lundi, 29 février 2016
Pivot parle de Pia
En 1968, Bernard Pivot, qui n’était pas encore l’homme de télévision que l’on connaît, dirigeait chez Flammarion une collection de livres, dénommée « Le procès des juges ». Dans cette série, il s’était réservé le volume Les Critiques littéraires.
De Pascal Pia écrivant dans Carrefour, il notait brièvement : « Inégalable dans la critique érudite. A parfois de superbes éreintements. Mériterait beaucoup plus de lecteurs ».
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mercredi, 16 janvier 2013
Pia est un fleuve sans fin
En 2013, mis en appétit, j’ai écrit aux éditions du Lérot pour leur demander s’ils envisageaient de procéder à la publication en volume des articles de Pascal Pia parus dans La Quinzaine littéraire et le Magazine littéraire. Il m’a été répondu que cela n’était pas prévu à cause de problèmes de droits, mais que, toutefois, il demeurait encore « un important ensemble d’articles inédits en volume et toujours parus dans Carrefour », ce qui m’a laissé sans voix. L’histoire, par conséquent, se poursuivra.
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Un faux Baudelaire
Je possède un exemplaire du pastiche de Baudelaire, À une courtisane, que Pascal Pia publia et préfaça en 1925, avec les huit eaux fortes originales de Pierre Creixams. Il est relié cuir bleu-nuit et papier, titres dorés, les couvertures conservées. Lorsque mon ancien beau-père, qui l’avait acquis en 1976, me l’offrit en 1979, je ne pense pas qu’il savait de quoi il s’agissait. Moi-même, en tout cas, ignorant tout de ce faux, que Gallimard avait admis dans le premier Baudelaire de la collection « La Pléiade », j’étais allé vérifier, dans Les Fleurs du mal : le texte n’y figurait pas, évidemment, et j’avais imaginé qu’il s’agissait vraiment d’une œuvre libre, comme on disait autrefois, parfaitement indépendante du recueil sublime que des imbéciles condamnèrent en 1857. Lorsque, en 2012, j’ai commencé à m’intéresser de près aux travaux de Pia – au vrai, j’avais lu, quelque vingt ans plus tôt, son Apollinaire, comme j’avais apprécié les souvenirs de Nadeau à son sujet –, j’ai connu cette histoire, j’ai brusquement réalisé que je possédais ce texte depuis longtemps. Le cuir du dos a été partiellement usé par le temps : il est comme rongé par endroits, alors que j’ai reçu l’exemplaire en très bon état et que je ne l’ai jamais abîmé moi-même.
Je suis ahuri de constater, au lu des notices présentes sur Internet, que certains libraires d’anciens proposent aujourd’hui encore ce livre comme un inédit de Baudelaire. Pas tous, certes, mais cela arrive. Lorsque Pia commit ce faux, il était âgé de vingt-deux ans à peine. Dans son introduction qu’avec culot il intitula Notes en marge d'un poème, il avançait que le poème s’était retrouvé chez un viticulteur de l’Hérault, où il avait pu en prendre copie.
Un des exemplaires en vente à l’heure où j’écris, le n° 257, porte cette dédicace admirable de Pia : « À Robert Chatté, son ami Charles Baudelaire – ou plus modestement P. P. ». Robert Chatté, libraire à Montmartre, était spécialisé dans les livres érotiques. Il avait une clientèle d’initiés et demandait, pour leur ouvrir, qu’ils fissent un signal précis. Il fut l’éditeur de Bataille, en 1941. Chatté donna plus tard le volume à M. A. Drouet, et se fendit à l’occasion de cet excellent ex-dono : « Toujours de la part de Baudelaire, empêché. R. C. ». Ironique et superbe, Pia se permettra plus tard d’écrire, dans sa somme bibliographique Les Livres de l’enfer : « Quoique ce pastiche de Baudelaire (...) ne soit pas des plus réussis, quelques exégètes du poète des Fleurs du mal l’ont pris au sérieux. Nous n’aurons pas la cruauté de les nommer ».
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mardi, 15 janvier 2013
L'Apollinaire de Pia
De l’Apollinaire de Pia, un des livres les plus attachants qu’il m’ait été donné de lire, il peut être dit la même chose que de son Baudelaire. Paru en 1954, il connut aussi de multiples présentations, avec cet avatar : un passage dans la collection « Points », puis il sombra en même temps que le Seuil. Aujourd’hui encore, des exemplaires en très grand nombre sont disponibles partout. Il se dit cependant que Mme Apollinaire, « la jolie rousse » comme la nommait le poète, se montra irritée par ce livre. Elle l’écrivit, aux alentours de sa parution, dans des lettres adressées à Bernard Poissonnier. Cette correspondance est passée en vente en 2006, mais, ne l’ayant jamais lue, j’ignore les raisons du courroux de Jacqueline Kolb, épouse Apollinaire.
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Le Baudelaire de Pia
Le Baudelaire de Pascal Pia a le même âge que moi. Tous deux, nous avons été publiés en 1952. Il est vraiment remarquable qu’une monographie soit considérée, après plusieurs décennies, comme toujours recevable : seule la bibliographie fut, au cours des nombreuses réimpressions, remise à jour. Ce livre serait certainement encore réimprimé si le Seuil existait toujours, autrement que comme une simple marque commerciale du groupe la Martinière. On trouve toujours, d’occasion, des exemplaires nombreux, dans les présentations successives que connut l’ouvrage.
C’est certainement que Pia, fidèle en cela à l’esprit de la collection, traite Baudelaire « par lui-même », ainsi que le recommandait le sous-titre. C’est en effet dans son œuvre qu’il va chercher le poète et, s’il ne s’interdit pas l’allusion biographique, il se garde bien de tout biographisme (le mot, au vrai, n’existait pas alors).
Bien entendu, toute lecture de Pia donne l’occasion d’une moisson de mots peu usités et savoureux : vulgivague, par exemple.
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mercredi, 09 janvier 2013
Petit volatile et petit baiser
Comme je l’ai dit, j’ai découvert chez Pascal Pia des mots goûteux, savoureux, piquants, imprévus, peu usités : cant, petite-oie, pataphar, oaristys… J’ajoute, pour le plaisir, puffiste, sotadique et l’extraordinaire chastie-musart. Évidemment, on n’emploie pas ce vocabulaire à la télévision, mais tout le monde ne parle pas TF 1.
Toutefois, c’est petite-oie qui me séduit le plus. Consulté, mon vieil ami Littré, venu déjeuner avec moi, m’a informé qu’il s’agissait des petits morceaux de l’oie (le cou, les pattes) que l’on découpait avant de préparer la bête elle-même. Connaissant sa malice, je lui ai demandé s’il n’existait pas un sens plus familier. Le cher Émile m’avoua donc que, d’une dame ne concédant à son amant qu’un simple baiser, sans daigner poursuivre, on disait qu’elle ne lui accordait que la petite-oie.
Charmant, tout de même, n’est-ce pas ?
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lundi, 07 janvier 2013
Lecture immense
Je poursuis la lecture de Pascal Pia. Chez lui, j’ai appris de nombreux mots : cant, petite-oie, pataphar, oaristys… Je regrette de ne pas les avoir tous notés, c’est une erreur. On ne peut pas, cependant, lire trois mille pages en gardant en permanence un crayon à la main.
J’ai entrepris cette traversée des chroniques littéraires parues dans Carrefour au printemps dernier et, si je ne suis toujours pas parvenu au bout du voyage, j’ai tout de même lu, dans l’intervalle, quatre autres ouvrages (de deux auteurs d’ailleurs découverts grâce à Pia et d’un autre, qui n’a rien à voir) et, dans le même temps, d’autres livres de Pia : sa correspondance avec Camus, puis celle qu’il échangea avec Hellens.
Lecture immense, océanique, que ces articles hebdomadaires répartis sur près d’un quart de siècle.
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jeudi, 13 décembre 2012
Errements typographiques
Comme c’est étrange. Depuis plusieurs années, je peste, râle et fulmine contre les livres que l’on publie aujourd’hui, qui ne sont pas corrigés. Coquilles, bien sûr, mais aussi erreurs, redondances, anacoluthes, bref, quelque chose de typographiquement et grammaticalement désastreux. Je regrette que les maisons d’édition aient fait disparaître le poste de correcteur, depuis que la micro-informatique a – dit-on – rendu désuet cet emploi, pourtant hautement spécialisé. Désormais, le directeur littéraire ou l’un de ses collaborateurs corrige, fort mal en général, en deux coups de traitement de texte. Comme si le progrès technique, évidemment indéniable, pouvait dispenser du savoir-faire et de la connaissance des règles en usage dans ce domaine.
Naturellement, j’ai tendance à dire que c’était mieux avant, tendance ô combien humaine, à laquelle personne n’échappe, travers dans lequel chacun tombe un jour ou l’autre. Je repense à Bernard Dee, qui corrigea chez Laffont mon premier ouvrage publié. Un champion de la langue française, de la grammaire, de la syntaxe, mais aussi de la disposition graphique, de la distribution d’une page, de la conception esthétique d’une couverture où la titraille doit trouver sa place sans nuire à l’illustration, depuis longtemps devenue obligatoire.
C’était mieux avant ? Voire… En effet, Pascal Pia écrivait dans Carrefour, en 1959 : « Dommage qu’une édition établie avec autant de soin ait été imprimée sans que les épreuves en fussent corrigées. Les éditeurs font appel, de nos jours, à des “maquettistes” qui ne seraient pas toujours indispensables, et qui souvent résolvent assez mal de petits problèmes typographiques devant lesquels un prote n’eût pas éprouvé le moindre embarras. Mieux vaudrait ne pas disputer ces étalagistes aux grands magasins et s’assurer le concours d’un correcteur consciencieux, fidèle aux principes de Théotiste Lefèvre ».
Il faut croire que certains errements sont décidément plus anciens que je ne le croyais. Ou bien alors, que dirait aujourd’hui Pia, devant les calamités que concoctent les éditeurs avec le traître appui de la presse Cameron ?
Pour qui l’ignorerait, Théotiste Lefèvre est l’auteur d’une Nouvelle classification de la casse française, combinée d’après l’exact emploi des lettres (1832), d’un Recueil complet d’impositions, exécutées en caractères mobiles (1848), d’un Guide pratique du compositeur d’imprimerie (1855), et de quelques autres publications techniques comme l’Instruction pour diviser les mots à la fin des lignes, à l’usage des sourdes-muettes qui se destinent à la composition typographique.
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mardi, 20 novembre 2012
Pascal Pia tel qu’on l’habille
Cette note complète et développe celle publiée ici-même, le 24 avril 2012, sous le titre Pia s’habille chez le Lérot. Elle traite, du point de vue de la conception éditoriale, de l’ensemble des articles publiés par l’excellent chroniqueur littéraire dans l’hebdomadaire Carrefour.
Pascal Pia est certainement le plus grand critique littéraire de son temps, en tout cas celui dont les articles sont, aujourd’hui encore, les plus goûteux. Écrivant cela, je n’apprendrai rien à personne, et certainement pas à ceux qui ont lu, par exemple, son Apollinaire, qui fait toujours autorité.
Le premier volume de ses chroniques a paru en 1971, du vivant de l’auteur, chez Denoël, dans la collection « Dossiers des Lettres nouvelles » que dirigeait Maurice Nadeau et à l’initiative de celui-ci, qui l’a de plus préfacé. Comme Pia ne voulait pas s’en occuper, ni même en entendre parler, ce fut Nadeau qui s’en chargea et le résultat, sur le plan éditorial, fut et reste innommable. Nadeau a choisi les textes consacrés par son ami à des auteurs du XIXe. Soit. Mais il a regroupé les feuilletons par écrivain, sur près de six-cents pages, sans indiquer la date de parution initiale dans Carrefour (voire en n’en tenant pas compte dans ses regroupements) et en se permettant des intertitres de son cru. On ne fait pas plus maladroit. Ces rapprochements intempestifs ont en effet un gros défaut : ils mettent en évidence quelques redites. Dans une chronologie respectée, elles eussent été acceptables : Pia, en effet, pouvait estimer devoir rappeler, de loin en loin, parfois à des années d’écart, telle ou telle chose, utile à son propos. En compilant les articles par sujet, Nadeau fait ressortir les précisions récurrentes du chroniqueur, avec une indélicatesse à laquelle, j’espère, il n’a même pas dû penser. Par surcroît, tous les textes consacrés à des auteurs du XIXe ne figurent pas dans cette anthologie. Certains ont disparu. Cette somme au format 12 x 21 cm, si riche et si regrettablement mal fichue, est reliée et recouverte d’une jaquette. Elle a au moins le mérite d’être transportable, ce qui, on va le voir, ne paraît pas constituer une évidence pour l’édition d’aujourd’hui.
Deux nouveaux tomes ont en effet paru, longtemps plus tard, en 1999 et 2000, chez Fayard, avec l’aide du Centre national du Livre (CNL). Cette fois, on constate avec plaisir que l’édition est correcte : ordre chronologique de parution initiale des feuilletons, claire indication de la livraison d’origine. Et puis, voici une surprise : si l’on trouve ici des articles consacrés à des auteurs du XIXe siècle parus après 1971 et n’ayant donc pu être compilés dans l’édition précédente, on en lit aussi, qui eussent dû logiquement en faire partie et ont été oubliés, ou non retenus. Les deux préfaces sont de l’inévitable Nadeau. Hélas, il suffit de tenir ces volumes en main pour s’apercevoir que leur réalisation est une hérésie : papier trop blanc, police de caractères d’un corps insuffisant, poids considérable et cartonnage souple qui ne résiste pas au nécessaire temps de lecture (chaque ouvrage compte quelque neuf-cents pages au format 16 x 24, 5 cm). On n’a pas prévu de table des matières, et flanqué chaque tome de quatre index mal faits : présentés à l’identique quand ils sont d’usage différent, ils prêtent à confusion et comportent, de plus, des omissions. Il y avait matière à proposer quatre tomes au lieu de deux, ou bien aurait-on dû employer un papier-bible, infiniment plus léger et d’une exquise matité. Lire ces livres autrement qu’assis à une table est une gageure. Dans les transports en commun, cela relève de la provocation. Les emporter avec soi tient du pari athlétique et d’un entraînement de longue durée. Surtout, ils s’avèrent moins solides que celui édité en 1971, ce qui en dit long sur ce qu’est devenu le traitement physique, matériel, de la chose imprimée. Au bout du compte, on peut penser que ces livres ne sont pas faits pour être lus. Ils sont faits pour être vendus.
Enfin, le solde (le solde ?) des chroniques que Pia rédigea pour Carrefour – il en restait à colliger ! – fut présenté en 2012 par un éditeur artisanal connaissant son métier. Ce livre est incontestablement le plus beau et le plus réussi des quatre et, pour cela, il mérite qu’on s’y attarde.
Plus de cinq cents pages d’assez grand format (18 x 24 cm), de petits caractères serrés, des cahiers cousus et collés, non massicotés, une couverture rempliée, une impression en offset. S’agirait-il d’un volume d’il y a plusieurs décennies ? Point du tout, on est ici dans la maison dite « du Lérot », chez Étienne Louis, cet éditeur de Tusson (Charente) qui persiste dans l’érudition et le beau livre de conception traditionnelle.
Si l’on en croit Jean-Jacques Lefrère qui a préparé l’édition et l’a préfacée, d’aucuns s’abonnaient à Carrefour uniquement pour les articles de Pia. La période considérée s’étend de 1954 à 1977. On nous assure qu’il n’existe ici aucun doublon avec le contenu des trois parutions antérieures. C’est dire l’extraordinaire quantité de livres que Pia a pu chroniquer en plus de vingt ans d’exercice.
On observe que chaque feuilleton a sensiblement la même longueur que les autres, Pia ayant bénéficié, dans le journal, d’une rubrique fixe. Quatre pages, la dernière n’étant pas toujours entièrement pleine. Il arrive néanmoins que l’article soit plus long, atteignant cinq pages. Chacun traite d’une œuvre, parfois de deux, plus rarement de trois ou quatre. Dans ce cadre bien délimité, Pia use de phrases qui pourront paraître longues au lecteur d’aujourd’hui – elles sont pourtant simples, bien articulées, construites solidement : c’est notre regard qui a changé, pas en bien, et les habitudes de lecture.
On est frappé par l’érudition du critique, sa bienveillance qui cependant ne censure jamais le regret d’une faiblesse ou d’une insuffisance de l’auteur considéré, son humour léger, permanent, et même par un brin d’ironie arboré à fleur de sourire, comme à la boutonnière. Tout cela est servi par une langue, faut-il le dire, impeccable.
Une iconographie abondante est reproduite en fin de volume, et non au milieu comme la vogue des biographies en a généralisé la pratique. Ceci, encore, qui n’existe plus : un papillon encarté dans le livre signale deux minimes errata dans les légendes.
Et si cinquante euros, c’est une somme, il reste que cela ne représente pas plus – voire moins – que les deux tomes typographiquement « gonflés » qu’on n’aurait pas manqué de nous imposer, si ce livre avait été réalisé par un éditeur commercial sur l’immonde papier d’une presse Cameron, cette erreur historique, cette monstruosité de l’imprimerie.
Est-ce terminé ? Non, car, parallèlement, en 2011, les éditions du Lérot ont repris, sous le titre Céline en liberté, qu’elles ont choisi, les dix articles que Pia avait consacrés dans Carrefour aux œuvres de l’écrivain. Quatre de ces textes sont des doublons, six autres complètent les ouvrages dont j’ai parlé, si bien que ce volume de quatre-vingts pages de format 15 x 21 cm, présenté par Jean-Paul Louis, vient encore s’ajouter aux précédents. On peut le comprendre puisqu’il s’agit en quelque sorte d’une anthologie thématique. Ce recueil souffre, inévitablement, des mêmes maux que celui de 1971. Rapprocher des textes parus à des écarts importants aboutit ici et là à créer des redondances. On ne s'arrêtera pas à cela.
Au total, cette œuvre, car le mot convient qui se présente seul sous la plume, représente environ trois mille pages, souvent grandes et toujours serrées. Le fait qu’il ne s’agisse ici que des « papiers » donnés à Carrefour laisse songeur : on n’a pas encore recueilli ceux du Magazine littéraire ou de La Quinzaine littéraire.
Bien que Pia n’ait jamais conçu ses articles selon un plan d’ensemble – tout au contraire, il chroniquait les ouvrages qu’il recevait, ce qui aurait dû interdire le regroupement factice effectué par Nadeau – il est devenu banal d’affirmer que l’ensemble de ces feuilletons forme, par-delà la critique au riche sens du mot, une véritable histoire de la littérature d’expression française, au travers de ce qui fut, durant de longues années, proposé en librairie. Cependant, la chose est réelle et cela constitue une raison supplémentaire de regretter la disparate de sa publication.
Il conviendrait de refaire une édition complète, qui serait repensée et réimprimée dans un esprit unique, en six ou sept volumes sur bible, par exemple, car, dans l’immédiat, on jurerait une construction dont nombre d’architectes successifs auraient repris les plans d’origine, en les modifiant à leur guise. Ne rêvons pas, cela n’existera pas.
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