Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 24 mai 2006

À la Fnac de Bruxelles, par Feuilly

14, rue Franklin, le blog qui possède des correspondants dans le monde entier, vous propose ce reportage de son envoyé spécial à  Bruxelles.

 

Visite à la Fnac de Bruxelles, ce midi, après deux ou trois semaines d’absence (ils restructuraient leurs rayons).

 

J’avais posé la question la dernière fois quant au bien fondé de cette restructuration. On m’avait expliqué que le but était de mélanger les livres de poche et les éditions normales, pour la facilité des clients.

 

Qu’avons-nous gagné ? Rien.

 

Qu’avons-nous perdu ? Beaucoup de mètres de rayons. En effet, selon le système classique des Fnac, de part et d’autre d’un couloir central on a des « niches » en formes de U où les livres sont classés par thèmes. On avait donc une « niche » entière pour les livres de poche et une autre pour la littérature française et étrangère en édition originale (plus un coin théâtre et un coin poésie). Maintenant on n’a plus qu’une « niche » pour tout. Sur les présentoirs centraux, on ne trouve plus que des Da Vinci Code et autres gros livres à succès à emporter à la plage. Les biographies, les études littéraires et les auteurs belges sont placés dans le couloir principal par manque de place et sont donc devenus pour ainsi dire inaccessibles, étant donné le trafic dans ce couloir à l’heure de pointe. Par contre on a prévu des « niches » entières pour le roman policier, la science-fiction et les gros romans historiques (ce qui se vend, visiblement). La collection « Pléiade » elle-même est reléguée quelque part dans le couloir principal. 

 

En plus, on n’a même plus droit à un sac en plastique pour transporter ses achats (la défense de la nature a bon dos), sauf évidemment si on en demande un pour la modique somme de vingt centimes. Décidément, il n’y a pas de petits profits.

 

Ne disons rien du personnel, qui me semble chaque fois de plus en plus jeune au point que j’en viens à me demander si le niveau du baccalauréat est bien atteint.

 

On dira que l’on vieillit et que l’on ne supporte plus aucun changement. Sans doute, mais c’est que, chaque fois, ces changements vont vers plus de profit et moins de littérature. Enfin, c’est l’époque qui veut cela. Encore heureux que les caissières ne soient pas des illégales polonaises embauchées à la journée, comme dans le secteur de la construction (ceci dit sans acrimonie aucune à l’encontre des Polonais ni surtout des Polonaises.)

14:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (19)

Commentaires

Ce tableau est très proche de celui que je pourrais brosser de la Fnac-Italie, la plus minable que je connaisse. Au sac près car, à la Fnac-Italie, on fournit encore des emballages gratuits (pour combien de temps ?)

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 24 mai 2006

Je n'ai vraiment rien contre les rayons mélangés lorsque l'on est dans de petites librairies qui peuvent se permettre ces fantaisies et où cela a alors son charme, mais là on demande en fait aux gens de choisir entre le produit de luxe (une Pleiade), de marque (l'édition classique), de marque de distributeur (poche ou semi-poche), de hard-discount (livres à deux euros). On se croirait alors dans les linéaires d'un supermarché. Sauf que... c'est le produit le moins cher qui est le plus coûteux en fait.

D'un autre côté, la disparition de ces niches fait qu'elles seront de moins en moins alimentées puisqu'elles ne seront plus visibles. Mais il y a des niches où les personnes iront s'alimenter ailleurs, par exemple sur les librairies en ligne, je pense à tout ce qui est littérature étrangère en langue originale, littérature des pays du Tiers-Monde, de minorités sexuelles.

Mais je connais pire. Une petite ville où la librairie catho a fermé, or c'était la seule qui permettait de commander ses livres avec un peu de sérieux et de suivi, même si les rayons étaient pauvres. L'autre librairie a été rachetée par Privat qui avait été racheté par Editis, et maintenant c'est la bataille entre deux monstres de la distribution :
http://www.lunion.presse.fr/loc/20060524.UNA8726.html?0813

Écrit par : Dominique | mercredi, 24 mai 2006

"C'est le produit le moins cher qui est le plus coûteux en fait" : oui, combien de fois devrons-nous le répéter ! Je le dis depuis l'apparition de Mille et une nuits et surtout de Librio (qui, par parenthèse, passa d'un coup de dix francs à deux euros !)

La librairie est en pleine mutation du fait de l'extrême et incessante concentration de l'édition et, désormais, de la généralisation de la vente en ligne. Pourtant, la vente en ligne (y compris les sites d'enchères) est une bénédiction pour qui recherche des livres épuisés. Le mot n'a pratiquement plus de sens aujourd'hui. Un autre facteur de mutation, et non le moindre, est la parution de 1200 à 1400 romans par an. Il y a de quoi asphyxier les libraires, condamnés à devenir des marchands de romans, en tout et pour tout. Il est des lecteurs (et je ne doute pas de leur sincérité, il y en a ici, que j'aime bien) pour se réjouir de cette avalanche romanesque ; ils ne se rendent pas compte, je veux le croire, de l'extrême danger que cela représente pour la diversité et l'échange d'idées.

Je crois que nous allons vers un nouvel âge des librairies, mais je ne saurais pas définir exactement sa nature.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 24 mai 2006

Il y a un article passionnant dans le Village Voice (pour ceux qui entendent l'anglais):
http://villagevoice.com/books/0621,collins,73282,10.html
sur le thème: les librairies ont-elles un avenir ?
Tout ça autour d'un essai sur la librairie qui fait jaser aux USA, intitulé "Reluctant capitalists". C'est un article intéressant car il ne prend ni parti pour les indépendants, ni pour les chaînes, mais prend du recul via un détour historique, avec mise en valeur des uns et des autres et sans cacher les méfaits de la snobinardise des uns et la recherche du profit à tout prix des autres.

"Un autre facteur de mutation, et non le moindre, est la parution de 1200 à 1400 romans par an. Il y a de quoi asphyxier les libraires, condamnés à devenir des marchands de romans, en tout et pour tout. Il est des lecteurs (et je ne doute pas de leur sincérité, il y en a ici, que j'aime bien) pour se réjouir de cette avalanche romanesque ; ils ne se rendent pas compte, je veux le croire, de l'extrême danger que cela représente pour la diversité et l'échange d'idées."

Pour le meilleur et le pire, les librairies généralistes avec des sections philo/religion/essais divers conséquentes sont vouées à rapetisser au profit des sections à niveaux de rotation plus élevés (jeunesse, pratique). Il y a belle lurette que, par exemple, les Gallimard Idées (couverture grise), ayant atteint les 55-60-70$ ne sont même plus mis à l'office automatiquement chez les indèp, et seulement dans certaines succursales des chaînes situées stratégiquement près des universités par exemple.

Note d'espoir: l'article du V V mentionne un libraire canadien de Winnipeg, McNally Robinson, qui, ayant résisté à l'invasion des chaînes dans sa ville, a décidé de tenter sa chance à New York. Il a décidé de ne plus utiliser le "prime space", tables et cubes, pour la vente exclusive de nouveautés paraissant à un rhytme infernal, mais pour mettre aussi en valeur le fond.
Et ça marche.

La logique uniquement commerciale des chaînes a certainement des effets pervers, mais ce qui me déprime aussi, c'est que les indépendants refusent souvent de voir que le succès des grandes surfaces avec café musique etc. est réel, les gens aiment y passer des heures. Plutôt que de chiper et d'adapter avec succès, ils préfèrent se plaindre.
Reluctant capitalists indeed.

Écrit par : Benoit | mercredi, 24 mai 2006

De Benoît, notre correspondant permanent à Montréal, vous avez pu lire cet état des lieux de la librairie québécoise. 14, rue Franklin : des spécialistes internationaux.

Blague à part, voilà un beau commentaire. On salue ici le sieur Mc Nally Robinson. On apprécie aussi le petit coup de patte contre les libraires indépendants qu'on a trop tendance, ici au moins, à parer de toutes les vertus quand, il faut bien le dire, ils manquent souvent, et cruellement, d'idées neuves. Il faut bien sûr les défendre, mais je ne serai jamais partisan de l'immobilisme en matière d'idées, de livres, de création artistique. Or, je tiens que la librairie relève bien de la création.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 25 mai 2006

"Or, je tiens que la librairie relève bien de la création."

Applaudissements soutenus à Montréal !

Et air du temps, cette fois un article in Ze Mundo:

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-775786@51-727552,0.html

Écrit par : Benoit | jeudi, 25 mai 2006

Le lien ne marche pas, Benoît !

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 25 mai 2006

Les libraires indépendants face aux mutations du marché du livre
LE MONDE DES LIVRES | 25.05.06 | 18h07 •

En 2005, les grandes librairies et librairie spécialisées ont représenté 19,1 % des achats de livres en valeur et 16,7 % en volume, selon les dernières statistiques publiées par le ministère de la culture. Mais d'une année sur l'autre, les librairies voient leur part de marché grignotée par les grandes surfaces spécialisées ou alimentaires, même si, tous réseaux confondus (avec les maisons de la presse et les librairies-papeteries), elles totalisent encore 26,9 % des achats de livre, ce qui les place comme premier réseau de distribution en France.

Reste que les perspectives ne sont guère rassurantes. La librairie française fait grise mine après un piètre premier trimestre 2006, qui s'est achevé avec une croissance zéro en valeur. Elle a souffert au niveau des ventes en littérature générale, qui constitue pourtant traditionnellement son point fort. Dans le même temps, ces ventes se sont plutôt bien portées dans les enseignes multiculturelles comme les Fnac ou Virgin.

De fait "la structure de l'offre aujourd'hui n'est guère propice à la librairie", analyse Sophie Martin, de l'institut Ipsos. Dans la catégorie "non-fiction" par exemple, le succès écrasant, depuis son lancement en mars, du livre de Franz-Olivier Giesbert, La Tragédie du président, chez Flammarion, a pesé sur le marché, au point de monopoliser les ventes. Seul American Vertigo, de Bernard-Henri Lévy, a quelque peu résisté. En règle générale, les comptes de la librairie se portent d'autant mieux qu'il existe à chaque fois plusieurs locomotives en littérature française et étrangère, en policiers, en essais et documents pour attirer un public plus nombreux, plus large et plus curieux.

Le phénomène de "best-sellerisation" et la massification de l'offre jouent à plein contre la librairie, en réduisant de manière artificielle l'éventail des choix, alors que la production est pourtant de plus en plus abondante, (65 298 livres édités en 2005). Par ailleurs, la vogue des livres pratiques qui ne se dément pas, ne bénéficie quasiment pas aux grandes librairies. En tout état de cause, ces ouvrages font surtout du volume, et dégagent très peu de valeur.

Bref, c'est à une véritable mutation du marché du livre que les libraires se trouvent désormais confrontés. Grâce à la loi du 10 août 1981 sur le prix unique du livre, qui est, selon l'expression de Jean-Marie Ozanne, membre du Syndicat de la librairie française (SLF) et directeur de Folies d'encre à Montreuil-sous-Bois, "la première loi de développement durable" appliquée à un secteur de l'économie, la France se trouve dotée d'un des réseaux de librairies indépendantes les plus développés au monde.

HAUSSE DES TAUX DE RETOUR

Aujourd'hui, ce sont les libraires qui portent à bout de bras la loi Lang, dont on fêtera les 25 ans, cette année, car depuis le décès de Jérôme Lindon, son véritable inspirateur, aucun éditeur n'a véritablement repris le rôle joué par l'ancien patron des Editions de Minuit. Pourtant les éditeurs sont à leur tour touchés de plein fouet par les difficultés des libraires, notamment en raison de l'augmentation des taux de retour aux éditeurs. "Dans les petites librairies, ils dépassent désormais les 30 %", indique Jean-Marie Ozanne. La majorité des grandes maisons comme Grasset, Plon, etc. ont pu constater que les pics de retour s'établissaient, maintenant, même pour les ouvrages qui ont du succès, trois mois exactement après leur mise en vente, ce qui traduit des besoins urgents de trésorerie.

"Quand la crise s'installe..." tel était le titre de l'éditorial de Gilles de La Porte, qui, lundi 28 mai, cédera la présidence du SLF à Benoît Bougerol, directeur de la Maison du livre à Rodez. Les problèmes économiques de la librairie sont de deux ordres. D'une part, elle souffre d'un manque de rentabilité, l'une des plus faibles dans le commerce de détail. Alors que les charges augmentent (coûts des loyers en centre-ville, frais de transport pour l'acheminement des livres...), les libraires voient leur marge de manoeuvre remise en cause pour leur politique salariale. Les frais liés à l'emploi d'un personnel qualifié s'élèvent à 18 % en moyenne, alors qu'ils sont deux à trois fois moindres dans les grandes surfaces, selon qu'elles sont spécialisées ou pas. La vente en ligne accentue ce déséquilibre, puisque, comme l'explique Christian Thorel, de la librairie Ombres blanches, à Toulouse, il y a sur le plan salarial, une menace "d'indifférenciation entre un libraire expérimenté et un magasinier de plate-forme d'expédition".

D'autre part, toute la génération des libraires qui ont porté la loi Lang va prochainement partir à la retraite. Selon Benoît Bougerol, "nombre de librairies seront confrontées au moment de la cession du fonds à une offre de Berstelsmann et probablement d'Hachette". Dans ces conditions, comment conforter un réseau d'indépendants ? La question des remises consenties par les éditeurs promet d'être au coeur des discussions que le Syndicat national de l'édition et le SLF auront ensemble, à l'automne, une fois analysés les résultats de l'enquête conjointe menée sous l'égide de la direction du livre. Une réforme de l'office, ce système qui régit la distribution des livres, pourrait aussi être à l'ordre du jour.

Alain Beuve-Méry

Écrit par : Benoit | vendredi, 26 mai 2006

Voilà, ce n'est pas moi qui le dis :

"En règle générale, les comptes de la librairie se portent d'autant mieux qu'il existe à chaque fois plusieurs locomotives en littérature française et étrangère, en policiers, en essais et documents pour attirer un public plus nombreux, plus large et plus curieux.
Le phénomène de "best-sellerisation" et la massification de l'offre jouent à plein contre la librairie, en réduisant de manière artificielle l'éventail des choix, alors que la production est pourtant de plus en plus abondante, (65 298 livres édités en 2005)."

Je maintiens que cette surabondance de production romanesque, dont l'essentiel d'ailleurs demeurera sans lendemain, est un danger absolu pour la survie de la librairie. Comment les éditeurs peuvent-ils s'étonner ensuite que les taux de retours dépassent 30 % dans les petites librairies ?

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 mai 2006

Au fait, il se passe quelque chose d'inédit chez Larousse :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-775788@51-727552,0.html
Cela ne s'était jamais vu dans cette maison.

Écrit par : Dominique | vendredi, 26 mai 2006

Le lien ne marche pas, Dominique !

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 mai 2006

Effectivement, une grève chez Larousse n'est pas chose courante. Affaire à suivre.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 mai 2006

65 298 livres nouveaux chaque année: surabondance en TOUT, pas juste en production romanesque. N'oubliez pas que l'une des raisons pour laquelle il y a sans doute une sur-représenation du genre romanesque est qu'il est surtout peu couteux à produire - il n'y a par ailleurs, pas plus de demande pour un roman qu'un "L'extase par les grillades" ou un essai sur la philosophie kantienne . Cette surabondance touche absolument tous les genres (sauf les livres scientifiques et de sciences humaines). Quand on reçoit une boîte d'office et qu'elle contient le Xeme livre sur la préparation des grillades, que vous en avez déjà trois en rotation lente mais constante, avez-vous besoin du 4e,5e et 6e qui vous arriveront pour la saison estivale ? Quid de la place qu'ils prendront au rayon ? Le roman est plus visible. Mais comme le mentionne l'article du Monde, la locomotive de ce printemps n'est pas romanesque: c'est le livre de Giesbert. Pendant toute l'année qui a suivi le 11 septembre 2001, le roman est passé au 2e rang derrière l'essai/document. Il se produisait malgré tout plus de romans (peu couteux), mais il se vendait plus d'essais.

La librairie indépendante souffre d'un manque croissant de trésorerie parce que prix unique (France) ou pas (Québec, G. Bretagne), les locomotives dont on parle servent à financer la pérénnité du fond, des sections qui rapetissent comme peau de chagrin dans la Fnac de Feuilly et ailleurs. Ici, les grandes surfaces multi-produits monstrueuses type Walmart, qui tue les librairies et tous les petits commerces dans les villes ou elles s'installent (des villes refusent maintenant de les accueillir - voir l'exemple de Nantucket dans l'article du V V, riche endroit de villégiature du Massachusets, ou alors ici même dans un quartier montréalais) le font en bradant Harry Potter à 30 % de rabais. La remise étant de 40%, le libraire indépendant ne peut absolument pas concurrencer. Il perd ses locomotives et, à terme, le 1.5% de profit annuel qui lui permet de continuer son travail. L'article du Monde est intéressant entre autre parce qu'il montre bien que la logique est la même des deux côtés de l'océan, mondialisation oblige et ce, malgré le prix unique qui fait tant rêver les libraires d'ici. Preuve qu'une loi, aussi bonne soit-elle, ne peut jamais à elle seule tout baliser, d'ou la nécessité de libraires créatifs. Pour ma part, je ne crois pas à la disparition de la librairie comme lieu, même petite.

Quand le cycle de la concentration aura atteint son stade ultime, qu'on y vendra 200 titres en tout et pour tout, l'envie d'autre chose existera toujours, et il y aura toujours des fous merveilleux, passionnés mais pas lucides pour deux sous, pour tenter l'aventure, créér une maison d'édition, une librairie, qui offre autre chose qu'un roman ordinaire ou un livre sur les grillades...

J'ai toujours ce préjugé culturel qu'il y a en France infinimement plus de librairies qu'au Québec, je confond Paris avec le reste du territoire, (shame on me !!) alors que j'ai pourtant visité des villes françaises dans lesquelles il n'y a qu'un bureau de poste/bureau de tabac/librairie tout comme par ici. On utilise souvent cet exemple comme une preuve de la désaffection du public envers la lecture (qui existe bien sûr) mais je pense que c'est beaucoup plus lié à l'exode rural, du moins au Québec, qui s'accélère au point ou on parle parfois de "fermer" des régions entières: la Gaspésie par exemple. Plus de jeunes, des écoles qui ferment, pas de médecins, alors les librairies, comme le reste, disparaissent...

Écrit par : Benoit | vendredi, 26 mai 2006

Il faut encore savoir ce qu'est une ville. On considère que c'en est une au dessus de 2 000 habitants, mais franchement un bourg de 5 000 habitants ne peut pas faire vivre une librairie du seul commerce des livres parce qu'il y a une grande ou une moyenne ville pas trop loin. Et quand on regarde la taille desdites villes québécoises, eh bien ! Québec a juste la dimension d'une préfecture d'un département de taille moyenne, Trois-Rivières ou Sherbrooke d'une préfecture de petite région française (en comptant en plus les communes annexées). Tout le reste, ce sont des bourgades comme en France, pas de vraies villes.

Écrit par : Dominique | vendredi, 26 mai 2006

Non, Benoît. Il n'y a pas 1400 nouveautés annuelles sur les grillades. C'est la production romanesque qui est pléthorique, et uniquement elle. En histoire, par exemple, il y a trois fois rien, au moins en comparaison.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 26 mai 2006

Mauvaise foi Jacques: j'ai dit moi-même que les sciences humaines, sociales, les sciences en général, sont de moins en moins éditées. Les grillades c'était UN exemple sur UN sujet - étendez le tout sur tous les sujets pratiques, éducatifs (combien de livres sur l'éducation des enfants: pléthorique !) et vous verrez que la surproduction touche tous les domaines. On n'a qu'à éplucher les programmes de parution chaque semaine dans Livres Hebdo pour constater que pléthore il y a en général. Mais comme vous n'avez plus d'intérêt pour le roman, c'est D'ABORD le roman qui vous frappe, car enfin, qui a le temps de lire 1400 romans ? Mais aussi bien, qui a l'espace et le temps pour les 63 898 autres titres édités ? 1400 sur 65 298 c'est énorme sur un chiffre énorme et les libraires doivent absolument stopper cette hémorragie et refuser la réception d'offices inutiles, en se regroupant pour éviter toute manoeuvre hostile de la part des éditeurs/distributeurs.

Le "maillon faible" doit donner la note juste, puisqu'il a encore, pour un temps du moins, un poid certain dans la chaîne du livre. Mais il est difficile d'unir des individualistes forcenés, ce que sont généralement les libraires.

Écrit par : Benoit | mardi, 30 mai 2006

"Les libraires doivent absolument stopper cette hémorragie et refuser la réception d'offices inutiles" : c'est ce qu'ils font depuis quelques années déjà ; souvent, les cartons sont retournés aux éditeurs, non ouverts.

"Il est difficile d'unir des individualistes forcenés, ce que sont généralement les libraires" : c'est exact, c'est le métier le plus individualiste qui soit, et c'est un tort, certainement. Mais comment voulez-vous qu'ils s'unissent ? Ils sont bien trop occupés à lire des romans et à les recommander chaudement.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 30 mai 2006

Je vous laisse le dernier mot, homme de trrrrrrrrès mauvaise foi !!

Écrit par : Benoit | mardi, 30 mai 2006

Les commentaires sont fermés.