mercredi, 28 septembre 2005
Les mémoires du taulier, 2
Il est quelqu’un, sur internet, qui parcourt tous les blogs lui tombant sous la souris (il y en a paraît-il 1, 7 million en langue française), laissant partout le commentaire suivant : « Sympa, ton blog », avec cette variante : « Yop, sympa ton blog ». De toute évidence, l’auteur de ces mémorables notations ne lit rien de ce que lui proposent les gens « sympas ». Ce qui l’intéresse, c’est de signer et d’adjoindre à son paraphe un lien vers son carnet à lui… Alors là, on mesure l’étendue du désastre. Cette personne n’a rien à dire et le dit mal. Je trouve incroyable cette manière d’écumer la Toile pour se faire connaître. J’ai trouvé « Sympa, ton blog » en des lieux très divers, traitant de langue française, de politique… Je parle de ces domaines parce qu’évidemment, j’en suis moi-même lecteur, mais reste persuadé que beaucoup d’autres sont atteints. Tout est « sympa », ou « yop, sympa ». Le contenu ? Aucune importance.
*
Je ne comprends pas très bien pourquoi il est difficile d’entamer une discussion – et surtout de la maintenir au-delà de deux ou trois jours – sur des sujets littéraires techniques. J’entends par là : des sujets d’écriture et de composition. Comme si personne n’avait d’opinion… Cependant, quand on achète un livre, on attend bien de lui quelque chose, n’est-ce pas ? On ne l’achète pas pour rien. De plus, je sais bien que, sur ce blog comme sur le précédent (mais c’est le même, en fait), nombreux sont les participants pour qui tracer des lignes sur du papier constitue une suffisante justification à leur existence. Alors quoi ?
J’ai posé la question de l’écriture biographique avec une suite de réflexions qui, je pense, étaient fondées. En tout cas, pas ridicules. On pouvait n’être pas d’accord, il suffisait de le dire. Quand on lit une biographie, qu’attend-on ? Et ceux qui comme moi, très humblement, tentent d’écrire, n’ont-ils pas la moindre idée de ce que doit être, selon eux, une biographie ? Il n’était pas interdit – rien n’est interdit ici – de faire dévier le débat sur un autre plan que le genre biographique, pourvu qu’on argumentât. Las, seuls quelques commentateurs se sont lancés, et je les en remercie.
Je remarque encore que, dès qu’une note date de quelques jours, elle est considérée comme ancienne et ne suscite plus de commentaires. Je me demande honnêtement pourquoi et si cela ne relève pas purement et simplement d’une soumission au récent, d’un esclavage inconscient vis-à-vis de la nouveauté, laquelle bien entendu dure de moins en moins et réclame chaque fois plus vite son propre renouvellement. Dans ces conditions, la pratique du blog devient du journalisme – l’aurai-je assez dit, répété – et n’est plus mon propos. Ces carnets ne se veulent pas d’actualité et, si je les ai souvent comparés, par dérision, par amusement, à un restaurant, il reste que la maison ne sert pas forcément de plat du jour.
12:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (22)
Commentaires
Vous posez (dans la seconde partie de votre texte) toute la question du "genre blog", de ses ressources, de ses fonctions, des pratiques de fréquentation et de lecture qu'il induit ou n'induit pas. À ma connaissance, aucune étude n'a été publiée sur ces questions – je parle bien d'une étude, quantitative et qualitative, fondée sur une enquête, traitée et analysée selon des règles rigoureuses : un tel outil sera bientôt indispensable, je crois.
Il me semble, à première approche (qui mériterait d'autres avis, selon des angles différents), qu'un certain formatage visuel des blogs, dû à une structure logicielle de base simple et efficace, pèse très lourd dans le mode de fréquentation et de lecture. Rien n'incite à "fouiller" dans les archives, à moins qu'on ne soit conduit à un article ancien par le résultat d'une recherche (sur Google ou sur un autre moteur). On découvre, dans ce cas, et le texte concerné, et le blog par une autre entrée que ce que vous appelez "le plat du jour" (et la formule dit bien ce qu'elle veut dire).
Dans les limites des possibilité techniques offertes et selon notre habilité à dominer l'outil, il nous faudrait prendre le temps de "sculpter" le support à notre usage, le rendre visuellement et opérationnellement singulier, non pour le plaisir de se démarquer mais pour ajuster la forme à nos contenus. C'est une piste. Je me permets de l'évoquer car je me livre, pour ma part, depuis bientôt un an à cet exercice.
Écrit par : Dominique Autié | mercredi, 28 septembre 2005
La "matrice" proposée par Haut et Fort me semble offrir une siimplicité de maniement qui, je suppose, est précieuse pour l'utilisateur. Et, malgré tout, une certaine marge de personnalisation – si j'en juge par comparaison avec des blogs hébergés par d'autres serveurs.
Mais ce ne sont pas que les blogs Haut et Fort qui présentent un air de famille. Je parle d'une structure commune à tous les blogs, induisant un mode d'approche et de consommation dont il est sans doute bien difficile d'écarter le visiteur. C'est de cela qu'il nous faut tenir compte. Une sorte de règle du jeu peu contournable. À moins d'y réfléchir de près et de faire réaliser des logiciels "de seconde génération". Pourquoi pas ? Nous sommes, que je sache, les principaux opérateurs du phénomène. Il n'est pas dit que Haut et Fort, qui semble avoir tracé une sorte de profil, suscité une certaine tenue quant au contenu des blogs qu'il héberge, ne soit pas intéressé, à terme, par des suggestions de cet ordre.
Autre question que vous soulevez, Jacques (je reprends votre note à l'envers… pardonnez-moi cette méthode pagailleuse) : un blog est-il, par définition, une "zone de dialogue" ? J'ai un avis là-dessus, vous vous en doutez. Je pose simplement la question à mon tour, parce que vous invitez à la poser. En clair, faut-il privilégier un mode de publication qui, explicitement ou non, s'inaugure à chaque "post" par : "Ce matin, mes Amis, je propose que nous débattions de l'usage du point virgule chez Gide" ?
Voyez le bonheur évident des visiteurs (dont les commentaires n'appelaient pas réponse) devant les TEXTES que vous avez publiés à la fin de l'été (je songe à votre admirable "fragment" sur la fin de l'été, notamment, du mercredi 24 août 2005, que vous avez eu raison d'introduire dans les archives de ce blog-ci). En pareil cas, le blog me semble vraiment constituer une alternative à la publication traditionnelle, il permet de toucher des lecteurs que nous n'aurions jamais connus, de faire rayonner un peu de joie par la langue… Sans obligation de retour.
Écrit par : Dominique Autié | mercredi, 28 septembre 2005
Les deux petits fragments de rien du tout intitulés "Août" ? Oh, mais ce n'était rien, ça... Et d'ailleurs, j'ai fait "Septembre" sur ce blog-ci, qui a eu peu d'écho.
J'avais, depuis avril dernier où j'avais ouvert le premier blog, donné à lire d'autres textes, plus longs, qui, eux, n'avaient pas intéressé du tout.
Tout ça est parfaitement légitime, bien sûr ; il n'y a pas d'obligation, on peut ne rien dire. Ce qui m'étonne, c'est que l'on commence, parfois, à discuter, et qu'on n'éprouve pas le désir d'aller plus loin.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 28 septembre 2005
A mon humble avis, les remarques ici énoncées appellent plusieurs réponses .
Tout d’abord, pour prendre l’exemple de ce blog-ci en particulier, le fait qu’il soit devenu « privé » n’a pas empêché des dérapages entre deux intervenants. Ceux-ci figurant parmi les meilleurs contributeurs, leur repli stratégique (provisoire ?) a laissé un vide, vide que les autres intervenants n’ont plus osé combler, sans compter qu’à la fin ces querelles perpétuelles deviennent particulièrement lassantes.
Le seul fait qu’il a fallu une nouvelle intervention de Jacques pour que moi-même je réponde est significatif et illustre bien son propos. Seules donc les notes récentes interpellent, ce qui nous conduit en effet à une escalade qui n’a d’autre limite que les capacité du taulier à inventer chaque jour de nouveaux textes. Autrement dit, à moyen terme, tout blog serait condamné.
Je crois que D. Autié a raison quand il met en évidence la disposition de la page. Tout est fait, en effet, pour attirer l’attention du lecteur sur les notes les plus récentes. A la limite le visiteur n’ose même plus relancer un débat qui s’est éteint depuis quelques jours. Cela donne l’impression de ratiociner sur des éléments dont les autres participants ont déjà fait le tour. Seul le fait d’être nouveau et de réintroduire un sujet six mois après semble acceptable.
Ce qui m’étonne le plus (et me lasse, je l’ai déjà dit), c’est que tout débat, même intéressant, même argumenté, finit toujours, à un moment ou l’autre, par tourner au pugilat. C’est absolument troublant et laisse rêveur sur les relations humaines et sur ce qui anime l’homme quand il décide d’exprimer sa pensée.
Je constate que certains blogs ont une durée de vie plus longue. Soit il font comme le Stalker, ils interdisent les commentaires, soit ils ont un nombre de commentaires relativement limités (comme chez D. Autié ou J. Vebret autrefois). Le but du blog est alors de présenter au public une réflexion critique ou un texte le plus souvent littéraire. Chez Jacques, on fait plus appel aux intervenants. Le texte initial n’est qu’un support pour alimenter une réflexion future, réflexion qui malheureusement ne vient pas toujours.
Maintenant, on s’interroge ici sur les raisons qui pousse les lecteurs à franchir la porte des blogs. On pourrait se demander aussi ce qui pousse certains à en créer un. Besoin de reconnaissance ? Désir de partager ? Au-delà de toute critique, il y aurait un beau constat à faire sur nos société modernes, où la communication immédiate semble ne pas passer avec les êtres vivants qui sont devant nous. Le recours au clavier n’est sans doute qu’un moyen de combler un vide (désir de partager des sujets qui nous sont chers). Ce n’est pas forcément négatif. Comme chacun recherche sur la toile ses propres centres d’intérêts, cela donne l’occasion de dialoguer avec des personnes qu’on n’aurait jamais connues sans cela. Le risque (en dehors des conflits évoqués plus haut) est d’être noyé dans la masse d’information. Il y a tellement de blogs à visiter qu’il faut bien se limiter, comme il faut bien limiter son propre temps de parole (même comme simple lecteur) sinon on risque de tomber dans une véritable logorrhée aussi improductive qu’épuisante.
Écrit par : Feuilly | mercredi, 28 septembre 2005
Entretemps D. Autié a répondu et je vois que lui aussi fait une distinction entre le blog qui incite au dialogue et le blog qui est plutôt une atlernative à la publication traditionnelle (avec l'avantage supplémentaire que l'on peut proposer un petit texte).
Écrit par : Feuilly | mercredi, 28 septembre 2005
Feuilly :
"Ceux-ci figurant parmi les meilleurs contributeurs, leur repli stratégique (provisoire ?) a laissé un vide, vide que les autres intervenants n’ont plus osé combler" : je suis toujours en relation avec eux, bien sûr, et commente toujours le blog de l'un d'entre eux (l'autre n'en a pas).
"vide que les autres intervenants n’ont plus osé combler" : mais osez, je vous en prie, osez, mes amis.
"Ce qui m’étonne le plus (et me lasse, je l’ai déjà dit), c’est que tout débat, même intéressant, même argumenté, finit toujours, à un moment ou l’autre, par tourner au pugilat" : oui, ça, je ne sais plus quoi faire...
"Désir de partager ? " : oui, en ce qui me concerne, c'est essentiellement cela.
"un nombre de commentaires relativement limités (comme chez D. Autié)" : c'est parce que chez lui, son texte de départ appelle une exigence dans les commentaires, exigence que je salue comme je la salue chez Juan, dans ses textes.
"la communication immédiate semble ne pas passer avec les êtres vivants qui sont devant nous" : bien sûr, mais il y a ici des amis de Belgique, du Canada, de l'île Maurice. Sans internet, ce ne serait pas possible.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 28 septembre 2005
Sympa ce blog!
Je n'ai pas encore eu droit à ce commentaire mais peut-être que son auteur se contente de rester pour l'instant chez Haut et Fort.
Pour ce qui est des commentaires: oui il y a la peur de dire ce qui serait ici considéré comme des nullités ici, un petit manque de compassion parfois parmis les participants qui lasse un peu et ma foi le plaisir de lire, d'absorber, de gouter aux mots sans forcément avoir envie d'écrire un commentaire. Le plaisir du partage chez le taulier a un écho (on vous lit avec grand plaisir) même s'il voudrait que cet écho soit plus visible dans ce carnet.
Écrit par : Livy | mercredi, 28 septembre 2005
Si l'on sent chez moi le désir de partage, je suis content. C'est essentiel.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 28 septembre 2005
Il me semble qu’il y a un effet pervers du commentaire, qui fait que celui tient un blog s’attend à ce que chacune de ses notes soit commentée. Et si elle ne l’est pas, il est déçu. Chaque blogueur a tendance à se comparer avec le voisin et voudrait avoir autant sinon plus de commentaires que lui. Le quantitatif prend le pas sur le qualitatif. De même, il est un peu vain selon moi de se vanter de recevoir tant de visites par jour. Qu’est-ce que cela peut faire ? Ce n’est pas le nombre de visiteurs qui compte mais la qualité des lecteurs et des courriers qu’ils envoient, si tant est qu’ils écrivent.
Un autre effet déplorable des blogs est que ce sont les notes les plus frivoles qui sont les plus commentées. Il y a donc un nivellement par le bas, compte tenu de ce que j’ai dit plus haut. Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de commenter un texte de Dominique Autié, par exemple, car ses textes de qualité intimident le lecteur. Ne disposant pas de la culture suffisante, ayant peur de passer pour des idiots, les lecteurs se réfugient dans le silence ou bien choisissent de commenter des blogueurs plus légers.
L’idéal serait d’être indifférent aux commentaires mais ça n’est guère facile. Quand on publie un texte, on cherche à être lu, commenté, interpellé. Il est dur de prêcher dans le désert. C’est pourtant le sort de 95 % des blogs qui reçoivent peu de visites et encore moins de commentaires. Rien d’étonnant car il y a trop de blogs et la qualité est rarement au rendez-vous.
Tous les défauts que vous pointez, Jacques, sont inhérents à Internet : goût pour la nouveauté, rapidité, soumission à l’instant présent. C’est justement parce qu’il est facile de créer son blog que tous ces défauts apparaissent. Plus une technique est facile d’accès, plus la qualité baisse. Quand l’imprimerie est apparue, la qualité des livres a baissé par rapport aux manuscrits enluminés du Moyen Âge. De même, quand Internet est arrivé, la qualité de ce qui se publie a diminué. Il faut savoir ce que l’on veut, ou bien restreindre l’accès à une technique et seuls les meilleurs s’en serviront. Ou bien favoriser sa propagation et alors un plus grand nombre s’en servira mais le niveau global en pâtira.
Mon impression est que vous et Dominique êtes des hommes d’ancien régime, sans que cette expression soit péjorative chez moi. Vous êtes à cheval entre deux mondes, entre la graphosphère et la vidéosphère, comme dirait Régis Debray. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir mais je suis plutôt pessimiste quand on connaît l’effondrement de l’enseignement et la dégradation de la langue française. Tous les défauts qui vous irritent, Jacques, ne vont faire que s’accentuer.
Écrit par : Sébastien | mercredi, 28 septembre 2005
Défauts inhérents à internet, vous croyez ? C'est sans doute vrai.
Je ne sais pas si je suis à cheval. Sûrement. En tout cas, je pense, là comme ailleurs, que rien n'est incompatible. Je ne me prive pas d'internet et conserve l'usage du livre, cependant.
Quand le cinéma est arrivé, quand la télévision s'est installée en nombre, on a crié à la mort du livre. Il est toujours là. Quand internet a fait tache d'huile, on a hurlé que le livre, c'était fini. Bah, l'expérience du e-book fut sans lendemain, le livre s'accrochera encore longtemps.
Ce qui est sûr, cependant, c'est qu'il s'est adapté dans la forme, le contenu aussi. Les livres aujourd'hui sont moins austères, imprimés dans un corps plus gros. L'écriture elle-même s'en ressent, les paragraphes sont plus brefs, on revendiquerait presque l'essoufflement.
Mais le livre est encore là.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 28 septembre 2005
Sympa ce blog...
Mon avis sur la question. Un blog est avant tout quelque chose de personnel. Les commentaires ne sont qu'un petit plus.
Si on attend qu'ils se développent, on est plus dans une logique de forum.
Non, non ce n'est pas de la pub !
Écrit par : lp de Savy | mercredi, 28 septembre 2005
Je suis d'accord avec plein de choses dites ici (même de la part de Dominique, oui oui ):o) - et effectivement, tous les textes de Jacques ne suscite pas un intérêt égal (ex.: extraits du Taureau), même s'ils sont tous lus. Et j'ai aussi remarqué que parfois, certains fils sont abandonnés, je vais y voir pour savoir si de l'eau a été apporté à l'un ou l'autre moulin, et nada.
Ce que dit Sébastien me semble assez juste. Au début, j'écrivais sur un forum ou un blogue en y allant sur un ton qui, rétrospectivement, me semble presque relever du "excusez moi pardon d'exister" avant que de réaliser que la Toile est peuplée de beaucoup de poseurs et qu'ils y a une majorité (pure spéculation de ma part) de lecteurs qui aimeraient l'ouvrir mais qui n'osent pas, de peur d'êtres pris à parti dans un de ces échanges de venin si fréquents.
Sur le site de Gary, c'est presque devenu un passage obligé: je n'y connais rien, pardon d'écrire ceci ou cela, j'erre probablement dans les bégonias etc.
Beaucoup d'intervenants (et j'espère ne pas appartenir à cette engeance) utilisent la Toile pour faire valoir un profil, qui semble tirer tout son son suc d'une pose qui tente de d'exhiber, sinon d'imposer ses savoirs. On est pas alors dans une logique de partage et de dialogue, mais plutôt dans un "que je t'enfonce mon argument dans le gosier et étouffe-toi avec".
Un brin intimidant quoi.
En attendant une solution (via un formattage différent des pages d'accueil etc) peut-être que le maître de céans devrait relancer, animer, attirer l'attention sur une phrase ou l'autre... Une tâche éducative quoi !
Après ça, on vous prendra pour de bon pour un membre du corps professoral.
Juste une ligne ou deux sur la biographie qui vous tient tant à coeur: la biographie à l'américaine m'insupporte. J'attend d'un texte sur un auteur, que l'écrivain/biographe me donne un point de vue, le sien propre, sinon quel intérêt ? Aussi bien lire une notice encyclopédique. C'est bien pourquoi la bio de Gary par M. Annissimov m'a fait hurler. Aucun style. Une apparence factice d'objectivité masquant (mal) une âme de concierge.
(Mes excuses aux concierges fréquentant le 14 rue Franklin.)
Benoit.
Écrit par : Benoit | jeudi, 29 septembre 2005
Benoît,
Il y a deux Dominique ici. Celui qui s'est exprimé dans cette discussion est Dominique Autié, ce n'est pas le même que celui à qui vous pensez (où est-il passé, d'ailleurs ?).
Par pitié, que les intervenants OSENT et ne s'excusent pas d'être au monde. Pas de complexes.
Tâche éducative ? Décidément ! C'est que, contrairement aux apparences, je ne donne pas de leçons et ne suis pas du genre à donner un roi aux grenouilles. :-))
Je sais bien que la biographie à l'américaine ne vous plaît pas, à qui le dites-vous ? Je le sais depuis que je vous connais. Je ne parle pas de biographie à l'américaine, je parle de biographie scientifique -- à défaut d'autre mot -- à savoir : un travail rigoureux et sérieux ET écrit avec style. Un travail de recherche et de création ET composé artistiquement. Je suis sûr que c'est possible.
Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 29 septembre 2005
La mort du livre a été prophétisée de nombreuses fois. Il me semble que Marshall Mc-Luhan avait anticipé à tort la fin du livre, du fait de l’arrivée des ordinateurs. Mais le livre est toujours là car il est plus commode de lire un livre imprimé qu’un texte sur un écran d’ordinateur. Tant que les lecteurs seront sensibles à l’aspect physique de l’acte de lire et aussi à la beauté de l'objet qu'est le livre, il a de beaux jours devant lui.
Un nouveau média comme Internet ne fait pas disparaître les anciens, comme le livre, la radio ou la télévision. Internet a ceci de particulier qu’il est une combinaison des trois, grâce à la numérisation. Je crois que c’est ce qui fait son succès et explique la fascination qu’il exerce.
Écrit par : Sébastien | jeudi, 29 septembre 2005
Sûrement, et aussi l'abolition des distances. Et surtout, comme le livre, internet traite absolument de tout. Tous les sujets (bien ou mal, c'est autre chose). Ce caractère universel n'appartenait jusque là qu'à l'imprimé.
Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 29 septembre 2005
Je me disais aussi :o)
Hé bien bonsoir Dominique Autié, et au plaisir de vous relire.
Benoit.
Écrit par : Benoit | jeudi, 29 septembre 2005
Tiens, voilà que j'arrive sur une note ancienne, n'y voyez pas manoeuvre de ma part pour vous faire mentir... Il se trouve juste que j'ai un tout petit peu plus de temps, ayant reçu ce matin ma lettre de licenciement. Licenciement parce que je ne peux plus exercer mon activité de monteur en audiovisuel pour cause de fragilité occulaire. Pourquoi dis-je cela ici ? Pour justifier (même si ce n'est pas nécessaire, bien entendu) mon rare passage sur les anciennes notes. Je ne peux pas passer trop de temps sur ordinateur*, il est déjà difficile de se détacher de certaines discussions, cela ne m'incite pas à me plonger dans les interventions que j'ai raté. Je ne cite mon cas personnel que pour indiquer que d'autres peuvent agir de même pour des raisons plus ou moins similaires. C'est regrettable, mais c'est ainsi. Je suis moi-même un peu déçu lorsqu'un commentaire de ma main et qui pouvait suciter des réactions intéressantes, n'obtient aucun écho.
Certaines de vos notes n'ont pas de réactions, mais c'est peut-être, en toutcas dans mon cas, pour ne pas juste dire "sympa, ta note". "Septembre" était bien tourné, vous auriez sûrement apprécié qu'on vous le dise. mais parfois, on savoure un texte et on s'abstient de le dire. Timidité ? Pudeur ? Flemme ? Allez savoir. Mais je vous promets qu'un jour, je vous dirai juste qu'un texte m'a parlé sans que j'en dise plus, soit que je ne sache pas l'exprimer, soit que je n'en ai pas le désir. Après tout, comme je l'ai dit plus haut, j'éprouve parfois la même frustration que vous, sans avoir moi-même de blogue.
*Vous aurez sûrement remarqué que je ne relis pas mes commentaires avant de les poster, laissant ainsi passer des fautes de toute nature ; cela me navre, mais je préfère tout de même ne pas relire ce que j'ai écrit pour mieux lire ce que les autres ont à dire.
Écrit par : Tanguy | mercredi, 05 octobre 2005
Je regrette sincèrement d'apprendre votre situation, Tanguy. Je suis ému de cette annonce, si simplement faite, et des motifs de ce licenciement. Je vous serre la main.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 05 octobre 2005
Je vous salue aussi, Tanguy, que j'ai dû croiser quelque part, sans doute sur LSP.
Écrit par : Feuilly | mercredi, 05 octobre 2005
Personnellement, j'ai décidé de ne pas autoriser de commentaires de mes notes passé un délai d'un mois. Pourquoi ? Pour éviter certaines dérives que j'ai pu observer dans des forums où on relançait des fils vieux d'un ou deux ans, sans aucune mise en perspective et en renvoyant simplement à Google si on demandait des explications. Si on veut revenir sur un sujet, il vaut mieux écrire directement à l'auteur ou bien mettre soi-même une note sur son propre blogue ou son site.
Ensuite, je crois qu'il n'y a aucune relation entre le nombre de commentaires et la qualité d'un blogue, contrairement à ce qu'assene Loïc Le Meur à chaque intervention. La qualité ne se juge pas à l'applaudimètre. Elle se construit dans la relation que le bloguemestre entretient avec les commentateurs. Elle n'est pas fixe et définitive, elle est toujours à faire. Je pourrais citer des blogues avec d'excellentes notes et puis des commentaires d'une rare ineptie ou d'une grande violence verbale, sans aucun rapport avec le vrai contenu possible. L'équilibre est d'autant plus difficile que le sujet ou l'auteur sont médiatisés. Il ne faut pas négliger le fait que le bruit attire toujours le bruit. L'absence de réaction n'est pas du tout l'indifférence, mais une difficulté à aborder certains sujets de manière approfondie : on ne peut pas se lancer sans crainte dans une discussion longue avec des commentaires longs tous les jours.
Écrit par : Dominique | mercredi, 05 octobre 2005
"La qualité ne se juge pas à l'applaudimètre. Elle se construit dans la relation que le bloguemestre entretient avec les commentateurs. Elle n'est pas fixe et définitive, elle est toujours à faire."
Certes, et, j'espère qu'on me croira, c'est mon seul souci : l'échange, qui permet la construction.
"une difficulté à aborder certains sujets de manière approfondie : on ne peut pas se lancer sans crainte dans une discussion longue avec des commentaires longs tous les jours."
Là, en revanche, je ne comprends pas bien ce qu'est au juste cette "crainte". Pourquoi une crainte ?
Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 octobre 2005
Jacques, Feuilly, je vous remercie. Cela fait toujours du bien.
Écrit par : Tanguy | jeudi, 06 octobre 2005
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