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jeudi, 25 octobre 2007

Les courtisans sont priés de répondre à l’appel

« Le Premier ministre, François Fillon, recevra les romanciers de la rentrée littéraire 2007, en présence de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication. Jeudi 25 octobre à 18 h 30 à l’hôtel de Matignon », apprend-on sur le site du Premier ministre. On se demande bien pourquoi le clown suffisant et sournois reçoit des auteurs – et pourquoi des romanciers uniquement – à l’hôtel de Matignon (c’est la première fois que j’entends appeler ainsi cet endroit), lui qui n’a probablement lu aucun de leurs livres. « N’importe qui aurait suffi » comme disait de Gaulle, par exemple la mère Albanel dont la seule fonction est d’émarger mensuellement au budget de la République, pour une telle réception.

Le plus effrayant est qu’un très grand nombre d’auteurs ait accepté de répondre favorablement à cette invitation. Des écrivains, c’est-à-dire, en principe, des esprits libres, indépendants et lucides, toutes qualités qui auraient dû leur interdire de fréquenter les salons en général et les pitres en particulier. Que nenni, les voilà tous, empressés, faisandés, se bousculant devant le buffet, faisant des ronds-de-jambe au Premier ministre le plus inculte de tous les temps et à la potiche fêlée et poussiéreuse de la rue de Valois. C’est une honte. Le premier devoir d’un écrivain est d’être indépendant et de ne céder ni aux invitations lustrées ni aux pressions des éditeurs, toujours soucieux d’être bien en cour.

On est prié de vomir sur eux.

13:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Chez Alina reyes:
http://amainsnues.hautetfort.com/archive/2007/10/25/a-vendre-ecrivains-ayant-deja-beaucoup-servi-mais-pouvant-en.html

À vendre, écrivains ayant déjà beaucoup servi, mais pouvant encore servir

Je ne serai pas, ce soir, des 500 fillettes qui iront déguster les petits fours de Matignon en échangeant ronds-de jambes et combinettes. Je ne monterai pas non plus dans le wagon pour Brive, samedi, où des écrivains en troupeau, gavés de cochonailles et imbibés de vins, se vendront comme bestiaux à la foire, docilement exposés aux regards des chalands et des amateurs de ménagerie humaine.
« Éminents Académiciens,
Vous me faites l’honneur de me demander de fournir à l’Académie un rapport sur mon passé simien.
Je ne saurais malheureusement déférer à cette invitation telle que vous la formulez. »
Franz Kafka

Écrit par : Feuilly | vendredi, 26 octobre 2007

Cela dit, se rendre à l'invitation du Premier Ministre pour un pince-fesses ne signifie pas non plus que l'on renonce à son indépendance créatrice, ni que l'on soit une nullité.

Je trouve ce billet un rien exagéré.

Écrit par : MuMM | vendredi, 26 octobre 2007

Accepter de voir Fillon et la potiche fêlée est pour moi un critère plus que négatif, sans exagération.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 octobre 2007

D'accord...

Écrit par : MuMM | samedi, 27 octobre 2007

Les commentaires sont fermés.