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mardi, 28 février 2006

Pétition

La page http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/index.php vous intéressera certainement.

14:40 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (6)

Troisième ballade de la rue Franklin

A disparu Tanguy Cardo

Disparu aussi le Ski-Doo

Et plus jamais ici ne rit

Mon cher petit ami Thierry

Qu’on nous serve un verre de marc

Si jamais vient s’exprimer Marc

Et que j’aille garder les biques

Si meilleur n’est point Dominique

 

Peut-être que dans mes calculs

De pieds j’irais oublier Jul

A Dieu ne plaise que je fisse

Telle erreur de basse police

Il est encore bien des gens

Qui n’ont pas relevé le gant

Il n’en reste pas moins qu’on clique

Sur le nom du seul Dominique

 

Je ne peux pas dire les blazes

De tous les abonnés au gaz

Qui ne sont pas venus ici

Bien qu’invités par Layani

Ce triste taulier ce crétin

Cet imbécile citadin

Cet écrivain de deux barriques

Mais le meilleur c’est Dominique

 

Prince Jésus qui nous protège

Anges gardiens des jours de neige

Faites qu’au fin fond de l’Afrique

On sache qui est Dominique

Deuxième ballade de la rue Franklin

Même en ces périodes neigeuses

On n’oublie ni Fuligineuse

Diane et Martine Layani

Ni bien sûr la belle Fanny

On n’omet jamais Ludovic

Sébastien Virginie le hic

En ces ballades bordéliques

C’est que meilleur est Dominique

 

Ah ça alors ce n’est pas mal

A hurlé Guillaume Cingal

Et moi alors qu’est-ce que j’ai

S’est fort insurgé Richard G

Y aurait-il favoritisme

En cette rue du banditisme

Que nenni que dalle et bernique

Mais le meilleur c’est Dominique

 

Il n’est pas de Doumé qui tienne

A dit Pierre Bosc cette antienne

Commence à me courir un peu

Je vais me faire des cheveux

Si l’on continue à chanter

La geste de cet agité

Je voudrais bien que l’on m’explique

En quoi meilleur est Dominique

 

Prince des mots et des ballades

Agrée ma pauvre marmelade

Et qui s’y frotte enfin s’y pique

Mais le meilleur c’est Dominique

Ballade de la rue Franklin

Benoît venant de son Québec

Se mit lors à claquer du bec

Et de Belgique-la-Jolie

On entendit rire Feuilly

D’aucuns prétendent que Stéphane

De Becker c’est Aristophane

Qu’il est plus fort en rhétorique

Mais le meilleur c’est Dominique

 

Ah non non jamais de la vie

S’est lors exclamé de Savy

D’aucuns disent que c’est Gluglups

Il me manque une rime en – ups

Patrick Dalmasso au tournant

Cent bannières claquant au vent

Attendait offrant sa supplique

Mais le meilleur c’est Dominique

 

Dominique Autié s’était dit

Que du lundi au samedi

Leur nom de baptême on fondait

Cela lui donna une idée

Il misa sur la confusion

Si fréquente de leurs prénoms

Et se dit : ça sert ma boutique

Mais le meilleur c’est Dominique

 

Prince du Web ayez pitié

De ce lieu aux cœurs dépités

Quoi qu’on dise en informatique

Le meilleur c’est bien Dominique

lundi, 27 février 2006

Cinéma inexistant, 2

Le dernier film de Claude Chabrol est du non-cinéma. Chabrol nous raconte une histoire. Je crois avoir déjà dit que je ne vais certainement pas au cinéma pour qu’on me raconte une histoire. Je vais voir le travail d’un créateur, d’un artiste qui nous présente un fragment de sa vision du monde, nous crie sa douleur et propose des ombres de solution pour que le monde aille mieux. C’est la même chose que ce que je recherche dans les livres : une écriture, un propos, un cœur, pas une histoire. En extrapolant, je cherche aussi cela chez les hommes et les femmes que je rencontre dans la vie : un cœur qui bat, une vision du monde, une tentative d’explication de celui-ci, même toute petite, pourvu qu’elle existe.

 

En un mot, je cherche l’authenticité.

 

Je ne l’ai pas trouvée dans ce énième (soixantième ?) film du cinéaste. Mise en scène inexistante, direction d’acteurs absente, erreurs de distribution consternantes (Jacques Boudet très improbable en sénateur pourri, Patrick Bruel grotesque en président de multinationale aussi à l’aise dans son costume que moi sous un tchador). Cinématographiquement, ce film est parfaitement inutile, il n’apporte rien. Je ne vois même pas, d’ailleurs, ce qu’il peut apporter à son auteur. Je n’ai pas senti d’urgence à dire, à s’exprimer. Je n’ai pas senti de réel besoin de créer.

samedi, 25 février 2006

Albertine par Sandrine

Le documentaire de Sandrine Dumarais, Albertine Sarrazin, le roman d’une vie (2004), avec la participation de l’infâme taulier de ce blog, sera rediffusé samedi 25 février à 14 h et dimanche 26 février à 9 h sur La Chaîne parlementaire – Public sénat.

10:55 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (14)

vendredi, 24 février 2006

Souvenirs de recherches documentaires

Le Magazine littéraire propose sur son site trente mille articles publiés depuis 1986. Le Monde en offre huit-cent quatre-vingt huit mille quatre-cent neuf, parus depuis 1987. Libération est plus en retard et n’a d’archives électroniques que depuis 1995. Le Parisien ne propose à l’écran que les trois dernières années. L’Humanité remonte à 1996. Je me suis cantonné à ces cinq journaux.

 

Avant 1986-1987, rien. Il s’agit des débuts de la micro-informatique domestique, de l’arrivée des premiers ordinateurs dans les maisons. C’était hier matin. Ce qui est étonnant, c’est que ni Le Monde, ni le Magazine littéraire ne proposent leurs archives antérieures.

 

Plus personne ne consulte donc les archives classiques : des articles découpés, référencés et classés dans des chemises ? Libération en donne la possibilité : un nom de responsable et des horaires auxquels joindre cette personne – mais il ne figure en ligne aucune indication de date.

 

Il y a quelques années, pour obtenir du Monde, alors sis rue des Italiens, ses archives sur tel sujet que je voulais traiter dans un livre, j’ai mis un mois : appel téléphonique, lettre de commande avec réglement, réception des articles avec facture, appel pour signaler des références non fournies, visite dans les locaux du journal… Sur le sujet qui m’intéressait, les dossiers du Monde remontaient jusqu’en 1961, pas davantage. Quelques années plus tard, tombant par hasard, en bibliothèque, sur un index des articles du journal, j’eus la surprise de voir qu’il existait d’autres articles et qu’on pouvait remonter jusqu’en 1949. J’ai obtenu ces documents en faisant tirer sur papier des archives microfilmées à la Bibliothèque publique d’information (BPI) du centre Pompidou. C’était plus rapide. En moins d’une heure, c’était consulté, repéré, imprimé.

 

De longues années après, un journaliste traitant le même sujet me téléphona et me dit, en substance : « Je n’ai pas pu aller plus avant que l’année 1961. C’est curieux, Le Monde n’a rien de plus ancien ». Je lui dis que le journal ne possédait pas l’intégralité de ses propres archives. Il eut bien du mal à le croire : il travaillait lui-même au Monde. Il ne savait pas qu’il existe aussi un dépôt légal des journaux à la Bibliothèque Nationale. Je lui ai donné des photocopies des articles qu’il a pu citer.

16:25 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 23 février 2006

Les étudiants et l’information

Extrait de La Lettre de l'étudiant du 13 février 2006.

 

La façon dont les étudiants utilisent l’information sur le web ne satisfait pas toujours à l’éthique. Une étude (1) menée par deux sociétés (2) spécialisées dans les logiciels d’analyse de données montre que trois travaux d’étudiants sur quatre contiennent au moins un passage copié à l’identique sur la Toile. Tous les étudiants utilisent internet, devenu incontournable pour se documenter, tandis que seul un jeune sur deux se rend encore en bibliothèque. C’est surtout vrai dans les filières scientifiques, de type ingénieurs, surreprésentées dans l’enquête. Mais internet est le plus souvent mal utilisé. Les enseignants, également interrogés dans le cadre de cette enquête, estiment qu’un jeune sur trois ne fait « qu’une simple compilation des différentes informations trouvées » sans par ailleurs toujours indiquer les sources. Quelques 27, 7 % des étudiants ne répertorieraient que rarement leurs sources dans une bibliographie. Un important travail est donc à fournir dans les établissements supérieurs pour pousser les étudiants à faire preuve d’esprit critique face à leurs sources d’information et à respecter les contraintes juridiques liées à l’utilisation de cet outil. C’est l’un des objectifs du certificat informatique et internet (C2i) qui se met actuellement en place avec quelques difficultés au sein des universités.



(1) de février 2006, disponible sur www.compilatio.net
(2) Sphynx Développement et Six Degrés, éditeurs du logiciel de veille et de détection de plagiat sur internet.

mercredi, 22 février 2006

Les idées de Sarkozy

- sinon supprimer les ZEP, du moins « recentrer cette politique sur les élèves prioritaires » ;

- « la création dans chaque commune d’un internat de la réussite » ;

- des établissements privés sous contrat, pour leur « longue pratique et [leurs] réponses originales » ;

- chaque établissement scolaire doit avoir « un projet qui lui soit propre » et pouvoir jouir « librement » de 20 % de son budget contre 3 % aujourd’hui ;

- « la suppression à terme de la carte scolaire » : « libre choix » impliquant que, dans une même ville, un établissement « puisse se spécialiser dans les matières littéraires, un autre dans le sport, un troisième dans les mathématiques » ;

- « les rémunérations doivent être différenciées » ;

- « les enseignants qui veulent travailler plus doivent pouvoir le faire ».

 

Voilà le catalogue de tout ce qu’il ne faut pas faire aujourd’hui en matière d’éducation. Les membres de la communauté éducative ne voteront pas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007.

Un article de Pierre Bosc

L’ami Pierre Bosc a fait paraître sur son site un article qu’il a retrouvé, à propos d’Albertine Sarrazin. Il l’avait signé en 1976.

 

mardi, 21 février 2006

« L’édition menacée »

Je viens d’acheter L’Édition menacée, livre blanc sur l’édition indépendante. C’est une brochure parue en décembre 2005, très mal réalisée techniquement, mais ce n’est pas le problème. Elle fait le point, aux éditions Duboiris, pour huit euros. Les auteurs : Roger Bordier, André Schiffrin, Janine Brémond, Bernard de Fréminville, Raphaël Pirouteau et Gilbert Trompas, sous la direction de Charles Onana. Le tout sous l’égide de l’association L’Autre livre, qui tient salon à Paris en décembre. Préface de Gilles Perrault. L’intégralité des recettes sera versée à l’association. Voici le texte qui figure en quatrième de couverture :

 

L’entrée brutale des multinationales dans l’édition pose depuis quelque temps des problèmes graves dans la production du livre. Ces multinationales contrôlent désormais près de 70 % de l’édition française. En novembre 2003, le commissaire à la concurrence de l’Union européenne, Mario Monti, recensait douze marchés de l’espace européen où le groupe Lagardère-Éditis était en position dominante. Une telle position ne permet pas un accès libre et équitable au livre pas plus qu’elle ne garantit le pluralisme et l’indépendance dans la création et la production des œuvres culturelles. Comment donc continuer à éditer des livres d’auteurs, audacieux, inspirés, talentueux, ingénieux ou inconnus dans un environnement international où la concurrence est brimée et le marché sous contrôle ? Quels sont le poids et l’apport des « petits éditeurs » ou des « éditeurs indépendants » dans ce nouveau contexte ? Comment les pouvoirs publics européens peuvent-ils agir pour arbitrer voire arrêter ces dérives nuisibles à la liberté d’expression, de création et de diffusion ? Voilà les questions auxquelles tente de répondre le « livre blanc sur l’édition indépendante ». Auteurs, éditeurs, diffuseurs et libraires ont mis ensemble leur expérience personnelle ou leurs enquêtes de terrain pour enrichir ce débat devenu indispensable pour les professionnels du livre et pour les lecteurs.

 

Ne rêvons pas. Une plaquette de 80 pages n’impressionnera pas Lagardère. Je vous en reparlerai.

14:05 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (4)

lundi, 20 février 2006

En lisant le Petit Littré, 2

Il est amusant de constater que, parfois, l’adjectif ne suit pas le substantif dans ses aventures et ses évolutions. Si complainte possède plusieurs sens : plainte en justice ; lamentation ; chanson populaire de quelque événement tragique ou sur une légende de dévotion – en revanche, complaignant n’a qu’une seule acception, celle qui se rattache au sens premier du substantif : qui se plaint en justice. Il ne peut donc s’agir d’une personne qui se lamente ou d’une autre, qui chanterait une chanson populaire.

 

Curieux, n’est-ce pas ? Si j’en crois, du moins, le père Émile, et je n’ai pas de raison de douter de sa parole.

11:10 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (9)

vendredi, 17 février 2006

Gustave Beckett

L’ami Benoît me signale un article du Monde du 17 février, intitulé La littérature contre la « belle langue ». Apparemment, cet article ne figure pas sur la Toile. Les auteurs, Julien Piat et Gilles Philippe, qui codirigent une histoire de la langue littéraire en France (1850-2000) à paraître chez Fayard, soutiennent la thèse suivante : le français est une langue claire, très claire, mais justement trop explicite pour rendre ce que la littérature peut avoir de particulier, de profond, de spécifique. Le français serait sec, analytique, donc contraignant. Beckett, par le choix de cette langue, serait plus « français » que Flaubert.

 

Qu’en pensez-vous ?

Luc Ferry revient

Juste pour mourir de rire, cet extrait du Monde du 16 février. Habituellement, les éditeurs se montrent plus méfiants lorsqu’ils choisissent des collaborateurs.

Depuis le 1er janvier, Plon a recruté Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale et surtout ancien président du Conseil national des programmes. Pour le PDG de Plon, il s’agit de développer un département jeunesse, à l’instar de Gallimard, mais aussi de s’investir dans le parascolaire, en concevant une collection « pour aider les parents à aider leurs enfants ». Tel est le nom retenu. Auteur de Apprendre à vivre, sous-titré Traité de philosophie à l’usage des jeunes générations, paru chez Plon en février, l’ancien ministre a accepté de prendre en charge ce secteur. Les premiers livres ne seront publiés qu’en janvier 2007. Cela fait longtemps que Luc Ferry souhaite « abolir les champs disciplinaires entre l’école primaire et le collège ». Les livres dont il réalisera les canevas seront conçus comme « des encyclopédies à destination des familles ». « Les sujets seront très variés : de la naissance des étoiles à la sexualité, de l’Union européenne à la question de l’esclavage », explique-t-il.

15:59 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (5)

Le temps des droits d’auteur

Incroyablement, j’ai reçu hier, au titre de 2005, quelques droits pour un livre paru au printemps dernier. L’éditeur avait jusqu’au 31 mars pour me les adresser, il l’a fait mi-février. Sans que je réclame rien, sans que je lui rappelle ses obligations contractuelles, sans rien. Du jamais vu en ce qui me concerne (non, j’exagère, Seghers faisait ça aussi). Je tape suffisamment, en ce lieu, sur les mœurs éditoriales pour saluer, cette fois, un tel comportement. Comportement qui me change beaucoup, vraiment.

 

Dans la foulée, j’ai écrit à un autre éditeur pour lui rappeler qu’il ne m’avait plus rien adressé depuis le quatrième semestre 2004, alors que le contrat prévoit des comptes trimestriels…

 

Et je vois déjà venir le mois d’avril où, tous délais dépassés, Martine devra aller chez un autre éditeur pour réclamer les comptes, systématiquement non rendus depuis 2001 tant qu’elle ne se manifeste pas. Je précise que les comptes en question consistent en un relevé pur et simple, puisqu’il n’y a jamais de droits avec…

 

Je passe sur tel éditeur qui ne m’a jamais rendu aucun compte depuis 1994…

 

Je passe – que faire ? – sur tel autre, disparu avec mes droits jamais versés depuis 2001, les exemplaires restants (la moitié du tirage) et toute la propriété d’une pièce de théâtre que je ne puis par conséquent faire rééditer ailleurs – et qui n’est plus jouée puisqu’on n’en trouve plus le texte, si bien que je ne reçois plus rien non plus pour ce qui est de la scène, par l’intermédiaire de la SACD.

 

Et je ne vais certainement pas vous ennuyer avec cet éditeur qui ne me verse rien pour les trois livres qu’il a à son catalogue, ni avec cet autre qui ne me verse rien non plus pour un autre ouvrage…

 

Quant à cet éditeur qui a prévu par contrat six mois pour rendre les comptes, cette période étant suivie des mois d’été, si bien qu’il y a toutes les chances pour qu’on se retrouve en septembre avant qu’il se soit passé quoi que ce soit, que fera-t-il ? Je vous en parlerai quand je le saurai moi-même.

11:24 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 09 février 2006

Nous reviendrons bientôt

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Quelques jours de vacances souvrent pour nous.

(Le taulier remercie Robert Doisneau)

Hachette Livre, éditeur américain

Dans Le Monde du 8 février 2006, on peut lire cet article d’Alain Beuve-Méry que me signale l’ami Feuilly. Je passe sur la médiocrité absolue du style de l’auteur. Si, après lecture, vous pensez encore pouvoir faire quelque chose dans le monde du livre, j’admire l’intensité de vos illusions.

 

Hachette Livre devient le troisième éditeur mondial

Pour le groupe Lagardère, 2005 avait été une année d’attente, sans acquisition majeure. Lundi 6 février, c’est dans le secteur de l’édition et aux États-Unis que le groupe de médias et de produits culturels a décidé de frapper un grand coup. Pour 537, 5 millions de dollars (449 millions d’euros), Arnaud Lagardère (resté à Paris) et Arnaud Nourry, PDG de Hachette Livre (présent à New York) ont conclu un accord avec Dick Parsons, président de Time Warner, en vue de racheter Time Warner Book, le cinquième éditeur de livres américain. Cette acquisition fait passer Hachette Livre du cinquième au troisième rang des éditeurs mondiaux, derrière Pearson et Bertelsmann.

 


Pour Arnaud Lagardère, il s’agit d’« une acquisition faite par optimisme et pour se faire plaisir ». « L’industrie du livre, on y croit beaucoup, parce qu’on commence à avoir la taille critique », précise-t-il. Pour le PDG du groupe, « contrairement à d’autres secteurs, le livre devrait rebondir grâce au numérique ». Hachette Livre, qui est « présent dans les manuels scolaires, la fiction et le secteur de la jeunesse », « connaît un modèle vertueux ». « Il n’y a qu’en France que l’on ne peut plus grossir, en raison de la législation européenne », précise-t-il.

 


Déjà premier éditeur en France et en Nouvelle-Zélande, deuxième en Espagne (avec Anaya), Hachette Livre passe de la deuxième à la première place en Grande-Bretagne et en Australie et s’implante de manière significative aux États-Unis.

 


Time Warner Book est un éditeur de littérature grand public aux États-Unis, un peu comme Hodder Headline, au Royaume-Uni, dont Hachette Livre avait fait l’acquisition à l’été 2004. C’est désormais autour de soixante pour cent de son chiffre d’affaires que le groupe français va réaliser à l’international, dont environ quarante-huit pour cent dans le monde anglo-saxon. Il est positionné de manière stratégique sur les trois bassins linguistiques anglo-américain, espagnol et français.

 


Pour Arnaud Lagardère, ce « coup » est une sorte de retour aux sources. Il avait fait ses premières armes aux États-Unis dans le secteur de l’édition, où il avait tenté de rattraper l’opération calamiteuse faite avec le rachat de l’éditeur d’encyclopédies Grolier en 1988 — au moment où ce secteur s’effondrait — revendu tant bien que mal en 2000. Le mauvais souvenir de cette première expérience américaine explique en partie pourquoi, lors du rachat de Vivendi Universal Publishing (VUP) en 2002, le groupe Lagardère n’a pas retenu Houghton Mifflin parmi les actifs stratégiques qu’il entendait conserver.

 


Finalement, dix ans après Bertelsmann, propriétaire de Random House, première maison d’édition américaine, Hachette Livre devient un éditeur américain à part entière. Arnaud Lagardère réussit là où Jean-Marie Messier, à la tête de Vivendi, avait échoué.

 


Au finish, c’est avec le groupe de Rupert Murdoch (propriétaire de Harper Collins aux États-Unis) que les Français étaient en lice dans la dernière ligne droite. La qualité des contacts noués entre Arnaud Lagardère et Dick Parsons, tout comme le fait que le management de Time Warner Book était favorable à l’offre française ont, semble-t-il, joué. Le prix payé par Lagardère est légèrement inférieur au chiffre d’affaires 2005, qui n’a pas été communiqué par la firme américaine. En revanche, il n’est pas certain qu’il conserve la marque.

 


Hachette Livre complète son dispositif international, ce qui constitue un véritable atout au moment où les négociations pour la vente et l’acquisition des droits des auteurs de best-sellers se font à cette échelle. De fait, c’est Lattès, maison d’édition logée au sein du giron d’Hachette, qui a fait l’acquisition des droits des quatre premiers livres de Dan Brown, auteur du Da Vinci Code. De plus, Arnaud Lagardère n’entend visiblement pas borner ses ambitions à ce niveau-là. Lors des voeux
adressés aux « barons » de son groupe, début janvier, il avait annoncé « deux années de profondes mutations » avec une priorité donnée au secteur des médias et de l’édition. Après le continent américain, c’est vers les marchés indien et chinois de l’édition que se porte désormais son attention.

 


Cet achat aux États-Unis n’est pas exclusif de nouvelles acquisitions notamment dans le secteur des médias, précise-t-on chez Lagardère. Après une prise de participation significative, en 2005, dans Le Monde SA, les discussions avec Vivendi pour une entrée en force dans le capital de Canal + se sont récemment accélérées.

 


La bonne santé du groupe Lagardère et d’Hachette Livre, tout comme celle d’Éditis, numéro deux de l’édition française (et propriété à cent pour cent de Wendel Investissement), tranche avec la morosité actuelle du secteur dans l’hexagone. Les deux groupes devraient annoncer prochainement une progression de leur chiffre d’affaires de plus de dix pour cent chacun, alors que pour la première fois depuis 1997, le marché de l’édition a enregistré une baisse globale d'un demi pour cent de son chiffre d’affaires en 2005.

07:00 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (5)

mercredi, 08 février 2006

Clivage

On manifestait hier partout en France contre le « contrat de première embauche » (CPE). Il semblerait, à première vue, que ces rassemblements n’aient pas été un succès. Empruntant ce matin le métro, j’observe, à l’étal du marchand de journaux, les titres suivants :

 

« CPE : Villepin désavoué » (L’Humanité).

« CPE : l’échec de la mobilisation » (Le Figaro).

 

À part ça, il n’y a plus de clivage gauche-droite, cette séparation est abusive, elle ne signifie plus rien, ainsi qu’on nous le répète sans cesse. Mais voyons… La lutte des classes n’a jamais été aussi forte, aussi urgente, aussi dure et douloureuse qu’en ces temps de morgue triomphante et de désastre social.

 

La vérité, si elle existe, se trouve très probablement, comme d’habitude, entre ces deux points de vue. Le Parisien parle de « demi-échec » des manifestations. C’est oublier qu’un demi-échec suppose nécessairement un demi-succès.

 

Un de mes amis, avec qui, sans doute, je ne suis d’accord en rien politiquement mais que je persiste à aimer pour mille et une raisons (et surtout parce que je sens en lui un cœur qui bat, ce qui n’est déjà pas mal) écrit dans son journal, à propos de Mittal Steel, groupe anglo-néerlandais qui désire absorber Arcelor : « Des empires s’affrontent, des stratégies se construisent, nous manifestons contre le CPE. » Il semble oublier que, justement, les intérêts de ces empires ne sont pas ceux des manifestants.

 

À part ça, il n’y a plus de clivage… Pardon, je me répète.

11:18 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (14)

mardi, 07 février 2006

Obligation de réserve, nouvel épisode

Un vice-procureur chargé des mineurs à Pontoise fait son travail, c’est-à-dire qu’il fait appliquer des instructions avec lesquelles il est en désaccord. Dans la presse, en revanche, il publie des tribunes libres où il exprime son point de vue, mettant en cause un ministre de l’Intérieur dont il souligne la « virilité télégénique »  et la « démagogie », au nom de la liberté d’expression reconnue par la Constitution et que lui accorde également son statut de magistrat. On lui oppose cependant les classiques notions d’obligation de réserve et de prudence, si bien qu’il a reçu, le 2 février dernier, un avertissement. Le procureur général près la cour d’appel de Versailles doit prochainement lui notifier cette sanction. Lire larticle du Monde.

14:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7)

lundi, 06 février 2006

En lisant le Petit Littré

Paraphernal, ale, adj. En droit, se dit des biens particuliers de la femme, dont la jouissance et l’administration lui sont laissées. Subst. Le paraphernal, les paraphernaux, les biens paraphernaux.


Paraphraseur, euse, sm et f. Celui, celle qui amplifie verbeusement les choses en les rapportant.


Paraphraste, sm. Celui qui fait la paraphrase de quelque ouvrage.


J’aime – ce n’est pas original –  ouvrir le dictionnaire n’importe où, lire puis m’arrêter en quelque endroit. Je ne le faisais plus depuis longtemps, depuis que le temps coûte si cher. Voici donc ce que j’ai noté de ma promenade d’hier soir. Je ne connaissais pas paraphernal. J’ignorais, par ailleurs, qu’il y eût une différence entre les deux définitions se rapportant à la paraphrase et qu’existât, par conséquent, le mot paraphraste. J’aurais, je l’avoue misérablement, utilisé paraphraseur dans les deux cas.


Un brin de dictionnaire, le soir, peut beaucoup pour vous. Sans avis médical.

10:05 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (5)

samedi, 04 février 2006

L'Affiche rouge... plus deux

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Était-ce l’influence du poème d’Aragon, ultra-connu sous le nom de L’Affiche rouge ? Je pensais que tous les membres du groupe Manouchian avaient cessé de vivre, un jour, « quand les fusils fleurirent ». Vingt-trois condamnés.

Ils étaient vingt-cinq. Il y a deux survivants et l’un d’eux, Arsène Tchakarian, quatre-vingt neuf ans, est venu parler aux élèves d’une classe de troisième, au collège Chérioux à Vitry-sur-Seine. Cette rencontre s’est faite à l’initiative du professeur d’histoire, Géraldine Nari. Tchakarian a témoigné mais l’article du journal du Conseil général, Connaissance du Val-de-Marne, est très elliptique. Il ne parle pas, non plus, de l’autre survivant.

19:35 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3)

La maison est ouverte le week end

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Le taulier remercie Willy Ronis.

jeudi, 02 février 2006

Classement

Si jen crois lami Pierre Bosc, et pourquoi ne le croirais-je pas, je vous le demande, puisqu’il cite lui-même le classement établi par Livres Hebdo, Astérix, Harry Potter et Dan Brown sont en tête des meilleures ventes de livres, en 2005, en France.

 

Premier avec 1. 305. 300 exemplaires vendus, Uderzo. Marc Lévy occupe les sixième, septième et huitième places avec La prochaine fois (490. 000 exemplaires), Vous revoir et Et si c'était vrai.

 

Michel Onfray (153. 000 exemplaires) domine les ventes des essais, catégorie qui est en chute libre, dit la revue professionnelle.

 

Quand on parle de vente de livres, avouant tout en le niant que l’édition se porte bien, n’oubliez jamais que c’est toutes catégories confondues et que des inexistants comme Lévy entrent en ligne de compte. N’oubliez pas non plus que les différents tomes d’Harry Potter sont comptabilisés au même titre que Stendhal et que Dan Brown est l’égal de Flaubert ou d’Hemingway en matière de chiffres d’affaires.

 

Évidemment, on vous affirmera que le succès de Potter permet d’éditer des livres difficiles, de vente réduite voire inexistante. C’est au nom de ce principe, le dirai-je jamais assez, qu’on publie huit cents tomes de Potter et une plaquette de poèmes. N’écoutez pas les sirènes amères de l’édition. Ce blog n’aura de cesse de les faire s’enrouer. Ne croyez pas ce qu’on vous raconte – et ne croyez surtout jamais ceux qui ont quelque chose à vous vendre ou à vous fourguer.

14:10 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (24)