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dimanche, 06 mai 2007

Pour en finir avec le centre

À 18 h 10, nous étions fixés. Les sites de La Libre Belgique et de La Tribune de Genève donnaient les résultats de l’élection présidentielle. À 18 h 20, La Tribune de Genève écrivait : « À Paris, le parti socialiste vient de confirmer à l’agence de presse Suisse ATS la défaite de Ségolène Royal (46 %) ». Un peu plus loin, on pouvait lire : « Une partie de l’électorat qui avait voté François Bayrou semble s’être reportée en priorité sur le candidat de la droite ». Ce qui n’est pas nouveau et confirme ce que j’écrivais ici il y a plusieurs jours déjà. Le centre n’existe pas.

Nous voilà donc représentés dans le monde par un boutiquier inculte.

(Ce texte ne sera en ligne qu’à 20 h).

20:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (17)

Commentaires

Et qui s'exprime comme une petite frappe.
Youpie...

Écrit par : Fanny | dimanche, 06 mai 2007

Jacques, je ne comprends toujours pas ton acharnement contre le centre. Les sondages d'ici, pas les suisses, révèlent qu'ils sont à parts quasi égales à se reporter vers Royal et Sarkozy au second tour (et une vingtaine de % se sont abstenus). Il fallait bien qu'ils reportent leurs voix, dans la mesure où seuls deux candidats sont présents au second tour. Et si le centre n'existait pas, vers qui Royal, Rocard, et depuis ce soir à la télé, Strauss-Kahn et Kouchner font-ils des appels du pied? Grâce au centre (celui que revendique Bayrou en tous cas, pas les vieux caciques de l'UDF), le parti socialiste français va peut-être se moderniser et se muer en parti social-démocrate, enfin débarrassé de ses vieilles lubies marxisantes.

Écrit par : Richard | dimanche, 06 mai 2007

En parlant ainsi du « centre », vous entérinez la logique binaire gauche/droite : la démarche, dont vous pensez discerner l'échec (mais l'analyse de Richard me semble pertinente) n'aurait consisté qu'à introduire un troisième terme, le fléau de la balance qui, par on ne sait quel loi physique et mathématique improbable, aurait le pouvoir de faire pencher le dispositif tantôt d'un côté, tantôt de l'autre.
Ce n'est pas du tout le message que François Bayrou a tenté de faire passer. Je ne l'ai pas ressenti ainsi. Il est vrai que la voie qu'il a, en tout cas, entrouverte est plus subtile, plus ardue, moins tranchée que les programmes à l'emporte-pièce qui se sont opposés ces quinze derniers jours.
En finir avec le centre ? Oui, parfaitement d'accord pour faire oublier ce concept, refuser de s'y laisser enfermer, contredire l'image d'hésitation, voire de mollesse par laquelle, hier matin encore, ma pâtissière (j'ai la chance d'habiter à deux pas des seuls croissants dignes de ce nom qui se fabriquent dans cette ville) évacuait la figure de François Bayrou d'un pfffffff…, comme on souffle sur des miettes de pâte feuilletée.
[Ouvert le dimanche, « Le Poussin rose » est fermé le lundi. Ce matin est sans douceur.]

Écrit par : Dominique Autié | lundi, 07 mai 2007

Le centre comme une synthèse des deux autres courants, dans la logique de la dialectique hégélienne? Ce serait sans doute une solution intéressante (reprendre ce qu'il y a de meilleur dans les camps opposés) mais fort utopiste. L'esprit humain semble en effet fonctionner sur un mode binaire. De plus, les tenants des deux camps trouveront toujours cette synthèse bien en deçà de leurs espérances. Et puis, même dans les partis centristes, on finit par retrouver une aile gauche et une aile droite.
Maintenant, pour ce qui est de diriger un pays, un tel parti, s’il était au pouvoir et s’il dirigeait seul, aurait sans doute la tâche plus facile mais finirait quand même par mécontenter tout le monde, chacun le trouvant trop mou pour ses propres convictions.
La question, de toute façon, ne se pose pas. Le jeu des alliances fera que le centre devra toujours s’associer à un de ses rivaux. Si c’est avec la droite, il fera une politique de droite. Si c’est avec la gauche, il représentera l’aile droite de cette coalition. D’où, peut-être, cette impression qu’il « tire » toujours à droite.

Écrit par : Feuilly | lundi, 07 mai 2007

17 heures sur le blogue de la TSR, confirmé juste un peu après par le Temps de Genève et par des blogues politiques suisses. Quant aux blogues français, ils ont fait avant 18 h des métaphores météorologiques en donnant des températures en Fahrenheit.

Écrit par : Dominique | lundi, 07 mai 2007

Richard et Dominique Autié : je pense que Feuilly a répondu à ma place, finalement. On dira ce qu'on voudra, le centre sera toujours à droite. La logique binaire ? Mais il n'y en a pas d'autre, quoi qu'on dise. Il s'agit, non pas de deux conceptions de la société comme on va le répétant, mais de deux idées de l'homme et du monde, ce qui est différent. Les gens de gauche disent qu'ils le sont.

On objecte qu'on en a assez des Fabius et autres Lang, sans parler de l'ineffable DSK qui, hier soir, dès 20 h et des poussières, prenait date -- par trois fois ! -- en ce qui le concerne. Il n'est jamais trop tôt pour penser à soi, n'est-ce pas ?

Moi aussi, j'en ai marre de ces pitres. Mais en face, on retrouve Devedjian (ex-maire d'Antony, alors avocat de Chirac et ancien d'Ordre nouveau ou d'Occident, ce qui est la même chose), Juppé l'inamovible blanchi non sous le harnais mais au Canada et Fillon toujours prêt à dire qu'il n'est pas encore Premier ministre mais que et que et que, donc.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 07 mai 2007

Même dans la défaite, comparée aux sales gueules place de la Concorde hier soir, avec drapeaux de l'UNI et chanteurs ringardissimes qui tentent de se refaire une santé, la gauche restera toujours plus belle:
http://www.repubblica.it/2006/05/gallerie/esteri/perde-royal/perde-royal.html

La sociologie de l'élection est intéressante:
http://www.ipsos.fr/presidentielle-2007/pdf/ssu-2eTour.pdf

La France n'est pas si sarkozienne que cela: à mort les vieux et vive la canicule! Et que les jeunes cadres dynamiques de 25-35 ans qui s'y croient déjà demandent d'urgence la nationalité britannico-blairienne!

Visiblement, pas mal d'électeurs de Besancenot et de la gauche ont fait le même raisonnement que celui qui a été le vôtre dans un premier temps. Dommage!

Le rapprochement avec Bayrou entre les deux tours était-il nécessaire? Pas sûr: je pense que les 40% d'électeurs bayrouistes qui se sont reportés sur Royal l'auraient fait de toute manière, parce qu'ils venaient de la gauche (Bayrou semblait plus assuré de battre Sarkozy au 2d tour) ou détestaient suffisamment Sarkozy pour vouloir qu'il soit battu.

Écrit par : gluglups | lundi, 07 mai 2007

La gauche est plus belle parce qu'elle attend et exprime des choses plus belles. Quand on défend la laideur et la bêtise, on est laid. C'est le même principe que le regard, qui laisse transparaître (ou au moins pressentir) ce qui se trouve à l'intérieur de la personne.

Merci pour les liens. Effectivement, les tableaux sont intéressants à étudier.

Les jeunes cadres dynamiques sont des gens abominables, mais c'était déjà le cas il y a longtemps, depuis qu'il existe des jeunes cadres dynamiques, finalement. C'est vraiment l'horreur : la prétention, l'inculture, l'esprit de compétition, tout ce que je déteste sur la terre.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 07 mai 2007

Merci pour l'adresse des photos... Des gamines pleuraient aussi, ce matin dans la cour du collège... on était un peu désemparés.
Quant aux petits c** de l'UMP qui montrent leurs fesses à la Concorde, que le diable les emporte, nous n'avons pas besoin d'eux.

Écrit par : Fanny | lundi, 07 mai 2007

De nombreux députés UDF ont déjà rallié le petit Nicolas. Quand F. Bayrou va créer son parti du centre, il va se retrouver assez seul.

En attendant, Sarko se promène en Méditerranée sur un yacht, après avoir voyagé en avion privé. On se demanderait bien à qui appartient tout cela. A lui ou à ses amis industriels qui l'ont fait élire? Dans les deux cas, cela me fait rire. Certes il a le droit de prendre des vacances, mais les gens modestes "qui se lèvent tôt" et qui ont voté pour lui devraient maintenant comprendre qu'ils n'appartiennent pas au même monde.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 09 mai 2007

Oui, surtout après sa nuit au Fouquets en compagnie de grands patrons et de "hautes personnalités" de la culture...

Quant au yacht et au jet privé, ils appartiennent au patron de Bolloré, un (le ?) des plus gros groupes de médias français... Un échange de bons procédés ?

Écrit par : Fanny | mercredi, 09 mai 2007

Bolloré qui a dit depuis que son groupe n'entretenait aucun lien avec l'Etat français. Alors qu'on sait que celui qui détient la presse détient le pouvoir...

Par ailleurs, sur les blogues littéraires de droite, on ne cache pas sa joie.

http://stalker.hautetfort.com/
http://pierrecormary.blogspirit.com/

Écrit par : Feuilly | mercredi, 09 mai 2007

Bolloré n'a pas un grand groupe médiatique, ses intérêts sont dans le transport, le bois et le papier. Il possède certes Direct8, chaîne confidentielle avec des émissions de plateau, et Direct-Soir journal gratuit fait avec Le Monde, il a aussi des actions dans TVBreizh chaîne déficitaire de Patricl Le Lay, mais ce n'est pas vraiment un empire télévisuel ou de presse, à la différence de Bouygues, Dassault, Lagardère et dans une moindre mesure Bernard Arnault (revues d'art ou de musique, Les Échos et Radio-Classique) lequel touche surtout les CSP+. Mais Bolloré a procédé à beaucoup d'acquisitions ces dernières années et a totalement transformé la forme de son groupe qui part d'une simple papeterie pour papier à cigarettes. Donc sans avoir affaire à des commandes de l'État, il a besoin d'appuis notamment au ministère de l'Économie afin de poursuivre sa stratégie de construction d'une holding.

Écrit par : Dominique | mercredi, 09 mai 2007

Bon, c'est vrai, j'ai oublié que Bolloré avait mis récemment la main sur Havas, mais cette agence est d'abord un conglomérat consacré à la pub et à la communication (dont RSCG de Séguéla) et non plus une agence de dépêches. Et dans le cas d'Havas les commandes officielles sont aussi importantes que les commandes d'entreprises, par exemple dans le cas de campagnes ministérielles pour telle ou telle décision, pour tel ou tel plan. Donc d'une certaine manière il y a une collusion d'intérêts.

Écrit par : Dominique | mercredi, 09 mai 2007

C'est sûr, comparé aux autres amis de Sarkozy que sont Bouygues (NS a dit je ne sais plus quand qu'il parlait chaque jour à Martin Bouygues au téléphone), Lagardère & co., Bolloré fait un peu amateur des médias.
Mais quand on voit quelles sont les ouvertures de son groupe, et le matraquage de son canard gratuit à la sortie des métros le soir (porte de Pantin, c'est tous les jours, qu'il pleuve, vente ou neige), il y a de quoi se dire qu'il vise le secteur...

Écrit par : Fanny | mercredi, 09 mai 2007

"NS a dit je ne sais plus quand qu'il parlait chaque jour à Martin Bouygues au téléphone" :

Mon Dieu, Bouygues tous les jours au téléphone, quelle horreur ! Et il y a des gens pour s'en vanter ?

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 09 mai 2007

Un exposé sur la publicité offerte par Bolloré à Sarkozy durant la campagne :
http://leblogdes3k.blog.20minutes.fr/archive/2007/05/09/le-vrai-con-maltais-et-les-pieds-nickel%C3%A9s-de-feu-l-udf.html
Mais cela vient de concurrents...

Écrit par : Dominique | mercredi, 09 mai 2007

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