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mardi, 18 avril 2006

Quel métier !

L’ami Feuilly me signale, sur le site Fabula, une recension, faite par Thomas Mercier, du livre dirigé par Bertrand Legendre et Christian Robin, Figures de l'éditeur, représentations, savoirs, compétences, territoires, paru en 2005 chez Nouveau Monde Éditions.

 

Je relève dans ce compte rendu que, pour les étudiants en formation, ceux qui apprennent le métier, l’éditeur « n’est ni incarné par une figure héroïque ni appréhendé comme un marchand ou un artisan. Il est davantage fantasmé comme une constituante du milieu artistique. Les jeunes interviewés n’envisagent que l’éditorial, le graphisme et le service de presse, ils oublient systématiquement la partie fabrication et la partie diffusion. Aucun d’entre eux ne perçoit l’éditeur comme un chef de projet qui formalise une idée de collection, alors que c’est bien souvent ce qu’il est. »

 

C’est a priori l’aspect le plus intéressant de l’ouvrage, si j’en juge, à tout le moins, par ce simple article. Car ce rêve éditorial, s’il est a priori sympathique, uniquement tourné vers la partie artistique de la fonction (encore que le service de presse n’en relève pas exactement), ne correspond à aucune réalité. Pis, la notion de contenu est ici totalement absente. Cela promet de beaux tristes jours pour le livre de demain.

14:40 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Le titre l'indique, nous sommes dans l'ordre de la "représentation", de l'image qu'un groupe de personnes se fait, en l'occurrence, d'un métier. Si l'on s'en tient, donc, à ce registre, je ne suis guère étonné, dans la seule mesure où l'on précise que cette enquête a certainement dû être réalisée à la rentrée, en début de cursus.
Qu'il s'agisse, en effet, d'étudiant(e)s en BTS (j'en ai formé pendant treize ans jusqu'en 2003) ou en licence et master (depuis la rentrée 2005), j'ai toujours constaté une grande méconnaissance de la "filière" en tout début d'études. En revanche, très vite, les véritables perspectives sont envisagées, ce qui suscite quelques déceptions mais, dans la plupart des cas, permet de concrétiser de véritables "vocations". Mon expérience en licence et master d'édition est trop récente pour en tirer des règles générales, mais il m'a semblé que l'attrait pour la fabrication est aussi fort qu'en BTS : une fois décrite la chaîne de production, nombre de jeunes trouvent enviable d'y trouver leur place.
Il faut préciser que le recrutement, dans les deux cas (cela est vrai aussi, et peut-être plus encore en licence et master), s'opère auprès de jeunes qui sortent découragés, déçus, quand ce n'est pas "broyés" moralement par un ou deux ans de fac de lettres (ou de psycho, ou d'histoire de l'art) et qui manifestent une sorte de "manque" en regard de la vie réelle – qui se traduit pas une joie évidente à calculer le nombre de signes et d'espaces dans une page imprimée ou dans un manuscrit, à calculer des formats de papier en fonction de celui des machines à imprimer, à calculer des marges pour la rognes, des épaisseurs de dos pour les livres… Les maquettes qu'ils avaient à produire en BTS étaient rarement des élucabrations de stylistes ou de publicitaires "fantasmés", mais de vrais travaux pratiques, réalisés avec une sorte d'appétit pour le livre dans sa matérialité.
Je reste, dans l'ensemble, frappé par les qualités personnelles et le sérieux des étudiants dans cette filière. Beaucoup se sont insérés sans la moindre difficulté dans un secteur pourtant réputé "fermé". Mais il est vrai que ce métier existe essentiellement à travers son image, qu'il cultive avec un doigt de perversité ! Dans la pratique, les choses sont plus simples. Nous formons de vrais professionnels, je crois.

Écrit par : Dominique Autié | mardi, 18 avril 2006

Ah, voilà qui me rassure et je ne demande qu'à vous croire. Il ne s'agissait pas, dans ma courte note, d'une interprétation personnelle, mais de celle de Thomas Mercier. Si vous me dites qu'il y a lieu d'être plus optimiste, tant mieux.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 18 avril 2006

J'atteste seulement que la "relève" se prépare, par des jeunes correctement formés, qui ont des stages à réaliser en maisons d'édition dans le cadre de leur cursus. Dans l'ensemble, ils me semblent très conscients des difficultés auxquelles le secteur doit s'attendre, qui impliqueront une probable reconversion de la politique éditoriale pour nombre d'entreprises d'édition. Ils ne sont, en tout cas, absolument pas impressionnés par les ouvrages "poudre aux yeux" dont vous dénoncez souvent l'existence, à juste titre. Un nombre significatif d'entre eux évoque même des projets personnels (créer leur propre entreprise) et, lorsqu'on les écoute, on ne peut qu'être frappé par le pragmatisme qui inspire leur démarche : il s'agit souvent d'explorer une "niche" de lecteurs potentiels, repérée autour d'un thème, d'une activité, d'un métier, et non de produire des ouvrages pour ce "grand public" qui, je ne me lasserai jamais de le répéter, est - en matière d'édition - un pur fantasme ! Ce sont certains responsables de productions éditoriales essentiellement tournées vers la progression du chiffre d'affaires qui me semblent vivre dans le fantasme, pas nos étudiants !
Oui, ce sont des raisons d'y croire, il me semble. Et quand les raisons d'y croire sont les individus eux-mêmes, et non quelque théorie hasardeuse, c'est toujours source de vraie joie, isn'it ?

Écrit par : Dominique Autié | mardi, 18 avril 2006

Yes, it is.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 18 avril 2006

C'est à cause de mes propos positifs que vous venez de changer la bannière pour cette belle branche printanière, ou c'est automatique, comme les panneaux de Jean-Claude Decaux ?…

Écrit par : Dominique Autié | mardi, 18 avril 2006

Non, non, je pensais changer la bannière de toute façon. Et Martine a eu envie de printemps. Mais cela tombe bien, en effet.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 18 avril 2006

Les commentaires sont fermés.