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jeudi, 18 octobre 2007

La madone des parkings et le nabot inculte

Ainsi donc, la vieille pétasse aux yeux vulgaires qu’on a failli avoir comme first lady s’en va. Bon débarras. Puissions-nous ne jamais plus entendre parler d’elle et de ses culottes sales.

Je suis discourtois, exprès.

Cela étant, cette annonce de séparation faite aujourd’hui est répugnante. La nouvelle éclipse les conflits sociaux et les graves questions du jour. Cette pourriture de Sarkozy est capable d’utiliser même sa propre vie – dont on se fout éperdument – pour noyer le poisson des grands débats et faire en sorte qu’encore et toujours, on parle de lui. Quelle ordure, ce mec !

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mercredi, 17 octobre 2007

Mon amour, où trouver l’ultime île déserte ?

L’extrême quantité de sottises que je lis, sur le site du Monde, dans les réactions des lecteurs aux différents articles touchant la réforme des régimes spéciaux de retraite et les grèves, me laisse sans voix. On a longtemps dit que Le Monde était le journal de l’élite, une feuille pour intellectuels, des choses comme ça. Pourtant, les lecteurs qui s’expriment ressemblent réellement à des exténués du cerveau. Et je ne parle pas des idées reçues ! Mon Dieu, quelle accumulation de clichés, exprimée dans une langue d’une pauvreté inimaginable.

La haine envers les idées de gauche – comme si celles-ci n’avaient pas pour but de défendre même leurs contempteurs – est incroyable. La société a réellement viré à droite, et à droite toute. Tous ces cocus de l’histoire sont fiers de leur mésaventure. Inimaginable ! Tous les lieux communs y passent, à commencer par la représentativité des syndicats, supposée presque nulle. Il ne vient pas un instant à l’esprit de ces lumineux penseurs qu’un syndicat, quel qu’il soit, représente aussi les non-syndiqués et qu’on n’a jamais vu un non-gréviste refuser de bénéficier d’un acquis obtenu par la grève. Jamais. Connaissez-vous un non-gréviste ayant refusé une augmentation ? Une diminution des charges de travail ? Ah, vraiment, quelle bande de sombres crétins !

Il ne leur vient même pas à l’esprit, à ces tarés de la réflexion, que ce contre quoi peut lutter un gréviste, quel qu’il soit, est susceptible de leur retomber sur le nez demain matin. L’individualisme – dans le sens le plus égoïste du mot – a tellement poussé dans le terreau social que ces abrutis livides ne comprennent même pas l’inextricable façon dont sont liés les intérêts des uns et des autres. L’intoxication du journal télévisé, véritable Bureau officiel du Cliché, est telle que tout le monde répète à l’envi les mêmes sottises dans les mêmes termes, avec la même assurance qui ne repose sur rien.

La société est devenue pour moi totalement illisible. Elle me donne envie de vomir.

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lundi, 03 septembre 2007

Le sexe des balais

Voici une observation qui n’est pas sans intérêt, je pense. Lorsque je balaie ou passe l’aspirateur, j’ai très vite mal au dos. Il se trouve que cela ne vient pas de mes problèmes de colonne vertébrale qui sont congénitaux, ni d’un lumbago qui est mon ami de vingt ans. Cela vient tout bonnement du fait que je travaille courbé plus que de raison. Pourquoi ? Parce que les balais et les tuyaux d’aspirateur sont conçus pour des personnes d’une relative petite taille. Autant le dire : ils sont conçus pour être utilisés par des femmes.

Et pourtant, je ne suis pas grand. Comment font les hommes grands, voire très grands ? On répondra que je n’ai qu’à empoigner le manche très haut et qu’ainsi je ne me courberai pas. Essayez de balayer en tenant l’outil tout en haut : vous n’y parviendrez pas, je vous en fiche mon billet poussiéreux.

Autre observation. Les personnes qui nettoient les trottoirs et les caniveaux, ce qui est une tâche ingrate et fatigante, surtout au matin des jours d’hiver, sont des hommes. Peut-être pas à cent pour cent, mais presque. Ces employés disposent de balais de grande taille, qui leur permettent de travailler sans se baisser en permanence, ce qui est d’ailleurs la moindre des choses. J’ai vu l’autre jour un homme dont l’extrémité du balai arrivait à hauteur de ses yeux.

La conclusion est simple : certains instruments ménagers sont d’une utilisation sexuée. Pourquoi diable ne dispose-t-on pas de manches à balai de grande taille ? Parce que c’est un travail de femme, voyons.

Ça n’a l’air de rien, mais ça existe et les industriels qui fabriquent des aspirateurs et des balais tiennent manifestement compte de cela : le travail de nettoyage est masculin à l’extérieur, féminin à l’intérieur. Si d’aventure un homme veut balayer la cuisine, eh bien, qu’il se courbe pour rien ou qu’il laisse ça à sa femme. C’est parfaitement dégueulasse, n’est-ce pas ? Je suis depuis toujours attentif aux problèmes de société et celui-ci en est un, peut-être moins minuscule qu’on ne croit.

On discute depuis toujours du sexe des anges, jamais de celui des balais.

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mardi, 03 juillet 2007

Foire aux questions

D’avoir fait paraître quelques modestes ouvrages et d’animer quelques sites et blogs me vaut régulièrement un courrier non abondant, mais toujours curieux. On me pose les plus étonnantes questions, quelquefois en les justifiant, d’autres fois sans la moindre raison apparente, le seul motif étant un travail consacré par moi, il y a parfois des années de cela, au sujet en question. J’ai parfois l’impression d’être devenu une banque de données tant la variété des demandes est grande. C’est sans doute la rançon de mon éclectisme.

Ainsi, je viens de trouver dans ma messagerie ce curieux texte : « Vous serait-il possible de me dire quel était (sic) le poids et la taille d’Albertine Sarrazin ? Merci pour votre travail et vos passions ». Il n’y a pas de formule d’appel, pas de phrase de politesse. Le remerciement, il est vrai, en tient lieu, il est même plus chaleureux qu’elle ne l’eût certainement été. Le message n’est pas signé, sinon par la mention de l’expéditeur, un pseudonyme comportant un mot et des chiffres.

Quant à la demande, elle est amusante. Saurai-je un jour pourquoi ce monsieur ou cette dame a besoin d’un tel renseignement ?

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mardi, 26 juin 2007

Le verbe du disque

L’ami Dominique avait commis une note sur le vocabulaire particulier des restaurateurs et j’avais dû faire quelques remarques concernant celui des agents immobiliers. Poursuivons cette exploration.

Sur les sites de vente par correspondance, que ce soit à prix fixe ou aux enchères, les livres et les disques – les disques surtout, d’ailleurs – sont vantés selon une terminologie qu’il convient de savoir interpréter. Voici un bref lexique à l’usage des débutants.

Très rare : particulièrement fréquent.

En l’état : dégueulasse.

Article de collection : pièce extrêmement courante, vendue ici très cher.

Introuvable : fréquent, à des prix allant de un à dix.

À voir : n’a rien de particulier.

Dédicacé : signature neutre, sans envoi particulier, souvent partiellement effacée.

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mercredi, 20 juin 2007

En campagne

« Désormais, un habitant de la planète sur deux est un citadin », titre Le Monde.fr d’aujourd’hui. On aurait aussi bien pu écrire « Désormais, un habitant de la planète sur deux n’est pas citadin ». L’art et la manière d’exposer des choses réelles n’importe comment, avec un titre qui n’a pas de signification.

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lundi, 11 juin 2007

Meilleurs vœux de Pékin

Il faut quand même que je signale cet article et cet autre, bien que je ne trouve pas de mots pour rédiger une note à leur sujet. On les lira et cela suffira. Enfin, façon de parler.

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dimanche, 27 mai 2007

Encore

Pour information, hélas, un article confortant mon inquiétude quant au sort des homosexuels en France et dans le monde. En l’occurrence, à Moscou.

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lundi, 21 mai 2007

Le français dans Le Monde

Le Monde du 21 mai 2007 : « Les premières projections des instituts de sondages prévoient une nette majorité absolue pour l’UMP avec de 317 à 381 (BVA) et de 336 à 390 (IFOP) sièges sur 577 ».  

 

Je connaissais la « nette majorité » et la « majorité absolue ». Le Monde vient d’inventer la « nette majorité absolue », ce qui suppose certainement l’existence d’une « majorité absolue relative ». C’est un non sens.

 

À ce propos, je voudrais souligner combien Le Monde, qu’on savait être devenu le fantôme de lui-même dans les objectifs et la présentation matérielle du journal, est aussi devenu le lieu de la médiocrité absolue en matière d’écriture, de style. Non seulement tout panache a disparu de ses colonnes devenues très aérées, mais les articles sont consternants dans leur forme. La langue qu’on y emploie peut à présent être comparée à celle dont usent les présentateurs de journaux télévisés, ce qui est tout dire.

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vendredi, 18 mai 2007

À propos de la journée mondiale contre l’homophobie

On sait – ou l’on devrait savoir, car je l’ai davantage dit sur l’ancien blog – combien je suis préoccupé par la réalité de l’homosexualité en France (et ailleurs). On sait que le sort des homosexuels me touche toujours beaucoup et qu’ils bénéficient, chez moi, d’un préjugé favorable. Bien sûr, il y a certainement parmi eux, comme partout, des crétins et des salauds, comme partout, comme partout. Mais a priori, ils me sont sympathiques. Je tiens l’homophobie pour une chose vraiment horrible, en ce qu’elle fait appel à ce qu’il y a de plus bas en l’homme, ce qu’il y a de plus infect et de plus maladivement idiot en l’espèce humaine. Je ne fais aucune différence entre l’homophobie, le racisme et l’antisémitisme. Les agressions des homosexuels me terrifient autant qu’un génocide et je jure que je n’exagère pas. Je crains que la situation politique qui est désormais la nôtre n’aggrave encore les choses.

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mardi, 10 avril 2007

Les marches de Feuilly

medium_portrait_2.jpgUn petit nouveau a su éclore il y a quelques jours au pays des blogs. C’est celui de l’ami Feuilly qui se jette à son tour dans la mêlée avec sa culture, sa raison et la grande distance calme qu’il observe toujours d’avec son sujet, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des opinions. Bref, c’est du Feuilly. Ça s’intitule Marche romane, sous-titré « Littérature, lectures et quelques propos sur le monde qui nous entoure » et c’est juste ici.

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mardi, 03 avril 2007

Racolage psychanalytique

Jusqu’à présent, les courriers indésirables que je recevais étaient de deux ordres : ceux que le système de messagerie identifie comme tels et trie d’office, que je détruis sans même regarder de quoi il s’agit (quel serait, autrement, l’intérêt du tri automatique ?) ; ceux qui me parviennent, théoriquement envoyés par des adresses réelles, ramassées sur la Toile par des robots et « volées » (par exemple, les messages me promettant deux milliards de dollars à condition que j’en avance un).

Je reçois aussi, mais je ne les considère pas comme des spams, des kilogrammes d’informations en provenance de musées, théâtres, galeries… Ce sont la plupart du temps des endroits où j’ai moi-même laissé mon adresse, mais aussi, souvent, des lieux dont j’ignorais tout : les fichiers d’adresses s’échangent. C’est la plupart du temps de nature artistique, donc cela ne me dérange pas.

Pour la première fois aujourd’hui, j’ai reçu un message – une véritable lettre, d’ailleurs – de prospection commerciale… appliquée à la psychanalyse. Les psys, à présent, racolent par internet. Je dis bien : racolent. Il n’y a pas d’autre mot. Une proposition de services contre rémunération, adressée à quelqu’un qui n’a rien demandé, c’est bien du racolage. Je trouve ça inimaginable. Voici le texte reçu ce matin.

« Madame Marie-Lise EHRET
Psychanalyste
17, rue Baudoin
75013 PARIS
Tél. : 01. 70. 69. 38. 57
06. 73. 74. 79. 16
psychanalysteparis.com
(Hauteur 47 de la rue Dunois)
Bus : 27 - 83 - 67
Métro -6 : National-Chevaleret

Paris 21 mars 2007

Madame, Monsieur

Bonjour,

J’ai l’honneur de vous faire part de l’ouverture de mon cabinet psychanalytique ce jour, à l’adresse ci-dessus.

Rompue professionnellement en cabinet et à l’hôpital, je suis à l’écoute de la souffrance des enfants comme de celle des adultes, en les soutenant de ma parole singulière.

Je serai très heureuse de vous rencontrer si vous en éprouviez le besoin.

La psychanalyse pratiquée est celle de Freud et Lacan.

Bien cordialement à vous.

Madame Marie-Lise EHRET
Psychanalyste ».

J’en suis resté comme deux ronds de flanc, comme on dit familièrement. La lettre est datée du 21 mars ; je suppose donc que, chaque jour, cette dame expédie un lot de courriers électroniques à des adresses glanées Dieu sait où. Passé le moment de stupeur, j’ai répondu.

« Madame,

Je voudrais bien savoir de quel droit vous encombrez ma boîte aux lettres avec ce genre de message.

Cette prospection commerciale me répugne et donne largement à penser au sujet de votre « parole singulière » – et même, singulièrement inopportune.

Je vous demande de supprimer définitivement mon adresse, obtenue par je ne sais quel procédé, de votre fichier. Ces méthodes sont consternantes et je n’éprouve envers elles qu’un mépris... singulier. Vous dites être rompue, eh bien, rompez !

Jacques Layani ».

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lundi, 26 mars 2007

Honni soit qui lit et marche

Depuis toujours, au moins lorsque le temps le permet, je lis en marchant. Lorsque lire fait partie des fonctions vitales, on pratique comme on peut et, pourquoi pas, en marchant. On déjeune bien d’un sandwich en marchant. On ne s’arrête pas de respirer quand on marche. Alors ?

Eh bien, lorsqu’arpentant l’avenue, je tiens à la main un volume dans lequel je vole quelque pitance pour mon esprit que cette société a rendu mort d’ennui… on me regarde de travers. Je certifie qu’il ne s’agit pas de paranoïa. Ce ne sont pas des regards étonnés que je croise lorsque leur poids me fait lever les yeux de la page imprimée. Ce n’est pas la crainte de personnes que, ne les ayant pas aperçues, j’eusse pu bousculer en ne regardant pas où j’allais. Non non, je me fais bien regarder de travers. Lire est devenu honteux, indécent, que sais-je ? Lire en marchant est ressenti comme une agression. Envers qui, je me le demande bien. Envers ceux qui ne lisent pas, tout simplement. Se promener avec des écouteurs minuscules enfoncés dans les oreilles est accepté, considéré, même, comme normal. Imposer aux autres sa conversation hurlée dans un téléphone portable est devenu une attitude courante. Téléphoner en conservant ses écouteurs aux oreilles – mais si, mais si, c’est authentique – est accepté. Parler à quelqu’un tout en écoutant je ne sais quel message enregistré délivré par un téléphone cellulaire est devenu d’un commun… Mais lire en marchant, vous n’y pensez pas ?

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jeudi, 22 mars 2007

Livres à montrer

Ce n’est certainement qu’un effet de mode mais, depuis plusieurs mois maintenant, j’observe le retour d’une forme de décoration dans les lieux publics destinés à la consommation de nourriture et de boissons : les livres. Mais si, mais si, je dis bien : les livres, et vous prie de m’excuser pour cette absolue grossièreté. Il est devenu d’un commun de garnir (c’est le mot) quelques maigres niches pourvues d’étagères, de volumes achetés au poids. Mais attention ! Il importe toutefois que ces ouvrages dont personne n’a seulement lu les titres ne soient pas dépareillés. L’idéal serait qu’ils fissent partie d’une collection afin qu’ils restituassent un ensemble. Au pire, que les volumes exposés soient au moins de la même taille, afin que rien ne dépasse, surtout. Diable ! On n’imposera pas aux consommateurs payants la vision de ces rayonnages surchargés que nous connaissons tous, ces alignements classés en désespoir de cause – surtout lorsqu’on s’aperçoit que tel livre pourrait aussi bien être rangé ici ou là ; ces tablettes surchargées ; ces livres en travers, en biais, en double file. Non, non, il faut être propre sur soi et dans sa bibliothèque – j’allais dire : de fonction.

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dimanche, 04 février 2007

Blog génétiquement modifié

Un reportage réalisé sur les OGM par Canal +, de près de vingt-trois minutes, vient d’être interdit d’antenne. Il circule en ce moment par messagerie privée, je l’ai reçu ce matin. Si vous le désirez, suivez ce lien, avant que le film disparaisse.

http://video.google.fr/videoplay?docid=-8996055986353195886

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mardi, 16 janvier 2007

Un étonnement

Je m’étonne toujours d’une chose. Comment se fait-il que les gens qui n’ont plus d’obligations professionnelles, donc d’horaires imposés… s’en inventent ? Pourquoi les personnes qui ne travaillent plus considèrent-elles toujours qu’il y a un week end durant lequel accomplir certaines choses, quand elles peuvent le faire lorsqu’il leur plaît ? Pourquoi regardent-elles un DVD le soir ? Le reste à l’avenant. Lorsque je serai à la retraite (si j’ai bien calculé, ce ne sera pas avant décembre 2014), j’ai déjà prévenu autour de moi que je n’aurai rigoureusement plus aucune espèce d’horaire. Je travaille depuis l’âge de vingt-et-un ans et, depuis ce moment, je n’ai plus jamais su cette latitude totale que je connaissais auparavant. En vacances, déjà, je ne porte jamais de montre. Lorsque je pourrai retrouver, si je ne meurs pas avant, une totale disponibilité, j’oublierai jusqu’à la notion d’horaire.

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vendredi, 08 décembre 2006

Mayenne, terre de ridicule

J’ai rarement vu plus bête. Dans Le Monde du 8 décembre, un encart publicitaire émanant du Conseil général de Mayenne (ou plutôt, selon la terminologie et la syntaxe publicitaires actuelles, qui frappent jusqu’aux administrations territoriales : La Mayenne – Conseil général) présente la photographie de trois ouvrages couronnés lors de la tartufferie annuelle dénommée « Prix littéraires ».

Ces trois livres, présentés en pied, sont ceints d’un bandeau qui précise : « La Mayenne, terre d’inspiration du prix Médicis » pour l’un, « Le prix Goncourt imprimé en Mayenne » pour l’autre et « Le prix Fémina imprimé en Mayenne » pour le dernier.

Bien sûr, si les éditeurs choisissent d’imprimer chez tel imprimeur de renom installé ici plutôt que là depuis des lustres, c’est grâce au Conseil général, n’est-ce pas ? Non pas parce qu’il pouvait livrer les palettes de volumes dans tel délai et à tel prix acceptés par le commanditaire, non, non, c’est parce qu’il est implanté en Mayenne. Quant à la terre d’inspiration…

Le bouquet, c’est le slogan : « Rentrée littéraire 2006. La Mayenne donne du prix à la lecture ».

Connaissez-vous plus ridicule ?

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mardi, 05 décembre 2006

Des chiffres et une Toile

Selon Le Monde du 4 décembre, « dix-neuf millions de Français bénéficient dun accès Internet à haut débit. Mieux. Près de trois millions de personnes sont producteurs de contenu sur le Web, que ce soit par le biais dune page personnelle, dun blog ou en animant un forum. »

On retrouve une fois encore ces chiffres qui ne veulent rien dire.

Dix-neuf millions, c’est moins du tiers de la population et l’on ne précise pas dans combien de foyers sont réparties ces personnes ni si toutes peuvent utiliser internet au même moment. Une famille de cinq personnes, par exemple, si elle ne dispose que d’un ordinateur, cela ne signifie pas réellement que cinq personnes bénéficient d’un accès. D’ailleurs, il n’est pas, dans cette phrase, fait de différence entre l’accès à domicile et celui, professionnel, en principe plus limité et n’offrant théoriquement pas toute latitude d’utilisation. En outre, nous savons tous quel usage beaucoup de personnes font d’internet : consultation de la météo et, éventuellement, des programmes de télévision et d’Ebay. Il n’y a là nul mépris de ma part, il suffit d’ouvrir les yeux au bureau.

Trois millions de personnes produisent des contenus. Je veux bien. Il faut voir aussi de quels contenus il s’agit, et pour cela, une simple promenade sur la Toile fixe rapidement les idées. En outre, ces mêmes personnes peuvent-elles être comparées dans la mesure où elles publient une page personnelle ou animent, comme l’horrible taulier, trois sites et trois blogs qui valent ce qu’ils valent mais sont rédigés dans une langue à peu près correcte et se différencient quand même de certains autres lieux, tel celui-ci ou celui-là ? Ou bien encore celui-là ?

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lundi, 04 décembre 2006

Incompréhensite

Il est des sites internet, et non des moindres, où il ne fait pas bon chercher quelque chose. Y compris les sites institutionnels qui, semble-t-il, s’ingénient à répondre à côté, sous le prétexte de renseigner abondamment. Il peut y avoir des pages et des pages, chacune peut être abondamment pourvue en liens ouvrant sur des tas d’autres pages, on ne trouve pas la réponse à ses questions, voire à sa seule et unique question. Le site de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) est révélateur de cet état de chose. Il s’agit pourtant d’une société d’auteurs, ancienne, célèbre, solide, reconnue, respectée – tout ce qu’on voudra. Eh bien, je ne sais pas qui a imaginé son site ni qui a donné le feu vert à sa mise en ligne.

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mercredi, 29 novembre 2006

Société recherche minable, bon salaire

« La motivation, la personnalité et la présentation sont les trois premiers critères d’embauche en CDI (contrat à durée indéterminée) mis en avant par les employeurs, quels que soient le type de poste et le secteur d’activité, indique l’enquête Offre d’emploi et recrutement (OFER), la première du genre, publiée mardi 28 novembre par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère de l’emploi », indique Le Monde du 28 novembre.

Il est des moments où je meurs – bien tristement, bien amèrement – de rire. J’aimerais vraiment savoir ce qu’il y a de nouveau là-dedans. Ces critères ont toujours été là, ils ont toujours été les premiers et l’on se demande réellement pourquoi et comment il en irait autrement. Connaissez-vous beaucoup d’employeurs qui désirent recruter une personne sans motivation, d’une personnalité inexistante et fichue comme l’as de pique ?

En 1973, quand j’ai commencé à travailler (à l’époque, en librairie), c’était la même chose mais on ne le disait pas, on n’en parlait pas dans les journaux parce que cela allait de soi. Je suppose que c’était aussi le cas auparavant. Je ne comprends même pas comment on peut imaginer d’autres critères, au moins en premier lieu. La suite de l’article fait référence à d’autres points : je veux bien qu’ils puissent différer, être discutés, mais ces trois-là, on n’y échappera pas.

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mardi, 28 novembre 2006

Noiret

J’ai été très étonné de l’émotion soulevée par la mort de Philippe Noiret. Je ne savais pas le comédien si populaire. Au fond de ma mémoire, je ne retrouve semblable écho que lors des disparitions de Bourvil et de Fernandel.

Je ne serai pas idiot au point de nier le talent de Noiret mais, depuis plusieurs années, je trouvais qu’il « faisait du Noiret », justement, abusant de son personnage, de son allure et de sa voix. Mais après tout, s’il était aimé à ce point, tant mieux pour lui.

Ce qui me surprend davantage, c’est que ce type d’émotion soit encore possible en 2006. Bourvil et Fernandel, que j’aimais et aime encore, sont morts dans une période où le rythme de l’existence était plus lent, l’information moins foisonnante, les problèmes sociaux moins cruciaux. Tous deux  avaient leurs racines artistiques prises dans la terre de moments révolus, ils étaient ancrés dans l’imaginaire de gens qui avaient connu des vies plus lentes encore. Fernandel surtout, qui tournait déjà dans les années 30.

L’accélération de la vie, les circuits nouveaux d’information, les nouvelles succédant aux nouvelles avant qu’on ait pu en prendre connaissance, toutes ces modifications de notre vie n’ont pas empêché l’affectivité du public de se fixer sur un comédien comme elle le faisait autrefois. Je ne suis même pas certain que Montand, qui était très aimé, ait été autant regretté. En tout cas, je n’en ai pas le souvenir. Je ne tire aucune conclusion de cela, je l’observe simplement.

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vendredi, 10 novembre 2006

Le salut viendra des femmes, comme toujours

« Des féministes musulmanes revendiquent la libre disposition de leur corps », c’est le titre le plus inattendu de l’année. Il est imprimé dans Le Monde et présente un article intéressant sur les luttes féministes qui naissent – enfin – là où on les attendait le moins.

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jeudi, 09 novembre 2006

Boscoblog

L’ami Pierre Bosc, qui se fait rare ici, vient d’ouvrir son blog de littérature et d’actualité, Rayon Sud. C’est un lieu associé à son site, créé il y a plusieurs années déjà.

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mercredi, 18 octobre 2006

Un corbeau fourvoyé

Sur un blog ami, un des promeneurs de la rue Franklin tient une manière de journal fort plaisant, sous pseudonyme. Un de ses lecteurs, depuis quelques jours, s’est mis en tête de révéler à tous l’identité réelle du taulier. De commentaire en commentaire, il donne le détail de son perspicace raisonnement et s’entête à tout dire sans rien dire clairement. C’est un jeu de piste qui a surtout une conséquence : il nous fait mourir de rire parce qu’il se trompe de bout en bout, parce qu’il s’enferre de jour en jour – et parce qu’il persiste et signe.

Au-delà de cet entêtement étonnant, il reste que je ne peux m’expliquer les raisons poussant ce commentateur à révéler l’identité de l’auteur du blog. Même s’il avait raison, que gagnerait-il à cela ? Tout ça relève du « Na-na-nère, moi-je-sais-tout ». Consternante puérilité. Si je n’use pas moi-même d’un pseudonyme, jamais je ne dévoilerai le nom de ceux qui estiment nécessaire d’y avoir recours, en admettant que je le connaisse.

15:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (12)

lundi, 25 septembre 2006

Une initiative de l’hébergeur

Depuis la semaine dernière, il arrive, de façon totalement aléatoire, que les commentaires qu’on désire laisser sur les blogs soient retardés par le système. On vous demande de taper un code visuel pour validation de votre texte. Le commentaire n’apparaît sur le blog que quelques instants plus tard. Dans le même temps, le taulier est avisé, dans sa messagerie, qu’un commentaire a été déposé par telle personne : on lui rappelle qu’il est juridiquement responsable. Tout ça est ennuyeux et surcharge les messageries personnelles.

Bref, tout cela se fait à l’initiative d’Haut et Fort. Je précise que je n’y suis absolument pour rien.

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jeudi, 14 septembre 2006

Dans le texte

J’ai eu hier matin une conversation téléphonique avec un responsable des services culturels de Jarny (Meurthe-et-Moselle), au sujet d’un modeste exposé que je dois faire le 11 novembre prochain. Il était temps : on me l’a demandé en novembre 2005 et je n’ai plus eu la moindre nouvelle depuis… Bref, ce monsieur m’informe, au cours de notre entretien, qu’il souhaite « développer une conférence. » J’ignorais cet emploi du verbe développer. Comme je lui faisais remarquer, fort poliment, qu’il était déjà un peu tard pour annoncer l’ensemble de manifestations dont fait partie mon exposé, il me répondit qu’il allait « lancer la com. » À la fin de la communication, il m’a souhaité une « bonne fin de journée » : il était 9 h 20.

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lundi, 11 septembre 2006

Les bouquinistes de la Seine

medium_bouquinistes.jpgLes bouquinistes des quais de Seine, à Paris, sont en évolution. Depuis longtemps déjà, ceux qui se trouvaient à hauteur de Notre-Dame-de-Paris, comme leurs collègues des environs du Louvre ou ceux voisins du musée d’Orsay, vendaient surtout des tours Eiffel miniature, des reproductions, des colifichets… Toutefois, cela restait circonscrit aux abords de ces lieux hautement touristiques. J’ai pu constater hier après-midi – un chaud dimanche, donc au moment où le plus grand nombre de boîtes étaient ouvertes – que la tendance s’accentue : on vend de plus en plus d’objets sans intérêt, de croûtes, de souvenirs, et la part réservée aux ouvrages continue à diminuer. J’ai même pu observer que certaines boîtes ne proposaient plus un seul livre. Plus du tout.

 

Je crois savoir qu’il est dans le « cahier des charges », si je puis dire, des bouquinistes, de réserver une part au moins de leur offre aux livres. Ils ont le droit de vendre autre chose, pas d’éliminer purement et simplement les volumes. Apparemment, certains font fi de cette obligation professionnelle.

 

Ce n’est pas la première fois. Ils ont aussi obligation d’ouvrir trois jours par semaine mais ne le font pas. Je ne sais pas s’ils ont une heure d’ouverture imposée, je sais seulement qu’ils doivent fermer à dix-huit heures, ce qu’il ne manquent jamais de faire. Au mieux, en été, ils commencent à fermer à cette heure-là. Or, j’en ai vu, hier, qui ouvraient vers seize heures… pour fermer deux heures plus tard.

 

Je ne comprends pas très bien. Cette profession multi-séculaire (les premiers s’installèrent autrefois sur le Pont-Neuf) est très recherchée. La mairie de Paris, responsable des concessions de boîtes et des mutations périodiques des marchands, a des listes d’attente de plusieurs années. C’est dire qu’il y a une demande. On peut même en vivre, si j’en juge par le fait que certains sont présents sur les quais depuis vingt ans au moins (je fréquente les bouquinistes depuis trente-six ans.) Néanmoins, de nombreuses boîtes n’ouvrent pas, même pas les week end ensoleillés où ils peuvent pourtant espérer la plus nombreuse clientèle. D’autres ouvrent très peu de temps. Pourquoi, alors, ces bouquinistes s’obstinent-ils à attendre deux à quatre ans une concession ? Pour moi, c’est un mystère, vraiment.

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mercredi, 02 août 2006

Ça se passe sur notre planète

Au mois d’août, la nuit, on peut, en levant les yeux, apercevoir des milliers d’étoiles. Pendant ce temps, les grillons applaudissent le soir venu, les tourterelles ont fini de klaxonner, les oiseaux ont poussé leur chant dernier, celui d’avant la nuit, ils dorment depuis longtemps. Alors, on fait de la métaphysique de quatre sous : qui suis-je ? Ah, l’infini ! Tous ces mondes, quand même ! Cette lumière qui nous arrive de planètes parfois mortes depuis longtemps ! Et à la vitesse de la lumière, encore ! Tu te rends compte ! C’est dire si elles sont lointaines, tout de même !

 

Personne n’y échappe. Les nuits d’août sont propices à beaucoup de choses, y compris aux banalités.

 

Il n’est pas nécessaire d’aller jusque dans les étoiles pour lire des choses qui nous dépassent. Lisez seulement Le Monde. Cela se passe en Inde. Par rapport aux étoiles, c’est tout près.

14:19 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (8)

mercredi, 24 mai 2006

À la Fnac de Bruxelles, par Feuilly

14, rue Franklin, le blog qui possède des correspondants dans le monde entier, vous propose ce reportage de son envoyé spécial à  Bruxelles.

 

Visite à la Fnac de Bruxelles, ce midi, après deux ou trois semaines d’absence (ils restructuraient leurs rayons).

 

J’avais posé la question la dernière fois quant au bien fondé de cette restructuration. On m’avait expliqué que le but était de mélanger les livres de poche et les éditions normales, pour la facilité des clients.

 

Qu’avons-nous gagné ? Rien.

 

Qu’avons-nous perdu ? Beaucoup de mètres de rayons. En effet, selon le système classique des Fnac, de part et d’autre d’un couloir central on a des « niches » en formes de U où les livres sont classés par thèmes. On avait donc une « niche » entière pour les livres de poche et une autre pour la littérature française et étrangère en édition originale (plus un coin théâtre et un coin poésie). Maintenant on n’a plus qu’une « niche » pour tout. Sur les présentoirs centraux, on ne trouve plus que des Da Vinci Code et autres gros livres à succès à emporter à la plage. Les biographies, les études littéraires et les auteurs belges sont placés dans le couloir principal par manque de place et sont donc devenus pour ainsi dire inaccessibles, étant donné le trafic dans ce couloir à l’heure de pointe. Par contre on a prévu des « niches » entières pour le roman policier, la science-fiction et les gros romans historiques (ce qui se vend, visiblement). La collection « Pléiade » elle-même est reléguée quelque part dans le couloir principal. 

 

En plus, on n’a même plus droit à un sac en plastique pour transporter ses achats (la défense de la nature a bon dos), sauf évidemment si on en demande un pour la modique somme de vingt centimes. Décidément, il n’y a pas de petits profits.

 

Ne disons rien du personnel, qui me semble chaque fois de plus en plus jeune au point que j’en viens à me demander si le niveau du baccalauréat est bien atteint.

 

On dira que l’on vieillit et que l’on ne supporte plus aucun changement. Sans doute, mais c’est que, chaque fois, ces changements vont vers plus de profit et moins de littérature. Enfin, c’est l’époque qui veut cela. Encore heureux que les caissières ne soient pas des illégales polonaises embauchées à la journée, comme dans le secteur de la construction (ceci dit sans acrimonie aucune à l’encontre des Polonais ni surtout des Polonaises.)

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jeudi, 11 mai 2006

Charabia

Sarko-compatible, c’est le mot qu’on peut lire dans Le Monde du 12 mai 2006. Je propose aussi ségo-habilité, interfacé-Villepin, chiracomestible, génétiquement-hollandifié. D’autres idées ?

16:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (4)

dimanche, 30 avril 2006

Les archives de l’Ina

Les archives de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) s’ouvrent au public. Enfin ! Enregistrements sonores, images, toute cette richesse historique et culturelle est désormais accessible. Toute ? Non. Seule une partie des documents a été mise à disposition sur Internet. Qui a fait les choix et selon quels critères ? Le mystère est entier.

 

Tous les journaux, les télévisions, les radios ont annoncé l’événement, en précisant que 80 % de l’offre étaient gratuits. Tant mieux. C’est sans doute le sort malin ou un hasard curieux qui font que, systématiquement, toutes mes demandes sont payantes. Elles font partie des 20 % restants, certainement. Ne soyons pas de mauvaise humeur, le prix demandé n’est pas excessif : d’un à quatre euros par document, si l’on désire acheter (on peut aussi, c’est alors un peu moins cher, simplement consulter).

 

J’ai essayé, pour commencer, avec vingt euros, immédiatement encaissés. On m’a même fait une fleur : deux euros de « bonus ». Me voilà avec vingt-deux euros à ma disposition. J’achète donc, pour sept euros, deux documents… que je ne peux télécharger depuis plusieurs jours. Même le bon docteur Dalmasso, professeur émérite, immédiatement contacté par téléphone afin d’obtenir une consultation en urgence dans son service de CIA (chirurgie informatique appliquée), n’a rien pu faire pour moi, lui qui, pourtant, est le plus grand spécialiste mondial des problèmes informatiques et des ordinateurs malades.

 

L’Ina a vu petit, tout petit. On a prévu un million de connexions quotidiennes. La réalité : trois millions huit cent mille connexions par jour. Le système ne fonctionne plus. Saturation totale. Les documents que j’ai achetés sont ainsi annotés dans l’historique de mes commandes : pour l’un, « poids du fichier 0 Mo », ce qui n’est vraiment pas beaucoup ; pour l’autre « Patientez ». Et ça s’arrête là.

 

Je peux comprendre les problèmes techniques, évidemment. Mais on pouvait s’y attendre. Jusque là, les consultations à l’Ina se faisaient avec beaucoup de barrages : il fallait montrer patte blanche, justifier d’un travail en cours, produire une attestation, un contrat, bref, obtenir une autorisation. Il fallait, s’il s’agissait d’archives du film, aller à Bois-d’Arcy, dans un fort, sur rendez-vous, avec badge à la boutonnière. D’autres documents, à la maison de la Radio, étaient plus proches mais tout aussi difficilement accessibles. Par dessus tout, le coût était exorbitant : une demi-journée de consultation d’archives sonores coûtait, en 1996, la somme de cinq cents francs.

 

Il n’était pas difficile, par conséquent, de prévoir le succès de cette ouverture sur Internet. Non, personne, apparemment, n’a imaginé la bousculade.

 

Hier, un peu agacé, j’ai tenté de joindre le service d’assistance, non au téléphone que je devinais saturé et dont le prix était à mon sens un peu élevé, mais en envoyant un message, puisqu’un bouton « Contact » est prévu. Les messages ne partaient pas. Impossible. J’ai utilisé ma messagerie, en ayant bien lu, sur le site, l’engagement pris par l’Ina de répondre dans les quarante-huit heures. Voici ce que j’ai écrit :

 

Bonjour, il m’est impossible de télécharger les deux documents que j’ai achetés  depuis le premier jour. Il est indiqué : « Poids du fichier : 0 Mo » pour  l’un, et « Patientez » pour l’autre. Merci de me répondre (en revanche,  le paiement, lui, fonctionne bien mais… pour rien.) Avec mes remerciements, Jacques Layani.

 

Je dois à la vérité de dire que la réponse est arrivée dans les dix minutes qui ont suivi. En voici le texte :

 

Bonjour Mr Layani, En effet vu l’affluence sur le site ina.fr, plus de 3,8 millions de personnes, il se peut que la préparation des documents progresse lentement voire se bloque. Nous nous excusons du désagrément occasionné. Je vous prie de réessayer cette opération ultérieurement. Merci de votre confiance et à très bientôt sur Ina.fr !  

 

Ce n’était pas la réponse que j’espérais. La situation, je la connaissais, je voulais une solution. J’ai donc répondu, un peu agacé :

 

Je suppose que cette réponse est une plaisanterie ? Si c’était pour me dire de recommencer plus tard, je pouvais m’en douter. Pour payer, ce n’est jamais plus tard, n’est-ce pas ? L’affluence ! Cela fait des décennies que les chercheurs attendent cette ouverture des fonds au public. On ne pouvait pas se douter qu’il y aurait affluence ! On a préféré voir petit, tout petit, comme d’habitude. C’était difficile, en effet, de prévoir des millions de connexions ! Je suis furieux. C’est se moquer du monde. Jacques Layani.

 

Oui, je sais, j’ai été désagréable. Dans l’heure, j’ai obtenu une autre réponse :

 

Bonjour, vous avez pas perdu votre argent juste le temp que les téléchargement seront Ok vous retrouverez dans l’historique tous vos télécharment. Merci de votre confiance et à très bientôt sur Ina.fr !

 

Que pouvais-je faire ? J’attends toujours. Ce matin, j’obtiens une annonce informant le public qu’en raison de l’affluence, le service est purement et simplement suspendu pour quelques heures.

12:15 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (25)