mardi, 22 mai 2007
Milady ?
Le Monde nous présente un portfolio au titre ambigu retraçant la carrière de Rachida Dati. On peut lire les légendes de deux façons. La première : c’est une femme très méritante, partie de rien, devenue magistrate et aujourd’hui ministre ; c’est un exemple de réussite, de fonctionnement de « l’ascenseur social », un modèle de mérite et de courage. La seconde : cette femme est une intrigante qui, toute sa vie, a « bluffé » (le terme est du Monde) des hommes influents pour approcher la table où était servi le gâteau ; tous ont été bernés par ses manœuvres et son charme ; cette femme est une courtisane.
Chacun se fera sa propre opinion en cliquant ici.
11:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Se levait-elle tôt ou se couchait-elle tard? Toutes ces réceptions où l'on boit et où on rencontre des gens importants se déroulent souvent le soir, non? Enfin je suppose, je n'y vais jamais. Du coup je ne suis pas ministre non plus, bien fait pour moi.
Écrit par : Feuilly | mardi, 22 mai 2007
Il n'est pas trop tard, Feuilly. Je t'engage à courtiser Mme Pécresse.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 22 mai 2007
Cela ressemble fort à l'un de ces suaves, discrets, hypocrites portraits-charges dont ce journal a la recette (car il lui reste quelques savoir-faire dans les techniques de manipulation, en dépit de la débâcle lexicale que vous signaliez à juste titre dans un précédent billet). On dit à peine, on suggère. Le discours est à deux niveaux qui se superposent, se complètent tout en se contredisant : les clichés d'une jeune femme séduisante, proprette plus que redoutable, et un sous-titrage Antiope qui affranchit le lecteur : soyez, cher lecteur, grâce à nous, moins balourd que M. Chalandon qui s'y est laissé prendre il y a de cela vingt ans. De la belle ouvrage de journaliste décadent, sans nul doute.
Écrit par : Dominique Autié | mardi, 22 mai 2007
C'est un peu cela, en effet. C'est pour ça que j'ai ajouté un point d'interrogation au titre, et précisé que chacun se ferait son opinion. Il y a quelque chose d'ambigu jusque dans le titre du portfolio, qui évoque l'ambition. L'ambition dite "légitime", en général reconnue (on pense couramment que, sans ambition, on n'est qu'un minable) ou l'ambition "dents longues" (la personne est prête à écraser tout le monde sur son passage, pour que fleurisse son nombril) ?
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 22 mai 2007
Ce qui est plus intéressant, c'est de voir le temps qu'elle a passé dans ses différentes fonctions... Jamais très longtemps, jamais trop longtemps surtout... On peut parler ensuite de réussite.
Écrit par : Dominique | mardi, 22 mai 2007
C'est une tactique commune, depuis quelque temps. On passe quelques mois à peine dans une fonction, puis on va voir ailleurs. Il est impossible de faire un bilan. On dit alors (pardon : on fait dire) qu'on a réussi. Evidemment, puisqu'on n'a rien fait. Par la suite, le passage dans tel ou tel ministère ne manquera pas d'être mentionné dans les biographies et les articles. La réussite à peu de frais. Tous font cela.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 22 mai 2007
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