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lundi, 21 novembre 2005

L’écrivain porte conseil

Le ministre de l’Éducation nationale, Gilles de Robien, a installé dans leurs fonctions, le 8 novembre dernier, les neuf membres qui constituent le Haut conseil de l’éducation (HCE), instance indépendante qui doit remplacer le Conseil national des programmes (CNP) et le Haut conseil de l’évaluation de l’école (HCEE). Le rôle de cet organisme sera de  formuler des avis sur la pédagogie, les programmes, le système éducatif, la formation des enseignants.


On trouve parmi eux un conseiller-maître à la Cour des comptes, directeur du centre Georges-Pompidou ; un professeur des universités, ancien recteur et ancien directeur d’institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) ; un professeur des universités, inspecteur général de l’Éducation nationale (IGEN) et ancien recteur, ex-directeur de cabinet de Jack Lang alors ministre de l’Éducation nationale ; un professeur des universités, membre de l’académie nationale de pharmacie, ancien député UDF ; la directrice de l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme ; un professeur d’histoire, directrice de la rédaction du magazine L’Histoire ; un professeur à l’Institut des hautes études scientifiques, membre de l’académie des sciences ; le président de la banque BNP-Paribas, directeur du Comité pour l’école du Medef ; un inspecteur général de l’Éducation nationale (IGEN) devenu délégué à la communication au ministère de l’Éducation nationale.


Jusque là, on peut être étonné de ce que les mêmes personnes cumulent autant de fonctions, de titres et de responsabilités, mais on a l’habitude… On peut aussi s’interroger sur le fait d’accepter la cohabitation, quand on a été directeur de cabinet d’un ministre socialiste, avec un ancien député UDF mais on sait bien que, pour aller à la soupe, personne n’est jamais très regardant. On peut se féliciter de la présence du Medef ou la déplorer. Au fond, toutes ces personnes paraissent compétentes et l’on ne doute pas un instant qu’elles rempliront au mieux les fonctions qui viennent de leur être confiées.


Le plus curieux reste le dernier membre, qui est un écrivain médiocre (au sens premier du terme) et même très médiocre (toujours au sens premier). Il est par ailleurs président-directeur général des éditions de La Table Ronde, historiquement marquées à droite. Il est surtout l’ami personnel du président de la République, ce n’est pas un secret, il l’a toujours clamé. J’ai nommé Denis Tillinac. Que fait-il donc là ? Ce n’est pas moi qui trouverais étrange de nommer un écrivain dans une instance chargée de questions d’éducation. J’ai bien dit : un écrivain. Nommons Malraux, Vailland, Gary, Montherlant, Mauriac… On pourra discuter, contester même, ensuite, leurs positions et leurs avis, pas leur légitimité. Mais Tillinac ! Tillinac !

Commentaires

C'est sûr: z'auraient mieux fait de nommer Guillaume Cingal, qui est écrivain et qui n'est pas professeur. (En plus, il aurait pu leur apprendre à faire un blog.)

Blague à part, la nomination de Tillinac est claire comme le nez au milieu de la figure. J'avais été approché naguère par quelqu'un qui était proche de La Table Ronde, car ils étaient à la recherche de jeunes chercheurs et traducteurs pour monter une collection africaine. L'Afrique de Tillinac et Chirac, ça me fait froid dans le dos...

Écrit par : Guillaume | lundi, 21 novembre 2005

Juste pour t'embêter un peu, Guillaume :

Tu as été approché par un proche ; il était à la recherche de chercheurs.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 21 novembre 2005

Ouh la la faut que je me couche dans ma couche et que je me pieute au plumard, moi...

Écrit par : Guillaume | lundi, 21 novembre 2005

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer le rôle de monsieur Tillinac comme directeur de la Table Ronde à part republier les livres qui sommeillaient depuis cinquante ans dans le fond ou faire confiance à des éditeurs-préfaciers pour republier des auteurs des siècles passés, certes un peu oubliés mais déjà donnés chez d'autres rééditeurs juste un peu avant ? On peut chercher les inédits ou les nouveautés, il n'y en a guère. Ah si ! il y a toujours le pédophile orthodoxe, monarchiste et grand slave de la piscine Deligny pour alimenter encore le fond.

Écrit par : Dominique | lundi, 21 novembre 2005

Si j'avais mauvais esprit -- à Dieu ne plaise ! -- je dirais qu'il est logique qu'un écrivain très médiocre devienne éditeur. Mais Dominique Autié ne sera pas d'accord.

Plus sérieusement, n'est pas Roland Laudenbach qui veut. Il ne suffit pas d'être chiraquien pour être d'extrême-droite et posséder quand même un talent éditorial.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 21 novembre 2005

Quant au "pédophile orthodoxe, monarchiste et grand slave de la piscine Deligny", il y a ici quelqu'un qui l'apprécie beaucoup. Comme j'aime bien ce quelqu'un, je le laisserai répondre sans m'en mêler.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 21 novembre 2005

Ai-je dit quelque chose de mal au sujet du style de l'ami des yaourts maigres et des grands millésimes de vins ?

Écrit par : Dominique | lundi, 21 novembre 2005

Certes non. Mais je laisse répondre qui de droit, s'il le désire.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 21 novembre 2005

Ce n'est pas moi que vous attendiez pour défendre l'amoureux des corps androgynes, mais j'avoue être assez chatouilleux sur le cas Matzneff – j'entends, sur le type d'insultes que cet homme essuie depuis des lustres. Je me tairai sur l'inconséquence qu'il peut y avoir à accuser par écrit cet homme de pédophilie.
Sur l'auteur médiocre qui se fait éditeur… euh… Ce n'est pas l'homme, tout simplement, qui est médiocre ? Il se trouve que j'ai indirectement connaissance de ses pratiques éditoriales par un ami corrézien qui est, malheureusement, en affaires avec lui pour la publication d'un roman : je confirme que c'est de l'homme sans qualités, non de l'éditeur incompétent, que cet ami auteur est contraint de souffrir.
Je prends le train en marche, pardonnez-moi, et je file jusqu'à ce soir retrouver mes étudiants. Mais, de grâce, paix à Gabriel…

Écrit par : Dominique Autié | mardi, 22 novembre 2005

L'homme sans qualités pourrait-il "fournir" autre chose qu'un éditeur incompétent ? Je me le demande. Cela dit, je faisais un peu de provocation hier, je pensais que c'était visible. J'aime bien vous tendre des perches, vous le savez.

Non, ce n'est pas vous que j'attendais. Peut-être l'autre participant se manifestera-t-il ? Pas sûr. Dominique vous répondra je pense. En tout cas, j'espère qu'il ne se passera pas la même chose qu'il y a un an environ, sur un autre forum, où l'on n'avait parlé que de GM durant quelques trois semaines...

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 22 novembre 2005

Lorsque l'on rapporte dans son journal des relations (parfois tarifées, comme aux Philippines) avec des enfants de dix ou douze ans, ce ne serait pas de la pédophilie ? Mais peut-être ce journal est-il une œuvre de fiction.

Écrit par : Dominique | mardi, 22 novembre 2005

Bon, je prévoyais le tour que prendraient les choses. Dès qu'on évoque GM, c'est le même débat. Que nous dira Dominique Autié ?

Remarquez, on s'éloigne ici des questions d'éducation qui étaient initialement le sujet.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 22 novembre 2005

Question sur les programmes: ceux-ci doivent-ils être en relation étroite avec les besoins de la société civile (entendez les firmes qui vont engager les jeunes adultes qui sortiront des écoles) ou au contraire être axés sur la formation personnelle et la culture?

Personnellement j'opte pour la deuxième solution. L'école doit "former" donc faire des élèves des individus équilibrés, possédant un sens moral, un esprit critique et une bonne base de connaissances qui leur permettra de se situer dans la vie.

Si les programmes sont trop orientés vers les besoins des firmes, nous ne fabriquerons plus des individus mais des robots.

De plus, même si cela permettait à court terme de trouver plus facilement du travail, il n'est pas sûr qu'à long terme ce genre de formation ne constituerait pas un handicap. Une secrétaire qui sortitait de l'école avec une connaissance pointue en Word et en excell par exemple, mais qui serait incapable de rédiger, verra son emploi compromis le jour où Word et excell seront remplacé par un produit plus performant.

Maintenant le problème est complexe. On connaît tant de spécialistes en archéologie antique qui sont au chômage….

Allons, le débat est lancé.

Écrit par : Feuilly | mardi, 22 novembre 2005

Cher Jacques,

Je ne suis pas inervenu pour ne pas risquer d'être désagréable envers Dominique Autié que je pensais être le Dominique qui s'est prononcé sur GM avec un sens de la nuance laissant songeur. Je ne sais pas qui est l'autre Dominique mais je suis assez content de m'être trompé de Dominique.
Pour le reste, Dominique Autié a très bien répondu.

Écrit par : de Savy | mardi, 22 novembre 2005

Voilà, c'était l'ami de Savy, bien sûr, que j'attendais ici.

Une fois encore, il y a ici deux Dominique. Benoît aussi faisait une confusion. L'un signe de son prénom, l'autre de son prénom suivi de son nom. Tous deux me font l'honneur de leur amitié et je les en remercie.

Dominique répondra certainement.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 22 novembre 2005

Répondre à quoi ? Au vide ?

Écrit par : Dominique | mardi, 22 novembre 2005

Cela n'est pas très grave de terminer ce fil par une pirouette.

Écrit par : de Savy | mercredi, 23 novembre 2005

Non non, reprenons plutôt à propos du Haut conseil de l’éducation.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 23 novembre 2005

Je suis d'accord avec Dominique pour dire que Gabriel Matzneff est un écrivain parfois intéressant et souvent injustement vilipendé; aussi Dominique a-t-il tort de l'attaquer, et Dominique a-t-il bien répondu.

Écrit par : Dom Inique | jeudi, 24 novembre 2005

Guillaume ou l'huile sur le feu... :-))

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 24 novembre 2005

Guillaume est facétieux, aujourd'hui.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 24 novembre 2005

Pour discuter du HCE, on peut se reporter aussi à la démission fracassante de Laurent Lafforgue (médaille Fields). http://www.ihes.fr/~lafforgue/dem/courriel.html

Écrit par : Dominique | jeudi, 24 novembre 2005

J'ai lu, ça vaut son pesant de moutarde. Qu'en pensent les autres professeurs présents ici ?

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 24 novembre 2005

Et bien je suis tout à fait d'accord avec ce Monsieur Laforgue. Il dit exactement ce que j'avais dit il y a 23 ans quand je suis sorti moi-même de l'école et que j'ai vu les programmes que j'étais supposé enseigner. Tout y est: apprentissage centré sur l'élève, mépris de la matière en elle-même, refus des textes littéraires, centrage sur la langue orale quotidienne. On nous disait même que l'enseignant était ce qui nuisait le plus à l'élève, lequel était par nature ouvert à tout et que moi, par le savoir extérieur que j'allais lui imposer de l'extérieur, je n'imaginais même pas le tort que j'allais lui faire. Finis les cours ex caetédra. Il fallait partir du vécu. Demander à l'élève quel article il voulait qu'on lise dans le journal du jour. Comme ils allaient répondre la page des sports t que je déteste celà, je ne suis aps resté. J'ai refusé de jouer à ce jeu-là . Je l'ai fait d'autant plus facilement que le semplois étaient rares à l'époque et qu'il fallait une bonne dizaine d'années pour espérer trouver un horaire complet (partagé entre quatre ou cinq écoles différentes) dans l'enseignement professionnel.

Depuis, j'ai assisté de loin à la longue et irrémédiable descente du niveau de l'enseignement.

J'ai aujourd'hui un enfant qui termine ses primaires. Je en comprends pas comment on peut leur imposer autant de stress (on m'a répondu que cela faisait partie de la vie et je crois qu'on veut les préparer au monde de l'entreprise), autant de contrôles quotidien, autant de travail à domicile pour finalement ne rien apprendre. Zéro en histoire et géo. Zéro en problèmes, zéro en analyse de phrase.

Écrit par : Feuilly | jeudi, 24 novembre 2005

Et zéro pour moi car je n'ai pas relu mon texte et il est rempli de fautes (de frappes, bien entendu!)

Écrit par : Feuilly | jeudi, 24 novembre 2005

La Table Ronde n'a-t-elle pas publié Nimier, Blondin, Laurent ou encore Déon ?

Écrit par : de Savy | jeudi, 24 novembre 2005

Oui, les Hussards, eh bien ? C'était au temps de Roland Laudenbach et de Gwenn-Aël Bolloré, ça.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 25 novembre 2005

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