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mercredi, 07 juin 2006

Amis dérivés

Que sont mes amis devenus

C’est la rengaine du poète

C’est son antienne et son cœur nu

Il faut aller au bout des fêtes

 

Quand vous dansiez dessus la piste

De mon cœur poudré lumineux

Vous vous preniez pour des artistes

Le mois de juin était de feu

 

Nous savions parler de printemps

Aux lèvres bleues des demoiselles

Nous savions trouver amusant

Le cafard de pauvres ruelles

 

Nos yeux battus brillaient souvent

Notre peau ne descendait guère

Plus bas qu’il n’eût fallu pourtant

Nous étions beaux comme des frères

 

Et nos chorales chantaient juste

Dans les églises du beau temps

Nos voix unies face à l’injuste

Chanterellaient le bel instant

 

Où sont mes amis dérivés

Et quel courant absurde entraîne

Mes camarades de l’été

Mes garçonnets montés en graine

 

Nous ne sommes plus que des ombres

Millésimées cafard ancien

Bientôt nous serons dans la tombe

Avec le spleen du clavecin

mardi, 06 juin 2006

Dès le dos

« C’est pourtant le cas de ce livre. Son objectif, exposé dès le dos de la jaquette, sonne comme un défi » lit-on dans Le Monde du 6 juin 2006. Ce journal, décidément, commet de plus en plus d’erreurs. Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, qu’un défi soit à même de sonner.

 

Outre l’emploi, très étonnant, de « dès » associé à « le dos » – on commence donc par le dos ? C’est alors entériner le fait que, décidément, le futur acheteur d’un ouvrage le tourne immédiatement pour lire l’argumentaire publicitaire que constitue la quatrième de couverture – c’est ici l’occasion de faire un brin de terminologie.

 

Ce dos-là, pour commencer, n’est pas le dos. C’est la quatrième de couverture, ou le quatrième plat. Le dos, c’est ce que tout le monde appelle la tranche. La tranche, la vraie, est à l’opposé du dos. Elle peut être dorée, d’où l’expression « doré sur tranche. » Elle est surplombée par la tranche supérieure et surplombe elle-même la tranche inférieure.

 

Nous parlerons une autre fois des mots et expressions : tranchefile, pièce de titre, signet, coiffe, fer, garde, faux-titre, page de titre, colophon, vignette, cul-de-lampe, drapeau, justification, appuyé à gauche ou à droite, police, corps, œil de la lettre, chasse…

12:05 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (3)

lundi, 05 juin 2006

Tournures

J’en ai assez de ceux qui parlent le chinois au lieu de parler chinois. De ceux qui habitent au 47, rue Machin au lieu d’habiter 47, rue Machin. Des ouvrages qui paraissent sous le titre de Les cafés seront bus demain au bout du monde au lieu de paraître sous le titre Les cafés seront bus demain  au bout du monde.

 

On peut trouver d’autres emplois de ce genre. Je ne sais pas, d’ailleurs, si les premiers sont vraiment fautifs et nul doute qu’un débat s’instaurera bientôt entre les distingués promeneurs de la rue Franklin, qui ne manquent pas de références philologiques, sémantiques et syntaxiques. Ces tournures sont peut-être correctes, finalement. Mais je les trouve lourdingues.

13:51 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (8)