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lundi, 18 juin 2007

Il y eut

En revenant du bureau de vote n° 3 auquel nous sommes inscrits, bureau établi dans le hall de la mairie, où nous étions priés, Martine et moi, de participer au dépouillement à partir de vingt heures, après, donc, avoir constaté la victoire du député sortant socialiste sur la candidate de l’UMP, nous avons, sur FR2, regardé la fin de la soirée électorale.

Résumons. Il n’y eut pas de vague bleue ou, en tout cas, elle n’engloutit pas les baigneurs en maillot rose. Ni même ceux en maillot rouge, d’ailleurs, qui vont parvenir, tant bien que mal, à constituer un groupe à l’Assemblée nationale, fût-ce au prix d’alliances. Bref, les sondages prenaient l’eau…

Il y eut un trop court face-à-face entre Rachida Dati et Élisabeth Guigou. J’ai un faible pour Guigou, depuis toujours, bien que, comme je l’ai souvent dit ici, je ne veuille plus entendre parler des pseudo-socialistes (mais j’ai, une fois encore, voté socialiste hier). La pauvre Dati avait oublié : un, qu’elle n’était pas à la hauteur, ni de ses responsabilités ni de son adversaire ; deux, que Guigou ne se tait jamais.

Il y eut la « révélation » de la soirée, lancée par la journaliste comme un morceau de viande à des crocodiles, de la séparation que l’on sait.

Il y eut le moment de satisfaction à l’annonce du départ de Juppé du gouvernement, pour cause d’échec aux législatives.

Il y eut Coppé et cet irrésistible chatouillement qu’il provoque dans ma main gauche comme dans ma main droite (je suis ambidextre) : on sait que je lui ficherais des baffes sans interruption (enfin, si, je m’arrêterais pour baffer Fillon).

Il y eut le père Fabius que je n’aime guère mais qui a réussi la semaine dernière à tendre un piège à Borloo, piège qui s’est refermé sur l’UMP et lui a coûté, dans la semaine, soixante députés, aux dires de Raffarin lui-même. Fabius a eu du mal à retenir un mouvement de satisfaction amusée. Enfin, je n’oublie pas que « le jeune Premier ministre que j’ai donné à la France » (Mitterrand dixit) a été celui qui, en 1983 ou 1984, je ne sais plus, fut chargé de mettre en œuvre la rigueur, c’est-à-dire de jeter aux orties le programme socialiste – et tout espoir dans ce parti, depuis. Je n’oublie pas non plus l’affaire du sang contaminé. Cela étant, il a bien manœuvré, le bougre, et c’était de bonne guerre, c’était de la simple, mais habile, stratégie.

Il y eut l’inénarrable Rama Yade, secrétaire générale de l’UMP à la francophonie, administratrice du Sénat à trente ans, qui est, comme Rachida Dati, le plus évident alibi de ce gouvernement et qui, surtout, est d’une sottise telle qu’on s’en arracherait les cheveux. J’ai rarement entendu quelqu’un de plus bête, c’est affreux. Et je ne parle pas de ses erreurs de langue… La critiquer est difficile : je risque de passer pour sexiste (?), voire, pire, pour raciste (?!) On sait ici, je pense, combien je suis éloigné de ces deux horreurs. Mais comment le dire autrement ? Cette jeune femme est d’une bêtise incommensurable. Comment Dati et elle ne se rendent-elles pas compte qu’elles servent de prétexte, qu’elles sont des jouets manipulés en attendant d’être jetés ? Au soir du premier tour, l’une comme l’autre avouaient avec une candeur confondante, sur le plateau de FR2, qu’elles n’auraient jamais cru arriver où elles sont arrivées, que, si on leur avait dit, il y a six mois, que ceci et que cela… Et voilà qu’elles posaient leur mentor élyséen en prince charmant. Il avait changé leur vie. Quelle naïveté, mon Dieu, quelle naïveté ! Et la bêtise qui perle dans le moindre de leurs propos… Consternant.

15:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (12)

Commentaires

Ah ! toujours ces interférences entre les noms d'Alain Jupé et de Jean-François Coppé.

Écrit par : Dominique | lundi, 18 juin 2007

Ah oui, pardon. J'ai collé deux P à tout le monde.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 18 juin 2007

Cela dit, Copé est un personnage de film aussi. Je vous laisse chercher quel cinéaste contemporain il a inspiré. (Un bonhomme pour lequel j'ai une grosse affection et beaucoup d'indulgence...)

Écrit par : Dominique | lundi, 18 juin 2007

Truffaut ? Mais en quoi Copé...

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 18 juin 2007

J'ai le droit de venir leur coller des baffes avec toi, à Coppé et Fillon, dis, j'ai le droit ?
Puis aux Dati et autres Yade, j'veux bien aussi, et entre bonnes femmes, ça fera moins sexiste !

Cela dit, côté alibi d'une bêtise crasse et tête à claque, celui du MJS, Razzye Hammadi, n'est pas en reste !

Écrit par : Fanny | lundi, 18 juin 2007

Fanny, Dominique a expliqué qu'il ne fallait qu'un P à Copé. Ah là là, il faut suivre.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 18 juin 2007

Ah! Fabius... On retiendra aussi de lui la suppression de la vignette automobile, une mesure ni franchement sociale ni très écologique. Son engagement récent tout à la gauche du PS n'est qu'un mode de survie, une posture marketing trahie par ses paires de chaussettes en soie à 75 euros.

Écrit par : Richard | lundi, 18 juin 2007

Pas Truffaut, mais un de ses vieux potes, un peu bon vivant et fort en gueule (ce qui exclut quelques personnages de la nouvelle vague d'emblée). Le film n'est pas si vieux, moins de dix ans.

Écrit par : Dominique | lundi, 18 juin 2007

Bon vivant fort en gueule : Chabrol ? Mais je ne vois pas...

Richard, je te savais entomologiste mais de là à connaître les moeurs et le prix des chaussettes de Fabius, là, tu m'en bouches un coin.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 18 juin 2007

Je devais être influencée par son teint rose de cochonaille grassouillette... du coup, j'ai amalgamé Copé et coppa.
(on fait ce qu'on peut).

Écrit par : Fanny | lundi, 18 juin 2007

Jacques, il m'arrive de vous trouver injuste vis à vis de Sarko mais là, c'est Fabius que je souhaite évoquer. La politique de rigueur a été commencée par Pierre Mauroy. Elle a une explication, le choix du Président Mitterrand de la poursuite de l'intégration européenne. Quant à l'affaire du sang contaminé, elle poursuivra toujours Fabius alors que, dans le contexte de l'époque, il a fait ce qu'il devait faire.

Écrit par : desavy | mardi, 19 juin 2007

"La politique de rigueur a été commencée par Pierre Mauroy", oui : en 1983, peu de temps avant de passer la main à Fabius. C'est pour cela que j'ai écrit "en 1983 ou 1984, je ne sais plus". Mon souvenir n'était pas précis.

"Elle a une explication" : oui, le cocufiage absolu des électeurs de Mitterrand. Et beaucoup de conséquences : la chute de la syndicalisation, la disparition de la conscience politique, le début de l'effondrement des idées socialistes dans l'Education nationale qui en était le premier bastion, et j'en passe.

"Quant à l'affaire du sang contaminé, elle poursuivra toujours Fabius" : c'est inévitable, inéluctable. Je ne sais pas s'il a fait ce qu'il devait faire. Trop de choses nous échappent, dans ces affaires. Nous ne savons pas tout. C'est pour cela que j'ai dit : "Je n’oublie pas non plus l’affaire du sang contaminé", de façon à simplement l'évoquer, mais sans trop charger la barque.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 19 juin 2007

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