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mercredi, 17 janvier 2007

James Bond contre docteur Baudelaire

On parle de tout, rue Franklin, même de James Bond.

D’ailleurs, Bond, on en parle aussi maintenant dans un colloque international intitulé Histoire culturelle et enjeux esthétiques d’une saga populaire, organisé par la Bibliothèque nationale de France (BNF), les universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Nanterre et le Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle (CEEA). L’objet de ces débats est d’étudier le phénomène sur les plans historique, esthétique, anthropologique, politique, psychanalytique. Soit.

On signale quand même aux animateurs de VousNousIls.fr, site spécialisé dans les questions d’éducation, qui consacre une dépêche à cette rencontre, qu’il n’existe pas douze volumes publiés par Ian Fleming mais quatorze. medium_bcover16.7.jpgSans doute se fondent-ils sur les douze tomes publiés dans les années 60 par Plon et malencontreusement numérotés de 1 à 12 (Casino Royal, Vivre et laisser mourir, Bons baisers de Russie, James Bond contre docteur No, Goldfinger, Bons baisers de Paris, Opération Tonnerre, Motel 007, Au service secret de sa majesté, On ne vit que deux fois, L’Homme au pistolet d’or, Meilleurs vœux de la Jamaïque), ignorant délibérément deux autres romans édités alors au Livre de Poche par la Librairie générale française, c’est-à-dire Hachette. Leurs titres français étaient dans l’esprit « policier » du moment, celui de la Série noire Gallimard : Entourloupe dans l’azimut (Moonraker) et Chauds les glaçons (Diamonds are forever). Plon n’avait pas les droits, les deux traductions avaient été publiées avant que le héros n’atteigne la célébrité mondiale grâce au cinéma, essentiellement avec Goldfinger (1965), son Aston Martin truquée, sa fille peinte en or et la voix invraisemblable de Shirley Bassey chantant le thème du film.

On leur rappelle aussi que Laffont a publié il y a déjà plusieurs années l’ensemble des livres en collection « Bouquins », dans l’ordre chronologique, l’édition étant due à Francis Lacassin.

medium_pb_bb_paris9.jpgC’était la petite séquence nostalgique du taulier, qui a lu les quatorze livres entre ses douze et quinze ans avant de se convaincre que, décidément, Baudelaire était plus intéressant.

Commentaires

Amusant... j'étais sûre que je finirais par lire cette note ici. Et en la lisant, j'étais sûre, à chaque paragraphe, de ce que contiendrait le suivant.
... et voilà que je vais me coucher avec le thème de "live and let die" dans la tête... malin !

Écrit par : Fanny | jeudi, 18 janvier 2007

Tiens, heureusement que ce blog existe, il me permet d'avoir des nouvelles de ma fille aînée.

Et pourquoi diable étais-tu sûre de tout cela, belle fourmi ? Serait-ce une union invisible entre père et fille ? Ou simplement le fait de bien se connaître depuis longtemps ?

Cela dit, je n'ai plus lu ou vu un Bond depuis 1967 environ.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 janvier 2007

L'ami Richard a des difficultés à laisser un commentaire. Il semble que le système ne fonctionne pas bien. Il m'a donc écrit en privé. Voici le commentaire de Richard.

"C'est génial. James Bond rue Franklin. Et en plus on y apprend plein de choses sous la plume de Jacques. Alors je peux maintenant l'avouer sans fard : je suis fan de l'agent 007. Et je m'amuse à décortiquer la saga,
pièce par pièce et avec plein d'allers-retours, pour me détendre de temps en temps. Au passage, précision mineure, Goldfinger, le film, est sorti sur les écrans anglais en septembre 1964 (et ne déboulera en
France que le 18 février 1965, certes)."

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 janvier 2007

C'est marrant, je n'aurais jamais imaginé que Richard pût s'intéresser à OO7. Ce mythe touche (ou a touché) tout le monde, quel que soit l'âge, quelle que soit la profession, quels que soient les centres d'intérêt.

(Et là, je vais avoir des tas de réponses me disant : "Non, moi, ça ne m'intéresse pas, justement").

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 janvier 2007

De fait.

Écrit par : Feuilly | jeudi, 18 janvier 2007

Au même âge je lisais plutôt OSS 117 avant de me convaincre que, décidément, San Antonio était plus intéressant. :-))

Écrit par : Pierre B. | jeudi, 18 janvier 2007

Ah, mais j'ai lu aussi quelques OSS 117 (Hubert Bonisseur de la Bath, quel nom !) et des San-A.

Chez Bruce, j'adorais les titres : Moche coup à Moscou pour OSS 117, par exemple. Il y en avait toute une série, comme ça.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 janvier 2007

Il y a aussi souvent ce genre d'erreur pour le nombre de films car on oublie alors “Casino royal” avec Niven, Allen, Andress, Welles. Ce film est qualifié de parodie, donc ce ne serait pas un vrai Bond, or il est bien tiré d'un roman de Fleming et même si le rapport avec le livre est euh... très éloigné et très libre, cela en conserve beaucoup de côtés et le titre n'est pas simplement l'habillage d'un scénarie sans aucun rapport avec le roman. Il faut dire aussi que comme pour l'histoire des traductions, c'était le seul livre dont les droits d'adaptation étaient restés libres parce que les gros marchands de bloquebeusteurs n'en avaient pas voulu, or maintenant les mêmes marchands nous font un nouveau Casino royal sans parodie. Mais il y a bien mieux ! il y a eu encore un tout premier Bond, diffusé lui à la télévision, ce qui veut dire trois Casino royal et puis des listes qui varient.
Le film parodique vaut le coup à mon avis ; même si ce n'est pas du grand cinéma, il y a une fraîcheur. On a un Allen qui surjoue et qui fait penser à la fois à Hynkel et à Folamour, ce n'est pas si loin de Zelig quand on y réfléchit. Et puis les gadgets à la noix, les pistolets qui font pop ! ou les filles en pat' d'ef' roses et coupe de cocker, c'est trop drôle. Mais bon, juste pour une soirée pizza.

Écrit par : Dominique | jeudi, 18 janvier 2007

Alors ça ! Dominique qui s'intéresse à James Bond ! On aura tout vu. Tu vois, Feuilly, tu es isolé, cours vite après le train ! (C'est pour rire, hein ?)

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 janvier 2007

J'aime aussi beaucoup Austin Powers. Cela me rappelle une époque plus joyeuse.

Écrit par : Dominique | jeudi, 18 janvier 2007

Elle l'était en effet. Plus insouciante, avec davantage de certitudes.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 18 janvier 2007

Les commentaires sont fermés.