Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 11 avril 2006

La presse

Selon la revue de presse fournie par Le Monde, « ce retrait est une humiliante défaite politique, à la fois pour M. Chirac et pour son protégé, Dominique de Villepin » (New York Times). Quant au Guardian, il estime que la « prévisible décision [de Chirac] conclut parfaitement une présidence de dix ans qui n’a conduit nulle part. » Il écrit aussi : « Raymond Barre, Édouard Balladur, Alain Juppé et maintenant Dominique de Villepin : au cours des trente dernières années, tous ceux qui ont tenté de guérir la France d’une économie sclérosée ont échoué. »  Le Christian Science Monitor estime que c’est « une perte pour la flexibilité du travail, dont la France et une grande partie de l’Europe ont désespérément besoin ». « Que la France ait besoin d’une réforme de son code du travail, personne ne le discute », affirme El Pais.

 

Ce ne sont là que des extraits. Je vous invite à lire la totalité de l’article si vous voulez rire un peu. C’est le texte d’El Pais qui m’amuse le plus. « Personne ne le discute » : si, les Français. Excusez-les.

15:58 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (14)

Commentaires

Fichtre, quelle sentence !

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 11 avril 2006

Oh la la, quelle réduction du problème ! C'est la flexibilité sans sécurité qui peut être dangereuse. De toutes façons, une entreprise par trop flexible (comprenez qui pratique un turn-over structurel) est promise à disparaître, parce qu'elle n'aura pas cimenté sa culture. L'introduction d'une souplesse est cependant nécessaire pour ajuster le tir en cas de soubresauts de marché (et malheureusement les oscillations sont importantes : c'est peut-être cela qu'il faut d'abord commencer à combattre, le modèle économique mondial, avant de fragiliser nos entreprises). Le salarié a aussi à y gagner, à jouer à saute-saute d'une entreprise à l'autre. Un collaborateur de talent sera toujours sollicité. Restons seuls, figés dans notre modèle plan-plan hérité des trente glorieuses (terminées en 1974, ça commence à dater), et mourons en paix à la face rigolarde du monde, avec nos 1100 000 000 000 euros de dette. Les pays d'Europe du nord, modèles de certains socialistes français (disons les moins dogmatiques), ont un code du travail bien plus souple que le nôtre... Et leurs salariés sont moins malheureux que par chez nous, me semble-t-il.

(et pardon pour ce commentaire brouillon)

Écrit par : Richard | mercredi, 12 avril 2006

Ah, Richard, pourquoi faut-il que quelque chose, toujours, nous sépare de ceux qu'on apprécie pourtant ? Tous tes arguments, on peut les retourner. Regarde :

"Un collaborateur de talent sera toujours sollicité" : et ceux qui n'ont pas de talent particulier, juste de la bonne volonté et, tout simplement, le besoin de gagner leur vie, on en fait quoi ? On les jette ?

"Restons seuls, figés dans notre modèle plan-plan hérité des trente glorieuses (terminées en 1974, ça commence à dater)" : et si notre modèle servait aux autres, au fait ? Si l'on ne se retrouvait pas seul, parce que les autres nous auraient rejoints ?

"et mourons en paix à la face rigolarde du monde, avec nos 1100 000 000 000 euros de dette" : et si l'on cessait de tout soumettre (au sens le plus autoritaire du terme) à l'économie ?

"Les pays d'Europe du nord, modèles de certains socialistes français (disons les moins dogmatiques), ont un code du travail bien plus souple que le nôtre... Et leurs salariés sont moins malheureux que par chez nous, me semble-t-il" : sophisme. "Me semble-t-il" n'est pas un raisonnement politique, ni social, ni économique. Il faudrait vivre dans ces pays longtemps, plusieurs années, y travailler, en posséder la langue afin de pouvoir lire la presse entre les lignes, décrypter l'information, pour mieux comprendre et se faire une opinion. Ce n'est pas le cas. On ne peut donc rien dire.

Ah, mon cher Richard, moi, ce n'est pas l'économie qui me dirige, c'est l'individu. Ce qui m'intéresse chez Richard, c'est ce qui fait qu'il est Richard et personne d'autre. C'est parfois dur à trouver, c'est toujours long. Mais je préfère consacrer mon énergie à savoir qui est Richard plutôt qu'à battre ma coulpe de Français inconscient de l'économie mondiale.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 13 avril 2006

"Il faudrait vivre dans ces pays longtemps, plusieurs années, y travailler, en posséder la langue afin de pouvoir lire la presse entre les lignes, décrypter l'information, pour mieux comprendre et se faire une opinion. Ce n'est pas le cas. On ne peut donc rien dire."

Vous croyez vraiment ça Jacques ?
On ne peut rien dire ?
Pour le coup, c'est votre discours que je trouve un peu désespérant. Ne pas être d'acord, voir les choses différemment, en faire une lecture qui souligne un aspect plutôt qu'un autre, c'est tout naturel. Mais conclure comme vous le faîtes: on ne peut rien dire...

Vous avez raison de rappeler que se mettre au diapason "mondial" lorsque la note qu'on essaie de vous enfoncer dans la gorge ne vous convient pas - oui, il faut absoluement poser la question: pourquoi ? Au nom de quel rationalisme ? Et pour le bien de qui ?

Mais ce que j'ai essayé de partager avec vous il y a peu, c'est que la partition française (telle que joué depuis belle lurette) n'est peut-être plus tenable au delà d'une progression économique liée aux trentes glorieuses, et que, mondialisation ou pas, le modèle doit sans doute être revu, il craque. Le modèle québécois aussi. Sous les coups de la mondialisation mais pas seulement. La solidarité n'est pas qu'affaire de maintien de modèle mais de créativité, de solutions vraiment solidaires et soucieuses du bien commun.

Le CPE, pour les jeunes, permettait-il cela ?
Il semble bien que non. On le retire. Bien.
Et maintenant ?

Ne pas plier devant les diktats mondialistes, SUPER, mais ensuite ? La réponse gauchiste traditionelle ne me convient pas et les marchands de bonheur (au Québec, la gauche et la droite indépendantiste nous promettent une pluie de $ si le Québec devient indépendant, ben voyons) mondialistes vont tôt ou tard êtres pourchassés hors des villes avec des plumes et du goudron. Quand ce sera fait, et sans doute avant, faudra quand même trouver une parade: on est DANS le monde, pas en marge.

Lorsque Richard parle des pays scandinaves dans lesquels des structures ont été mises en place par des gouvernement socialistes (quand socialiste voulait encore dire quelque chose) pendant que la France carburait à droite, ne seriez-vous pas curieux de simplement demander: ceux qui n'ont pas de talents particuliers mais simplement besoin de gagner leur vie, ils font quoi dans des pays avec un filet de sécurité social envié par tous et un taux de chômage inférieur au vôtre et au nôtre ? Ne s'agit-il pas, non pas d'importer un modèle et de le plaquer artificiellement mais d'avoir la curiosité de simplement y allez voir et en ramener, comme les voyageurs d'hier, ce qui serait bien chez nous aussi ? Si on doit tous s'exiler pendant plusieurs années pour commencer à faire confiance, décrypter à travers la "propagande mondialiste", j'avoue que votre discours sur tout ça continue de sonner à mes oreilles très cocorico-refermé-sur-lui-même.

J'ai travaillé avec nombre de français venus pour quelques années ou de façon définitive, et il est toujours passionnant d'entendre leurs critiques sur le modèle québécois ou canadien. Ils regrettent certaines choses, en apprécient d'autres. S'il fallait toujours n'écouter que des québécois sur des problèmes québécois...

Une remarque: lorsque vous n'êtes pas d'accord avec des idées ou des perceptions exprimés par vos interlocuteurs, je remarque que vous dîtes souvent (vous me l'avez dit à moi) que ce qui vous intéresse c'est l'individu, ce qui FAIT que Richard est Richard, Benoit est Benoit, Machine est Machine. Comme si ce qu'on raconte, nos perceptions, ne constituaient pas nos individus propres. Cette séparation de nos êtres par Jacques le magicien m'étonne toujours. Jacques, lorsque vous bloguez avec un sujet comme "La presse", ceux qui vous parlent SONT précisément ces individus entiers, qui vous apprécient, vous, avec vos exaspérations et vos passions pour ou contre, et qui justement PARCE qu'ils vous apprécient, prennent le temps de vous dire ce qu'ils pensent.
Ça s'appelle le dialogue. Non ?
Sinon, faut tout de suite annoncer: lorsqu'il est question de la France et de ses affaires internes, les étrangers sont priés de garder leurs commentaires pour eux.

Écrit par : Benoit | jeudi, 13 avril 2006

Est-ce si sûr que le système craque de tous côtés, ou tente-t-on de nous le faire croire?

Il est clair qu’on ne peut pas entretenir 20 % de chômeurs et 40% de pensionnés.
Il est clair aussi que notre économie ne génère plus les emplois et les richesses comme elle l’a fait dans le passé.

Il faut donc revoir le système. D’accord.

Mais ne peut-on essayer de trouver des moyens pour le faire perdurer le plus longtemps possible ? Ne peut-on l’adapter à la baisse en essayant tout de même que chacun continue à en bénéficier ?

Pourquoi faut-il d’office renoncer à tout ? Pourquoi nous dit-on que l’Etat ne doit plus rien gérer ? L’Etat, c’est nous tous, ne l’oublions pas. Relisez Rousseau (Jean-Jacques, pas Jean-Baptiste) et son Contrat social. Vous verrez pourquoi il est avantageux de vivre en société. A partir du moment où quelques individus décident d’appauvrir la majorité à leur seul profit, i n’y a plus de contrat social. Cela s’appelle une dictature ou une monarchie de droit divin. Or il me semble que le néocapitalisme ambiant commence sérieusement à ressembler à notre Ancien Régime.

On nous dit qu’il faut payer moins d’impôts (discours démagogique qui plaît toujours), que l’Etat n’a aucun rôle à jouer et qu’il faut laisser faire le marché. Mais quand l’Etat n’aura plus les moyens de ses ambitions, il devra donc bien revoir tout à la baisse.

Pourquoi, par exemple, faut-il remplacer les pensions légales par des pensions privées ? A qui cela profite-t-il si ce n’est aux banques ou aux compagnies d’assurance qui faire du bénéfice avec mes cotisations ? Chez moi, l’idée libérale, pour le futur, est d’accorder une pension légale de +/- 750 euros par ménage. Pour le reste, les gens n’ont qu’à être prévoyant et consacrer un 20° de leur salaire à se payer une pension privée. Evidemment le cadre supérieur bénéficiera d’une pension-groupe, payée en grande partie par l’employeur. Mais les autres ? Ceux qui ont un petit salaire ou même un salaire moyen, ou encore ceux qui perçoivent des indemnités de l’Acedic ? Peuvent-t-ils réellement consacrer 20% de leur salaire à leurs vieux jours ? Et tout cela pour retoucher à 65 ans l’équivalent de 100.000 euros ? Que feront-ils avec cela s’ils vivent jusqu’à 80 ans ?

Peut-être bien que notre système prend l’eau. Mais faut-il pour cela agrandir le trou et laisser l’eau se répandre pour le plus grand profit du grand capital ?

Remarquez que ce grand capital est le premier à bénéficier des aides de l’Etat :

-réductions d’impôts ou pas d’impôts du tout quand on s’installe.
-possibilité d’employer de jeunes chômeurs pour pas cher
-possibilité, pour accroître ses bénéfices, de licencier la moitié de votre personnel, personnel qui sera alors subventionné par l’Etat (caisse de chômage ou prépensions).

Je veux bien, si je travaille pour un petit patron en difficulté, travailler plus pour moins cher (en fait j’ai intérêt à la faire, sinon la firme fait faillite). Mais quand ce patron se porte mieux, je ne vois pas pourquoi je devrais être le seul à continuer à gagner moins. Quand enfin ce patron décide de me licencier pour accroître ses bénéfices, je me dis que j’ai été bien bête de faire un effort pour sauver son entreprise (je parle dans l’absolu, ce n’est pas un cas personnel).

Evidemment, il est vrai que les régions où les syndicats sont tout puissants n’attirent guère les investisseurs. Mais est-ce une raison parce qu’un Indien ou un Indonésien est prêt à travailler pour un euro par jour (le pauvre, il n’a pas d’autre choix) pour que cela devienne mon idéal de vie ?

Vous me répondrez qu’il faut être pragmatique et qu’on n’a plus le choix. La planète est devenue un village et je dois accepter le fait que les règles économique aient changé. Certes. Mais justement ne serait-ce pas le rôle de nos sociétés développées de tenter de réduire les inégalités qui sont en train de poindre plutôt que de travailler à les accentuer ?

Le principe fondateur (liberté du commerce, libre-change, etc.) est mauvais. Il nous pousse à nous entretuer tous (économiquement j’entends, mais on a vu en Irak où les intérêts économiques peuvent mener…) plutôt que d’être solidaires. Autrefois (et les USA le font encore), chaque Etat se protégeait par ce que l’on appelait le protectionnisme (taxes douanières, TVA, etc.). Attitude égoïste, certes, mais qui permettait de défendre ses concitoyens. Aujourd’hui, l’Europe ne cherche pas notre bonheur mais vise simplement à imposer un système économique dont on nous dit qu’il est le meilleur et le seul possible. Il est surtout le plus profitable pour certains.

Écrit par : Feuilly | jeudi, 13 avril 2006

Le commentaire de Feuilly s'est croisé avec le mien, mais il tombe à pic. J'ai répondu sur le plan, disons, sentimental. Il répond à propos des aspects économiques et sociaux.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 13 avril 2006

"Il faut donc revoir le système. D’accord."

Enfin !!!!! C'est tout ce que je disais, c'est tout ce que j'entends dire Richard (qu'il corrige mon impression si je me trompe), comment diable ce discours devient-il néo-patronal ?

Feuilly, vous dîtes une chose intéressante (enfin, pas juste une loin de là): "Mais ne peut-on essayer de trouver des moyens pour le faire perdurer le plus longtemps possible ? Ne peut-on l’adapter à la baisse en essayant tout de même que chacun continue à en bénéficier ?"

N'est-ce-pas précisément là qu'est le problème ? Presser un citron tout en sachant qu'il n'y aura bientôt plus une seule goutte ? Je me répète: revoir à la baisse ce que l'on considère comme étant un niveau de vie "normal" c'est le défi qui attend pas seulement la France mais tout l'Occident. J'essaie sans arrêt de souligner qu'un regard un peu vert, écologique, ne peut s'accomoder d'une stratégie qui se contente de simplement presser le citron pour que ça dure le plus longtemps possible.

Responsabiliser le patronat face à ses devoirs sociaux quitte à réglementer (c'est le message de John Saul): je crois que là-dessus on s'entend tous.

Reconnaître que TOUT LE MONDE a un bout de chemin à faire, ça, on dirait que ça ne passe pas. Les syndicats: là ou il devrait y en avoir (dans les grandes surfaces de type Walmart en Amérique du Nord par exemple, la plus profitable des business, qui paye des salaires de misère alors qu'elle croule sous les profits) ils sont inexistants. Par contre, ils sont les plus forts là ou ils devraient se mettre à table et accepter de gérer une certaine décroissance: les services publics.

Continuer de négocier "à la dure" comme si on était encore en 1960 avec des trémolos dans la voix comme si on travaillait dans le fond des mines, bref, nous faire croire que travailler au Ministère du Service Public c'est Germinal, il y a là un manque de lucidité aussi grand et répréhensible pour des leaders sociaux, que le discours d'un patron nageant dans les profits, qui dégraisse juste parce qu'il le peut.

Dans les deux cas: 0 conscience sociale.

Écrit par : Benoit | jeudi, 13 avril 2006

Moi, je ressens comme "néo-patronal" le "Le salarié a aussi à y gagner". C'est le AUSSI qui me fait tiquer. Comme s'il fallait un ordre : d'abord les employeurs, et s'il en reste, pourquoi pas aux autres... C'est un genre de discours qu'on connaît depuis la nuit des entreprises.

Dans une société bien faite, c'est-à-dire faite pour tous, il n'y a pas de raison fondamentale pour que tout le monde n'y gagne quelque chose, pas d'abord les uns, puis les autres. Mais il est vrai qu'on me reconnaît comme "idéaliste".

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 13 avril 2006

Ah, l'idéal comme but à atteindre, même si jamais atteint, c'est essentiel.

Mais tout de même, les petites et moyennes entreprises existent d'abord à partir du projet d'un individu ou de quelques personnes.

La vaste majorité des "travaillants" le fait, de nos jours, pour ce type d' entreprises ainsi que pour les divers services.

Le code du travail existe pour réguler les relations. Mais un patron qui n'a aucun savoir-vivre et qu'un projet, qui a du succès, il sera toujours ignoble. Dans un monde idéal on travaillerait tous en coopératives, mais si on imposait le modèle de façon absolue, ce serait la... dictature du prolétariat. Disons que je ne pousse pas l'idéalisme jusque là :o)

Écrit par : Benoit | jeudi, 13 avril 2006

Benoît,

Par "faire perdurer le système", je n'ai pas dis presser le citron jusqu'au bout. J'ai dit, essayer de faire en sorte pour qu'il continue à donner son jus, en acceptant quelques réformes.

Ainsi,

1) Si les états ne s'étaient pas endettés d'une manière aussi inconsciente, on n'en serait peut-être pas là. Il y a quelques années, en Belgique, 68% des impôts passaient au remboursement de la dette publique. On en était arrivé à faire de nouveaux emprunts pour pouvoir payer les intérêts (même pas le capital) des emprunts précédents. C’est tout simplement scandaleux. Les politiciens qui avaient géré le pays avaient fait preuve d’une incompétence rare. Ce qui ne les a pas empêché, une fois revenus à la vie civile, de se retrouver administrateurs de quatre ou cinq sociétés qui se les arrachent (ou qui les récompensent ainsi d’avoir été particulièrement attentifs à leurs intérêts quand ils étaient au pouvoir). Si l’Etat ne s’était pas retrouvé aussi endette, il aurait pu constituer un fond de réserve pour les pensions.
2) C’est bien beau de toujours critiquer le secteur public, mais je ne vois toujours pas en quoi c’est un mal qu’un facteur ou un instituteur soient nommés et puissent se consacrer à leur métier. Travailleront-ils mieux si un licenciement leur pend au nez chaque année ? Seront-ils plus motivés ?
3) La Sécurité sociale est de plus en plus en déficit. On diminue donc le remboursement des médicaments les plus répandus. Ce qu’on en dit pas, c’est que les hôpitaux vivent grâce aux multiples examens, par ailleurs souvent inutiles, qu’ils font systématiquement subir à leurs patients.

Donc, si la chose publique était gérée ‘en bon père de famille » on n’en serait peut-être pas là et on aurait encore des marges de manœuvre pour agir, du moins un certain temps. En Belgique toujours, le gouvernement vient de mettre sur pied, pour pouvoir continuer à payer les pensions, un système appelé « solidarité entre les générations ». Le principe théorique est bon. Mais concrètement cela revient à fragiliser et à précariser les emplois des jeunes (genre CPE) tout en obligeant les travailleurs âgés à rester actifs le plus tard possible (65 ans pour l’instant et sans doute bientôt 68) ,ce qui va encore diminuer les emplois pour les jeunes. Bref, concrètement, on ne voit pas bien en quoi ces mesures vont assurer la pérennité des caisses de pension (sauf évidemment que si l’âge de la retraite est retardé, cela fera des années en moins à payer). Autrement dit toute la pression est reportée sur les 30 % de la population qui travaillent vraiment. A côté de cela l’Etat diminue fortement les impôts des sociétés (compétitivité oblige) et se prive d’une grande part de ses revenus. Le tout est accompagné d’un discours de propagande moralisateur : « ne soyez plus des assistés, assumez-vous vous mêmes, osez entreprendre, créez une PME, devenez riches. Si vous êtes courageux, le succès vous attend. » Autrefois on montrait les chômeurs du doigt en les traitant de fainéants, aujourd’hui on utilise le même discours envers les salariés, qui seraient tous devenus des « assistés ».

Enfin, pour revenir au système des pensions privées que l’on préconise actuellement, je ne vois pas pourquoi, si je dois effectivement cotiser davantage, ce n’est pas l’Etat qui servirait d’intermédiaire comme c’est la cas actuellement. Pourquoi faut-il privatiser ? Comment parviendra-t-on à me faire croire que je peux y gagner alors que ces firmes vont s’enrichir en prélevant un pourcentage sur mes cotisations ? S’il faut vraiment créer une société pour gérer tout cela, pourquoi pas une ASBL (association sans but lucratif) ? Et bien tout simplement parce qu’il y a de l’argent à gagner. Toutes ces banques, qui ont indirectement financer les campagnes électorales, ont leur mot à dire dans les décisions gouvernementales. Par exemple, pourquoi l’Etat favorise-t-il l’endettement de la population ? Plus vous empruntez, plus vous pouvez défalquer aux impôts. En gros, le montant des intérêts que vous donnez à la banque, vous le récupérez en impôts. Le seul perdant est l’Etat et le seul gagnant la banque. Quant aux citoyens, certains se retrouvent tellement endettés qu’ils ne parviennent plus à s’en sortir. Tout cela est-il moral ?

Écrit par : Feuilly | vendredi, 14 avril 2006

Diantre ! Néo-patronal que je suis. Ca sonne méchant, en plus, dans votre sémantique. Je dois être un tortionnaire qui s'ignorait donc (je suis chef d'entreprise, Jacques, au risque de vous décevoir un peu plus). Ce genre de discussion sur le Net trouve vite ses limites, surtout si la nuance est soluble dans les pixels (je suis sûr que votre pensée du monde est moins caricaturale que cela). Oserai-je au moins avouer que je ne vois pas le sens entre le fait que notre pays s'endette dangereusement et la phrase "et si l'on essayait de ne pas tout soumettre à l'économie?". Je vous prends au mot Jacques, nous n'allons plus rembourser les entreprises qui travaillent pour l'Etat (à la construction d'écoles par exemple), on va les rétribuer en fleurs, en champignons, en pains d'épices. Sincèrement, souhaitez-vous que demain, nos enfants, nos petits-enfants ne paient des impôts que pour rembourser la dette de l'Etat et non plus pour faire fonctionner les services publics? Si nous avons eu un Etat fort en France, c'est parce que notre économie a su marcher (pas toujours dans le bon sens, loin s'en faut). Avec une croissance qui émerge péniblement à 1,5 %, comment voulez-vous que l'on s'en sorte? (bon, je ne réponds pas aux autres objections, hein, je tiens à préserver la quiétude de nos relations).

Écrit par : Richard | vendredi, 14 avril 2006

Tiens, du coup, Richard, tu me dis vous ?

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 avril 2006

Oh pardon, Jacques, j'ai omis de préciser que je m'adressais aussi à Martine !

Écrit par : Richard | vendredi, 14 avril 2006

Ah. Je craignais qu'un simple désaccord ne nous éloigne à ce point. Ouf ! Diable de diable ! A propos, j'ai laissé un commentaire chez toi, ce matin, qui n'a aucun rapport avec ça, qui n'est en relation qu'avec la photo, hein. Bon, ne va pas imaginer je ne sais quelle allusion. Ah, mais il faut être prudent, avec ce fichu Internet, décidément. On en arriverait à fâcher les meilleurs.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 14 avril 2006

Les commentaires sont fermés.