vendredi, 10 juin 2016
Le passager des saisons
Je suis venu ici pour partager avec vous le pain des mots et le vin de la phrase. (…) Ce sont des horreurs que je dois décrire, des horreurs et des souffrances surhumaines – comme par exemple la mort de ma sœur Enina – et c’est à travers cette horreur que je dois atteindre la beauté, une beauté qui purifiera le monde. (…) Après quoi le monde sera meilleur, et vous-même vous serez meilleurs dans un monde plus heureux. Voilà quelle est ma science.
Maurice Pons est décédé le 8 juin.
C’était un excellent écrivain, rare, discret, profondément original. Bien entendu, il faut relire Les Saisons, son chef-d’œuvre constamment réédité depuis 1965 (ce qui est tout de même extrêmement rare), dont provient le fragment ci-dessus. Et aussi, Mademoiselle B. et Rosa. Et tout le reste.
Ici, le texte que je lui avais consacré dans un ouvrage (avec un chapeau l’actualisant), et une note complémentaire.
19:30 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 09 juin 2016
André Caroff, romancier fleuve
Vient de paraître, « André Caroff, romancier fleuve », un long article publié dans le n° 124, daté avril 2016, de la revue 813, les amis des littératures policières. Le taulier s'est encore manifesté. Il vous prie de bien vouloir excuser son impudence.
14:37 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 juin 2016
Boulevard de la vie
Si son sujet n’est pas d’une originalité absolue, le traitement du sujet, lui, est impeccable. Chronique intimiste d’une homosexualité toujours refoulée et dissimulée sous un mariage et une position sociale, Boulevard est une belle réussite qu’on doit en premier lieu au talent magnifique de l’acteur incarnant Nolan, le personnage principal, Robin Williams. Clown triste aux demi-sourires, aux regards perdus, absents, doux, inquiets, fiévreux, il domine de très haut cette histoire touchante, filmée en une abondance de gros plans qui scrute au plus près des vérités humaines.
Le filmage au cœur des personnages, au profond des regards, le montage simple mais sans artifice, les couleurs sombres et cependant pleines d’une lumière, celle, naturellement, de la vérité des êtres, font de ce film d’une grande délicatesse une belle réussite, pleine d’authenticité.
Rares sont les films sans manières ou plutôt sans maniérisme, Boulevard en est un. Où d’autres eussent appuyé sans vergogne, il se contente de toucher du bout des doigts.
19:36 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0)