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lundi, 09 janvier 2006

Passage et passation

En faisant, ce matin, du « stop journal » dans le métro évidemment bondé, j’ai lu ceci, en légende d’une photographie montrant deux personnes dans un bureau : « Passage de relais entre deux hommes qui… » Je me suis demandé pourquoi on disait passage de relais et passation des pouvoirs. Nul doute que les nombreux lexicologues, grammairiens et philologues qui hantent la rue Franklin auront à cœur de répondre à cette angoissante question.

10:48 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (16)

Commentaires

Dès que je rentrerai chez moi,
Dans le Robert historique,
Et dans le Culturel, d'un doigt,
Je vérifierai ça, bernique !

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Pas mal, Guillaume, pas mal...

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 09 janvier 2006

Il y a bien l'heptasyllabe bancal du deuxième vers. J'aurais pu faire une cheville, mais ça n'est pas mieux. Ou retrancher une syllabe du vers 4.

Je ne sais.

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Ah si :

Dès que je rentrerai chez moi,
Ès le Robert historique,
Et dans le Culturel, d'un doigt,
Je verrai ça, bernique !

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Ouh la, non : c'est toujours un heptasyllabe, et pas plus un octo ou un hexa. Bon, faut que je dorme, moi.

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Dès que je serai chez moi, dans
Le Robert historique,
Et dans le Culturel mordant,
Je verrai ça, bernique !

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Guillaume : Ès le Robert historique,

Grrr... Ès est toujours un pluriel !

Écrit par : Dominique | lundi, 09 janvier 2006

Guillaume, vous avez bien fait de changer : le « Ès le » allait vous valoir foudre et malédiction.

En ce qui concerne passation, moi qui ne suis pas linguiste, j'ai l'impression que ce terme implique nécessairement des formalités, des opérations diverses sans lesquelles le passage ne se ferait pas, au contraire du simple passage qui se résume au mouvement du point de départ vers le point d'arrivée.

Écrit par : lamkyre | lundi, 09 janvier 2006

Hihi ! Qu'est-ce que je disais ! Même pas eu le temps de le dire d'ailleurs !

Écrit par : lamkyre | lundi, 09 janvier 2006

Ma faribole a fait florès :
Je ne fauterai plus sur "ès".

Écrit par : Guillaumirliton | lundi, 09 janvier 2006

Bien. Alors...

Le Robert historique (tome II, p. 1441-2) est on ne saurait plus clair et confirme ce que je pensais (évidemment, cette blague, je ne vais pas vous dire le contraire) :
* passage, dérivé du verbe "passer" en 1080, "est spontanément rattaché au verbe au sens spatial "action de passer"".
* passation, dérivé bien plus tard (1428) du même verbe, dans un sens strictement juridique : s'écrivait à l'origine "passassion" au sens de "décision". L'expression "passation de pouvoirs" est plus récente (XXème siècle).

Tenez-vous bien ! On peut même employer ce substantif pour qualifier le fait de passer un examen.
Ex. : "Je surveillai ce matin quelques étudiants qui se livraient à cette activité si prisée d'eux qu'est la passation." (G.C.. Ecrits divers. Paris : Rue Franklin éditions, 2005)

Le Robert culturel (tome III, p.1408) ne donne pas la moindre citation, le bougre, pour ce mot. Pour "passage", j'ai envie de retenir cette belle phrase de Julien Gracq, qui dit de Cocteau : "sa peur panique d'ennuyer, son vertige devant la perspective d'un passage à vide".

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

« L’inter-disciplinarité n’est plus alors un œcuménisme ou un syncrétisme mou, visant à pacifier les rapports entre voisins, mais un passage de relais : le sociologue dit ce que lui autorisent ses problématiques, ses méthodes théoriques, jusqu’au point où ils ne permettent pas de dire quoi que ce soit de spécifique ou de nouveau sur un objet, qu’une discipline voisine est mieux équipée pour traiter » (Nathalie Heinich. CE QUE L'ART FAIT A LA SOCIOLOGIE. Minuit, 1998, p.65)

(Un bien vilain titre, un assez vilain style, mais une réflexion intéressante.)

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Pour /passation/, le Grand Bob électro trouve trois citations :

1° Ainsi, nous le répétons, ne demandez jamais d'expédition chez les notaires, les actes de vente exceptés : contentez-vous de prendre la date de la passation de l'acte et le nom du notaire.
Balzac, /Code des gens honnêtes*, Pl., t. I, p. 124.

2° Lors de la passation du test, on se heurte à une opposition surtout nette au début de l'examen; Françoise interrompt à diverses reprises, tape sur la table, pousse des cris perçants, son vocabulaire est normal.
Roger Misès, /l'Enfant déficient mental/, p. 70.

3° L'exécution ou l'exploitation directe de travaux ou services publics est toujours possible, mais il n'est fait pratiquement appel à la régie que lorsque la passation d'un marché présenterait des difficultés ou des inconvénients (travaux ayant un caractère particulier; travaux de défense nationale; travaux comportant des aléas excessifs; travaux urgents; certains travaux d'entretien).
Dalloz, /Petit dict. de droit/, art. /Régie/, 3.

Écrit par : Stéphane De Becker | lundi, 09 janvier 2006

(Essai d'amélioration des vers)

Quand je serai chez moi, je prendrai le Robert
Historique pour y chercher une réponse.
Puis, je peux faire appel à un deuxième expert,
Le Robert culturel, que m'a donné Alphonse.

Écrit par : Stéphane De Becker | lundi, 09 janvier 2006

Merci pour votre intérêt et toutes vos réponses.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 09 janvier 2006

Si à de calamiteux vers je me déphonse,
Ce n'est pas pour me voir associé à Alphonse !

Écrit par : Guillaume | lundi, 09 janvier 2006

Les commentaires sont fermés.