mercredi, 23 mai 2007
Dans la drapeauthèque
Je pensais donner mon sentiment sur la photographie officielle du président de la Dictature française, telle qu’on vient de nous la présenter et telle qu’on pourra l’admirer bientôt dans toutes les mairies de France. Mais Dominique, qui tire plus vite que son ombre (surtout sur le président de la Dictature française) a déjà analysé cette image avec tout son talent. Il n’est donc point besoin que je dépense mes dernières forces à rédiger un texte qui le fut déjà avec un brio dont je n’aurais pas été capable.
14:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
Oh ! je me suis servi de certains commentaires publiés avant chez Birenbaum pour des détails, notamment au sujet de la coupe du veston qui fait une bosse étrange, du cœur bizarrement placé. J'ai cru revoir Ceaucescu (pour la lumière) croisé avec George Bush (pour les drapeaux) dans un décor gaullien (pour la bibliothèque), le tout joué par un acteur qui imite mal Al Pacino ou Marlon Brando dans une superproduction.
Écrit par : Dominique | mercredi, 23 mai 2007
Descendez, on vous demande.
Avec Dominique, il ne restera rien de Sarkozy.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 23 mai 2007
A propos de la bosse du veston : peut-être indique-t-elle la présence d'un holster contenant une arme ?
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 23 mai 2007
C'est bizarre quand même, mais cette photo me fait plus penser à une image tirée d'un film (le président joué par Tom Cruise se dirige gravement vers le bureau ovale où se trouve le bouton de la force de frappe, don Corleone marche d'un pas lourd et feutré vers le coffre-fort qui contient tous les secrets sur toutes les familles parce qu'il a décidé de nettoyer enfin son secteur) qu'à une photo officielle, mais à cet instant le président US-le parrain s'arrête comme s'il avait entendu un bruit ou s'il mesurait d'un coup la gravité de sa décision et nous prenait, nous spectateurs, à témoin de ses angoisses. On a une dramatisation dans cette photo, en dehors de son côté kitsch incontestable, de ses bourdes monumentales, de son collage de différentes esthétiques. C'est une photo de cinéma ! Il se la joue président of The United States of France and Godfather of the Family.
Écrit par : Dominique | mercredi, 23 mai 2007
On peut effectivement lire cette photo comme ça. Ce personnage est vraiment fou, au sens où il est ivre de pouvoir et où cela lui monte à la tête. Il est positivement répugnant.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 23 mai 2007
Je trouve que les drapeaux sont bien grands pour lui. Il en devient ridicule. Va-t-il être submergé par les symboles de la France (qu'il a voulu diriger) et de l'Europe (qu'il voudrait relancer).
Écrit par : Feuilly | mercredi, 23 mai 2007
Oh, tu sais, il n'a pas besoin des drapeaux pour être ridicule.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 23 mai 2007
Tout est trop grand pour lui, les drapeaux, la bibliothèque, les vêtements. Pourvu qu'il ne réduise pas trop vite la France à sa taille... J'ai un oncle comme lui, très m'as-tu-vu, hissé sur des talonnettes, et qui roule en 4x4 dans le Midi de la France. J'ai l'impression de le voir à chaque fois. On ne choisit pas toujours sa famille, pas plus qu'on ne choisit son Président hélas.
Écrit par : Richard | vendredi, 25 mai 2007
Ah, tu as un Sarkozy dans ta famille ? Je te plains. J'espère que tu ne le vois pas trop souvent.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 25 mai 2007
Pas trop non. Mais en même temps, s'il n'y avait que des gens du même bord dans ma famille, on s'ennuierait un peu. La diversité fait la richesse. Je crains les scléroses idéologiques (pour peu que le mot idéologique ait un sens dans ma famille).
Écrit par : Richard | vendredi, 25 mai 2007
Une dictature qui élit son Président et ses députés, avec des alternances qui durent plusieurs années, je comprendrais la jalousie d'autres dictatures.
Écrit par : Phébus | dimanche, 27 mai 2007
Oui, Phébus, c'est comme ça qu'on peut présenter les choses. On peut dire aussi que depuis 2002, l'évolution est terrifiante et que ça va maintenant continuer dans le pire. Les formes ne sont évidemment pas épanouies au grand jour, officielles. Elles sont sournoises. Cela n'empêche pas le sentiment d'oppression grandissante que beaucoup éprouvent -- ni le changement du tout au tout de la société par rapport à il y a trente ans, par exemple. Et trente ans, ce n'est rien du tout.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 27 mai 2007
Plus de vingt ans après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, nous entrons dans une économie plus libérale. Que des hommes de droite appliquent des politiques de droite ne me gène pas. J'aurais même tendance à trouver cela sain. En revanche, que des hommes de gauche leur aient préparé le terrain, en retirant quelques-unes des digues constituées par l'état-providence, me dérange davantage.
Quant à sa façon d'exercer le pouvoir, Nicolas Sarkozy n'invente rien. Il n'est que le continuateur de ses prédécesseurs de la Vème République. Il est peut-être un peu plus "m'as tu vu" mais on ne va quand-même pas défendre l'hypocrisie bourgeoise.
Écrit par : Phébus | dimanche, 27 mai 2007
Nous entrons dans une économie plus libérale. Oui. Nous sommes cependant un certain nombre à n'être pas d'accord. Il ne s'agit pas d'être mauvais perdant -- c'est trop facile, de dire ça -- mais de continuer à penser que ce qui se prépare est la dernière chose à faire. Que cela se soit fait précédemment dans les pays anglo-saxons me laisse parfaitement indifférent. Il faudrait vraiment que cesse cette manie française de faire des comparaisons, avec en arrière-plan un complexe d'infériorité.
Certes, la droite applique une politique de droite, et c'est cohérent. Et la gauche leur a préparé le terrain, nous sommes d'accord. D'ailleurs, je faisais observer dans je ne sais plus quelle note ou commentaire, lors de la campagne, que les privatisations, sous Jospin, étaient allées de plus belle.
Non, Sarkozy n'est pas le continuateur de ses prédécesseurs. Il est pire parce qu'il est stupidement autoritaire, complexé et parfaitement inculte, démagogue, sans parler de sa monstrueuse vulgarité. Même Giscard et Chirac avaient échappé à cette accumulation de tares, et Dieu sait que je ne les aimais pas. Quant à son m'a-tu-vuisme, il est inacceptable et ce n'est pas là hypocrisie bourgeoise, vous le savez bien, mais simple réaction d'un homme qui s'efforce d'être discret.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 27 mai 2007
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