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mercredi, 27 février 2008

Prendre conseil

Je suis allé hier au Panthéon conférer un moment avec Victor Hugo, ainsi qu’il m’arrive quelquefois, lorsque la petitesse du monde où nous vivons m’étouffe par trop.

Tout était silencieux. Il est rare que le Panthéon soit bruyant, c’est vrai. Devant l’auguste tombeau, je m’installai respectueusement.

Bonsoir, Maître.

Bonsoir, mon jeune ami. Des nouvelles du monde des vivants ?

L’horreur s’est emparée de la République. La liberté est en danger. L’immondice règne à l’Élysée. Maître, nous avons besoin de vous.

Non. Je ne puis rien faire. Contre Napoléon-le-Petit, j’ai déjà tonné depuis l’exil. Pour Napoléon-le-Médiocre, je ne me dérange pas.

Je n’insisterai donc pas. Puis-je faire quelque chose pour vous, Maître ?

Je demande une prière à toutes les âmes.

Je traversai la rue. À Saint-Étienne-du-Mont où eut lieu le service funèbre de Verlaine en janvier 1896, j’allai vers la chapelle de la Vierge, à l’entrée de laquelle sont enfouis les restes de Racine et de Pascal. Je priai longuement pour Victor Hugo.

11:55 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 25 février 2008

La charogne

La vulgarité s’étale aujourd’hui, s’épanouit, étend longuement ses jambes puis met les pieds sur la table avant de s’étirer en se balançant sur sa chaise. L’inculture est à la pointe du progrès, si l’on peut dire. Nous nageons dans l’inculture. La hargne et le mépris des m’as-tu vu sont au meilleur de leur forme. Les rodomontades succèdent aux roulements de mécaniques, le règne du petit est assuré pour cent ans, le nabot est roi, tout est médiocre. L’étalage de choses mal sues, mal digérées, de Courbet à Camus, par les princes du tape-à-l’œil et du sordide ennui va s’épanouissant tandis que, sur le papier glacé des magazines honteux à la quadrichromie clinquante, le derrière sans malice des chanteuses aphones s’épaissit sous le regard des brutes épaisses qui les désirent, on se demande pourquoi. Tout est bien en république de France, il n’y a rien de pourri, la pourriture est à la porte. À la porte des palais, mais du côté intérieur. La canaille n’entrera pas. « C’est la canaille / Eh bien j’en suis », disait la chanson. La canaille de luxe, elle, celle qui digère les fruits d’une mondialisation qui ne sert jamais que les mêmes intérêts, toujours les mêmes, la canaille de luxe, celle à la morgue adipeuse, dont les rides sont creusées dans la suffisance et l’égoïsme, la canaille de luxe, oui, est là, elle s’accroche et quand elle vient éructer dans la foule des salons ou des ports, s’en prenant à ces sales plébéiens d’agriculteurs ou de marins-pêcheurs, cette pourriture humaine encadrée de mercenaires à sa solde se permet de bomber le torse et de baver des insultes ou des défis. Il y a pitié à prendre des pauvres de nous. La scène internationale se gausse, puis s’interroge. Évidemment, chacun le sait, il est fou. Fou de sa propre personne, bourré de complexes, nerveux et agité. Une marionnette désarticulée. Il n’en revient pas d’être où il est, et que des conseillers poisseux viennent lustrer les parquets qu’il griffe de ses dents longues. Ah, la vipère, l’ordure, la puante charogne, la crapule. Sarkozy est un voyou inculte dont il faut débarrasser au plus vite les prés encore fertiles du pays de Victor Hugo.

21:53 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (9)

lundi, 18 février 2008

La collection « Poètes d’aujourd’hui »

La collection « Poètes d’aujourd’hui », que j’aime tant, qui a disparu après des décennies de loyaux services, ne décote pas sur le marché du livre d’occasion. Sans atteindre des sommes astronomiques, elle continue à être vendue à des prix qui ne relèvent aucunement de la braderie. On ne trouve plus de volumes neufs. Chez Gibert qui, il y a quelque temps encore, en proposait deux ou trois étagères, il n’y en a plus un seul. Il faut aller les chercher sur les quais de la Seine, chez tel libraire d’anciens de la rue Saint-Jacques, ou sur les sites de vente par internet, naturellement.

Au fil du temps et d’un directeur de collection à l’autre, les introductions de certains titres ont été refaites, lorsqu’elles étaient dépassées. Le Rimbaud de Claude-Edmonde Magny avait fait place à celui de Lionel Ray, par exemple. Ainsi, la série demeura-t-elle, dans l’ensemble, de référence et constitua-t-elle, assurément, la plus belle collection de poésie de l’édition française. Quand apparut « Poésie-Gallimard », la concurrence ne fut pas si rude qu’on aurait pu croire, puisque les titres proposés par la NRF ne contenaient qu’un minimum d’appareil critique, alors que « Poètes d’aujourd’hui » était un ensemble constitué, grosso modo, d’une étude et d’une anthologie, pour moitié – sans parler de l’iconographie et des annexes.

Il reste que certains tomes, inévitablement, ont vieilli. J’ai lu il y a peu le Marceline Desbordes-Valmore de Jeanine Moulin. La poétesse est, nous assure la préfacière, la première femme à entrer dans ce qu’elle appelle « la galerie Seghers ». L’introduction est le modèle de ce qu’il ne faut pas – plus – faire : il s’agit uniquement de biographisme. Pas une pièce de Marceline Desbordes-Valmore qui ne soit envisagée du point de vue des événements de sa vie. Il faut dire que l’édition date de 1955 (mon exemplaire est une réimpression de 1959) et que cette méthode avait alors cours. D’un autre côté, lire cette étude d’un œil averti permet aujourd’hui de prendre connaissance de l’existence comme de l’œuvre de la poétesse et il suffit de faire la part des choses. Car, au vrai, de quoi dispose-t-on dans l’édition actuelle au sujet de Marceline Desbordes-Valmore ? D’un volume de « Poésie-Gallimard » uniquement. Seule la librairie d’occasion peut répondre à une autre demande, avec les aléas de la recherche, qui peut être longue. Au moins, le « Poète d’aujourd’hui », même si l’on sait qu’il ne faut pas procéder ainsi, permet de faire aujourd’hui un tour complet de la question. À condition de le dénicher, naturellement, mais, comme je le disais en commençant, ces livres sont relativement aisés à trouver, certainement davantage que d’autres éditions.

22:05 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (5)

samedi, 16 février 2008

Un récent problème d’informatique

Je relaie cette information que m’a récemment adressée ma fille aînée. Elle est susceptible en effet d’intéresser les promeneurs de la rue Franklin.

 

 

Il y a six mois, j’ai changé ma version Chirac 2.0 pour la version Sarkozy 1.0 et j’ai noté que le programme a lancé une application inattendue appelée Maintenant-vous-allez-en-chier 1.0, qui a considérablement réduit les performances de mon processeur. Dans la notice, cette application n’était pourtant pas mentionnée.  

 

De plus, Sarkozy 1.0 s’installe dans tous les autres programmes et se lance automatiquement lors du lancement de n’importe quelle application, parasitant l’exécution de celle-ci.

 

Des applications telles que liberté-d-expression 8.9 ou Vivre-ensemble 3.2 ne fonctionnent plus.

 

De plus, des programmes occultes (virus ?)  nommés Paranoïa 11.5, Demagogy 7.0 et Autoritarism 9.5 se lancent  de temps en temps et soit plantent le système, soit font que Sarkozy 1.0 se comporte de façon totalement inattendue.

 

Je n’arrive pas à désinstaller ce programme, ce qui est très  embêtant, surtout quand j’essaie d’exécuter l’application Joie-de-vivre 8.2. Par exemple, la commande : /service-public.exe  ne fonctionne plus.

 

D’autres utilisateurs de Sarkozy 1.0 m’ont fait  part de l’existence d’applications telles que T’as-tes-papiers  version 6.0 et Allez-zou-charter-bamako version 3.4, liées à  l’utilisation de Sarkozy 1.0 sur certains processeurs.

 

J’envisage  de revenir à la version Chirac 2.0  que j’avais avant, mais cela a l’air très compliqué. Que faire ?

 

Un utilisateur démoralisé.

 

 

Réponse de la Hot-Line :

 

Votre plainte est très fréquente chez les utilisateurs de Sarkozy  1.0, mais elle est due le plus souvent à une erreur de conception de base.

Beaucoup d’utilisateurs passent de leur version Chirac 2.0 à Sarkozy 1.0 en pensant que Sarkozy 1.0 n’est qu’un programme d’utilitaires destiné à prolonger les fonctionnalités de Chirac  2.0. Pr. Il n’en est rien : Sarkozy 1.0 est bien  plus que cela, il  s’agit d’un SYSTÈME D’EXPLOITATION COMPLET, conçu pour gérer TOUTES  vos applications. Il est entendu que le retour à Chirac 2.0 est impossible.

 

Deux options s’offrent à vous :

 

– Vous décidez de conserver Sarkozy 1.0, et vous attendez cinq ans, au mieux, avant d’opter pour un système d’exploitation plus  satisfaisant et performant. Dans ce cas, en ce qui concerne les programmes Démagogy 7.0 ou Autoritarism 9.5, il faut savoir que ce sont des programmes d’ancienne génération utilisés sous le système Vichy.1940, qui aujourd’hui connaissent des problèmes de compatibilité.

 

Des mises à jour de République-Française bientôt téléchargeables devraient permettre de résoudre le problème.

 

Évitez cependant d’utiliser les touches Échap et Suppr trop souvent sous Sarkozy 1.0, car vous risquez de lancer des applications néfastes comme C:/matraque-dans-ta-gueule.exe ou C:/prison-ferme.exe. Pour éviter ces inconvénients, pensez à lancer régulièrement la commande C:/manifestation-de-soutien-ump.exe pour tenter de stabiliser quelque peu le système.

 

ATTENTION : il va sans dire que les  déceptions lors de l’utilisation de Sarkozy 1.0 risquent d’être  nombreuses.

 

- L’autre solution est une restauration d’une partie du système.

Il vous faudra assez prochainement télécharger le patch Vote-à-Gauche-aux-municipales pour récupérer une partie des fonctionnalités de votre ordinateur et en améliorer provisoirement  les performances.

09:40 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 14 février 2008

Encore

L’horrible taulier doit encore avouer une de ses turpitudes. Le quinzième tome de ses œuvres complètes paraîtra aux éditions Rhubarbe. Il s’agira d’un recueil de nouvelles, Des journées insolites. Mais vous avez le temps de vous remettre de vos émotions. Cette publication ne se fera qu’en 2010.

vendredi, 08 février 2008

Avis aux promeneurs

fbcea68d2d27ee1041ed4299e074bda4.jpgIl se confirme qu’un colloque consacré à l’œuvre de la romancière belge Madeleine Bourdouxhe se tiendra à Paris, en mars 2009, au Centre culturel Wallonie-Bruxelles. C’est dans plus d’un an, on en reparlera certainement ici. Le fichu taulier, qui n’en rate décidément pas une, devrait, en principe, y participer, comme cela lui a été demandé.

lundi, 04 février 2008

Pour paraître

L’immonde taulier prie les promeneurs de la rue Franklin de bien vouloir excuser l’état de saleté de la voie, qui n’a plus été balayée depuis longtemps. Une grève (pardon : un mouvement social) des services techniques en est la cause. Le nécessaire sera fait par la direction de la Voirie qui, dans l’attente, vous annonce la parution à venir du quatorzième volume des œuvres complètes du taulier : Règlement intérieur, un acte dindiscipline à lÉcole normale supérieure de jeunes filles de Fontenay-aux-Roses en 1961, essai, à paraître chez LHarmattan.

18:20 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (6)