mardi, 20 juin 2006
Pour Stendhal
L’ami Feuilly appelle mon attention sur la vente de manuscrits de Stendhal et sur une pétition lancée par l’association Stendhal de Grenoble.
09:47 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (20)
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L’ami Feuilly appelle mon attention sur la vente de manuscrits de Stendhal et sur une pétition lancée par l’association Stendhal de Grenoble.
09:47 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (20)
Commentaires
Le manuscrit révisé de la Chartreuse vient juste d'être donné aujourd'hui par son propriétaire à l'État. Mais les documents importants sont en fait les journaux inédits.
Écrit par : Dominique | mardi, 20 juin 2006
Merci, Dominique. En effet, on peut lire les derniers développements de cette affaire dans Le Monde : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-785369@51-781547,0.html
Stendhal ou un autre, le problème est toujours le même. Des trésors figurent dans des collections privées. Cela ne me gêne pas outre-mesure, mais lorsque leur propriétaire, pour mille raisons, veut s'en défaire, commence la valse des millions. Quand on pense que l'exemplaire d'Une saison en enfer, dédicacé par Rimbaud à Verlaine alors dans sa prison de Mons, est évalué de 200 000 à 300 000 euros, on perd la tête. Enfin, moi, je perds la tête. Tout ça n'a aucun sens. Le patrimoine devrait être destinataire sans conditions de ces pièces qui sont véritablement le bien public.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 juin 2006
Dommage, je ne peux vraiment pas converser avec vous cet après-midi, Jacques. J'attends un client… Mais votre "sans conditions" me gêne beaucoup. En clair, on laisse les artistes croupir de leur vivant, des collectionneurs privés investir dans leurs toiles (ou des lecteurs faire leur succès, s'ils écrivent), et une fois la partie gagnée, au siècle suivant (une fois sur X… milliers d'œuvres), l'État se pointe et dit : "Ceci est mon œuvre".
Ce que vous proposez implique, d'emblée, de trancher une autre question : celle du domaine public.
Très vaste sujet, difficile, épineux.
(Ce n'est pas une raison pour ne pas en parler, en cela votre billet et les commentaires qui suivront seront précieux).
Je vous laisse.
Désolé.
Écrit par : Dominique Autié | mardi, 20 juin 2006
Je m'attendais bien sûr à ce genre de réaction. Il est vrai qu'elle est fondée.
Mais le problème est le même pour les toiles de Van Gogh vendues à prix d'or et finissant leur vie dans un coffre. C'est stupide.
Et puis, qui va payer ce Rimbaud original, dédicacé, 300 000 euros ? Ni vous ni moi, n'est-ce pas ? Un milliardaire américain, sans doute. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il serait mieux au musée Rimbaud, visible par tout visiteur ou, de façon plus restrictive, communiqué uniquement aux chercheurs. Tout, mieux qu'un coffre de banque au quatrième sous-sol d'un immeuble de Californie.
Le domaine public ? Vous voulez dire ses limites ? Eh bien, celles du patrimoine. Qu'est-ce que le patrimoine ? Eh oui, c'est difficile. C'est ce qui appartient à un pays et, au-delà, à l'humanité. Je parlais du musée Rimbaud, mais je ne verrais aucun inconvénient à ce que cet exemplaire inestimable soit accueilli par un musée de Belgique, du Maroc ou même du Texas, tout, pourvu que le lieu soit public. Le patrimoine, c'est ça.
Je suis d'accord avec vous lorsque vous écrivez : "On laisse les artistes croupir de leur vivant, des collectionneurs privés investir dans leurs toiles (ou des lecteurs faire leur succès, s'ils écrivent), et une fois la partie gagnée, au siècle suivant (une fois sur X… milliers d'œuvres), l'État se pointe." Mais les responsables culturels d'aujourd'hui ne peuvent pas être tenus pour responsables des erreurs d'hier. De sa vie, Van Gogh, je crois, n'a vendu qu'une toile... à son frère. Ou à peu près. Ce n'est pas la faute des hommes d'aujourd'hui. Donc, "l'Etat se pointe", oui. Les responsables actuels ne doivent pas commettre les mêmes erreurs.
De plus, il y a collectionneur et collectionneur, vous le savez bien. Il y a l'amateur qui prêtera ses collections pour des expositions, qui les ouvrira aux chercheurs... Il y a, à l'opposé, le sinistre bonhomme qui place son argent là, comme il le placerait ailleurs, et qui stocke, privant l'humanité de trésors.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 juin 2006
L'intérêt de l'exemplaire dédicacé par Rimbaud est assez secondaire et anecdotique. On peut lui trouver une valeur symbolique notamment par rapport à la date de la signature, il fera très bien dans une vitrine, mais il ne constitue pas un document de premier ordre. En revanche, les douze poèmes (qui valent presque tous chacun autant que le volume) sont vraiment importants. Mon maître, André Guyaux, avait pu les consulter et les photographier pour son édition diplomatique et il avait pu rectifier des leçons erronées. La ville de Charleville possède dans l'ancien moulin un certain nombre de ces poèmes ou des copies de Nouveau, de Verlaine, mais franchement... une telle commune (économiquement sinistrée parmi les communes pauvres) est incapable de sortir un ou deux millions d'euros pour une opération de prestige, en moins d'un mois. Elle ne peut compter que sur l'aide de l'État comme les autres fois ou un mécénat ou une souscription.
Écrit par : Dominique | mardi, 20 juin 2006
Bien entendu. C'est pour cela que je demandais qui allait payer. Et ce sera encore un collectionneur riche.
J'avais pris uniquement pour exemple le livre dédicacé. Il est vrai qu'il n'apporte rien, sinon l'impressionnante assurance que tous deux l'ont tenu en mains. La dédicace elle-même est connue, elle est très courte : "A P. Verlaine. A. Rimbaud". On ne saurait faire plus simple.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 juin 2006
"En clair, on laisse les artistes croupir de leur vivant, des collectionneurs privés investir dans leurs toiles (ou des lecteurs faire leur succès, s'ils écrivent), et une fois la partie gagnée, au siècle suivant (une fois sur X… milliers d'œuvres), l'État se pointe et dit : "Ceci est mon œuvre"."
L'Etat me semble en l'occurence plus légitime que les héritiers, que seul le hasard a mis dans cette situation.
Écrit par : desavy | mardi, 20 juin 2006
C'est vrai aussi, vous avez raison. C'est pour cela que ces affaires sont complexes. Surtout, ce sont beaucoup trop des questions de gros sous, de vraiment très gros sous.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 juin 2006
Tardivement, j'enfonce le clou planté par desavy : quand les héritiers se contentent post mortem d'un bienheureux hasard, c'est le scénario idéal. Mais la veuve anthume, la sœur abusive (Nietzsche), le raté qui vivait au crochet de Marceline Desbordes-Valmore - et la rage ordinaire des désœuvrés à assurer le bruit de fond aux abords immédiats de celle ou celui qu'une œuvre requiert corps et âme… En clair, ils ont empoisonné l'existence de l'artiste et viennent agiter le tiroir-caisse (ce sont les plus teigneux, en général) quand la Faucheuse a fait son travail.
C'est bien pour cette raison que je faisais un préalable d'une réforme du domaine public : pour déposséder les veuves de tout intéressement à l'œuvre (je n'en réfère, bien entendu, qu'à l'espérance de vie sensiblement plus longue des femmes… le mari de Marceline, parmi mes exemples, me dédouanant de toute misogynie !)
Écrit par : Dominique Autié | mardi, 20 juin 2006
Oh, mais je crois que le propos dévie. C'est votre droit, d'ailleurs, évidemment.
Je parlais initialement des collectionneurs et nous en arrivons aux héritiers. Ce n'est pas la même chose.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 21 juin 2006
Le journal a été préempté finalement.
http://fr.news.yahoo.com/21062006/202/le-journal-de-stendhal-preempte-au-profit-de-la-ville.html
Écrit par : Dominique | mercredi, 21 juin 2006
Ah, il rejoindra donc les pages déjà conservées à Grenoble. Parfait... 936.942 euros, avec les frais. N'est-ce pas délirant ? Et le Rimbaud adressé à Verlaine dont nous parlions hier ? 511.424 euros...
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 21 juin 2006
Les manuscrits de Rimbaud étaient trop chers pour la ville de Charleville.
http://www.lunion.presse.fr/fmd/20060622.UNA4738.html?0831
Écrit par : Dominique | jeudi, 22 juin 2006
Et voilà !
Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 22 juin 2006
Pour Stendhal... Poor Stendhal ?
Écrit par : Guillaume | dimanche, 25 juin 2006
Sinon, la bannière de ce soir, qu'est-ce ? Une corneille mantelée ? Non, le bec ne convient pas. Un bouvreuil à contre-jour ???
Écrit par : Guillaume | dimanche, 25 juin 2006
Ah, ça, c'est une colle. Il faut demander à Patrick, le maître.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 25 juin 2006
C'est un magnifique spécimen de Grouchus marxbrotherus L. accompagné de deux variantes de l'espèce, dont une généralement muette.
Écrit par : lamkyre | dimanche, 25 juin 2006
Euh, oui, dans l'intervalle, il y a eu un changement de bannière.
Écrit par : Jacques Layani | dimanche, 25 juin 2006
Ah ! je suis désolé, mais Harpo émet des sons et n'est pas du tout muet, tout au contraire et malheureusement ou heureusement (il y a même des films où il parle avec de vrais mots vraiment).
Écrit par : Dominique | dimanche, 25 juin 2006
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