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mercredi, 05 juillet 2006

Au désespoir

Sale type,

 

Je vous connais depuis toujours. Quand ma jeunesse battait pavillon noir, vous étiez, comment dire, métaphysique, existentiel, et vous êtes, en ces heures de drapeau gris, devenu réel, concret. Vous êtes le rictus de cette société fatiguée. Je vis avec vous, ce qui ne signifie pas nécessairement que nous vivions ensemble. Autorisez-moi cette nuance, je vous prie. Et puis non, taisez-vous, cest moi qui parle.

 

Depuis trop longtemps, vous battez la semelle sur le bitume de ma vie. Vous êtes le proxénète de ma joie de vivre, mais elle en a assez de vous donner son bas, chaque soir. Allez donc chez le coiffeur et demandez-lui quil vous fasse une autre tête, celle-là me dégoûte. Quand vous vous verrez dans le miroir de votre figaro, vous comprendrez. Et puis, entre nous, si vous pouviez vous installer ailleurs que chez moi, ça marrangerait. Je suis bien persuadé que dautres ont de quoi vous loger. Cherchez un peu, voyons.

 

Vous vous contenterez de cette courte adresse, salaud. Vous naurez pas meilleure apostrophe. Je la posterai sans apposer de timbre et ainsi, mes amis postiers vous feront payer une surtaxe.

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