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dimanche, 13 mai 2007

Ça ne fait que commencer

Ce n’est pas encore certain, mais on en parle. Selon Le Monde des 13 et 14 mai 2007, le ministère de la Culture pourrait disparaître, englobé dans celui de « l’Éducation nationale pour promouvoir l’enseignement artistique à l’école ». Car bien sûr, la culture, pour les fascistes qui nous gouvernent et « sortent leur revolver », comme on dit, c’est uniquement l’enseignement artistique, c’est-à-dire – je sais que je caricature mais pas tellement, finalement – apprendre à peindre et apprendre le solfège. Les professeurs d’arts plastiques sont des professeurs de dessin, point final. Ceux d’éducation musicale sont des pianistes ratés. Je les respecte en tant que collègues, mais il ne faut pas le cacher : ce ne sont pas des artistes. Réduire la culture à l’enseignement artistique, même s’il est mal en point, c’est détruire jusqu’à l’idée de la culture, arme de révolte et de réflexion, outil de compréhension du monde et d’autrui, facteur de liberté intellectuelle, donc de liberté. La liquidation n’aura pas tardé.

Par ailleurs, le règne des cocus est ouvert. Selon la même livraison du Monde, le ministère de l’Agriculture devrait disparaître également. Cela inquiète fort les agriculteurs qui ont voté pour le clown inculte et grossier à soixante-sept pour cent. Ils n’auront pas tardé à déchanter.

On observe aussi que le pitre ridicule et puant est en train de constituer lui-même le gouvernement, ce qui, dans nos institutions, est du ressort du Premier ministre. Le président de la République nomme certes les ministres, mais sur proposition de son Premier ministre. Concrètement, cela revient au même, naturellement, mais il n’est pas d’usage que ce soit lui qui procède aux consultations et aux entretiens.

12:50 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Cela a commencé depuis bien longtemps : les diverses expériences de semaine de quatre jours ou surtout de cours le matin-activités l'après-midi ont abouti à la sous-traitance de l'art plastique, de la musique, de l'EPS à des vacataires, contractuels et autres aide-éducateurs. Le vivier est immense parmi les intermittents du spectacle et également parmi les anciens étudiants du Creps ou des sections sport-études (je signale d'ailleurs que les profs ou les étudiants de sport sont toujours en train de revendiquer, que c'est le mouvement le plus offensif parce que leur métier est le plus directement attaqué). On a généralisé aussi les ateliers en lycée sous Allègre, on invite un artiste en résidence pour un an et cela permet à la région de se donner une image culturelle, mais en même temps on a supprimé les postes correspondants. En langues, ce n'est pas mieux puisque l'on a décidé que l'heure de l'assistant étranger valait pour une heure de cours ! Donc en fait, les élèves ont 2 heures de cours et 1 heure de conversation en petit groupe, mais avec une personne ayant des problèmes de discipline ou de langue. C'est le système de la sous-traitance et de l'externalisation avec une main d'œuvre bon marché, jetable, docile. La généralisation de ces principes est dans les cartons de l'inspection générale depuis des années. Quant aux cours généraux ou techniques, hum... il y a des projets européens plus qu'inquiétants avec une carte à puces qui validerait des acquis de formation au cours de la vie en fonction d'un référentiel de compétences et de capacités. Le problème, c'est qu'il faut encore baisser le niveau des exigences, notamment en français, pour que cela soit programmable et surtout liquider la philosophie des programmes.

Écrit par : Dominique | dimanche, 13 mai 2007

Retirer la philosophie des programmes, un vieux rêve qui date de... 1969 ! Mais les étudiants de cette chose étrange sont regardés aujourd'hui comme des specimens archaïques, même par les étudiants en sociologie.

Écrit par : Martine Layani | dimanche, 13 mai 2007

Jacques, je tiens à préciser que je n'avais pas pris connaissance de ton billet quand j'ai publié le mien, ce midi, sur ce que je pense être l'emploi abusif, ces temps-ci, des termes "fasciste", "fascisme" et "pétainisme". Il ne s'agissait donc pas d'une attaque de biais : quand j'ai des choses à dire, ou à écrire, je les écris en face. Cela pour clarifier, et tu verras d'ailleurs, que, dans ma réponse à tes réponses, je te rejoins en partie.

En revanche, quand tu parles de cette question de fusion des deux ministères comme d'un procédé "fasciste", je continue de ne pas te suivre. Il me semble d'ailleurs que cela a déjà été tenté, lorsque ce cuistre décérébré de Lang se coiffa des deux casquettes dans l'espoir d'apaiser les enseignants échauffés par les méthodes d'Allègre (et, de fait, les enseignants étant globalement amnésiques, ça marcha (mais c'est une autre histoire).

Écrit par : Guillaume Cingal | mardi, 15 mai 2007

Je n'ai pas pensé à une attaque de biais, pas d'inquiétude.

La période à laquelle tu fais allusion est un moment provisoire et dû aux circonstances. Il fallait calmer le jeu après les débordements d'Allègre. C'était juste un temps et il n'était pas question de supprimer le ministère de la Culture. Ce crétin de Lang (je sais de quoi je parle, je l'ai approché quand je travaillais au ministère de la Culture, justement) n'a fait qu'un intérim et endormi tout le monde avec ses somnifères, se contentant d'expédier les affaires courantes. L'Education nationale ne l'a jamais intéressé.

Nous sommes dans une optique plus grave, celle de la suppression d'un ministère touchant les choses de l'esprit.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 15 mai 2007

Sur les sites de droite, on lit que ce ne sont pas les subventions aux artistes qui ont amélioré l'art, mais les périodes économiquement riches (Louis XIV ou Médicis à Florence).

Il est certain, bien sûr, qu'il y a des subsides qui se perdent pour des projets foireux accordés aux petits copains, mais en attendant, quand on laisse faire "le marché", on voit ce que cela donne au cinéma. Des navets grand public, américanisés de surcroît.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 16 mai 2007

Je m'aperçois avec horreur que j'ai oublié de refermer une parenthèse dans mon commentaire précédent (ce qui m'arrive rarement (et pourtant je fais des efforts (n'est-ce pas ?))).

Écrit par : Guillaume | mercredi, 16 mai 2007

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