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mardi, 31 octobre 2006

En vente dans toutes les mauvaises librairies

Les livres « boîtes de chocolats » commencent à être disposés aux éventaires des librairies. À la Fnac-Italie (peut-on appliquer à ce lieu le nom de librairie ?), on crée des « rayons » à même le sol pour les coffrets de DVD, entassés comme des boîtes de conserves. La grande fiesta répugnante de la fin de l’année commence maintenant début octobre, au plus tard mi-octobre.

Allez les voir, ces livres qui ne servent à rien ! Ils sont d’ailleurs magnifiques, souvent. Honnêtement, objectivement, on fait des albums de plus en plus beaux – et lourds, et chers – c’est incroyable. On n’oublie pas l’immuable Rimbaud. Si le malheureux gamin ardennais pouvait voir ce qu’il inspire aujourd’hui ! Il y a longtemps déjà, Paulhan observait que « le commentaire à Rimbaud est devenu un genre littéraire en soi. » Ça continue à raison de quatre à six livres par an, et je passe sous silence le délire éditorial qui fut celui de 1991, pour le centenaire de sa mort. Viennent de paraître des livres de luxe signés d’autorités. Lefrère, biographe du poète et spécialiste reconnu depuis des années, publie son énième Rimbaud sous forme d’un album luxueux constitué de documents reproduits sur une page avec, en regard, un bref paragraphe. Rien de neuf, évidemment. On n’a rien retrouvé de nouveau, concernant le diablotin de Charleville, depuis 1970, à l’exception, il y a quelque temps, d’une photographie dont on n’est pas certain qu’elle le représente réellement. Cela n’empêche nullement la parution de nouveaux livres, et allez donc ! On propose aussi un gros album luxueux exclusivement consacré à l’affaire de Bruxelles, sous l’égide de l’Académie royale de Belgique. Comme si l’on ne savait pas absolument tout de cette histoire… Et avec une énormité en quatrième de couverture, où il est dit que c’est à Bruxelles que Rimbe et Lélian vont se fâcher définitivement, ce qui est absolument faux puisqu’ils se reverront une fois encore à Stuttgart, deux ans plus tard, en 1875, retrouvailles à l’issue desquelles l’ingrat garnement cassera la gueule de Verlaine et le laissera pour mort sur le bord du chemin. Ce qui n’empêchera pas le poète de tout mettre en œuvre, par la suite, pour faire connaître au monde l’auteur génial qui a bouleversé sa vie, celle de sa femme, celle de son fils. Eh bien, rien n’empêche, on affirme tranquillement que leur brouille définitive se produisit à Bruxelles en 1873. Avec le blanc-seing d’une institution.

14:45 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

Ce qui me rassure d'abord, c'est qu'il n'y a pas un trente-sixième Alain Borer à l'horizon... J'ai lu il y a longtemps, durant mes années de fac, la thèse d'Etiemble (je travaillais sur Paulhan, mon maître est un éminent éditeur rimbaldien) et il parlait déjà de 3 000 ou 5 000 volumes exclusivement consacrés au Rocheux alors qu'Etiemble rédigeait cela à la fin des années cinquante ! Je n'ose imaginer la somme actuelle.

Écrit par : Dominique | mardi, 31 octobre 2006

J'en étais resté à trois mille, effectivement (dans le monde entier, tout de même.) Je ne sais pas à combien on en est maintenant. Ce qui est frappant, c'est que, depuis longtemps, tous ces livres répètent la même chose, dans le meilleur des cas, et, dans le pire, se contredisent. Mais rien de nouveau.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 31 octobre 2006

Dans le meilleur des cas, ils se contredisent. ;-)

Écrit par : Guillaume | vendredi, 03 novembre 2006

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