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jeudi, 24 janvier 2013

Il y aura autre chose

Mazuet.gifJe lis le bref libelle de Dominique Mazuet, libraire à Paris, qui s’élève contre le livre numérique et contre les ventes en ligne d’ouvrages. Il a voulu lui donner un titre de forme classique, Correspondance avec la classe dirigeante sur la destruction du livre et de ses métiers, augmentée d'une réponse aux objections courantes composant un court Essai contre la dématérialisation du monde. Bien que beaucoup de choses soient proches de moi dans ce petit ouvrage qui se veut pamphlétaire (mais ne l’est guère, Mazuet écrivant vraiment très mal et très lourdement), je pense que son auteur se trompe du tout au tout. Il y a de la place pour tout le monde.
On sait ici l’intérêt que je porte au papier imprimé. J’ai été employé de librairie, documentaliste, bibliothécaire, revuiste, archiviste, je suis auteur et, évidemment, lecteur. Je suis extrêmement attaché au livre.
Sont arrivées les tablettes, les liseuses et, comme chaque fois qu’une nouveauté apparaît, on s’étripe. Les partisans du livre en appellent à six siècles d’imprimerie, les autres avancent que le lire est plus important que le livre – ce qui non seulement n’est pas idiot mais est bien formulé, il faut le reconnaître. Le lecteur tranchera, comme toujours, et lui seul.
Je ne crois pas que disparaîtront les libraires, pas plus que le livre, qui n’a été tué ni par la radio, ni par le disque, ni par la télévision, ni par la cassette audiographique, ni par la cassette stéréo-8, ni par la cassette vidéographique, ni par le disque compact, ni par le vidéodisque, ni par le DVD, ni par Internet, ni par le mp3, ni par... Pourquoi serait-il mis à bas aujourd’hui, alors que la liseuse est tout de même ce qui se rapproche le plus possible de lui ?
Je lisais Mazuet ce matin dans le métro quand, levant les yeux, j’aperçus devant moi un homme jeune, porteur d’une liseuse. C’était amusant. J’ai jeté un œil : il s’agissait d’un roman policier. Au passage, je signale que l'ouvrage du libraire protestataire est en vente en ligne, y compris chez son ennemi déclaré Amazon, ce qui constitue un insolent pied-de-nez.
Amis libraires, organisez-vous et faites-vous une place nouvelle tandis que le livre numérique trouve la sienne sans vous demander votre avis. S’il faut vous rassurer contre je ne sais quelle peur, dites-vous que le numérique lui-même sera détrôné un jour. Pourquoi le mouvement cesserait-il ? Après le livre numérique, il y aura autre chose, évidemment. Quoi ? La vie.

15:39 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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