise : une ambiance très sombre.

Bond, à qui son matricule, nul ne l’ignore, donne le droit de tuer en service commandé, tue toujours avec beaucoup de réticence, avec dégoût, la plupart du temps en représailles d’un mal fait à ses amis ou à lui-même. Dans Les Diamants sont éternels, il va jusqu’à compter le nombre de ses victimes, en le regrettant et avec une nuance d’écœurement. On est loin, très loin, des films où les personnages, lui ou d’autres, appuient sur la détente avec une facilité inimaginable (où donc ai-je lu cette « statistique » qui avançait le chiffre minimum de cinquante décès par film ?)

Surtout, ce qui est intéressant, ce sont les états d’âme de l’agent secret. Dans Casino Royale, par exemple, a lieu une longue discussion au cours de laquelle il se pose le problème classique du bien et du mal, allant jusqu’à se demander si, finalement, ce n’était pas son adversaire Le Chiffre, agent du SMERSH, qui était dans le vrai, si ce n’était pas lui qui avait raison. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir dans l’univers bondien, au rebours des caricatures si courantes dans ce genre de littérature. Si Bond, dans les derniers paragraphes de Casino Royale, se décide finalement à consacrer ses efforts à lutter contre le SMERSH, c’est surtout, on le sent bien, à cause de la douleur qu’il vient d’éprouver avec le suicide de Vesper Lynd, agent double par la force des choses, manipulée par ce bras armé du service secret soviétique.

À  l’évidence, n’eût été le destin exceptionnel de James Bond, popularisé dans le monde entier par le cinéma, on aurait certainement oublié les livres de Fleming. Ils ne doivent leur statut de « classiques » qu’à l’excellente fortune que leur a fait connaître le grand écran. Pourtant, ils méritent d’être considérés aujourd’hui : ils ne sont pas mal écrits, contrairement à une réputation très injuste ; ils témoignent d’une époque révolue, avec ses préjugés (cependant remis en cause, parfois), mais tout livre témoigne forcément du temps de son écriture ; ils sont plutôt intéressants et réellement distrayants, même si je ne demande pas – surtout pas – à un livre de me distraire ; ils sont pleins d’une imagination sans limites ; ils ont un caractère parfois encyclopédique… Pour une littérature dite populaire, ce n’est pas si mal.

On ne lit que deux fois, 2

Donc, ce Bond trop humain est un célibataire raffiné, très préoccupé de ce qu’il mange et boit, vêtu comme un prince. À ce sujet, les descriptions de repas, très fréquentes (parfois deux par page), comme celles d’habits, sont d’un connaisseur. Outre qu’elles sont plutôt inhabituelles dans les romans d’espionnage, elles montrent que Fleming, né en 1908, s’intéressait aux femmes d’une manière un peu différente, quoi qu’on dise, des hommes de son temps : ceux-ci ne devaient pas être nombreux à pouvoir décrire dans le détail des toilettes féminines en nommant les tissus par leur nom, les vêtements par leur coupe, les couleurs par leurs nuances. Ni à composer des personnages de fiction nombreux et qu’ainsi, on pouvait voir. Une autre présence est celle, totalement neuve alors, des marques (boissons, objets, armes, voitures…) Le personnage de l’agent secret est campé, entre autres bien sûr, par ses goûts culinaires, ses cocktails, son tabac venu de Macédoine (cigarettes Morland spéciales à triple anneau d’or).

Fleming a le sens des titres, un mélange de formules choc et d’une forme de poésie populaire : On ne vit que deux fois (qui est d’ailleurs dans l’histoire le début d’un haïku que Bond est censé composer), Vivre et laisser mourir, Bons baisers de Russie (plus fin en anglais : From Russia with love), L’Espion qui m’aimait

Il a aussi celui des noms, incontestablement. On sait que le nom du personnage principal est purement et simplement celui d’un ornithologue dont Fleming avait un ouvrage sur sa table au moment où il cherchait le patronyme de son héros : James Bond. Le succès mondial des livres et des films, par la suite, ne facilita pas l’existence de ce monsieur, on s’en doute. C’est un patronyme très banal pour un Anglais : c’est presque John Smith. Mais les autres noms ? Goldfinger est le nom réel d’un voisin du romancier ; celui-ci ne l’aimait pas (sa maison lui déplaisait) et il en fit le criminel que l’on sait, ce qui est assez culotté. Docteur No, cela a de l’allure, ainsi qu’Hugo Drax, mais la palme du nom savoureux revient certainement à Ernst Stavro Blofeld. Vesper Lynd se prénomme ainsi parce qu’elle est née un soir, un soir d’orage. Tiffany Case parce que son père, furieux qu’elle ne fût pas un garçon, abandonna sa mère, lui laissant mille dollars et un poudrier de chez Tiffany. C’est parfois risible mais, dans le contexte, toujours touchant. Les personnages du service secret, outre qu’ils sont dépeints dans leur exactitude (on leur connaît un passé, une vie, des manières, des objets personnels) et ne sont pas, par conséquent, des fantoches, des silhouettes, sont désignés – et ça, je trouve que c’est un coup de génie – par des initiales : M, Q, S… Ce qui ne les empêche pas d’avoir des noms, M est l’amiral Sir Miles Messervy… La secrétaire de M est miss Moneypenny, ce qui est un nom assez extraordinaire, tout de même. Ensuite, la litanie de femmes aux noms étranges (Solitaire), voire très équivoques : Pussy Galore qui signifie, paraît-il, « chatte à gogo » ; Honey Rider (Honeychile Rider dans le livre) dont je ne crois pas qu’on ait relevé que cela, de près ou de loin, pouvait signifier « chevauchée de miel » avec les connotations érotiques qu’on imagine ; Mary Goodnight… Dans le film Les Diamants sont éternels, les scénaristes ont ajouté un personnage, qu’ils n’ont pas hésité un instant à baptiser Plenty O’Toole, soit Abondance Delaqueue dans la version française. Plenty O’Toole, littéralement « bien outillée », parce que « ça faisait Fleming », comme il est dit dans un bonus de DVD… à propos de Holly Goodhead, autre femme ajoutée, elle, à l’histoire de Moonraker. En dépit des apparences, cela ne paraît jamais vulgaire dans le cadre de l’histoire.

Comme toujours, les personnages récurrents créent un monde. Depuis Balzac, on le sait. Un monde crée une authenticité. L’authenticité engendre l’adhésion. Demy l’a fait au cinéma, Franquin en bande dessinée, Fleming avec le roman d’espionnage. Les titres d’ouvrages, les noms, les personnages récurrents sont trois de mes soucis dans mes recueils de nouvelles. Je suis particulièrement sensible à cela depuis mon enfance et je « marche » à tous les coups. Rien de plus plaisant que de voir ressurgir, de loin en loin, Quarrel, Leiter… Il y a encore récurrence des organisations ennemies, le SMERSH ou le SPECTRE de Blofeld… Il y a récurrence du mode narratif ; le motif est constant : l’entretien avec M, d’où tout va découler, est systématiquement montré au chapitre deux. Ce qui n’empêche pas les variations sur le thème. Ainsi, dans Bons baisers de Russie, Bond n’apparaît qu’au onzième chapitre, qui se trouve être le premier de la deuxième partie. Et c’est au chapitre douze (soit le deuxième de cette deuxième partie) qu’il rencontre M. Le rythme du livre est donc à la fois changé et inchangé, par rapport aux tomes précédents. Le suivant, James Bond contre docteur No, reprendra la trame initiale. Cet entretien a lieu dans les services secrets, naturellement, dont on nous explique en détail les « couvertures » et dont l’immeuble nous est décrit en long et en large, si bien qu’on s’y trouve vraiment, chaque fois, et qu’on reconnaît les bureaux et la perspective des couloirs. C’est plus qu’un décor planté : un monde est créé.

mercredi, 20 juin 2007

On ne lit que deux fois

J’ai repiqué à la chose et, pour la première fois depuis quarante ans, entrepris de relire intégralement les romans de Ian Fleming. Sans doute suis-je influencé en cela par Le Monde qui, depuis quelques semaines, propose les films des aventures de Bond en DVD avec sa livraison du week end. Je pense que je ne les lirai pas une troisième fois dans quarante autres années car je ne serai plus là. On ne lit que deux fois.

J’inaugure aujourd’hui une série de notes consacrées au sujet, notes que je classe dans la catégorie « Cour de récréation  » comme je l’avais fait des billets datés 17, 22 et 23 janvier 2007, lorsque j’avais appris qu’on parlait de Bond, maintenant, dans un colloque international intitulé Histoire culturelle et enjeux esthétiques d’une saga populaire.

Les romans sont disponibles dans la collection « Bouquins », chez Laffont, en deux volumes représentant un total de près de mille huit-cents pages (typographie minuscule, première édition en 1986, nouvelle édition en 2003 sous une autre couverture). Il s’agit des traductions originales (mais il faut noter que Casino Royale a par ailleurs été réédité récemment, chez Bragelonne, dans une traduction nouvelle signée Pierre Pevel, avec une intelligente préface de quelques feuillets, intitulée « Une autre époque »). Traductions originales, pas exactement. Il s’agit au vrai de celles publiées par Plon dans les années 60, textes qui font référence (il avait en effet existé une médiocre traduction de Casino Royale publiée préalablement en 1960 par Jean Messin sous le titre Espions, faites vos jeux, dans la collection « Inter-Espions »).

Chez « Bouquins », l’intégrale des aventures de Bond est présentée par Francis Lacassin, spécialiste des littératures populaires. C’est une longue introduction de plusieurs dizaines de pages, une introduction très juste et bien faite, intelligente et lucide mais, malheureusement, très mal rédigée. Lacassin écrit vraiment comme un pied.

Je relis donc toutes les missions dans l’ordre chronologique, ce qui est absolument indispensable si l’on désire étudier la manière de l’auteur et goûter pleinement le principe, que j’aime tant, des personnages récurrents. Ces personnages portent souvent les stigmates d’aventures précédentes : en cela, la récurrence est mieux appréciée dans le cadre chronologique. Ainsi, si Félix Leiter apparaît avec une main et une jambe en moins dans Les Diamants sont éternels, par exemple, c’est qu’il porte à jamais les infirmités dues au requin de Vivre et laisser mourir. Il vaut mieux lire dans l’ordre, vraiment.

En revanche, on sent fort bien les différences de traduction. Par exemple, Les Diamants sont éternels est traduit avec un brin de vulgarité par France-Marie Watkins. Il s’agit sans doute d’une conséquence de l’esprit « Série noire » puisque c’est dans cette collection que le roman parut initialement, avec un titre bien dans l’esprit de cette série, Chauds les glaçons ! J’ai relevé des fautes de langue absentes des livres précédents, quelques complaisances très répétitives dans l’argot (« comprendre la coupure », « j’ai compris la coupure » : cette expression qui ne doit plus avoir cours, je pense, signifiait dans les années 50 « comprendre ce qui se dissimule », « piger ce qui se passe », « piger ce qui n’est pas expressément signifié », « comprendre la combine ». On pouvait trouver des équivalents, plutôt que de répéter la formule). À l’opposé, Vivre et laisser mourir propose la traduction très sensible, élégante, de Françoise Thirion.

On doit savoir, j’imagine, que le personnage de Fleming n’a qu’un très lointain rapport avec le Superman indestructible que nous montre l’écran depuis James Bond contre Docteur No et singulièrement depuis Goldfinger et Opération Tonnerre. Le Bond du livre est un homme, rien qu’un homme. Il souffre, il encaisse, il saigne, il est sonné, il s’évanouit, il est anxieux, il a peur, il vomit, il transpire, il aime, il a des chagrins d’amour. C’est un agent secret, c’est-à-dire un fonctionnaire qui travaille dans un bureau et n’effectue que deux à trois missions par an. Il étudie des dossiers, fait de la paperasse, rédige des rapports, déjeune à la cantine et compte le nombre de missions qu’il devra encore effectuer avant d’être radié du corps double zéro. Il pense régulièrement au mariage tout en se demandant s’il est vraiment disponible pour cela et, s’il connaît des bonnes fortunes féminines, il arrive qu’il soit amoureux d’une femme et que rien ne se passe ; ainsi, Gala Brand dans Entourloupe dans l’azimut (encore un titre façon « Série noire » pour ce qui s’intitulait Moonraker) le laisse-t-elle là, à la fin du roman, pour s’en aller avec son fiancé quand il espérait l’emmener passer des vacances en France. Il est trahi parfois (Vesper Lynd est malgré elle un agent double, elle se suicide alors qu’il pense à l’épouser, à la fin de Casino Royale). Cependant, ses liaisons sont quelquefois accomplies (celle avec Solitaire dans Vivre et laisser mourir), mais ce n’est pas une règle.

En campagne

« Désormais, un habitant de la planète sur deux est un citadin », titre Le Monde.fr d’aujourd’hui. On aurait aussi bien pu écrire « Désormais, un habitant de la planète sur deux n’est pas citadin ». L’art et la manière d’exposer des choses réelles n’importe comment, avec un titre qui n’a pas de signification.

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TVA, suite

Le père Fillon, ci-devant Premier ministre, a déclaré qu’il ne désirait pas « fermer le dossier » de la TVA dite sociale, alors que nombre de députés de l’UMP tenaient cette idée pour morte, selon leurs déclarations rapportées par la presse. Il veut continuer à étudier la question, au motif qu’il n’y a pas d’autre assiette possible pour le financement de la protection sociale. Eh, eh… Il y a bien l’ISF, pourtant, mais, bien sûr, le « paquet fiscal » (franchement, a-t-on jamais vu une appellation plus bête, plus vulgaire ? En argot, le « paquet », c’est le sexe de l’homme, eh oui, je n’y peux rien) va lui régler son compte. Dire qu’on continue à soutenir que les prix n’augmenteront pas, si cette mesure est adoptée (et elle le sera évidemment, n’en doutons pas) ! Dès qu’il en a été question, les discussions du café du commerce ont donné le ton. Dans un bistrot du boulevard de l’Hôpital, le taulier, au comptoir, la semaine dernière, disait : « Si le café augmente, je ne vois pas comment je n’augmenterais pas mes prix. J’ai du mal à comprendre ce qu’ils disent, là ». Rappelons-nous que les limonadiers, lors de l’arrivée de l’euro, ont été les premiers à augmenter leurs tarifs dans des proportions étonnantes. Ils sont déjà les premiers à envisager de le faire à nouveau. Et tous suivront, comme tous ont suivi. Qui en doutera ?

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mardi, 19 juin 2007

Fillon II

Après tout, faut-il s’étonner qu’un inculte assisté d’un paon ait nommé une imbécile aux côtés d’un traître ?

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lundi, 18 juin 2007

Il y eut

En revenant du bureau de vote n° 3 auquel nous sommes inscrits, bureau établi dans le hall de la mairie, où nous étions priés, Martine et moi, de participer au dépouillement à partir de vingt heures, après, donc, avoir constaté la victoire du député sortant socialiste sur la candidate de l’UMP, nous avons, sur FR2, regardé la fin de la soirée électorale.

Résumons. Il n’y eut pas de vague bleue ou, en tout cas, elle n’engloutit pas les baigneurs en maillot rose. Ni même ceux en maillot rouge, d’ailleurs, qui vont parvenir, tant bien que mal, à constituer un groupe à l’Assemblée nationale, fût-ce au prix d’alliances. Bref, les sondages prenaient l’eau…

Il y eut un trop court face-à-face entre Rachida Dati et Élisabeth Guigou. J’ai un faible pour Guigou, depuis toujours, bien que, comme je l’ai souvent dit ici, je ne veuille plus entendre parler des pseudo-socialistes (mais j’ai, une fois encore, voté socialiste hier). La pauvre Dati avait oublié : un, qu’elle n’était pas à la hauteur, ni de ses responsabilités ni de son adversaire ; deux, que Guigou ne se tait jamais.

Il y eut la « révélation » de la soirée, lancée par la journaliste comme un morceau de viande à des crocodiles, de la séparation que l’on sait.

Il y eut le moment de satisfaction à l’annonce du départ de Juppé du gouvernement, pour cause d’échec aux législatives.

Il y eut Coppé et cet irrésistible chatouillement qu’il provoque dans ma main gauche comme dans ma main droite (je suis ambidextre) : on sait que je lui ficherais des baffes sans interruption (enfin, si, je m’arrêterais pour baffer Fillon).

Il y eut le père Fabius que je n’aime guère mais qui a réussi la semaine dernière à tendre un piège à Borloo, piège qui s’est refermé sur l’UMP et lui a coûté, dans la semaine, soixante députés, aux dires de Raffarin lui-même. Fabius a eu du mal à retenir un mouvement de satisfaction amusée. Enfin, je n’oublie pas que « le jeune Premier ministre que j’ai donné à la France » (Mitterrand dixit) a été celui qui, en 1983 ou 1984, je ne sais plus, fut chargé de mettre en œuvre la rigueur, c’est-à-dire de jeter aux orties le programme socialiste – et tout espoir dans ce parti, depuis. Je n’oublie pas non plus l’affaire du sang contaminé. Cela étant, il a bien manœuvré, le bougre, et c’était de bonne guerre, c’était de la simple, mais habile, stratégie.

Il y eut l’inénarrable Rama Yade, secrétaire générale de l’UMP à la francophonie, administratrice du Sénat à trente ans, qui est, comme Rachida Dati, le plus évident alibi de ce gouvernement et qui, surtout, est d’une sottise telle qu’on s’en arracherait les cheveux. J’ai rarement entendu quelqu’un de plus bête, c’est affreux. Et je ne parle pas de ses erreurs de langue… La critiquer est difficile : je risque de passer pour sexiste (?), voire, pire, pour raciste (?!) On sait ici, je pense, combien je suis éloigné de ces deux horreurs. Mais comment le dire autrement ? Cette jeune femme est d’une bêtise incommensurable. Comment Dati et elle ne se rendent-elles pas compte qu’elles servent de prétexte, qu’elles sont des jouets manipulés en attendant d’être jetés ? Au soir du premier tour, l’une comme l’autre avouaient avec une candeur confondante, sur le plateau de FR2, qu’elles n’auraient jamais cru arriver où elles sont arrivées, que, si on leur avait dit, il y a six mois, que ceci et que cela… Et voilà qu’elles posaient leur mentor élyséen en prince charmant. Il avait changé leur vie. Quelle naïveté, mon Dieu, quelle naïveté ! Et la bêtise qui perle dans le moindre de leurs propos… Consternant.

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mercredi, 13 juin 2007

Quand le Parquet s'occupe des planchers

Le plus fort est que, dans le programme du futur maître du monde qui s’est pour l’instant arrêté à l’Élysée, rien n’est intelligent et rien n’est applicable, sauf, bien sûr, à décider de l’appliquer coûte que coûte. On n’a pas fini de donner des exemples. La sottise suprême, celle que prépare Rachida Dati, sur les récidives et ces fameuses peines « planchers » qui non seulement ne servent à rien, mais ont un effet contraire, ainsi qu’on l’analyse dans cet article.

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De mieux en mieux

Adoncques, l’inculte n’était pas seulement alcoolisé – et même, s’il faut en croire le journaliste suisse du Temps, cela ne se voyait pas (la vidéo le montre bien pourtant, mais rendons grâce à l’auteur de l’article de sa délicatesse).

C’est pire que cela. Le président de la République française s’est montré, lors de sa conférence de presse au G8, incompétent.

Il est vrai que nous n’en attendions pas moins de lui : « étonné d'être propulsé là, angoissé par un grand vide, pris de vertige, pas serein, pas très bien préparé par ses conseillers, il planait, éberlué, bluffé, étonné lui-même d'être enfin là, grand ado un peu perdu, à côté de la plaque, comme dopé, bourré de tics, il ramène tout à lui, ivre d'être là, saoulé par ses propres paroles », voilà quelques unes des impressions de Richard Werly, dont je vous invite à lire l’article complet.

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lundi, 11 juin 2007

Sarkozy bourré

Voilà le pitre en action. Arrivé en retard à une conférence de presse du G8, l’individu très distingué que nous connaissons bien était ivre. Ce n’est pas moi qui le dis, mais la télévision belge qui ne l’a pas raté. Et c’est en vidéo sur la Toile.

19:45 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)

Meilleurs vœux de Pékin

Il faut quand même que je signale cet article et cet autre, bien que je ne trouve pas de mots pour rédiger une note à leur sujet. On les lira et cela suffira. Enfin, façon de parler.

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mercredi, 06 juin 2007

Le charabia de Le Pen

Selon Le Monde du 6 juin, Le Pen a tenu les propos suivants, qui sont du pur charabia. Quand je pense qu’on le présente comme possédant parfaitement la langue française… Qu’on en juge, c’est du vrai Raffarin :

« Dans cette campagne, je monte au filet, parce que, quand le temps est mauvais, le rôle du commandant c’est de monter sur la passerelle ». Sans même parler de la confusion entre « passerelle » et « pont », cela ne veut strictement rien dire.

Évoquant ceux de ses électeurs qui « ont pu voir en M. Sarkozy celui qui ressemble le plus à Le Pen, une espèce de Le Pen light », il précise : « Mais au goût du breuvage, un certain nombre de personnes se rendent compte qu’elles n’ont pas misé sur la bonne carte ». Celle-là, c’est la meilleure. Déjà, « miser sur une carte », c’est amusant, mais « se rendre compte qu’on n’a pas misé sur la bonne » lorsqu’on « goûte un breuvage », c’est exceptionnellement ridicule.

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dimanche, 03 juin 2007

Les étais

Hier, Dominique, dans un billet ému, nous rappellait l’importance fondatrice des grands-mères. C’est une réflexion que je m’étais faite il y a déjà plusieurs années, non sans avoir repensé au nombre important d’écrivains ayant choisi pour pseudonyme le nom de leur grand-mère, justement. On ne dit jamais assez combien est grande l’influence des grands-parents. On s’en rend compte relativement tard, disons, souvent, entre trente et quarante ans. En 2004, Dominique Autié avait évoqué sa grand-mère, lui aussi.

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Sur cette image qui doit dater de 1963, on aperçoit au fond la grand-mère maternelle de l’infâme taulier – onze ans – et la mère dudit taulier. Toutes deux ont leur bras dans son dos. Voilà comment il comprend la vie, le taulier en question. À l’abri des femmes avec, au premier plan, le grand-père bienveillant. Quant au monsieur en chemise claire et cravate sombre, qui se marre et a l’air aussi solide que le Mont-Blanc, c’est le père du taulier. La sœur du taulier n’était pas encore née (ils ont quinze ans d’écart). Trente ans plus tard, le Mont-Blanc a disparu, le cancer ayant mis deux années à le bouffer sournoisement. Les grands-parents sont partis avant lui. Il ne reste des personnes présentes sur cette photographie que le taulier et sa mère.

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mardi, 29 mai 2007

Histoires de soupe

Réfléchissons.

Le centre, dont j’ai dit mille fois qu’il n’existait pas, s’est moqué de ses électeurs du premier tour lorsqu’un grand nombre de ses députés a cru bon de rallier, pour le second, le chefaillon inculte et vulgaire.

Là-dessus, Bayrou annonce qu’il fonde (sans les susdits députés, je suppose) le Parti démocrate. Lequel, en quelques jours à peine, change de nom et devient le Mouvement démocrate, le Modem.

Seulement voilà, les ralliés au minable grossier qui parle mal fondent à leur tour le Nouveau centre. Lequel n’existera pas davantage que l’ancien et tout aussi peu que le Modem.

Ce n’est pas terminé. Pour les prochaines élections législatives, le Modem présente des candidats. L’un d’entre eux, Ragot, a pour suppléante la dénommée Valérie Lang, fille du ci-devant Lang, anciennement ministre de la Culture supposé socialiste et revenant perpétuel de la vie politique.

Tâchons de comprendre. La citoyenne Lang a tenu le 29 mai, sur RTL, les propos suivants, que rapporte Le Monde dans son édition du même jour : « J’ai quarante ans, je fais ce que je veux. Mon père sait que je suis une fille de gauche et que je ne renie pas mes convictions, jamais. Mais je n’ai jamais été totalement adhérente du Parti socialiste, moi j’étais même plus à gauche que le Parti socialiste, j’ai souvent voté dans ma vie communiste », a-t-elle ajouté, récusant toute « trahison » à l’égard de son père, dans la mesure où elle n’est « pas allée chez Sarkozy », mais « chez François Bayrou qui se dit un homme du centre ».

La dite citoyenne Lang déclare donc avoir rallié le centre qui n’est pas le centre de droite mais le centre central aux motifs qu’elle est très à gauche et qu’elle vote souvent communiste. C’est lumineux.

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lundi, 28 mai 2007

Salaud !

Les saloperies sarkoziennes commencent à arriver sur le marché. 

« Xavier Bertrand affirme que le service minimum à la SNCF sera mis en place au 1er janvier 2008 » (Le Monde du 28 mai).

« Quatre franchises médicales annuelles de 10 euros seront mises en place en 2008 » (ibidem).

Cinquante-trois pour cent des suffrages exprimés (et non cinquante-trois pour cent des Français, comme on l’entend dire trop souvent) l’auront voulu.

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dimanche, 27 mai 2007

Encore

Pour information, hélas, un article confortant mon inquiétude quant au sort des homosexuels en France et dans le monde. En l’occurrence, à Moscou.

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mercredi, 23 mai 2007

Dans la drapeauthèque

Je pensais donner mon sentiment sur la photographie officielle du président de la Dictature française, telle qu’on vient de nous la présenter et telle qu’on pourra l’admirer bientôt dans toutes les mairies de France. Mais Dominique, qui tire plus vite que son ombre (surtout sur le président de la Dictature française) a déjà analysé cette image avec tout son talent. Il n’est donc point besoin que je dépense mes dernières forces à rédiger un texte qui le fut déjà avec un brio dont je n’aurais pas été capable.

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Premier bilan

Le Fouquet’s, l’avion privé, le yacht, la porte ouverte aux traîtres en attendant de les virer, la parité à sept égale douze, une diplômée de HEC à la tête de l’université, l’ingérence de l’exécutif dans l’école avec la lecture obligatoire de la lettre de Môquet, la menace de suppression de la carte scolaire, le directeur de campagne qui devient directeur général adjoint de TF1. J’en oublie certainement.

10:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4)

mardi, 22 mai 2007

Milady ?

Le Monde nous présente un portfolio au titre ambigu retraçant la carrière de Rachida Dati. On peut lire les légendes de deux façons. La première : c’est une femme très méritante, partie de rien, devenue magistrate et aujourd’hui ministre ; c’est un exemple de réussite, de fonctionnement de « l’ascenseur social », un modèle de mérite et de courage. La seconde : cette femme est une intrigante qui, toute sa vie, a « bluffé » (le terme est du Monde) des hommes influents pour approcher la table où était servi le gâteau ; tous ont été bernés par ses manœuvres et son charme ; cette femme est une courtisane.

Chacun se fera sa propre opinion en cliquant ici.

11:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6)

lundi, 21 mai 2007

Le français dans Le Monde

Le Monde du 21 mai 2007 : « Les premières projections des instituts de sondages prévoient une nette majorité absolue pour l’UMP avec de 317 à 381 (BVA) et de 336 à 390 (IFOP) sièges sur 577 ».  

 

Je connaissais la « nette majorité » et la « majorité absolue ». Le Monde vient d’inventer la « nette majorité absolue », ce qui suppose certainement l’existence d’une « majorité absolue relative ». C’est un non sens.

 

À ce propos, je voudrais souligner combien Le Monde, qu’on savait être devenu le fantôme de lui-même dans les objectifs et la présentation matérielle du journal, est aussi devenu le lieu de la médiocrité absolue en matière d’écriture, de style. Non seulement tout panache a disparu de ses colonnes devenues très aérées, mais les articles sont consternants dans leur forme. La langue qu’on y emploie peut à présent être comparée à celle dont usent les présentateurs de journaux télévisés, ce qui est tout dire.

10:20 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (6)

De la docilité des folliculaires

La servilité de la presse ne laisse pas de m’étonner. Une chose m’a frappé, ces derniers jours : à l’unisson, les journaux ont écrit, en substance, qu’à peine nommés, les ministres avaient pris leurs fonctions. Ou bien que, tout juste nommés, ils étaient déjà sur le terrain.

Diable, on se demande vraiment pourquoi il en irait autrement et au nom de quoi il conviendrait de s’en émerveiller. Leur traitement de ministre (et la retraite qui va avec, car faut-il rappeler que, même s’ils n’ont été ministres qu’un mois, ils ont droit à une retraite de ministre à taux plein) courant du jour de leur nomination, je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait les admirer de s’être mis au travail. Quand un fonctionnaire est nommé à un poste, il prend ce poste à la date de sa nomination (il doit même signer un procès-verbal d’installation dans ses fonctions) et c’est tout. Personne ne vient l’applaudir. Je sais : les ministres ne sont pas des fonctionnaires à proprement parler. Mais enfin, émargeant désormais mensuellement au budget de la République, les nouveaux ministres travaillent et on n’a pas besoin de les féliciter pour cela. J’ajoute que je préfèrerais qu’ils s’abstiennent justement de travailler dans la mesure où je crains le pire de leur part, mais c’est un autre sujet.

Naturellement, tout cela participe de la politique de poudre aux yeux que pratique le cornichon suprême, la bête inculte qu’on a chargé de représenter la France aux yeux du monde. Était-il indispensable que la presse, dans son ensemble, vienne lui faire des courbettes ?

09:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 20 mai 2007

En exclusivité, le scénario du prochain James Bond

À Richard 

 

Le taulier, ne reculant devant rien, n’a pas hésité à séduire, Dom Pérignon 1955 aidant, l’épouse du producteur du prochain James Bond. Il est à présent en mesure de vous en dévoiler les principales facettes.

 

 

Le titre est arrêté. Ce sera Kiss of death (Baiser de la mort, la production tenant à ce que l’article défini « le » ne soit pas employé, afin de renforcer la vigueur du titre).

 

Mission : la France est désormais gouvernée par Smrt (en serbe : la mort), porté légalement au pouvoir mais dont les ambitions sont plus hautes. Il veut devenir le maître du monde. Pour cela, il dispose d’un allié qui est un vieil adversaire de Bond : Ernst Stavro Blofeld, en personne. medium_images.5.jpgL’épouse du président fou, Diamantha Smrt, possède une arme redoutable : on lui a greffé un laser meurtrier dans chaque sein. Elle élimine ainsi ses ennemis. Smrt lui-même possède une caractéristique : sa salive est empoisonnée. Il tue qui il veut en l’embrassant. Seule sa femme est immunisée. Prisonnier de Smrt, Bond manque mourir par le baiser fatal. Ce sera la première et dernière fois que l’agent secret sera embrassé par un homme. Mais Smrt a compté sans le génie inventif de Q, qui a préparé un détecteur de poison placé derrière l’oreille de 007.

 

Seconds couteaux : le trio Halassoupe, clowns célèbres (Bernard Kouchtoila, Éric Fesson, Claude Joyeux).

 

James Bond girls : Seccotine Royale ; medium_thumb_1362-dati.3.jpgCrachat Dati, la traîtresse.

 

Armes : Walter PPK ; couteau suisse ; lime à ongles.

 

Gadget : détecteur de poison.

 

Véhicules : Renault Mégane 1.4 16V, équipée de skis pour les missions en montagne et de chenilles pour celles effectuées dans le désert ; medium_D52TT_2.JPGMobylette Spéciale TT des années 60 équipée d’un parachute, très utile quand la piste aboutit au bord de la falaise.  

vendredi, 18 mai 2007

À propos de la journée mondiale contre l’homophobie

On sait – ou l’on devrait savoir, car je l’ai davantage dit sur l’ancien blog – combien je suis préoccupé par la réalité de l’homosexualité en France (et ailleurs). On sait que le sort des homosexuels me touche toujours beaucoup et qu’ils bénéficient, chez moi, d’un préjugé favorable. Bien sûr, il y a certainement parmi eux, comme partout, des crétins et des salauds, comme partout, comme partout. Mais a priori, ils me sont sympathiques. Je tiens l’homophobie pour une chose vraiment horrible, en ce qu’elle fait appel à ce qu’il y a de plus bas en l’homme, ce qu’il y a de plus infect et de plus maladivement idiot en l’espèce humaine. Je ne fais aucune différence entre l’homophobie, le racisme et l’antisémitisme. Les agressions des homosexuels me terrifient autant qu’un génocide et je jure que je n’exagère pas. Je crains que la situation politique qui est désormais la nôtre n’aggrave encore les choses.

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Sept égale douze

Nous savons donc tous, maintenant, que sept égale douze. Qui avait cru à la parité ? Oh, certes, douze, c’est avec les secrétaires d’État. Oui, oui… Mais alors, pourquoi n’y a-t-il pas parité parmi les secrétaires d’État aussi ? Et pourquoi la parité ne tient-elle pas compte de ce que le Premier ministre est lui-même un homme, sans parler du président ? Ce n’est même plus sept égale douze, mais sept égale quatorze. On annonce une quinzaine de nouveaux secrétaires d’État pour la période qui suivra les élections législatives. Nul doute que la parité sera encore scrupuleusement respectée.

Pour mémoire, le premier gouvernement Juppé comptait un certain nombre de femmes que le langage courant dénomma aussitôt « juppettes ». Difficile, déjà, de faire plus sexiste. Quelques semaines plus tard, les législatives entraînèrent la formation d’un nouveau gouvernement d’où toutes les femmes furent exclues. La « vitrine » avait cessé d’être utile. Attendons maintenant les proches législatives.

À propos de Juppé, nous voilà avec un ministre d’État repris de justice, condamné à un an d’inélligibilité. Certes, cela est passé, payé. Reste le souvenir, que la loi ne peut empêcher. Ce Juppé qui avait d’ailleurs dressé tout le monde contre lui à l’automne 1995.

Ce n’est pas grave, puisque Fillon avait dressé tout le monde contre lui au printemps 2003.

Le règne de la présidence médiatique est arivé : à Berlin, le Caudillo embrasse Mme Merkel ; à l’Éysée,  il arrive en short, en chaussures de sport, non sans s’être assuré de la présence de photographes ; il salue du pouce levé, dans le souvenir de Kennedy, sans doute.

Tiens, il faudra lui rappeler, au Maréchal, que le président de la République ne décide pas des programmes scolaires et n’a pas à demander aux chefs d’établissement, d’autorité, de faire lire obligatoirement en classe la lettre d’un enfant qui va être fusillé, de préférence sans expliquer le contexte. L’ingérence de l’exécutif dans l’école n’est pas prévue par nos institutions.

Mais le Duce s’en moque. Pour prix du ralliement de vingt-trois députés du centre entre les deux tours de l’élection présidentielle, il offre un seul poste de ministre, celui de la Défense. Quant à Bayrou, on n’entend même plus parler de lui. Le règne des cocus, disais-je l’autre jour.

Puisqu’on parle de cocu, qui a pu croire au baiser de Mme Sarkozy à son époux, l’autre jour ? Un baiser de commande, pour les photographes. Qui croira encore à ce couple manifestement désuni ? Quelle poudre aux yeux.

Un gouvernement de crapules incapables.

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Six siècles pour en arriver là

Nous avions un grand poète, François Villon.

Nous avons un petit ministre, François Fillon.

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jeudi, 17 mai 2007

Se relever, par Martine Layani-Le Coz

Immobilisé par la force très peu élastique et implacable d’un Dujarier, le côté droit perd sa fonction. Pour ne pas en souffrir à chaque instant, il faut l’oublier. Dans la journée, la lecture est possible. Elle a parfois besoin d’être remplacée par une autre activité, confiant à ce qui reste du corps la responsabilité de la personne complète.

Le plus difficile : conserver l’idée de complétude en la personne. Le repos nocturne devient relatif, attendant l’adaptation. Au cours des premières nuits, la position sur le dos trouve un écho dans celle de la tortue renversée. La chaleur complique tout : le soir, le drap suffirait, mais le petit matin frais réclame de couvrir l’épaule libre. La pression, oubliée par moments le jour, redevient constante. Une part de soi sans accès. Lourd pour soi-même, pris dans la négativité, ce qui subsiste souffre en silence. Avant le sommeil, les anciens arrangements du chien qui cherche sa place au creux de sa litière se révélant  impossibles, il faut inventer un calme. Une feinte pour soi-même qui permettra le plongeon dans l’inconscient.

Au réveil, la main, retenue au poignet, se souvient qu’elle est à peu près libre. Elle fait ses gammes en attendant que l’autre, la gauche, apprenne à évoluer avec plus d’adresse. Une sorte d’ordre, dans le cerveau, communique à ce qui émerge le SOS : rester soi-même. Apprendre à s’habiller d’une main, prendre les objets, s’installer confortablement – agir sans souffrir – dans l’attitude de lecture et coincer le livre de manière à tourner les pages facilement. Mais la douleur n’est plus cet accident vif et surprenant qui suspend la respiration C’est au contraire cette pression constante, cet encore renouvelé, rivage si lointain de l’exécution libre des mouvements choisis. Noyé dans l’irréductible, penser les actions différemment.

Ce retour inévitable au bras serré redit chaque jour et chaque nuit l’impossibilité d’agir en réflexe. L’idée de faire autre chose, de faire tout ce qui est possible pour dépasser la contention, devient obsessionnelle en guise de secours. N’être qu’un contenu – comme un contenant, en pensant aux organes – devient humiliant. Être empêché physiquement, mal reçu. La sollicitude pèse autant que les regards interrogateurs. Que faire de l’aide, sinon l’accepter ?

Le temps passé dans l’attente de la délivrance semble s’étirer sans fin. Le corps pourtant s’habitue à sa prison rédemptrice. Il s’adapte peu à peu ; l’équilibre déplace le centre de gravité. De nouveaux réflexes prennent le relais. Au milieu du parcours, une trêve s’établit ; on commence à compter les semaines passées, puis celles à venir, puis les jours et les nuits. Entre-temps, à force de bouger, la contention faiblit, le corps a repris un minimum de confiance en lui ; on peut se tourner sur un côté pour essayer de dormir. On peut sortir, vêtu en brouillon, avec ce qui a pu passer sur l’épaule, guettant avec inquiétude les mouvements autour de soi, les aspérités et les occasions éventuelles de rechute. Vaincu par l’obligation d’attendre le temps exigé, il faut mettre à profit cette interdiction d’être en certains endroits pour expérimenter, chez soi, les positions, les choses nouvelles. On ne peut plus dessiner, soit, la souris de l’ordinateur prolongera l’invention, tâtonnante au début, puis de moins en moins.

Quand le jour J arrive, la prison brisée par la magie d’un coup de ciseaux, les premiers instants sont déconcertants. L’équilibre, d’abord. En un instant, il faut se tenir droit, sans soutien, alors qu’une certaine fragilité est encore ressentie car les muscles endormis par des semaines d’immobilité ne sont pas prêts à fonctionner. L’appui a disparu et les habitudes ne reviendront qu’en quelques jours. La douleur, elle aussi endormie par le Dujarier, revient parler au corps du traumatisme subi. C’est pourtant le moment de reprendre l’avantage, de vouloir se relever, jamais réellement actif depuis la chute. Il faut se décider, forcer les défenses de ce corps qui s’était abandonné à l’oubli, lui rendre l’aptitude et l’unité.

Il y a résistance, il y a fatigue et aussi impatience, impatience encore. La communication s’établit à nouveau entre les parties du corps touchées et celles qui ne l’étaient pas. Oui, la relève arrive… le naturel peu à peu fait oublier l’exercice. Alors, venue semble-t-il d’aussi loin que les souvenirs tirés par surprise d’une armoire ancienne, quand le bois craque un peu, la dentelle des gestes naturels sourit.

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mercredi, 16 mai 2007

Il y a de la soupe pour tout le monde

De l’indépendance de la presse. No comment.

 

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-91057...

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mardi, 15 mai 2007

Trombinoscope des buveurs de soupe

La gueule des traîtres en couleurs. Comme ça, vous les reconnaîtrez dans la rue, le jour où vous aurez envie de cracher.

 

http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-823448,31-90...

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dimanche, 13 mai 2007

Les amants d’Al Capone

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