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mercredi, 29 mars 2006

La famille Contrat

Selon le rapport public du Conseil d’État pour 2006, on compte, en matière de contrats de travail, en plus des classiques CDI et CDD, toute une famille Contrat, une famille nombreuse dont les prénoms suivent : initiative-emploi ; emploi-solidarité ; local d’orientation ; vendanges ; de retour à l’emploi ; d’accès à l’emploi ; emploi consolidé ; de conversion ; de professionnalisation ; d’accompagnement dans l’emploi ; d’avenir ; d’insertion dans la vie sociale ; de mission à l’exportation ; de volontariat de solidarité internationale ; nouvelle embauche.

 

Aux dernières nouvelles, Mme Contrat était enceinte d’un enfant prénommé Première embauche. Il paraît que la grossesse se passe mal et que l’accouchement est des plus incertains. Ce serait la faute du gars Louzeau qui l’aurait bousculée. On redoute une fausse couche.

16:24 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (18)

Commentaires

Comme quoi, il vaut peut-être mieux avoir un ou deux enfants, mais les faire vivre correctement, non ?

Écrit par : Martine Layani | mercredi, 29 mars 2006

"Il paraît que la grossesse se passe mal et que l’accouchement est des plus incertains. Ce serait la faute du gars Louzeau qui l’aurait bousculée."

D'un autre coté, si le gars Louzeau n'avait pas bousculé madame Contrat, elle ne serait jamais tombée enceinte.

Écrit par : Jul | jeudi, 30 mars 2006

Vous êtes trop cartésien, Jul. C'était un message fantaisiste.

Enfin, pas seulement, l'information elle-même est rigoureusement exacte.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 30 mars 2006

J'essaie d'être vulgaire et on me dit que je suis cartésien. Vous au moins vous savez trouver des qualités aux gens.

Écrit par : Jul | jeudi, 30 mars 2006

Toujours. Il n'y a que ça qui m'intéresse, les qualités d'un individu. Et aussi, ce qui fait qu'il est lui et personne d'autre.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 30 mars 2006

J'avoue être un peu perdu dans les analyses de ce qui se passe autour du CPE. De l'extérieur, ce qui ressort, c'est une impression de France bloquée. D'une part, le maladroit Villepin qui malgré l'évidence, refuse le dialogue, qui seul, permettrait un débloquage. D'autre part, une société qui grève après grève, manif après manif, se retrouve avec des problèmes concrets, bien réels, qui ne semblent pas prêts de se régler.

Ce chômage chronique des jeunes français, est-ce qu'il n'oblige pas, sur la durée, une remise en question de certains "acquis" ? Évidemment, discriminer envers les moins de 26 ans n'est pas acceptable. À l'autre extrême, la sécurité d'emploi à vie me semble aussi illusoire. À moins de vouloir une société du plein emploi façon URSS, vous vous souvenez du vieux gag des trois employés de vestiaire: un qui prenait le ticket, l'autre qui trouvait le manteau, un dernier qui le remettait au client: plein emploi.

Je ne prêche pas ici pour les bienfaits de la précarité - il n'y en a pas, dieu sait si j'aimerais enfin, maintenant que je suis "middle aged", bénéficier de quelques avantages - mais entre l'âgisme de certains qui voudraient faire table rase des plus de 50 ans, et la sécurité à vie qui empêche carrément l'entrée dans la vie "adulte" d'une frange importante de toute une classe d'âge, faudrait peut-être revoir les structures du bâtiment.

Remarquez, c'est peut-être, chez vous comme ici, un bon moment pour revoir aussi quelques valeurs. Ainsi, j'ai toujours un peu de difficultés avec cette idée largement reçue qu'il est normal à 30 ans, d'avoir sa propre maison, deux voitures, deux enfants, voyager tous les deux ans, avoir sa maison de campagne à 40 ans etc. On parle sans arrêt par ici d'écologie et de "développement durable", je me demande si on ne se paie pas de mots lorsqu'on dit vouloir une société du développement durable sans remettre en question cette course au "bonheur" décrite plus haut.

Pardonnez ma digression, pour en revenir à cette perception/tentative de compréhension, je vous cite ce qui a amené cette réflexion, dans Le Monde d'aujourd'hui, la chronique de Dominique Dhombres sur la couverture médiatique à l'étranger, plus spécifiquement sur CNN, réseau sur lequel, à distance, une gourde a commis une bourde (s'cusez là) en comparant la "répression" Place de la République et Tienanmen (!!), mais qui a tout de même fait place à un journaliste sur place, qui rapportait les propos de français disant ceci:

""Les Français adorent les révolutions, ils détestent le changement", avait affirmé au correspondant de CNN un éditorialiste français non identifié. Dominique Moïsi, qui s'exprimait ensuite, ne disait pas autre chose des manifestants de ces derniers jours. "Ils sont, en quelque sorte, des réactionnaires révolutionnaires"

"C'est un mélange très étrange. D'un côté, ils refusent le monde tel qu'il est et, de l'autre, ils réclament de la part de ce même monde le maximum de protection."

Écrit par : Benoit | jeudi, 30 mars 2006

Extrait d'une conversation lue hier sur le forum du Monde :

"La confédération norvégienne LO déclare que « l’adoption de telles mesures conduirait à un dumping social inacceptable ». Le syndicat turc Türk-IS estime pour sa part que le CPE « vise au démantèlement des droits des travailleurs ». La CGT grecque affirme que « les travailleurs ne peuvent pas accepter une telle loi qui renforce la précarité de l’emploi et la mise en cause du droit du travail ». L’UIL de Rome s’est dite « convaincue que le problème concerne tout le mouvement social européen ». Enfin, la FNV Jeunes néerlandaise s’est déclarée solidaire des positions des syndicats français, alors que le syndicat belge FGTB a indiqué son inquiétude quant à la précarisation croissante des contrats de travail."

Il faut cesser de croire qu'il n'y a qu'en France qu'on rouspète. C'est ce que disent les gens du capital, du patronat, et aussi les journalistes à la botte : "Regardez ce qui se passe ailleurs". Oui, et alors ? Je vois en tout cas qu'ailleurs, il arrive qu'on soit d'accord avec ces fichus Français qui ne veulent pas de régression sociale présentée sous le nom de "modernisation", de sacrifice de la jeunesse étiquetté "réformes"...

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 30 mars 2006

Reçu mardi soir un message sur mon portable, d'un pays dont on vante le système social, apparemment plus "moderne" et adapté que le nôtre: en gros, "continuez de manifester contre le CPE, vive la France", etc.

Écrit par : gluglups | jeudi, 30 mars 2006

Bravo ! On commence à entendre, derrière le brouhaha infini de la propagande et du matraquage, des voix d'Europe (pour ne parler que de l'Europe) qui ne sont pas au diapason du bourrage de crâne.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 31 mars 2006

A propos des « réactionnaires révolutionnaires" dénoncés par Benoît : je ne vois pas quel mal il y aurait à défendre des droits sociaux acquis. Il est vrai que traditionnellement toute révolution vise à détruire un système existant pour le remplacer par quelque chose d’autre. Maintenant, vu l’omniprésence du capitalisme mondial, on en est réduit à faire de l’autoprotection. Accepter le démantèlement de tout ce qui existe au nom du progrès et du modernisme est précisément ce qui me semble anti-révolutionnaire.

Ceci étant dit, il est certain que toutes ces grèves et toutes ces manifestations donnent de la France l’image d’un pays où les syndicats demeurent un pouvoir fort. Il est donc peu probable que des capitalistes qui voudraient implanter une usine quelque part choisissent sont territoire. Dans ce sens ceux qui disent que ces mouvements d’humeur sont suicidaires n’ont peut-être pas tout à fait tort. Mais d’un autre côté peut–on accepter sans se défendre des contrats de travail précaires ? Faut-il accepter de travailler plus pour gagner moins sous prétexte qu’en Pologne ou en Tchéquie cela se passe comme cela ? D’éminents économistes nous disent qu’ oui, que si nous voulons rester compétitifs, il nous faudrait même accepter les conditions de travail de l’Asie du Sud Est (donc 14 heures par jour pour quelques euros). C’est mal poser le problème, car même si nous acceptions de telles conditions, il est clair que les concurrents asiatiques, pour faire mieux, demanderaient encore plus de sacrifices à leurs propres travailleurs (par exemple 16 heures par jour pour un salaire réduit). Cette course à la compétitivité ne peut amener que le malheur général. Elle ne fait le bonheur que de quelques-uns, à savoir les actionnaires des firmes en question. Dès lors, s’opposer à leurs intentions larvées est bien un acte révolutionnaire, même si cela peut sembler relever d’une attitude passéiste.

Écrit par : Feuilly | lundi, 03 avril 2006

Bien entendu.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 03 avril 2006

"A propos des « réactionnaires révolutionnaires" dénoncés par Benoît"

Bon.

De un, je posais d'abord un regard étranger sur ce brouhaha massif, un autre, en essayant de comprendre, usant pour ce faire d'un texte paru dans Le Monde, journal par ailleurs souvent cité ici, et qui me semblait provocant, en tout cas, qui soulignait, encore une fois, pour un nord-américain, quelque chose de particulièrement franco-français.
Et voilà que JE dénonce !

De deux, je remarque que mon questionnement n'a attiré, à part Feuilly (merci, si ce n'est de l'amalgame, pour la réponse nuancée), que des cocoricos. Je mettrai cela sur le fait que je me suis sans doute mal exprimé plutôt que sur l'impossibilité d'un questionnement, même désagréable.

Pourquoi simplement poser une question sur le chômage chronique des jeunes français (en soulignant que le CPE est évidemment de la discrimination pas positive du tout) et les problèmes chroniques qui guettent les générations futures because le sacro-saint modèle, les "acquis" (mais de qui et pour qui ?) ne pourront assurer (pas plus au Québec d'ailleurs) une place équivalente aux jeunes qui arrivent et arriveront sur le marché du travail, donc, remettre un acquis en question est-il automatiquement synonyme d'acceptation du capitalisme sauvage ? N'est-ce pas AUSSI la responsabilité des syndicats de penser l'avenir, d'avoir une vision à long terme ? On reproche assez aux politiques d'être collés sur les sondages et les échéances électorales, je ne trouve pas, pour ce que j'en entends, les syndicaux tellement plus visionnaires.

Alors, outre le fait que les syndicats européens trouvent ça très bien la lutte des syndicats en France, les 23 ou 24 % de chômeurs de 25 ans et moins, ils font quoi dans les 2-5-10-15 ans à venir ? D'autres manifs ?

Je vais être gentil avec les coqs, qui pourront tonitruer: AH ! VOUS VOYEZ !!
Je regardais un reportage sur CBS hier, à propos du sur-travail à l'américaine: des gens qui font 60 et jusqu'à 80 heures/semaine (pas des ouvriers mais des techniciens, informaticiens etc.) qui travaillent à la maison, mais qui ne sont payés pour 40 heures.
Ils pourraient travaillent quatre jours, mais ils font du sept sur sept, à leur guise. "Ils aiment ce qu'ils font", le font tout le temps, mais pour le même salaire...
On citait, dans ce reportage, que malgré les apparences, avec moins de semaines de vacances annuelles et plus d'heures travaillées, les Etats-Unis, coté productivité, demeuraient à la traîne d'au moins cinq pays, dont la France....

Allez les coqs: AH VOUS VOYEZ...

Écrit par : Benoit | mardi, 04 avril 2006

Non, mon cher Benoît, pas de cocoricos.

Vous savez, on est soumis, en France, depuis pas mal de temps déjà et pas seulement à propos des événements actuels, à un matraquage absolu, constant et systématique sur tous les sujets. Chaque fois, c'est : regardez ce qui se passe ailleurs. Ce leitmotiv est devenu une solution à tout, une réponse unique et il est systématiquement dirigé dans le même sens, celui des intérêts du libéralisme. Alors, parfois, on réagit en montrant que l'opinion d'autrui, si elle n'est évidemment pas négligeable, n'est pas forcément plus juste que celle qu'on a. Que le fait que nombreuses soient les opinions contraires à celles de la France n'implique pas que les autres aient raison. Et qu'enfin, ce n'est pas parce que c'est pire ailleurs (ou parce qu'ailleurs on a accepté le pire, volontairement ou en y étant forcé) qu'il faut en faire autant ici. On ne cesse de nous "menacer" : la France va être regardée avec pitié par les autres pays européens ou -- tare suprême ! - par les Américains. Des fois, on a envie de répondre qu'on s'en fout, qu'on s'en bat l'oeil, qu'on s'en tamponne le coquillard et que ça nous en touche une sans faire bouger l'autre. Et puis, des fois, on tombe sur quelques preuves que l'isolement n'est pas si grand qu'on tente de nous le faire accroire, et c'était le sens du petit extrait que je vous ai donné plus haut.

Cela étant, que vont devenir les jeunes en question ? Je n'ai pas la solution, je suis plutôt désespéré -- mais ça, c'est constitutif de moi, finalement -- mais je sais une chose : ils ne gagneront rien à accepter la régression sociale et la pauvreté qu'on a récemment recouverte du mot de précarité. Cette époque est ainsi faite qu'on jette un manteau sur les mots et sur les réalités. Ils ont ainsi moins froid.

Et puis, je pense qu'il ne faut pas séparer les jeunes des autres, d'ailleurs. Tout le monde est bien mal embarqué dans une société où les mutations s'accumulent, ce que personne ne maîtrise vraiment et qu'on essaie de masquer sous des mesurettes hypocrites visant à contenter et à satisfaire les intérêts -- matériels, toujours matériels -- d'une poignée de gens, lesquels ont bien entendu assuré déjà l'avenir de leurs propres enfants, ce qui est le propre des castes.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 04 avril 2006

Signe des temps: hier un entrepreneur me parlait de travaux qu'il avait effectués chez un couple richissime. Là, l'argent ne compte pas. On achète une BMW qu'on laisse à l'abandon dans la cour (de toute façon ils ont déjà plusieurs 4/4 sous le nom de leur société). On fait des travaux gigantesques pour tout détruire l'année d'après, sur un coup de tête, parce que cela ne plait plus. On a un gardien et un jardinier à demeure. On part sans cesse en vacances. On organise des réceptions à n'en plus finir. Il est vrai que tout est défalqué aux impôts puisque cela passe dans les frais généraux de la société (y compris donc, l'alimentation courante du ménage et jusqu'à la moindre serpillière).

Bon, il n'y a rien à redire. Ces gens ont de l'argent, ils en font ce qu'ils veulent. On pourrait juste regretter qu'à côté de cela 40% de la population tire le diable par la queue tout en payant leurs impôts, mais bon, on va m'accuser de gauchisme primaire et d'envieux.

Non, ce qui m'ennuie finalement, c'est quand on apprend le métier de ces gens: ils sont à la tête d'une société d'intérim. Donc, leur boulot, c'est d'envoyer les petits jeunes qui débutent (et les moins jeunes qui tentent de se recycler) se faire exploiter avec des contrats précaires. A première vue cela rapporte et les rentrées d'argent ne sont pas précaires pour ce couple de directeurs.

Mais bon, de quoi est-ce que je me plains? Ne dit-on pas que le travail intérimaire ouvre la porte à un emploi à temps plein?

Certes, sauf que ces dernières années ce temps plein à tendance à être fort limité dans le temps. J’entendais encore ce matin les employés de la Fnac-Bruxelles se plaindre qu’on licenciait les vendeurs les plus anciens (après leur avoir mis la pression pendant un an et leur avoir fait des reproches par écrit sur leur manque de souplesse). « Notre métier évolue, le public est de plus en plus exigeant, nous devons nous adapter ou disparaître » a répondu le directeur de la Fnac. Comme on le comprend. Chacun sait que la Fnac ne gagne rien et que son chiffre d’affaire est au plus bas.

Enfin, ces vendeurs mécontents pourront toujours s'adresser à la société d'Intérim dont j'ai parlé.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 05 avril 2006

"on va m'accuser de gauchisme primaire et d'envieux"

Pour revenir à des propos plus littéraires, vous admirerez la rupture de construction dans la phrase qui précède. Bel exemple d'anacoluthe. Dommage qu'il fut involontaire.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 05 avril 2006

Est-ce que Benoît va se satisfaire de ces réponses ?

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 05 avril 2006

"Et puis, je pense qu'il ne faut pas séparer les jeunes des autres, d'ailleurs."

Je me contenterai tout à fait ce cette phrase, qui malgré tout, rejoint un peu ma question: les acquis oui mais pour qui ? (Entendu ce matin à la radio: les trois quarts des jeunes français souhaitent un job de fonctionnaire et l'emploi à vie). Je continue de penser qu'il y dans vos réponses un fond gaulois façon Astérix, le petit village qui résiste, alors qu'en ces questions, la France n'a pas le monopole, loin de là.

Ce qui m'énerve, c'est que la France, c'est parfois cet ailleurs dont vous vous battez le coquillard, ce qui se fait ailleurs, parfois, c'est en France que ça se passe !
C'est pour ça que je vous parlais de ce reportage américain: la France en exemple. Donc, tout n'est pas aussi manichéen.
Quel travail pour quels acquis ?
C'est quoi la normalité d'un parcours professionel aujourd'hui ? Peut-il, néo-libéralisme ou pas, se calquer sur une structure largement établie aux lendemains de la dernière guerre ? Est-ce là un modèle éternel et est-il même capable de durer, est-il seulement réaliste ? (Vous voyez ici poindre une légère tendance mienne à colorer mon vieux fond de gauche avec un crayon vert écolo.)

Vous savez bien Jacques que je ne suis pas un suppôt du néo-libéralisme, je vous conseillais pas plus tard que la semaine dernière le dernier livre de John Saul, Mort de la globalisation (ça devrait mettre un peu de baume sur votre désespoir), non, je trouve simplement que tout le débat présent, que je lise Le Monde, le Nouvel Obs, Le Figaro ou que j'écoute France Culture, à gauche comme à droite, syndicats et gouvernement, jeunes qui veulent avoir droit aux "acquis": il y a un vrai blocage de la pensée.

Lorsque je parlais de tout ce débat sur le développement durable (comment nos sociétés peuvent-elles perdurer si elles continuent leur fuite en avant ?), je ne "dénonçais" pas les jeunes, mais bien les vieux ! (Enfin, les aînés, pardon pardon, je suis presque dans le lot...) Il faudra bien un jour commencer à faire les liens, à regarder le paysage autrement qu'avec une loupe. Ma mère campagnarde est née en 1921. Alors elle, la précarité, je veux dire la vraie, presque tiers-mondiste, elle a connue. Et on ne parle quand même pas d'il y très longtemps.

Si les jeunes se contentent de vouloir un certain standing, niveau de vie, appelez-ça comme vous voulez, et que les aînés, les maîtres actuels, refusent AUSSI de remettre les "acquis" en cause, a t-on vraiment les moyens de nos ambitions ? Je veux dire, globalement, en tant que sociétés ? John Saul montre bien dans son livre que les états doivent reprendre leurs droits de régulateurs sociaux aux dépens des corporations, que c'est non seulement souhaitable mais faisable. Suffit qu'il y ait un minimum de consensus.
Comment allez-vous (allons-nous) y arriver ?
Je n'attends pas la réponse rue Franklin ! Mais j'écoute le discours d'étudiants représentants les manifestants, j'écoute le discours des jeunes français qui s'exilent en Grande-Bretagne, à la recherche d'autre chose qu'un job de fonctionnaire à vie, et il me semble que ça pose un certain nombre de problèmes sérieux que le seul refus de plier devant les hérauts du néo-libéralisme à la Minc ne résout pas.

Ouf. Voilà. S'cusez la longueur de l'harangue, mais décidemment, il y a certaines discussions qu'il serait vraiment plus facile d'avoir face à face.

Écrit par : Benoit | mercredi, 05 avril 2006

Au journal télévisé de ce soir. L'Angleterre envisage de repousser l'âge de la retraite à 69 ans, le Danemark à 67. C'est lamentable. Et l'intox continue. Dans la foulée, on nous redit qu'en France, on en est toujours à 60, en ajoutant : "Mais pour combien de temps ?" C'est cela, préparer les esprits.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 05 avril 2006

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