vendredi, 13 janvier 2006
De Victor Hugo à Christian Jacq
L’ami Feuilly me signale un article du Monde du 13 janvier. On y apprend que le groupe éditorial de Bernard Fixot, XO, créé en 1999, se fond à présent dans Éditis. Fixot avait été éditeur, avant 1999, sous son propre nom. Le changement d’appellation n’a pas modifié les choix de la maison : la nullité commerciale la plus décourageante. Le groupe possède aussi ce que Le Monde appelle pudiquement une « filiale, Oh ! Éditions, spécialisée dans les documents d’actualité », c’est-à-dire dans la boue.
L’éditeur le plus honteux de France remet donc ainsi entre les mains d’Éditis des fonds aussi intéressants que ceux de Laffont et de Julliard, aussi prestigieux que celui de Seghers. On peut se demander, d’ailleurs, pourquoi Laffont a vendu sa maison à Fixot, lorsqu’il a décidé de passer la main. Dans ses souvenirs dont il a déjà été question ici, Laffont laisse entendre que cela ne lui a pas fait plaisir et conclut qu’il ne souhaite pas s’étendre sur cette question.
L’article précise encore – et sans rire – que Fixot, qui « s’était assigné comme objectif de "remettre des auteurs français dans la liste des best-sellers mondiaux, comme au XIXe siècle", peut être satisfait de son bilan. Sur cinquante-sept titres publiés, cinquante et un ont figuré sur la liste des meilleures ventes et quarante-trois ont été vendus à l’étranger – ce qui représente plus du tiers du résultat de l’entreprise ». On est bien content, en effet. Le résultat de cette volonté éditoriale farouche fut : « Un nouveau roman historique en quatre tomes consacré à l’Égypte ancienne de Christian Jacq, Les Mystères d’Osiris, et surtout les Mémoires de Farah Pahlavi, l’épouse de l’ex Chah d’Iran ». Voilà ce qu’on inscrit sur la liste des best-sellers mondiaux, laquelle comprend déjà Les Misérables (par exemple).
Vive l’édition française.
12:35 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Jacques, Juillard et Laffont (plus ses filiales comme Seghers) étaient déjà dans les Presses de la Cité, Vivendi, Editis, avant que le margoulin fonde XO. Il apporte seulement XO et Ho! dans Editis.
Écrit par : Dominique | vendredi, 13 janvier 2006
De misérable à minable, il n'y a donc pas si loin !
Écrit par : Martine Layani | vendredi, 13 janvier 2006
C'est exact, Dominique. Dont acte.
Ce qui ne m'explique pas pourquoi Laffont a vendu sa maison à ce monsieur.
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 13 janvier 2006
Les commentaires sont fermés.