vendredi, 23 juin 2006
À ma liberté
Vous vous tenez là, au fond de mes neurones, ce bout de moi où les crétins n’auront jamais accès, cet endroit où les arbres poussent et me font de l’ombre. Là où les ascenseurs ne s’arrêtent jamais. Il n’y arrive que mon escalier personnel et privé, tout derrière ma fantaisie, ma gentillesse sociale et mon plaisir appris.
Vous vous tenez aux drapeaux du soir bleu qui flottent dans l’été, ou encore au souci merveilleux d’être un homme libre, à l’indépendance fière. D’un nickel mastodonte, vous m’avez fait des pare-chocs contre les coups du dehors. Vous êtes la liberté de penser et de vivre, celle qui s’éloigne des rempants enchaînés. Dans mon intimité, il y a la librairie de la pensée et le kiosque à journaux de l’énergie créatrice. Il y a des coins de rues de roses, l’intelligence à boire à la bouteille, la crucifixion du sérieux, nos besoins pris par la main. Il y a la poésie capiteuse. Il y a Camille Claudel loin des asiles et son frère croisant le diable à Notre-Dame. Il y a Auguste Rodin pétrissant la misère pour en faire l’érotisme de la terre.
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