lundi, 30 octobre 2006
Comptes rendus
« En supposant un taux de droits d’auteur classique de 14 % en moyenne », note Le Monde du 28 octobre dernier, à propos des Bienveillantes. Peu importe d’ailleurs le sujet de l’article, c’est cette phrase révoltante que je retiens.
Puisque nous vivons dans un monde de chiffres, en général assénés d’autorité par des journalistes qui estiment toujours tout savoir alors qu’ils colportent seulement des idées reçues, voici, pour information, les pourcentages de droits qui me sont accordés par contrat, concernant mes livres parus.
1 - Léo Ferré, la mémoire et le temps, Seghers, 1987 : 8 %. À valoir de 40. 000 francs (avant déductions obligatoires et avant impôts.) Premiers et derniers droits perçus (après couverture de l’à-valoir) en 1994.
2 - Cabaret baroque, Le Bruit des autres, 1994 : rien, pas de contrat (on m’y reprendra.) Pas d’à-valoir.
3 - On n’emporte pas les arbres, L’Harmattan, 1998 : 0 % sur les mille premiers exemplaires (tirage : 500.) Pas d’à-valoir.
4 - Écrivains contemporains, L’Harmattan, 1999 : 0 % sur les mille premiers exemplaires (tirage : 500.) Pas d’à-valoir.
5 - Léo Ferré, une mémoire graphique, La Lauze, 2000 : 10 % à partager entre les deux co-auteurs, soit 5% (multiples relances pour être payé, contrat non respecté.) Pas d’à-valoir.
6 - Dix femmes, Éditions du Laquet, 2001 : 8 % (jamais versés.) Pas d’à-valoir.
7 - Albertine Sarrazin, une vie, Écriture, 2001 : 8 % (rien touché depuis 2001, l’à-valoir n’étant toujours pas couvert.) À-valoir de 15. 000 francs (avant déductions obligatoires et avant impôts.)
8 - Spectacle total, Éditions du Petit-Véhicule, 2002 : 7, 5 % (comptes non rendus, jamais rien touché.) Pas d’à-valoir.
9 - Avec le livre, propos et réflexions, L’Harmattan, 2003 : 0 % sur les cinq cents premiers exemplaires (tirage : 500.) Pas d’à-valoir.
10 - Les Chemins de Léo Ferré, Christian Pirot, 2005 : 10 %. Pas d’à-valoir.
11 - Les Films de Claude Sautet, Atlantica, 2005 : 4 % (la première année : 20 % de retenues contractuelles sur ces 4 %.) Pas d’à-valoir. (Multiples relances pour être payé.)
12 – Manon suivi de Guillemine, à paraître chez l’Harmattan : 0 % sur les cinq cents premiers exemplaires (tirage : 500.) Pas d’à-valoir.
J’ajoute que, contractuellement, il m’était imposé, pour les livres n° 3, 4 et 12, l’achat, à titre personnel, de cinquante exemplaires. Et, pour le livre n° 6, l’intéressement de l’éditeur sur les représentations éventuelles de la pièce (5 % des droits de la SACD à lui reverser.)
J’ajoute encore que, pour le livre n° 7, l’à-valoir de 15. 000 francs m’a fait sauter d’une tranche, ce qui m’a coûté 5.000 francs de supplément d'impôts. Je reconnais volontiers que l’éditeur n’y est pour rien. Il faut ajouter à cela environ 2.000 francs de frais (voyages, hôtels, restaurants, correspondance, téléphone, location de voitures...) occasionnés par les multiples déplacements nécessaires à la rédaction d’une biographie et bien entendu non pris en charge par l’éditeur. Cet ouvrage m’a donc rapporté 8.000 francs depuis 2001, soit 1.600 francs par an, soit 133, 33 francs par mois, ce qui représente 4, 44 francs par jour. Et même moins, puisque je n’ai pas tenu compte, ici, des prélèvements obligatoires sur les 15. 000 francs versés au départ. Qu’on sache enfin que ces 15. 000 francs devaient contractuellement être versés en trois fois et que, lassé d’attendre, j’ai dû réclamer les deuxième et troisième versements qui furent effectués en même temps. Autrement, je n’en aurais jamais vu la couleur.
N. B. : les pourcentages indiqués se calculent naturellement sur le prix de vente hors-taxes.
14:10 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Jacques, vous donnez envie de publier.
Écrit par : desavy | lundi, 30 octobre 2006
Je voulais uniquement rétablir les choses, dire ce qu'il en est pour des gens comme nous. Je vous souhaite de tout coeur de parvenir à la publication. Il faut cependant savoir des choses comme ça. Il est bien évident que nous ne faisons pas ça pour de l'argent. De là à entendre parler de "14 % en moyenne"...
Écrit par : Jacques Layani | lundi, 30 octobre 2006
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