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vendredi, 30 septembre 2005

Louise Michel

Son altruisme était invraisemblable et sa charité envers tous les miséreux – animaux compris – était incroyable. Elle n’avait rien à soi ; sur son chemin, elle distribuait tout ce qui était sur elle ; elle donnait à qui lui semblait plus miséreux qu’elle ses quelques francs, son parapluie, son manteau et, si sa compagne ne l’avait protégée contre elle-même, elle serait rentrée, sa journée achevée, dans sa piètre demeure, absolument dépouillée de tout ce qui la vêtait à son départ ! 

Partie avec une robe neuve, elle revint en jupon de Saint-Étienne ; n’ayant plus rien à distribuer, elle l’avait donnée à plus malheureuse qu’elle…


 Extrait de P.-V. Stock, Mémorandum d’un éditeur, Stock, 1935.

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mercredi, 28 septembre 2005

Les mémoires du taulier, 2

Il est quelqu’un, sur internet, qui parcourt tous les blogs lui tombant sous la souris (il y en a paraît-il 1, 7 million en langue française), laissant partout le commentaire suivant : « Sympa, ton blog », avec cette variante : « Yop, sympa ton blog ». De toute évidence, l’auteur de ces mémorables notations ne lit rien de ce que lui proposent les gens « sympas ». Ce qui l’intéresse, c’est de signer et d’adjoindre à son paraphe un lien vers son carnet à lui… Alors là, on mesure l’étendue du désastre. Cette personne n’a rien à dire et le dit mal. Je trouve incroyable cette manière d’écumer la Toile pour se faire connaître. J’ai trouvé « Sympa, ton blog » en des lieux très divers, traitant de langue française, de politique… Je parle de ces domaines parce qu’évidemment, j’en suis moi-même lecteur, mais reste persuadé que beaucoup d’autres sont atteints. Tout est « sympa », ou « yop, sympa ». Le contenu ? Aucune importance.

*

Je ne comprends pas très bien pourquoi il est difficile d’entamer une discussion – et surtout de la maintenir au-delà de deux ou trois jours – sur des sujets littéraires techniques. J’entends par là : des sujets d’écriture et de composition. Comme si personne n’avait d’opinion… Cependant, quand on achète un livre, on attend bien de lui quelque chose, n’est-ce pas ? On ne l’achète pas pour rien. De plus, je sais bien que, sur ce blog comme sur le précédent (mais c’est le même, en fait), nombreux sont les participants pour qui tracer des lignes sur du papier constitue une suffisante justification à leur existence. Alors quoi ?

J’ai posé la question de l’écriture biographique avec une suite de réflexions qui, je pense, étaient fondées. En tout cas, pas ridicules. On pouvait n’être pas d’accord, il suffisait de le dire. Quand on lit une biographie, qu’attend-on ? Et ceux qui comme moi, très humblement, tentent d’écrire, n’ont-ils pas la moindre idée de ce que doit être, selon eux, une biographie ? Il n’était pas interdit – rien n’est interdit ici – de faire dévier le débat sur un autre plan que le genre biographique, pourvu qu’on argumentât. Las, seuls quelques commentateurs se sont lancés, et je les en remercie.

Je remarque encore que, dès qu’une note date de quelques jours, elle est considérée comme ancienne et ne suscite plus de commentaires. Je me demande honnêtement pourquoi et si cela ne relève pas purement et simplement d’une soumission au récent, d’un esclavage inconscient vis-à-vis de la nouveauté, laquelle bien entendu dure de moins en moins et réclame chaque fois plus vite son propre renouvellement. Dans ces conditions, la pratique du blog devient du journalisme – l’aurai-je assez dit, répété – et n’est plus mon propos. Ces carnets ne se veulent pas d’actualité et, si je les ai souvent comparés, par dérision, par amusement, à un restaurant, il reste que la maison ne sert pas forcément de plat du jour.

12:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (22)

mardi, 20 septembre 2005

Après une semaine

Cinquante-deux commentaires apportés, à ce jour, à la note Le roman, l’écriture, auxquels il faut ajouter les quinze de celle intitulée Faites sortir la rentrée, soit soixante-sept commentaires soulevés par un sujet presque unique.

Puisque nous parlons chiffres, cinq personnes, parmi celles que j’ai conviées, ne se sont jamais exprimées. Comme je l’ai dit, il n’y a aucune obligation, évidemment. C’est juste pour faire le point après une semaine d’activité de ce blog « réservé ». Sa fréquentation quotidienne a chuté des deux tiers par rapport à l’ancien. Le pic horaire de 10 h-11 h 30, remarqué sur l’ancien blog, existe toujours, mais il est très nettement devancé par un autre, qui se situe aux alentours de 15 h.

Tout cela n’est pas si mal, peut-être, compte tenu des portes fermées, des sujets traités et de l’importance (en longueur aussi) des commentaires. Je vous remercie tous.

11:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (12)

vendredi, 16 septembre 2005

Les mémoires du taulier

J’ai récupéré l’essentiel des Réflexions sur les blogs, parues dans « Les mots ont un sens » avant sa fermeture. Je les redonne ici, sous le titre, désormais générique puisqu’à n’en pas douter, il y aura d’autres remarques, de Les mémoires du taulier.

 

 

C’est un phénomène de mode, certes, et la plupart n’ont rien à dire, qui l’écrivent gaiement et à répétition. Qui n’a pas aujourd’hui son blog, version virtuelle du nombril à l’air, vitrine de l’autosatisfaction dérisoire ? Dans le même temps, et c’est cruel, révélateur des médiocrités.

Le blog, c’est la quintessence du souffle court, la couronne de lauriers de la plume aux petites jambes. C’est la justification du pas grand-chose quand il se prend pour un éditorialiste de renom. Et les éditorialistes, déjà, ce n’est vraiment pas beaucoup… Pourtant, il est bon, je pense, que chacun puisse écrire ainsi ce qui lui tient à cœur. Un jour ou l’autre, la source est tarie et le blog ferme.

Je ne connais pas tous les blogs, certes, mais pour le moment n’en sais pas plus de quatre ou cinq, lisibles et de haute tenue. Et originaux, ce qui ne gâche rien. Puisse celui-ci venir s’agréger à ses plus illustres devanciers.

***

 

Je me suis souvent demandé ce que les lecteurs des blogs venaient chercher.

Est-ce pitance, c’est-à-dire mets de leur goût ? Si oui, aiment-ils uniquement quelques plats ou apprécient-ils le restaurant, voire la patronne ? Dans le premier cas, se trouverait expliqué le fait qu’incompréhensiblement des notes de quelque intérêt demeurent sans commentaires. Dans le second, rien ne l’expliquerait car, s’ils n’apprécient que l’endroit, le chef, le service, la taulière mais non les plats, que viennent-ils faire, sachant que le menu change tout le temps et n’est jamais à prix fixe ? Quand je vois une note s'éterniser sans commentaires, j'ai parfois l'impression qu'on jette les couverts avec les reliefs du repas.

Peut-être aimeraient-ils donc trouver autre chose, ces lecteurs. Mais quoi ? Ils devront bien comprendre qu'on ne leur servira pas forcément ce qu'ils demandent, bien plutôt ce que le patron aura décidé. En aucun cas, on ne proposera de soupe claire, de plat tiède ou de boisson douceâtre. Le café est servi sans sucre, sans chocolat, sans gâteau et sans verre d'eau. Austérité.

Cela dit, si vous avez envie de serrer la main du propriétaire, de partager avec lui une bouteille de château-margaux, de traîner un moment d'éternité dans les yeux attentifs et discrets de la serveuse, si vous avez envie de silences éloquents, bienvenue, mais enfin, signalez-vous.

***

Le phénomène des blogs a donné à chacun une possibilité de libre expression et d’immédiateté. Lorsque la mode sera passée, on verra bien lesquels demeureront.

Il a, je pense, sonné le glas des revues littéraires dites de création. Les auteurs n’attendront plus six ou neuf mois, voire davantage, pour être « publiés » dans des opuscules confidentiels, mal mis en pages, mal imprimés, non diffusés et lus de loin par les responsables d’une autre revue. Car les lecteurs des revues littéraires sont les administrateurs de la revue d’en face, et réciproquement. Tout ce petit monde s’auto-commente et s’auto-congratule. Désormais, c’est terminé. Je sais de quoi je parle, ayant autrefois donné à lire plusieurs dizaines de textes dans des revues de France, de Belgique et d’Italie, ayant moi-même fait partie des équipes rédactionnelles de deux revues. J’ai arrêté lorsque je me suis convaincu de l’inanité de tout cela – après cinq années de revuisme, tout de même. Le minable pouvoir des « directeurs de publication », des « rédacteurs en chef » et des « comités de lecture » ringardissimes, auscultant avec grand sérieux des manuscrits essoufflés de deux à trois pages, prétentieusement ornés du timbre sec d’un huissier de justice – des fois qu’on veuille voler un tel trésor, le publier sous un autre nom ! – tout cela a disparu. Avec le blog, publication immédiate. Ce qui explique aussi qu’on puisse voir paraître, sur nos écrans, de calamiteux carnets agrémentés de photos de famille ratées. C’est un autre problème et la fin de la mode effacera tout cela, fera le tri.

Le blog a donné aussi aux jaloux l’occasion de nuire à peu de frais et toujours courageusement cachés derrière leur anonymat, bien sûr. En ce qui concerne ce lieu, la règle que je me suis fixée est fort simple : je ne répondrai jamais aux commentaires ironiques, insultants ou donneurs de leçons. Je ne les effacerai pas, bien entendu. Ils demeureront là, tragiquement isolés dans la stérilité et la médiocrité, seuls, sans écho, pauvres témoins d’un défoulement momentané de leur auteur.

***

Dans Le Monde du 21 mai a paru un article consacré aux blogs, article d’une rare indigence et d’une consternante banalité. On s’attriste de trouver une telle platitude dans ce qui fut un journal de référence.

Cette piteuse lecture m’amène à de nouvelles réflexions sur les blogs. En un peu plus d’un mois de pratique, j’ai bien constaté que ce qui faisait réagir les lecteurs était l’actualité : sujets politiques et de société. Le reste, notes consacrées à des écrivains, nouvelles, humeur, propos « techniques », intéresse bien moins. Ce qui tendrait à faire de l’activité du blogueur une forme nouvelle de journalisme pur et simple, ce contre quoi je m’insurge évidemment. Plus exactement, il faut certes profiter du blog pour priver la presse d’une partie de son pouvoir jusque là exclusif – encore faut-il en avoir le talent – mais ne pas limiter à des billets d’actualité ce qui peut relever d'une invention formidable.

Je pense que certains blogueurs n'hésitent pas à donner à leur public des notes sur mesure, écrites pour intéresser et recueillir le maximum de commentaires. Cette forme d'audimat privé ne me convient guère. Cependant, la lecture des innombrables blogs permet, à l'évidence, de le constater, et ce quel que soit le thème initial du blog. Quand il en a un.

Dans une note du 19 avril dernier, j'écrivais : « Ils [les lecteurs] devront bien comprendre qu'on ne leur servira pas forcément ce qu'ils demandent, bien plutôt ce que le patron aura décidé ». En ce lieu, en tout cas, il en va et en ira ainsi.

***

Je ne pensais pas publier si rapidement d'autres réflexions sur les blogs. Il se trouve que Le Nouvel Observateur vient de faire paraître un article réellement très pauvre, faisant le point (un point bien rapide, bien superficiel) sur les blogs littéraires. Je n’ai rien contre l’Observateur, encore que, comme Le Monde, il soit devenu l’ombre de lui-même. La platitude de cet article est vraiment consternante. Où est le savoir épicé de l’Observateur que j’ai connu ?

Sartre, revenez, on s’ennuie !

J’allais écrire que la presse traditionnelle (comprendre : la presse en papier, quoi, avec des pages qui se déchirent à défaut d’être déchirantes) commençait à être agacée par les moustiques libres de piquer ici et là sur internet – oh, juste agacée, il ne faudrait pas nous exagérer notre importance tout de même – lorsque j’ai lu la même chose, en substance, sous la plume de
Juan Asensio qui m’avait devancé. Il reste que les blogs existent suffisamment pour que, coup sur coup, Le Monde et l’Observateur s’en aperçoivent et s’en émeuvent comme on gratte une piqûre soudainement apparue, en se disant que c’est gênant mais au fond bien peu de chose et que cela disparaîtra bientôt.

La quasi nullité des articles proposés par ces deux grands journaux doit toutefois nous encourager chaque jour à davantage d’exigence dans nos lectures, dans notre pensée, dans notre écriture. C'est difficile. Vivre debout est toujours difficile.

***

J’ai remarqué que certains blogs proposaient des liens vers… les journaux. Cela m’a paru incroyable. Quel est l’intérêt de lier Le Monde, Libération ou un autre ? Comme si l’on avait besoin de ces blogs pour trouver le chemin des grands quotidiens… C’est à se demander si l’architecture prévue par les plate-formes de blogs n'en arrive pas à contraindre les auteurs à utiliser par principe toutes les fonctionnalités, même s’ils n’ont rien à dire, rien à y mettre. Bientôt, sur les blogs, des liens vers la météo ! À noter (et à regretter) que cela se produit même sur les blogs supposés littéraires. Ça doit faire bien, cela doit poser son auteur, de lier Le Monde. Enfin, dans l’esprit de l’auteur…

On constate aussi que certains liens sont communs à des gens très opposés. C'est tout de même étonnant, surtout lorsqu'ils aboutissent à des blogs très connotés politiquement. Peu importe ici lesquels. La chose en soi me laisse sans voix. Je sais bien que je suis d'un âge préhistorique où l'on disait : « Tout est politique », mais je pense qu'il ne peut pas être indifférent de lier tel ou tel.

Autre constatation : il se crée de plus en plus de blogs dont l'objet est d'en choisir d'autres afin de les faire connaître. Je ne discuterai pas ici des choix effectués ni de l'autorité auto-proclamée des sélectionneurs. Ce qui est intéressant à remarquer, c'est bien l'émergence d'une forme de critique des blogs. Il est piquant de constater qu'une chose récente ou nouvelle, quelle qu'elle soit, fait rapidement naître une administration, une intendance, une gestion : ici, après les annuaires, la critique, l'argus, sont en train de s'installer. Sur le fond, pourquoi pas ? La réserve porte sur la forme, on s'en doute : c'est une critique journalistique, disons, c'est-à-dire répondant aux critères suivants : sollicitations clinquantes et brièveté insipide des notes. À quand Le Monde des blogs ? Peu importe d'ailleurs, puisque naîtra peut-être un jour une critique de blogs de haute volée.

***

 

Entre 10 et 11 h 30 environ, la fréquentation de ce blog connaît une pointe. Chaque jour, sans exception, le confirme. Lorsqu’il n’y a pas de nouvelle note, elle baisse rapidement, juste le temps, je suppose, pour les visiteurs, de lire les derniers commentaires, ceux de la veille, de la nuit, du matin, avant de s’en aller.

D’où la question que se pose, forcément, le taulier. Doit-il publier une note chaque jour ?

En juin dernier, je l’ai fait par jeu. Ce n’était pas très intéressant pour moi, même si, pour les autres, c’était varié. Disons-le : on ne peut pas faire une note par jour. J’entends : un texte d’une longueur au moins moyenne, qui dépasse tout de même les trois lignes, avec ou sans photographie, et qui ait une signification si possible autre qu’anecdotique. Mon but n’est certes pas de critiquer ceux qui le font, je ne livre ici que des considérations personnelles.

Donc, et ce n’est pas la première fois que j’en parle ici,
mais c’est peut-être parce que j’y pense souvent, je me demande ce que viennent chercher les lecteurs. J’ai la chance d’avoir un public dont les réflexions dépassent « Moi aussi », « Ah oui, c’est vrai », et ce, que nous soyons ou non d’accord. Mais, en tout état de cause, je le répète, ici, le patron sert ce qu’il veut. Je refuse de tomber dans le piège du « Qu’est-ce que je pourrais bien leur raconter aujourd’hui ? ». Je persiste à dire que les forums sont plus riches que les blogs dans leur principe, parce que chacun peut proposer des sujets, lancer des discussions. Dans le blog, la plupart du temps, les commentaires sont liés au billet initial : ici, et j’en suis heureux, ils s’en détachent souvent, des conversations naissent alors entre les participants, ce qui finalement recrée un forum.

Autre sujet d’interrogation : jusqu’où dois-je rester courtois ? Il se trouve que je ne fais aucun effort, c’est ma tendance naturelle, ici et dans la vie. Mais je ne peux m’empêcher de réfléchir à cela. S’il se dit ici des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, quelle doit être mon attitude ? Je suis sûr d’une chose : je n’ai jamais effacé ni caviardé aucun message et je ne le ferai jamais (il ne manquerait plus que ça !). Il a pu m’arriver de laisser dire, voire de protester sans trop de vigueur. C’est le débat dans lequel je me trouve à présent. Ma tendance naturelle, encore elle, est : « Cause toujours ». Donc, je ne dis rien. Ce ne sera peut-être pas toujours le cas. Toutefois, je déteste la polémique. Par conséquent, il est difficile de cerner mes possibilités de protestation et leurs conséquences éventuelles. Il est certain toutefois que je ne laisserai pas dire d’énormités dans ces pages sans gueuler un brin.

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jeudi, 15 septembre 2005

Autres rapaces

À titre indicatif, j'ai encore été insulté deux fois ce matin, en l'espace de deux minutes, par deux personnes différentes, l'une dans ma messagerie personnelle (Traube, sous son véritable nom), l'autre sur LSP (sous pseudonyme). Tout est dans l'ordre.

 

Ces personnes, comme toujours, n'ont rien à me reprocher sinon le fait d'exister. C'est comme ça. Je dérange.

 

11:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 14 septembre 2005

Rapaces sans miséricorde

Tout de même, je ne puis m’empêcher de penser à ce dont sont capables des esprits qui s’ennuient et qui nuisent. Internet donne un « courage » – c’est vraiment une façon de parler – que les mêmes, évidemment, n’auraient pas, s’ils voyaient en face d’eux les personnes dont ils ont fait leurs cibles de prédilection. Alors que, devant un écran… (Je m’amuse d’ailleurs considérablement d’entendre dire, en permanence : « Derrière un écran ». Il vaut mieux, à mon avis, se trouver devant).

 

La pathologie de ces rapaces sans miséricorde mais non sans médiocrité me laisse coi. Quel médecin de génie saura-t-il un jour les soulager de leur infortune ? Ce qui est effarant, c’est de constater combien les crétins considèrent l’humanité entière comme un ramassis d’idiots. Combien ils se croient indispensables, voire investis d’une mission. Hors d’atteinte de la raison raisonnante, loin des effarements du cœur naturellement, ils respirent l’air d’un no man’s land indécis où ils se prennent pour ceux qui disent le droit. J’ai parlé ailleurs d’ « imprécateurs en carton ». Cette effrayante maladie mentale qui fait que tout se mêle, fatras de mots, de rancœur, de mégalomanie, de souffrance, de médisance et d’hystérie n’est pas mesurable. On ne peut donc qu’en faire les frais.

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D’où vient par ailleurs que, dans tous les forums et blogs que j’ai pu fréquenter, des bagarres soient nées rapidement, culminant aux alentours du sixième mois ? Y aurait-il une durée particulière et fixe des gestations du désordre ? J’ai beau être le plus amical des hommes, rien n’y fait. Autrefois, j’en souffrais considérablement. Aujourd’hui, je m’en moque mais me lasse toutefois rapidement. Comme je hais les polémiques, il ne me reste qu’à m’en aller. La stérilité m’est insupportable. Savoir qu’il demeure devant soi moins de chemin à parcourir que, derrière, celui déjà arpenté, n’ajoute guère à la patience. Il reste trop peu de temps, trop peu de vie à l’horizon, tout gaspillage serait catastrophique.


 

 

07:00 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (19)