mercredi, 20 juin 2007
TVA, suite
Le père Fillon, ci-devant Premier ministre, a déclaré qu’il ne désirait pas « fermer le dossier » de la TVA dite sociale, alors que nombre de députés de l’UMP tenaient cette idée pour morte, selon leurs déclarations rapportées par la presse. Il veut continuer à étudier la question, au motif qu’il n’y a pas d’autre assiette possible pour le financement de la protection sociale. Eh, eh… Il y a bien l’ISF, pourtant, mais, bien sûr, le « paquet fiscal » (franchement, a-t-on jamais vu une appellation plus bête, plus vulgaire ? En argot, le « paquet », c’est le sexe de l’homme, eh oui, je n’y peux rien) va lui régler son compte. Dire qu’on continue à soutenir que les prix n’augmenteront pas, si cette mesure est adoptée (et elle le sera évidemment, n’en doutons pas) ! Dès qu’il en a été question, les discussions du café du commerce ont donné le ton. Dans un bistrot du boulevard de l’Hôpital, le taulier, au comptoir, la semaine dernière, disait : « Si le café augmente, je ne vois pas comment je n’augmenterais pas mes prix. J’ai du mal à comprendre ce qu’ils disent, là ». Rappelons-nous que les limonadiers, lors de l’arrivée de l’euro, ont été les premiers à augmenter leurs tarifs dans des proportions étonnantes. Ils sont déjà les premiers à envisager de le faire à nouveau. Et tous suivront, comme tous ont suivi. Qui en doutera ?
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mardi, 19 juin 2007
Fillon II
Après tout, faut-il s’étonner qu’un inculte assisté d’un paon ait nommé une imbécile aux côtés d’un traître ?
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lundi, 18 juin 2007
Il y eut
En revenant du bureau de vote n° 3 auquel nous sommes inscrits, bureau établi dans le hall de la mairie, où nous étions priés, Martine et moi, de participer au dépouillement à partir de vingt heures, après, donc, avoir constaté la victoire du député sortant socialiste sur la candidate de l’UMP, nous avons, sur FR2, regardé la fin de la soirée électorale.
Résumons. Il n’y eut pas de vague bleue ou, en tout cas, elle n’engloutit pas les baigneurs en maillot rose. Ni même ceux en maillot rouge, d’ailleurs, qui vont parvenir, tant bien que mal, à constituer un groupe à l’Assemblée nationale, fût-ce au prix d’alliances. Bref, les sondages prenaient l’eau…
Il y eut un trop court face-à-face entre Rachida Dati et Élisabeth Guigou. J’ai un faible pour Guigou, depuis toujours, bien que, comme je l’ai souvent dit ici, je ne veuille plus entendre parler des pseudo-socialistes (mais j’ai, une fois encore, voté socialiste hier). La pauvre Dati avait oublié : un, qu’elle n’était pas à la hauteur, ni de ses responsabilités ni de son adversaire ; deux, que Guigou ne se tait jamais.
Il y eut la « révélation » de la soirée, lancée par la journaliste comme un morceau de viande à des crocodiles, de la séparation que l’on sait.
Il y eut le moment de satisfaction à l’annonce du départ de Juppé du gouvernement, pour cause d’échec aux législatives.
Il y eut Coppé et cet irrésistible chatouillement qu’il provoque dans ma main gauche comme dans ma main droite (je suis ambidextre) : on sait que je lui ficherais des baffes sans interruption (enfin, si, je m’arrêterais pour baffer Fillon).
Il y eut le père Fabius que je n’aime guère mais qui a réussi la semaine dernière à tendre un piège à Borloo, piège qui s’est refermé sur l’UMP et lui a coûté, dans la semaine, soixante députés, aux dires de Raffarin lui-même. Fabius a eu du mal à retenir un mouvement de satisfaction amusée. Enfin, je n’oublie pas que « le jeune Premier ministre que j’ai donné à la France » (Mitterrand dixit) a été celui qui, en 1983 ou 1984, je ne sais plus, fut chargé de mettre en œuvre la rigueur, c’est-à-dire de jeter aux orties le programme socialiste – et tout espoir dans ce parti, depuis. Je n’oublie pas non plus l’affaire du sang contaminé. Cela étant, il a bien manœuvré, le bougre, et c’était de bonne guerre, c’était de la simple, mais habile, stratégie.
Il y eut l’inénarrable Rama Yade, secrétaire générale de l’UMP à la francophonie, administratrice du Sénat à trente ans, qui est, comme Rachida Dati, le plus évident alibi de ce gouvernement et qui, surtout, est d’une sottise telle qu’on s’en arracherait les cheveux. J’ai rarement entendu quelqu’un de plus bête, c’est affreux. Et je ne parle pas de ses erreurs de langue… La critiquer est difficile : je risque de passer pour sexiste (?), voire, pire, pour raciste (?!) On sait ici, je pense, combien je suis éloigné de ces deux horreurs. Mais comment le dire autrement ? Cette jeune femme est d’une bêtise incommensurable. Comment Dati et elle ne se rendent-elles pas compte qu’elles servent de prétexte, qu’elles sont des jouets manipulés en attendant d’être jetés ? Au soir du premier tour, l’une comme l’autre avouaient avec une candeur confondante, sur le plateau de FR2, qu’elles n’auraient jamais cru arriver où elles sont arrivées, que, si on leur avait dit, il y a six mois, que ceci et que cela… Et voilà qu’elles posaient leur mentor élyséen en prince charmant. Il avait changé leur vie. Quelle naïveté, mon Dieu, quelle naïveté ! Et la bêtise qui perle dans le moindre de leurs propos… Consternant.
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mercredi, 13 juin 2007
Quand le Parquet s'occupe des planchers
Le plus fort est que, dans le programme du futur maître du monde qui s’est pour l’instant arrêté à l’Élysée, rien n’est intelligent et rien n’est applicable, sauf, bien sûr, à décider de l’appliquer coûte que coûte. On n’a pas fini de donner des exemples. La sottise suprême, celle que prépare Rachida Dati, sur les récidives et ces fameuses peines « planchers » qui non seulement ne servent à rien, mais ont un effet contraire, ainsi qu’on l’analyse dans cet article.
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De mieux en mieux
Adoncques, l’inculte n’était pas seulement alcoolisé – et même, s’il faut en croire le journaliste suisse du Temps, cela ne se voyait pas (la vidéo le montre bien pourtant, mais rendons grâce à l’auteur de l’article de sa délicatesse).
C’est pire que cela. Le président de la République française s’est montré, lors de sa conférence de presse au G8, incompétent.
Il est vrai que nous n’en attendions pas moins de lui : « étonné d'être propulsé là, angoissé par un grand vide, pris de vertige, pas serein, pas très bien préparé par ses conseillers, il planait, éberlué, bluffé, étonné lui-même d'être enfin là, grand ado un peu perdu, à côté de la plaque, comme dopé, bourré de tics, il ramène tout à lui, ivre d'être là, saoulé par ses propres paroles », voilà quelques unes des impressions de Richard Werly, dont je vous invite à lire l’article complet.
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lundi, 11 juin 2007
Sarkozy bourré
Voilà le pitre en action. Arrivé en retard à une conférence de presse du G8, l’individu très distingué que nous connaissons bien était ivre. Ce n’est pas moi qui le dis, mais la télévision belge qui ne l’a pas raté. Et c’est en vidéo sur la Toile.
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mercredi, 06 juin 2007
Le charabia de Le Pen
Selon Le Monde du 6 juin, Le Pen a tenu les propos suivants, qui sont du pur charabia. Quand je pense qu’on le présente comme possédant parfaitement la langue française… Qu’on en juge, c’est du vrai Raffarin :
« Dans cette campagne, je monte au filet, parce que, quand le temps est mauvais, le rôle du commandant c’est de monter sur la passerelle ». Sans même parler de la confusion entre « passerelle » et « pont », cela ne veut strictement rien dire.
Évoquant ceux de ses électeurs qui « ont pu voir en M. Sarkozy celui qui ressemble le plus à Le Pen, une espèce de Le Pen light », il précise : « Mais au goût du breuvage, un certain nombre de personnes se rendent compte qu’elles n’ont pas misé sur la bonne carte ». Celle-là, c’est la meilleure. Déjà, « miser sur une carte », c’est amusant, mais « se rendre compte qu’on n’a pas misé sur la bonne » lorsqu’on « goûte un breuvage », c’est exceptionnellement ridicule.
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mardi, 29 mai 2007
Histoires de soupe
Réfléchissons.
Le centre, dont j’ai dit mille fois qu’il n’existait pas, s’est moqué de ses électeurs du premier tour lorsqu’un grand nombre de ses députés a cru bon de rallier, pour le second, le chefaillon inculte et vulgaire.
Là-dessus, Bayrou annonce qu’il fonde (sans les susdits députés, je suppose) le Parti démocrate. Lequel, en quelques jours à peine, change de nom et devient le Mouvement démocrate, le Modem.
Seulement voilà, les ralliés au minable grossier qui parle mal fondent à leur tour le Nouveau centre. Lequel n’existera pas davantage que l’ancien et tout aussi peu que le Modem.
Ce n’est pas terminé. Pour les prochaines élections législatives, le Modem présente des candidats. L’un d’entre eux, Ragot, a pour suppléante la dénommée Valérie Lang, fille du ci-devant Lang, anciennement ministre de la Culture supposé socialiste et revenant perpétuel de la vie politique.
Tâchons de comprendre. La citoyenne Lang a tenu le 29 mai, sur RTL, les propos suivants, que rapporte Le Monde dans son édition du même jour : « J’ai quarante ans, je fais ce que je veux. Mon père sait que je suis une fille de gauche et que je ne renie pas mes convictions, jamais. Mais je n’ai jamais été totalement adhérente du Parti socialiste, moi j’étais même plus à gauche que le Parti socialiste, j’ai souvent voté dans ma vie communiste », a-t-elle ajouté, récusant toute « trahison » à l’égard de son père, dans la mesure où elle n’est « pas allée chez Sarkozy », mais « chez François Bayrou qui se dit un homme du centre ».
La dite citoyenne Lang déclare donc avoir rallié le centre qui n’est pas le centre de droite mais le centre central aux motifs qu’elle est très à gauche et qu’elle vote souvent communiste. C’est lumineux.
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lundi, 28 mai 2007
Salaud !
Les saloperies sarkoziennes commencent à arriver sur le marché.
« Xavier Bertrand affirme que le service minimum à la SNCF sera mis en place au 1er janvier 2008 » (Le Monde du 28 mai).
« Quatre franchises médicales annuelles de 10 euros seront mises en place en 2008 » (ibidem).
Cinquante-trois pour cent des suffrages exprimés (et non cinquante-trois pour cent des Français, comme on l’entend dire trop souvent) l’auront voulu.
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mercredi, 23 mai 2007
Dans la drapeauthèque
Je pensais donner mon sentiment sur la photographie officielle du président de la Dictature française, telle qu’on vient de nous la présenter et telle qu’on pourra l’admirer bientôt dans toutes les mairies de France. Mais Dominique, qui tire plus vite que son ombre (surtout sur le président de la Dictature française) a déjà analysé cette image avec tout son talent. Il n’est donc point besoin que je dépense mes dernières forces à rédiger un texte qui le fut déjà avec un brio dont je n’aurais pas été capable.
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Premier bilan
Le Fouquet’s, l’avion privé, le yacht, la porte ouverte aux traîtres en attendant de les virer, la parité à sept égale douze, une diplômée de HEC à la tête de l’université, l’ingérence de l’exécutif dans l’école avec la lecture obligatoire de la lettre de Môquet, la menace de suppression de la carte scolaire, le directeur de campagne qui devient directeur général adjoint de TF1. J’en oublie certainement.
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mardi, 22 mai 2007
Milady ?
Le Monde nous présente un portfolio au titre ambigu retraçant la carrière de Rachida Dati. On peut lire les légendes de deux façons. La première : c’est une femme très méritante, partie de rien, devenue magistrate et aujourd’hui ministre ; c’est un exemple de réussite, de fonctionnement de « l’ascenseur social », un modèle de mérite et de courage. La seconde : cette femme est une intrigante qui, toute sa vie, a « bluffé » (le terme est du Monde) des hommes influents pour approcher la table où était servi le gâteau ; tous ont été bernés par ses manœuvres et son charme ; cette femme est une courtisane.
Chacun se fera sa propre opinion en cliquant ici.
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lundi, 21 mai 2007
De la docilité des folliculaires
La servilité de la presse ne laisse pas de m’étonner. Une chose m’a frappé, ces derniers jours : à l’unisson, les journaux ont écrit, en substance, qu’à peine nommés, les ministres avaient pris leurs fonctions. Ou bien que, tout juste nommés, ils étaient déjà sur le terrain.
Diable, on se demande vraiment pourquoi il en irait autrement et au nom de quoi il conviendrait de s’en émerveiller. Leur traitement de ministre (et la retraite qui va avec, car faut-il rappeler que, même s’ils n’ont été ministres qu’un mois, ils ont droit à une retraite de ministre à taux plein) courant du jour de leur nomination, je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait les admirer de s’être mis au travail. Quand un fonctionnaire est nommé à un poste, il prend ce poste à la date de sa nomination (il doit même signer un procès-verbal d’installation dans ses fonctions) et c’est tout. Personne ne vient l’applaudir. Je sais : les ministres ne sont pas des fonctionnaires à proprement parler. Mais enfin, émargeant désormais mensuellement au budget de la République, les nouveaux ministres travaillent et on n’a pas besoin de les féliciter pour cela. J’ajoute que je préfèrerais qu’ils s’abstiennent justement de travailler dans la mesure où je crains le pire de leur part, mais c’est un autre sujet.
Naturellement, tout cela participe de la politique de poudre aux yeux que pratique le cornichon suprême, la bête inculte qu’on a chargé de représenter la France aux yeux du monde. Était-il indispensable que la presse, dans son ensemble, vienne lui faire des courbettes ?
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vendredi, 18 mai 2007
Sept égale douze
Nous savons donc tous, maintenant, que sept égale douze. Qui avait cru à la parité ? Oh, certes, douze, c’est avec les secrétaires d’État. Oui, oui… Mais alors, pourquoi n’y a-t-il pas parité parmi les secrétaires d’État aussi ? Et pourquoi la parité ne tient-elle pas compte de ce que le Premier ministre est lui-même un homme, sans parler du président ? Ce n’est même plus sept égale douze, mais sept égale quatorze. On annonce une quinzaine de nouveaux secrétaires d’État pour la période qui suivra les élections législatives. Nul doute que la parité sera encore scrupuleusement respectée.
Pour mémoire, le premier gouvernement Juppé comptait un certain nombre de femmes que le langage courant dénomma aussitôt « juppettes ». Difficile, déjà, de faire plus sexiste. Quelques semaines plus tard, les législatives entraînèrent la formation d’un nouveau gouvernement d’où toutes les femmes furent exclues. La « vitrine » avait cessé d’être utile. Attendons maintenant les proches législatives.
À propos de Juppé, nous voilà avec un ministre d’État repris de justice, condamné à un an d’inélligibilité. Certes, cela est passé, payé. Reste le souvenir, que la loi ne peut empêcher. Ce Juppé qui avait d’ailleurs dressé tout le monde contre lui à l’automne 1995.
Ce n’est pas grave, puisque Fillon avait dressé tout le monde contre lui au printemps 2003.
Le règne de la présidence médiatique est arivé : à Berlin, le Caudillo embrasse Mme Merkel ; à l’Éysée, il arrive en short, en chaussures de sport, non sans s’être assuré de la présence de photographes ; il salue du pouce levé, dans le souvenir de Kennedy, sans doute.
Tiens, il faudra lui rappeler, au Maréchal, que le président de la République ne décide pas des programmes scolaires et n’a pas à demander aux chefs d’établissement, d’autorité, de faire lire obligatoirement en classe la lettre d’un enfant qui va être fusillé, de préférence sans expliquer le contexte. L’ingérence de l’exécutif dans l’école n’est pas prévue par nos institutions.
Mais le Duce s’en moque. Pour prix du ralliement de vingt-trois députés du centre entre les deux tours de l’élection présidentielle, il offre un seul poste de ministre, celui de la Défense. Quant à Bayrou, on n’entend même plus parler de lui. Le règne des cocus, disais-je l’autre jour.
Puisqu’on parle de cocu, qui a pu croire au baiser de Mme Sarkozy à son époux, l’autre jour ? Un baiser de commande, pour les photographes. Qui croira encore à ce couple manifestement désuni ? Quelle poudre aux yeux.
Un gouvernement de crapules incapables.
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mercredi, 16 mai 2007
Il y a de la soupe pour tout le monde
De l’indépendance de la presse. No comment.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-91057...
10:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (8)
mardi, 15 mai 2007
Trombinoscope des buveurs de soupe
La gueule des traîtres en couleurs. Comme ça, vous les reconnaîtrez dans la rue, le jour où vous aurez envie de cracher.
http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-823448,31-90...
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dimanche, 13 mai 2007
À la soupe, vingt dieux, à la soupe !
20:25 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (8)
À la soupe, voyons, à la soupe !
13:04 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Ça ne fait que commencer
Ce n’est pas encore certain, mais on en parle. Selon Le Monde des 13 et 14 mai 2007, le ministère de la Culture pourrait disparaître, englobé dans celui de « l’Éducation nationale pour promouvoir l’enseignement artistique à l’école ». Car bien sûr, la culture, pour les fascistes qui nous gouvernent et « sortent leur revolver », comme on dit, c’est uniquement l’enseignement artistique, c’est-à-dire – je sais que je caricature mais pas tellement, finalement – apprendre à peindre et apprendre le solfège. Les professeurs d’arts plastiques sont des professeurs de dessin, point final. Ceux d’éducation musicale sont des pianistes ratés. Je les respecte en tant que collègues, mais il ne faut pas le cacher : ce ne sont pas des artistes. Réduire la culture à l’enseignement artistique, même s’il est mal en point, c’est détruire jusqu’à l’idée de la culture, arme de révolte et de réflexion, outil de compréhension du monde et d’autrui, facteur de liberté intellectuelle, donc de liberté. La liquidation n’aura pas tardé.
Par ailleurs, le règne des cocus est ouvert. Selon la même livraison du Monde, le ministère de l’Agriculture devrait disparaître également. Cela inquiète fort les agriculteurs qui ont voté pour le clown inculte et grossier à soixante-sept pour cent. Ils n’auront pas tardé à déchanter.
On observe aussi que le pitre ridicule et puant est en train de constituer lui-même le gouvernement, ce qui, dans nos institutions, est du ressort du Premier ministre. Le président de la République nomme certes les ministres, mais sur proposition de son Premier ministre. Concrètement, cela revient au même, naturellement, mais il n’est pas d’usage que ce soit lui qui procède aux consultations et aux entretiens.
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jeudi, 10 mai 2007
À la soupe !
13:20 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (14)
mercredi, 09 mai 2007
Le pitre de l’Élysée
Que peut-on faire, à présent, pour tenter d’empêcher Sarkozy, l’homme qui a inventé le monastère flottant, de nuire ?
Dans un mois, il peut y avoir une majorité de députés de l’opposition à l’assemblée nationale. C’est extrêmement peu probable, mais rien n’est jamais impossible. Ce serait une nouvelle cohabitation, qui réduirait presque à néant ses intentions destructrices. Comme on a voulu faire coïncider la durée du mandat présidentiel et celle de la législature, toute sa présidence serait bloquée, ce qui serait le meilleur service à rendre à la France. Je n’y crois pas.
Dans cinq ans, on peut le mettre à la porte, purement et simplement, comme on le fit jadis de Giscard. À l’opposition, se joindront les déçus du sarkozisme, et ils seront légion. Il faut attendre.
Dans cinq ans toujours, on peut, s’il venait hélas à être réélu, lui envoyer une majorité de députés d’opposition et l’on se retrouverait dans le premier cas de figure.
Dans dix ans, on peut le mettre à la porte, s’il ne s’en va pas lui-même ainsi qu’il l’a laissé entendre lors du débat du 2 mai dernier. C’est la solution la plus lointaine.
Dans tous les cas, inscrivons-nous dès à présent dans une opposition systématique, entretenue, volontaire et dure. N’acceptons rien. Ce qui m’insupporte le plus, c’est que la France soit représentée par un minable inculte, grossier, vulgaire, possédant un vocabulaire de quarante mots, ignorant de la grammaire et de la syntaxe.
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dimanche, 06 mai 2007
Pour en finir avec le centre
À 18 h 10, nous étions fixés. Les sites de La Libre Belgique et de La Tribune de Genève donnaient les résultats de l’élection présidentielle. À 18 h 20, La Tribune de Genève écrivait : « À Paris, le parti socialiste vient de confirmer à l’agence de presse Suisse ATS la défaite de Ségolène Royal (46 %) ». Un peu plus loin, on pouvait lire : « Une partie de l’électorat qui avait voté François Bayrou semble s’être reportée en priorité sur le candidat de la droite ». Ce qui n’est pas nouveau et confirme ce que j’écrivais ici il y a plusieurs jours déjà. Le centre n’existe pas.
Nous voilà donc représentés dans le monde par un boutiquier inculte.
(Ce texte ne sera en ligne qu’à 20 h).
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mercredi, 02 mai 2007
Information
J’ai réfléchi (c’est une activité épuisante, je ne le ferai plus). Il se dessine vraiment un front anti-Sarkozy et, dans ces conditions, il n’est pas question que je n’y prenne pas ma place, même si je suis sans illusions. Je voterai donc S. Royal dimanche prochain. Je n’ose pas écrire : « Je voterai socialiste » puisque le mot ne figure même pas sur ses affiches. Je n’ose pas dire : « Je voterai à gauche » puisque le mot n’a pas été prononcé par elle dans son allocution, au soir du premier tour. Je n’ose pas dire : « Je voterai pour une femme » puisque c’est déjà fait, ayant apporté mon suffrage à M.-G. Buffet la première fois. Je n’ose pas dire que je serai heureux de devoir, une fois encore, voter contre et sans y croire. Mais enfin, tout bien pesé, il n’est pas possible de ne pas faire front commun contre cet homme, même si ce front se résume à un rectangle de papier et même si, malheureusement, cela ne changera certainement pas le résultat. Je devais toutefois cette rectification aux promeneurs de la rue Franklin.
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mercredi, 25 avril 2007
Fragments pour une histoire du centre
Le Monde du 25 avril :
« Nicolas Sarkozy propose la création d’un pôle gauche à l’UMP et promet l’investiture pour les législatives aux candidats UDF qui se rallieraient avant le 6 mai ».
« Le maire de la plus grande ville UDF [Rouen] votera Nicolas Sarkozy au second tour ».
Sarkozy au Monde du même jour :
« Dans la majorité présidentielle, il y aura un pôle UMP, et place pour un autre issu du centre qui pourra porter avec l’identité qui est la sienne les valeurs auxquelles il tient ».
« C’est à lui [Bayrou] de choisir. Il a toujours été dans la majorité de droite et du centre. S’il change, c’est son droit, mais qu’il le dise à ses électeurs ».
« Je dis simplement que tout élu de l’UDF qui soutiendra ma candidature, avant le 6 mai, sera dans la majorité présidentielle et recevra l’investiture de cette majorité. L’UDF a toute sa place dans la majorité présidentielle ».
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lundi, 23 avril 2007
Ce que j’en dis
Adoncques, Sarkozy est élu. Ce n’est pas une surprise, nous le savions tous, nous le disions depuis des mois et des mois. Il sera même réélu en 2012. Après, on verra.
La pitrerie de la présence de la gauche au second tour ne trompe personne. Mme Royal a fait le plein de ses voix, il n’y a quasiment pas eu d’abstention, les reports des voix de gauche, s’ils se font, ne compenseront pas l’écart. Il faudra en appeler aux voix données hier à l’UDF, cette UDF que le parti socialiste avait mis à la porte en 1981 en la personne de son fondateur, et vers laquelle il se tourne maintenant, quoi qu’il en dise parce que, s’il y a un espoir pour lui d’être élu en mai, c’est là qu’il se tient.
Faut-il rappeler que la présence au second tour n’est pas un droit ? Pour figurer dans la deuxième partie de la compétition – car c’est bien d’une compétition qu’il s’agit, n’est-ce pas ? – il faut n’avoir pas déçu antérieurement. Si les socialistes avaient mené une politique de gauche depuis 1981, ils n’auraient pas été évincés en 2002, ils n’auraient pas été contraints d’agiter le lamentable épouvantail du « vote utile » depuis des semaines. Je ne voterai pas au second tour et cela ne changera rien aux résultats (je dis cela avant qu’on m’accuse de faire le jeu de Sarkozy). Je ne voterai pas parce que je ne vote plus socialiste depuis fort longtemps parce que je veux une politique de gauche et que je ne l’attends plus des socialistes depuis, au moins, 1983-1984.
On me dira que Sarkozy n’a pas, lui non plus, de réservoir de voix. Il n’en a arithmétiquement pas besoin. On est parti pour dix ans en sa compagnie.
Dimanche soir, j’ai entendu, au cours de l’allocution de Ségolène Royal : « que vous m’avez-t-apporté », « si vous me (suivi d’un présent) j’aurai-z-à cœur » et une troisième bourde que j’ai oubliée. J’avais dit il y a quelques jours chez Dominique qu’en cette période où les candidats faisaient, chaque jour, je ne sais combien de déclarations, de discours, accordaient je ne sais combien d’entretiens, personne n’était à l’abri d’une erreur ou d’un lapsus. J’avais dit cela, dans un suprême effort d’objectivité, à la décharge de Sarkozy qui avait parlé de « fatitude ». Mais là, je ne peux pas : il s’agissait d’un texte mûri, dûment réfléchi, dit tardivement : le temps de sa préparation n’avait pas manqué. C’était le moment ou jamais d’être impeccable.
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Des résultats à l’heure
Dimanche matin, 22 avril, en accédant à l’administration de leur blog Haut et Fort, les différents tauliers ont trouvé l’avis suivant :
Élections présidentielles
À compter du 21 avril 0 h 00, la publication, la diffusion et les commentaires des sondages d’opinion sont interdits jusqu’à la clôture du scrutin, dimanche 22 avril 2007, à 20 heures. Les mêmes règles devront être respectées au second tour de l’élection présidentielle, du vendredi 4 mai 2007 à minuit au 6 mai 2007 à 20 heures. Cette période vise « tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum, une élection présidentielle ou l’une des élections réglementées par le Code électoral ainsi qu’une élection des représentants au Parlement européen » (L. 19 juillet 1977 modifiée par la loi du 19 février 2002). Toute infraction expose à une peine d’amende de 75.000 euros (C. électoral, art. L. 90-1).
En conséquence, blogSpirit demande à ses blogueurs de s’abstenir de publier toute tendance, anticipation, rumeur sur les résultats du vote avant 20 heures, conformément à la loi.
En tant qu’éditeur du blog, nous vous rappelons que vous êtes légalement responsable du contenu publié sur votre blog, y compris les commentaires. À ce titre, blogSpirit se réserve la possibilité de poursuivre individuellement tous les auteurs de blogs qui enfreindront la législation
Soit. Sur le coup, ça ne m’a pas beaucoup plu mais bah, nous sommes Français, on nous rappelle la loi en vigueur en France, loi que nul n’est censé ignorer, il n’y a pas de quoi fouetter un chat ni même un électeur.
À l’heure d’internet – et justement, c’est sur internet qu’on nous écrit tout ça – cela fait quand même rire. Au même moment, le site de La Libre Belgique prévient : « Rendez-vous dès 18 h pour connaître les premières estimations ». Tous les sites étrangers diront donc vers 18 h ou 18 h 30 ce qu’on ne devra connaître en France qu’à 20 h. Quant aux électeurs des DOM-TOM, ils voteront après les résultats de dimanche soir, donc en pleine connaissance de cause, mais tout le monde s’en moque, ça ne compte pas, semble-t-il. Le grotesque règne.
Au bout du compte, j’étais fixé, compte tenu de problèmes de connexion liés aux serveurs surchargés, vers 18 h 40. Une preuve supplémentaire que beaucoup de personnes n’ont pas encore intégré l’existence d’internet ni son utilisation (on en parlait il y a peu chez Feuilly), et qu’une fois encore, le droit est à la remorque de la réalité.
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vendredi, 20 avril 2007
Saga sarkozienne
On me prie de signaler deux vidéos. La première est authentique, la seconde pourrait l’être.
http://www.dailymotion.com/skidoo/video/x1qwdr_a-voir-abs...
http://www.dailymotion.com/related/2934639/video/x1nc1h_e...
Je recommande donc à votre aimable attention ces deux documents.
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lundi, 12 mars 2007
Revendiquer de
Il y avait jusqu’à présent, au moins de fait, une tradition d’écriture chez les présidents de la République française. Le Général savait écrire et parler, Pompidou n’était pas tout à fait nul non plus, Giscard a essayé et publié quelques livres sans intérêt, Mitterrand avait une réputation d’écrivain avant même d’accéder au trône républicain. Oui, Chirac a trahi cette cause-là comme toutes les autres, ce n’est pas une surprise. Mais qu’est-ce qui nous attend désormais ? Sarkozy est incapable de s’exprimer correctement et a autant de culture qu’un haricot sec flétri. Ségolène Royal est réputée pour ses bourdes et a dû ranger la syntaxe dans je ne sais quel placard, la grammaire dans le vide-poches de sa voiture et la cohérence du discours aux oubliettes. Par exemple : « La femme est un animal politique comme un homme, dans un milieu brutal. Je revendique de faire de la politique autrement à l’abri de cette brutalité », a-t-elle déclaré à Dijon, il y a quelques jours. Je ne savais pas qu’on pouvait « revendiquer de ». Je pensais benoîtement qu’on revendiquait une chose, c’est-à-dire que le verbe devait être suivi d’un article défini ou indéfini et d’un substantif. Non, pas pour elle. Elle, elle « revendique de faire ». Par ailleurs, elle n’a pas peur du non sens : « à l’abri de cette brutalité ». J’ignorais que la brutalité pût constituer un abri et qu’on pût y trouver, par conséquent, une situation rassurante. On pourrait continuer, tout ce qu’elle dit est farci de curiosités de ce genre. Je ne veux pas faire un relevé.
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mercredi, 31 janvier 2007
Le duc d’Enghien
« Les riverains du local de campagne de Nicolas Sarkozy seraient surveillés par les RG », nous apprend Le Monde du 31 janvier. On reste au conditionnel, mais ce n’est pas impossible.
Dimanche, sur la scène de l’Européen, Serge Utgé-Royo, au cours de son spectacle, nous a justement dit que les riverains étaient exaspérés par la présence de cars de CRS aux deux extrémités de la rue, de leur rue. Un restaurateur se serait plaint de la diminution constante, depuis l’implantation de ce local, de sa clientèle, ajoutant qu’il craignait devoir fermer avant deux mois.
Les responsables de la campagne d’Arc-au-Zizi auraient fait savoir que, s’implantant rue d’Enghien, le sauveur universel avait désiré se trouver au cœur des quartiers populaires. On est prié de ne pas rire.
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lundi, 27 novembre 2006
Une pétition
J’ai reçu le texte de cette pétition. J’ai accepté de la signer quoique je pense qu’en réalité, Frêche est un vieux gâteux qui ne sait plus ce qu’il dit et à qui le pouvoir qu’il détient, dans sa région, depuis bien longtemps, a dû monter à la tête. Ce texte est adressé à François Hollande.
Déjà Mussolini perçait sous Georges Frêche, pétition nationale d’écrivains
Monsieur le Premier secrétaire,
Le passif de M. Georges Frêche, qui dirige en tant qu’élu de votre parti la région Languedoc-Roussillon, était déjà bien lourd mais voilà qu’avec stupeur la France entière découvre sa dernière exaction !
Il avait liquidé le Centre régional des Lettres avec une rare brutalité ; saccagé le Festival de poésie de Lodève « Les voix de la Méditerranée » ; agressé verbalement des danseurs orientaux coupables de s’être présentés devant lui pieds nus. Qu’il s’en prenne à des écrivains, à des artistes ne vous a pas ému. Et à peine avez-vous tenu compte de son ignoble envolée contre les harkis, qualifiés de « sous-hommes ».
Mais voici ce que M. Georges Frêche déclare tout récemment, lors du Conseil d’agglomération de Montpellier (selon le quotidien Midi libre, dans son édition du jeudi 16 novembre), en parlant de l’équipe de France de football : « Dans cette équipe, il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s’il y en a autant, c’est parce que les Blancs sont nuls (...). J'ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze Blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine ».
Quelle analyse, monsieur le Premier secrétaire, faites-vous aujourd’hui de ces propos aussi scandaleux qu’intolérables ? Quelles mesures claires comptez-vous prendre contre celui qui les profère ?
Les avertissements, les blâmes, les admonestations, les suspensions ne suffisent plus, désormais. Et nombreux sont, avec nous, ceux qui attendent votre décision, celle de votre parti. Nous aimerions savoir si votre choix sera de couvrir l’énergumène et de vous déshonorer avec lui...
Déjà Mussolini perçait sous Georges Frêche ! pourrions-nous écrire en parodiant Victor Hugo. Nous n’ignorons pas en effet les parcours socialistes d’un Mussolini ou d’un Marcel Déat.
Accepterons-nous, accepterez-vous que l’histoire se répète dans ses dérives les plus abominables ?
Nous, quatre écrivains et poètes soussignés, lançons cette pétition nationale auprès de nos pairs que nous tiendrons informés de votre position vis-à-vis de cette fort épineuse affaire, convenez-en.
Avec nos sentiments les meilleurs.
Yves Charnet, écrivain, responsable des enseignements de culture générale à Supaero (Toulouse).
Alain (Georges) Leduc, romancier, critique d’art, membre de l’AICA, Association internationale des critiques d’art.
Bernard Noël, poète, écrivain.
André Velter, poète, producteur à France culture.
Signatures à envoyer à : alaingeorges.leduc@free.fr
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jeudi, 19 octobre 2006
Communiqué de presse
Collectif de soutien aux élèves sans-papiers et à leurs familles, Bobigny.
Bobigny, le 18 octobre 2006.
Cérémonie de parrainages d’élèves et de familles sans-papiers.
Samedi 21 octobre 2006, 12 h 30.
Salle des mariages de l’Hôtel-de-ville, Bobigny.
En présence de Catherine Peyge, maire de Bobigny ; Jacques Tardi, dessinateur ; Dominique Grange, chanteuse ; Francesca Solleville, chanteuse ; Thierry Jonquet, écrivain ; Hervé Di Rosa, sculpteur ; Michèle Renard, directrice de la Fox-Compagnie, parrains.
Avec le soutien marqué de Jean Ferrat, chanteur ; François Bon, écrivain ; Didier Daeninkx, écrivain ; François Rollin, metteur en scène et humoriste ; Aude Gerbaut, docteur en sciences de l’Éducation, parrains.
Dans le cadre de la circulaire Sarkozy du 13 juin 2006, durant l’été, 5 624 familles de Seine-Saint-Denis ont déposé un dossier de demande de régularisation. 4 620 d’entre elles se sont vues opposer un refus, alors même qu’elles remplissaient pour la plupart les critères de régularisation.
Ce sont donc aujourd’hui plus de dix-mille enfants et adolescents du département qui sont directement menacés d’expulsion, et les reconduites à la frontière ont déjà commencé.
Nous n’acceptons pas que des élèves puissent venir à l’école dans la crainte d’une intervention policière, comme cela s’est déjà produit, à Pantin notamment.
Nous n’acceptons pas qu’un enfant, qu’un adolescent, dont la vie s’est construite en France, à Bobigny, et qui souvent y est né, puisse connaître le traumatisme d’une expulsion du territoire, d’un exil, d’un arrachement à son quotidien, ses amis et son école.
Nous n’acceptons pas que les conventions internationales signées par la France, qu’elle n’hésite pas à brandir à la face du monde lorsqu’il s’agit de donner des leçons de droits de l’hommes aux autres pays, soient bafouées sur notre propre sol et sous nos yeux. De fait, les expulsions sont clairement contraires à la Convention internationale des droits de l’enfant (art. 3.1, entre autres.)
Nous nous engageons à mobiliser toute notre énergie et les compétences professionnelles les plus larges pour obtenir la révision des dossiers des familles de tout élève sans-papiers qui nous en fera la demande.
Nous nous engageons à garantir à ces élèves qu’ils ne seront jamais arrêtés à l’école.
Nous nous engageons à nous battre pour que soient respectés dans notre pays le droit à l’éducation et, plus largement, toutes les mesures de la Convention internationale des droits de l’enfant bafouées par la circulaire du 13 juin 2006.
C’est au nom de ces principes que nous parrainons ce samedi des enfants de Bobigny.
La présence à nos côtés, en tant que parrains, de nombreuses personnalités, citoyens, enseignants et élus, démontre que ce souci de protection des élèves sans-papiers et de leurs familles est largement partagé au sein de la population française.
Cette cérémonie n’est pas la première à Bobigny. Elle ne sera pas la dernière.
Nous n’accepterons jamais de voir partir l’un de nos élèves.
21:49 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)