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jeudi, 22 mars 2007

Livres à montrer

Ce n’est certainement qu’un effet de mode mais, depuis plusieurs mois maintenant, j’observe le retour d’une forme de décoration dans les lieux publics destinés à la consommation de nourriture et de boissons : les livres. Mais si, mais si, je dis bien : les livres, et vous prie de m’excuser pour cette absolue grossièreté. Il est devenu d’un commun de garnir (c’est le mot) quelques maigres niches pourvues d’étagères, de volumes achetés au poids. Mais attention ! Il importe toutefois que ces ouvrages dont personne n’a seulement lu les titres ne soient pas dépareillés. L’idéal serait qu’ils fissent partie d’une collection afin qu’ils restituassent un ensemble. Au pire, que les volumes exposés soient au moins de la même taille, afin que rien ne dépasse, surtout. Diable ! On n’imposera pas aux consommateurs payants la vision de ces rayonnages surchargés que nous connaissons tous, ces alignements classés en désespoir de cause – surtout lorsqu’on s’aperçoit que tel livre pourrait aussi bien être rangé ici ou là ; ces tablettes surchargées ; ces livres en travers, en biais, en double file. Non, non, il faut être propre sur soi et dans sa bibliothèque – j’allais dire : de fonction.

13:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (9)

Commentaires

C'est juste le pas qui précède l'autodafé. On ignore, ensuite on jette, par l'eau, le feu ou tout moyen définitif.

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 22 mars 2007

Sans aller jusque là, c'est en tout cas une mode. Je le vois de plus en plus. Elle n'est pas nouvelle, mais elle avait cessé depuis quelques années. Il y a là un retour.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 22 mars 2007

Le prestige intellectuel et culturel que continue à conférer le livre explique sans doute cela. Dans ce monde d'argent, le livre n'est pas envisagé dans son contenu (d'ailleurs il n'est pas là pour être lu lais pour être vu), mais plutôt comme un symbole qui vise à glorifier le maître des lieux et à asseoir son autorité et son prestige.
Evidemment, si on veut encore bien le trouver dans la salle d’attente d’un médecin, dans le cas d'un restaurant, sa présence semble incongrue. Sans doute n’est-ce pas le restaurateur qu’il cherche à valoriser, mais le client qui est attablé. Par un effet de miroir, il ne serait là que pour rassurer les convives sur leur appartenance au monde de l’élite. De plus, il contribue à créer une certaine ambiance, feutrée, distinguée, proche du recueillement et par là faire comprendre qu’on n’est pas ici dans une vulgaire sandwicherie.

Écrit par : Feuilly | vendredi, 23 mars 2007

Voilà, c'est certainement cela. Et puis, on observe une chose amusante. Dans tel bar qui, avenue d'Italie, voisine avec le siège d'un éditeur (et même de plusieurs), il y a des livres neufs, récents. Dans tel autre, sur les quais de la rive gauche, il y a des livres usagés, anciens, proximité des bouquinistes oblige.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 23 mars 2007

Mouais... quant à l'ambiance feutrée, dans les brasseries, je n'y crois pas. Quand on voit celle qui devrait avoir lieu dans un théâtre, on est déjà déçu, alors dans ces endroits prévus pour une pause - comprendre lâcher toutes les acrimonies acumulées dans la matinée, au travail - le bruit est inévitable.

Qu'il y ait eu de la part du restaurateur une intention de remonter son niveau, sans doute, mais il y a loin de ces nouvelles étagères aux librairies gourmandes de province. C'est une question de priorité.

Écrit par : Martine Layani | vendredi, 23 mars 2007

Euh, pour ce qui est des librairies gourmandes, elles sont, de plus en plus, tournées vers leur activité de restauration au détriment des rayons de livres qui diminuent régulièrement.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 23 mars 2007

Quand tu passeras à Tours, je t'inviterai à manger dans un lieu digne de toi, mais nous pourrons aussi prendre un café à Lord Sandwich, une échoppe étriquée pour étudiants et professeurs sise tout près de la faculté des Tanneurs, dans le vieux Tours, et qui se distingue par la présence d'un vieux bahut poussiéreux où s'empilent maints essais historiques ou philosophiques dans des états divers, qui ont été visiblement lus et relus, et sont rangés dans une forme de foutraquerie tout à fait réjouissante. Tu l'auras compris, ce petit café se situe à rebours de la mode que tu stigmatises (même si ça fait un peu branché "café d'intellos des années 50").


... Peut-être Aurélie - revenue des écrits du CAPES à Orléans (ou pas loin) - peut-elle confirmer (ou infirmer) ...

Écrit par : Guillaume | dimanche, 25 mars 2007

Quand je passerai à Tours... Tiens donc ! Et toi, lorsque tu viens à Paris, tu ne préviens jamais.

Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 25 mars 2007

Très honnêtement, Jacques, je suis venu à Paris trois fois depuis qu'on se connaît webmatiquement : une fois en famille, et les deux autres fois en coup de vent et très occupé. Cela dit, je n'ai pas renoncé... et l'invitation à Tours vaut !

Écrit par : Guillaume | dimanche, 25 mars 2007

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