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mercredi, 05 septembre 2007

Simenon et moi

Je n’aime pas Simenon. J’ai beau faire, j’ai beau essayer, je n’aime pas Simenon.

 

J’ai lu des romans, des Maigret et des non-Maigret. J’ai tenté de lire sa biographie, je dis : tenté seulement parce que la grâce légendaire d’Assouline eut vite fait de me dégoûter de ce qui, au préalable, ne m’emballait guère, de toute façon. J’ai lu les souvenirs, charabia compris, de son ancienne épouse Tigy. J’ai lu le bel album qui lui a été consacré dans la collection « Passion ». J’ai lu la correspondance qu’il échangea avec Gide : heureusement, il y avait Gide.

 

Cependant, mon honnêteté légendaire m’oblige à dire que les films inspirés de son œuvre, en général, m’ont séduit ; que le bonhomme Simenon m’avait paru intéressant et humain lorsqu’un DVD coédité par Gallimard et l’INA apporta chez moi son image et sa voix, dans un Apostrophes à lui consacré, autrefois, par Pivot. Il me parut même plutôt sympathique.

 

Cet été, j’ai donc fait une nouvelle tentative : Maigret chez le ministre, roman datant de 1954, rédigé dans le Connecticut, acheté trois euros au marché aux livres de la rue Brancion par Martine avant le départ, dans une réédition de 1974. J’y ai trouvé des anglicismes, du charabia, des fautes de langue et des ficelles honteusement tirées. À propos de tirer, on tirait aussi à la ligne. Astuce habituelle, qui me fait enrager : on fait avancer l’action à coups de dialogue. Ça évite d’écrire… Et ça dure des pages et des pages. Double astuce, le dialogue rapportant un dialogue antérieur. Et vas-y que je te pousse : par des jeux de tirets et de guillemets, on remplit ainsi des pages d’où toute rédaction est absente.

Commentaires

La seule question qui me taraude, après lecture du début, puis de l'ensemble, est : pourquoi persister à essayer ? Il y a tellement d'écrivains passionnants que l'on n'aura pas le temps de lire...

Simenon n'a pas de style ; les intrigues sont bébêtes ; que dire de plus, franchement ?

Écrit par : Guillaume Cingal | jeudi, 06 septembre 2007

Eh bien voilà, c'est ce que je pense, justement.

Mais je me dis qu'un type lu dans le monde entier et traduit dans toutes les langues doit avoir quelque chose de remarquable. Je cherche toujours ce quelque chose, que je ne trouve pas.

Cela dit, je n'essaie pas tous les jours, ni même tous les ans. Simplement, de loin en loin, depuis près de quarante ans, je me repose la question.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 septembre 2007

Le fait que les films qui en sont tirés sont parfois distrayants y est aussi pour quelque chose. Réduits à leur écriture, les livres évidemment ne soutiennent pas la comparaison littéraire. Ce qui est drôle c'est qu'ils aient été appréciés avant les films, au moins par ceux qui ont eu l'idée des tournages.

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 06 septembre 2007

Oui, c'est une chose qui m'échappe d'autant plus que l'écriture de Simenon n'est pas visuelle du tout. On ne peut donc même pas dire que des gens d'image ont instantanément eu conscience de celles qu'ils pourraient en tirer.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 septembre 2007

Simenon, en effet, n'a pas de style. Et je persiste à dire qu'il a écrit à chaque fois le même roman.

Pour le reste, au-delà de l'intrigue, demeure tout de même la fameuse atmosphère, qui est souvent plaisante. Mais c’est une lecture de délassement, sans prétention aucune.

Écrit par : Feuilly | jeudi, 06 septembre 2007

Sans prétention aucune, mais on l'a mis dans la Pléiade.

Non que cela m'impressionne beaucoup, mais c'est toujours la raison des choses qui me préoccupe. Si cette raison est exclusivement commerciale, soit. Mais autrement ? Quand je pense que Vailland n'est pas mis en Pléiade et Simenon, oui...

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 septembre 2007

1 On fait des institutions, 2. on en profite, puis 3. on les détourne. .. et toujours dans le sens du bas si tu as remarqué.

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 06 septembre 2007

Je repense à Bertrand Py, numéro deux d'Actes Sud, qui m'avait parlé de la "commercialité" (sic) de Simenon. Il s'agissait de m'expliquer pourquoi il publiait un volume de photographies de Simenon et pas celui que je lui proposais à propos de Grooteclaes. Tous deux n'avaient pas la même "commercialité" (re-sic).

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 septembre 2007

Oui, pour des raisons commerciales, Gallimard ne s'en était pas caché. Le nombre de lecteurs de la Pléiade diminue.

Mais Simenon a ses admirateurs. Pour ceux que cela intéresse, voir la rubrique "débat" sur le site du Magazine des livres, chez Vebret


http://www.magazinedeslivres.fr/wordpressfr/2007/08/09/autour-de-simenon/

Écrit par : Feuilly | jeudi, 06 septembre 2007

Ah, tu ne m'avais pas dit que l'ami Foulon avait déjà abordé le sujet.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 septembre 2007

Quoi ??? Comment ça, Simenon en Pléiade ? Le 6 septembre remplace-t-il le 1er avril au 14, rue Franklin ? Vite, rassurez-moi...

Écrit par : Guillaume Cingal | vendredi, 07 septembre 2007

Non non, c'est très sérieux, ça fait d'ailleurs un moment que ce forfait a été perpétré.

http://www.amazon.fr/Simenon-Georges-La-Pl%C3%A9iade-Livres/b?ie=UTF8&node=3471551

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 07 septembre 2007

Tiens, lien pour lien :
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article985

(Tu vas apprécier encore plus François Bon !)

Écrit par : G | mardi, 18 septembre 2007

Eh tiens, qui se ressemble... J'ai bien fait de ne pas donner suite, évidemment, à mon premier contact avec ce personnage répugnant et prétentieux.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 18 septembre 2007

Que s'était-il passé avec F. Bon? pas tout suivi, excusez-moi...

Écrit par : gluglups | mercredi, 19 septembre 2007

Il s'agit de la note du 3 avril dernier.

http://14ruefranklin.hautetfort.com/archive/2007/04/03/les-editeurs-et-moi-enieme-edition.html

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 19 septembre 2007

Ah oui, pardonnez-moi...
Surlu un peu le texte de F. Bon: il y a un réel décalage entre le style déployé pour parler du romancier et la platitude des citations. Jamais lu Simenon. Il paraît que c'est génial. C'est ce qu'on se dit à la lecture de l'article mais on n'en est pas franchement convaincu...

Écrit par : gluglups | mercredi, 19 septembre 2007

C'est vraiment très mal écrit, bourré de fautes et totalement plat. Le lecteur reste mortellement indifférent. Et cependant, il a tant de lecteurs dans le monde que je me dis qu'ils doivent avoir raison, au moins un peu. Et pourtant, je ne suis pas du genre à me ranger derrière le plus grand nombre.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 19 septembre 2007

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