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mardi, 06 juin 2006

Dès le dos

« C’est pourtant le cas de ce livre. Son objectif, exposé dès le dos de la jaquette, sonne comme un défi » lit-on dans Le Monde du 6 juin 2006. Ce journal, décidément, commet de plus en plus d’erreurs. Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, qu’un défi soit à même de sonner.

 

Outre l’emploi, très étonnant, de « dès » associé à « le dos » – on commence donc par le dos ? C’est alors entériner le fait que, décidément, le futur acheteur d’un ouvrage le tourne immédiatement pour lire l’argumentaire publicitaire que constitue la quatrième de couverture – c’est ici l’occasion de faire un brin de terminologie.

 

Ce dos-là, pour commencer, n’est pas le dos. C’est la quatrième de couverture, ou le quatrième plat. Le dos, c’est ce que tout le monde appelle la tranche. La tranche, la vraie, est à l’opposé du dos. Elle peut être dorée, d’où l’expression « doré sur tranche. » Elle est surplombée par la tranche supérieure et surplombe elle-même la tranche inférieure.

 

Nous parlerons une autre fois des mots et expressions : tranchefile, pièce de titre, signet, coiffe, fer, garde, faux-titre, page de titre, colophon, vignette, cul-de-lampe, drapeau, justification, appuyé à gauche ou à droite, police, corps, œil de la lettre, chasse…

12:05 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

"appuyé à droite, police, chasse, drapeau, oeil de la lettre..." Brrrr! Ca donne un drôle de frisson !

Écrit par : Richard | mardi, 06 juin 2006

L'ouvrage en question est broché "dos collé carré", je suppose ? Son dos est strictement identique à sa tranche et son quatrième plat équivaut donc premier. Les gauchers et les dyslexiques s'y retrouvent. Je suis sûr, même, qu'un tel objet serait impeccable pour caler le buffet Henri II hérité de mes grands-parents maternels, dont un pied fait défaut. De toutes façon, ce n'est pas tout à fait un livre. Tout est permis. Y compris de ne pas le lire (c'est M. Pennac qui l'a dit).

Écrit par : Dominique Autié | mardi, 06 juin 2006

Pour ceux qui, ici, n'entendraient guère le langage de l'imprimerie et du livre, il faut comprendre que "dos collé carré" égale inutilisable parce qu'impossible à ouvrir. D'où l'emploi recommandé par Dominique Autié, emploi qui permet effectivement de trouver une utilité à l'objet.

Richard, tu as raison. Le rapprochement que tu fais de ces quelques termes est effrayant. C'est curieux, ça ne m'avait pas frappé. C'est pourtant un vocabulaire d'imprimerie très simple. Comme quoi le contexte est, là comme ailleurs, essentiel.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 06 juin 2006

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