mardi, 07 février 2006
Obligation de réserve, nouvel épisode
Un vice-procureur chargé des mineurs à Pontoise fait son travail, c’est-à-dire qu’il fait appliquer des instructions avec lesquelles il est en désaccord. Dans la presse, en revanche, il publie des tribunes libres où il exprime son point de vue, mettant en cause un ministre de l’Intérieur dont il souligne la « virilité télégénique » et la « démagogie », au nom de la liberté d’expression reconnue par la Constitution et que lui accorde également son statut de magistrat. On lui oppose cependant les classiques notions d’obligation de réserve et de prudence, si bien qu’il a reçu, le 2 février dernier, un avertissement. Le procureur général près la cour d’appel de Versailles doit prochainement lui notifier cette sanction. Lire l’article du Monde.
14:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Ce n'est pas le premier épisode du genre avec l'agité de Neuilly. Un policier chargé des gardes d'immigrés et des reconduites à la frontière avait témoigné dans Libération, il s'était servi de sa casquette syndicale et il avait montré l'incohérence des services ou de la course au chiffre par des faits tirés de son expérience directe. Il a été suspendu. On assiste à la mise en place d'un système de protection d'un seul personnage.
Écrit par : Dominique | mardi, 07 février 2006
Voir le billet et les commentaires de maître Eolas hier : http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2006/02/06/283-un-magistrat-sanctionne-pour-avoir-ete-cite-sur-mon-blog#co
Écrit par : Dominique | mardi, 07 février 2006
Pour l'instant, le délit d'offense au ministre de l'Intérieur n'existe pas, je crois. Ce doit être pour cela qu'il veut être président de la République. Au moins, l'offense au chef de l'Etat, ça existe. Comme ça, il aura quelque chose à faire.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 07 février 2006
Je confirme que Martine, depuis que je la connais, stigmatise les atteintes à toutes les libertés et prophétise, en le déplorant, ce que nous connaissons aujourd'hui. Même chose pour le fanatisme religieux, entre autres, puisque l'actualité le met en avant.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 07 février 2006
Que nous vivions une époque que tentent les aventures liberticides, c'est la triste vérité.
Écrit par : Guillaume | mardi, 07 février 2006
Il y a un fait qui est passé presque inaperçu : c'est la proposition d'un carnet unique de suivi des enfants par Sarkozy. Ce carnet permettrait de repérer les difficultés scolaires, sociales, médicales et il accompagnerait les personnes jusqu'à la vie adulte (peut-être après aussi ?) afin de prévenir la violence. Cette idée délirante, tout droit issue de l'esprit d'un personnage d'Orwell ou d'Huxley, est pour l'instant improbable car il faudrait croiser les informations de médecins, d'enseignants ou d'éducateurs, de juges et de policiers, et pourquoi pas de travailleurs sociaux ? Mais c'est déjà plus ou moins en place avec la centralisation d'autres informations comme dans le cas de la Carte Vitale, mais il n'y a pas encore d'interconnexion entre les administrations. C'est non seulement un retour au passeport ouvrier comme au XIXe s., mais encore la mise en place d'un État totalitaire qui se chargerait de repérer les délinquants potentiels avant même qu'ils se trouvent à la crèche. Quand on voit le contenu de ce genre de proposition, on se dit que la vision que Nagy-Bocsa a de l'État ressemble de plus en plus à celle qui avait été établie dans le pays que son père avait fui.
Écrit par : Dominique | mardi, 07 février 2006
Pour prendre le problème des délinquants juvéniles encore plus en amont et s'assurer contre l'existence d'éléments potentiellement subversifs, on pourrait d'ailleurs alors interdire à certaines personnes de procréer. Il faudrait avant de concevoir avoir une autorisation en bonne et due forme du minisitère de l'Intérieur...
Écrit par : fuligineuse | mercredi, 08 février 2006
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