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mercredi, 21 juin 2006

Aux amants

Vous avez le masque du rire et l’habit de fleur bleue qui convient à votre rôle. Vous allez au cœur des rues éperdues de délire et mangez des chansons, des musiques frivoles, après que vous avez bu l’eau des corolles, goûté au fruit frais de la mer et mordu dans le pain de votre illusion.

 

Votre texte rime, vous avez bu la parole du rêve, mais la réalité vous prend dans son mensonge et bouscule le vôtre lorsque la nuit s’achève. Le matin est, pour vous, le rideau qui se lève quand vous voudriez qu’il vous rendît anonymes pour vous cacher, vous lover dans sa brièveté.

 

Vous respirez l’artifice, vous vivez de bravos quand vous vous aimez, vous arpentez sans fin des coulisses toutes identiques, vous trébuchez sur la scène, mourez chaque soir sous des lumières blêmes, vous brûlez à la rampe. Votre peu d’intimité se farde de crèmes.

 

Vous aimez trop la parure et vous n’êtes plus rien quand les rappels s’achèvent. Dans l’ombre qui survient, votre médiocre nature vous renvoie en coulisses.

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