mercredi, 07 juin 2006
Amis dérivés
Que sont mes amis devenus
C’est la rengaine du poète
C’est son antienne et son cœur nu
Il faut aller au bout des fêtes
Quand vous dansiez dessus la piste
De mon cœur poudré lumineux
Vous vous preniez pour des artistes
Le mois de juin était de feu
Nous savions parler de printemps
Aux lèvres bleues des demoiselles
Nous savions trouver amusant
Le cafard de pauvres ruelles
Nos yeux battus brillaient souvent
Notre peau ne descendait guère
Plus bas qu’il n’eût fallu pourtant
Nous étions beaux comme des frères
Et nos chorales chantaient juste
Dans les églises du beau temps
Nos voix unies face à l’injuste
Chanterellaient le bel instant
Où sont mes amis dérivés
Et quel courant absurde entraîne
Mes camarades de l’été
Mes garçonnets montés en graine
Nous ne sommes plus que des ombres
Millésimées cafard ancien
Bientôt nous serons dans la tombe
Avec le spleen du clavecin
19:11 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Très beau poème, Jacques. Il me vient presque des frissons à l'imaginer chanté par Léo Ferré ou chuchoté par la voix d'ombre d'Albertine.
Écrit par : Pierre B. | jeudi, 08 juin 2006
Ouh là là ! Que de références illustres pour une petite chanson sans prétention !
Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 08 juin 2006
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