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mercredi, 05 octobre 2005

Octobre

Octobre, je ne le verrai pas. Octobre est resté à la campagne, dans la nature qu’il habille de ses collections d’automne. Ses écharpes de brume sont nouées au cou des collines, ses tailleurs de lainage roux habillent les vallées, ses corsages feuille-morte drapent les bustes splendides des coteaux. Son mascara souligne les horizons. Aujourd’hui, Paris-la-grise, comme dit la chanson. Paris comme je l’aime, un peu brumeuse, pas trop, sans pluie. Un camaïeu gris, trottoirs, toits de zinc, ciel fermé. Ce n’est pas Paris que je déteste, c’est la vie qu’on y mène. Octobre est resté à la campagne et le froid fait trembler les jambes des femmes sans amour.

14:15 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (14)

Commentaires

"Octobre est resté à la campagne "

C'est une réalité pénible, en effet, que cette absence de saisons dans les villes. Le moindre arbre isolé, insolite, et dont la présence est pour ainsi dire déplacée en cet endroit, nous attire irrésistiblement. Sa solitude est pareille à la nôtre et nous nous demandons à quel autre monde il doit rêver la nuit, pour autant que les arbres rêvent. Mais qu'en savons-nous après tout? Nous n'en savons rien du tout.

Quant aux femmes sans amour qui frissonnent sous leurs jupes, elles ne savent pas que c'est à elles que nous rêvons, lorsque le jour descend.

Écrit par : Feuilly | jeudi, 06 octobre 2005

Il n'est plus qu'une solution, embrasser les femmes frileuses sous le dernier arbre des villes.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 octobre 2005

Je crois que c'est peut-être la seule chose qui est un avantage sur vos grandes villes européennes - les lignes droites de notre architecture nord-américaine est compensée par la présence des arbres qui nous donnent chaque jour l'heure juste sur la saison, même si l'été s'éternise (à mon grand plaisir - soleil et 28 degrés le 6 octobre !), le jaune flamboyant et les quelques rougeurs s'installant aux pointes se mêlant au vert: pas de doute c'est l'automne.

Cela dit je me souviens d'un automne récent, en 2002 je crois, alors qu'aucune couleur ne s'était montrée, les feuilles tombaient entièrement vertes. Ajouté à l'été en octobre, un autre présage qu'il y a quelques choses qui clochent dans notre écosystème ?

Lorsque j'étais sur la côte ouest à Seattle, je m'étais cependant très bien passé des changements dramatiques de couleurs. Malgré le ciel gris s'éternisant, la profusion de verdure luxuriante (microclimat tropical) et l'apparition de petites fleurs blanches en plein janvier combinée à la douceur de l'air avait un charme dont j'ai toujours la nostalgie. J'en étais le premier étonné, certain que je ne saurais jamais me passer des flamboyants automnes québécois.

Écrit par : Benoit | jeudi, 06 octobre 2005

les lignes droites SONT compensées, horreur !

Écrit par : Benoit | jeudi, 06 octobre 2005

J'ignore tout des automnes québécois, hélas, et ne puis donc répondre à propos.

Pour ce qui est de l'écosystème qui chancelle : rappelons-nous toutefois que les moyennes s'établissent sur un siècle et que, par conséquent, personne ne peut dire, sauf à le dire sans aucun fondement scientifique, qu'il fait plus chaud qu'avant, moins froid que quand on était petit, etc.

Je ne parle pas ici du réchauffement de la planète, phénomène récent, bien sûr.

Simplement, les phrases à la mord-moi-le-noeud (oh, pardon) comme " Y a plus de saisons", ou "Il y a vingt ans, l'hiver était plus rude" n'ont pas de sens sur le plan climatique. Il n'y a pas de règle, là comme ailleurs. Le reste, octobre roux, novembre grisâtre, décembre squelettique, ce sont des clichés ou des chromos pour calendrier des postes. Bien sûr, octobre est le plus souvent roux. Le plus souvent seulement. Et encore, de mémoire d'homme, c'est-à-dire hors de toute considération scientifique. Evidemment, il y a des constantes, l'été n'est pas l'hiver, et autres choses comme ça. Mais tout doit être nuancé.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 octobre 2005

En effet.
Mais quand on apprend que les glaciers reculent de 18km par année au Groënland, que les innus vont devoir se ré-adapter et que les ours polaires squelettiques se mettent à fureter au centre des villages pour trouver de quoi manger, on se dit que quelques hommes (si pas la race toute entière) ont manqués de nuances quelque part.

Je lisais dans le récit d'Orsenna sur le Gulf Stream, des choses qui expliqueraient assez bien ce qui se passe avec ces tempêtes tropicales (on en est à 18 ou 19 alors que la moyenne est de 11 je crois, et octobre, mois des tempêtes est loin d'être terminé. C'est plus une légère augmentation faisant grimper la moyenne, ce sera bientôt le double !) tout ça parce que les eaux sont trop chaudes, augmentant le nombre et la violence des tempêtes et faisant fondre le Groenland à vue d'oeil. (Bye bye le Cap-Vert.)

Le Québec serait moins affecté que d'autres - les prairies de l'ouest se transforment en fournaises rendant les récoltes impossibles, les USA manquent d'eau potable, une partie de l'Europe risque des étés de plus en plus canniculaires et des hivers de plus en plus... québécois.
Ici, ce sera la Caroline du Nord.

Il y en a encore beaucoup de places chez nous pour les immigrants....

Écrit par : Benoit | jeudi, 06 octobre 2005

Toutes ces horreurs sont des conséquences du réchauffement, c'est vrai. Cela dit, le tableau apocalyptique que vous nous présentez me laisse un peu dubitatif. Ce n'est pas contre vous, mais contre ce qu'on nous raconte.

L'Europe risque des étés caniculaires ? Bah, la canicule de 2003, c'était ce que je connaissais tout le temps à Alger et on ne parlait pas du tout de canicule. En été, il fait chaud. Des hivers plus rudes ? Cette blague ! Paris n'a jamais été aussi chaud que depuis quelques années. L'an dernier, je n'ai pas vu d'hiver, je l'attends encore. Il faut dire que j'aime bien ça, l'hiver.

"Et puis viendra l'hiver osseux
Le maigre hiver expiatoire".

(Verhaeren).

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 06 octobre 2005

Je me suis laissé dire que l'année 1931 (ou était-ce 1933 ?) avait connu la même affluence de cyclones que celle se faisant connaître actuellement. Ce sotn peut-être les trains à vapeur qui augmentaient l'effet de serre...
Cela dit, il y a des signes manifestes que les choses évoluent. Mais ces signes manifestes ne sont pas à la portée des non-scientifiques. Comme vous dites en substance, Jacques, on ne peut pas dire que l'on ressente un réchanffement des étés ou un durcissement des hivers. en revanche, les scientifiques mesurent bien la fonte des pôles et autres phénomènes préoccupants.

Écrit par : Tanguy | vendredi, 07 octobre 2005

Je me livrais un peu au jeu du prophète de malheur.
N'empêche, Tanguy nous dit: "Mais ces signes manifestes ne sont pas à la portée des non-scientifiques."

Encore une fois, je trouve cette révérence envers les scientifiques qui déresponsabilise le citoyen douteuse, d'autant que ce sont les scientifiques eux-mêmes qui hurlent au loup. Ils se réunissent d'ailleurs ici même à Montréal le mois prochain pour discuter Kyoto et la suite.

Je me souviens très précisément (pour des raisons trop longues et fastidieuses à raconter) d'une entrevue télé à l'été de 1973 avec Alain Bombard, décédé tout récemment, qui m'avait frappé.

Il disait, pour résumer, qu'il fallait absolument se préoccuper de la protection des ressources en eau potable, plus importantes que ne le seront jamais les réserves pétrolières, et que notre surabondance au Québec, ne nous mettait pas à l'abri. Il terminait en disant, le jour ou l'on commencera à vous demander de faire bouillir votre eau avant de la boire, c'est qu'il sera peut-être déjà trop tard.

Depuis quelques années, on y est.
Désolé, je ne tiens pas à faire le prophète de malheur, mais franchement, sur ce sujet particulier, les raisons d'ëtre optimistes me paraissent assez minces, compte tenu que, malheureusement, il semble qu'il faille toujours se taper un désastre pour (ré)agir.

La proactivité n'est pas un concept très dynamique dans nos sociétés...

Écrit par : Benoit | samedi, 08 octobre 2005

Je ne saisis pas en quoi ce que vous citez, Benoît, serait particulièrement révérent envers les scientifiques et déresponsabilisant pour les autres. Que des signes avant-coureurs soient perceptibles uniquement par les scientifiques, c'est souvent ce qui arrive, me semble-t-il, et ce n'est pas tresser des lauriers à tire-larigot que de le constater. Après tout, c'est le boulot des scientifiques, et non leur titre de gloire. Enuiste, ce n'est pas déresponsabilisant pour les autres, car une fois que ces sigens ont été décryptés, le travail reste à faire, et ce n'est pas aux scientifiques seuls de le faire.

Écrit par : Tanguy | lundi, 10 octobre 2005

Je n'ai pas le courage de commenter le débat, certes intéressant, mais, dans tous les cas, Jacques, c'est un fort beau texte, sous l'influence de Léo, non? (Ou m'échappent d'autres références?)

Écrit par : Guillaume Cingal | dimanche, 16 octobre 2005

Je ne sais pas, Guillaume. Peut-être. Tu me cherches toujours des références, mais je n'en suis pas conscient. Cela dit, c'est un petit texte de rien du tout, même pas de quoi dégourdir les jambes de mon porte-plume (image débile, pardon).

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 17 octobre 2005

A foolish figure, dit Polonius dans Hamlet...!
Encore une histoire de père et d'impairs.

Pour les "références", c'était le sentiment que j'avais eu; cela peut être insconscient de ta part... ou erroné de la mienne!

Écrit par : Guillaume | mardi, 18 octobre 2005

Du nouveau sur les étals des marchés québécois:
¨La fraise d'OCTOBRE¨!

Ce n'est pas l'écosystème qui chancelle ni les O.G.M. Plutôt que de s'adapter à l'hiver comme les suédois, notre latin québécois s'est creusé les méninges pour étirer l'été. Par solidarité, je ne dévoilerai pas son truc. A moins que vous ayez accès à l'émission ¨La semaine verte¨de Radio-Canada? J'en doute.
Les traîneaux à chiens et les hôtels de glace c'est pour les touristes.. Lui, il fait ses vendanges, joue à la pétanque.. Finalement, c'est un être étrange..

L'anthropologue Bernard Arcand nous a pondu un délicieux bouquin qui explique son comportement.
¨Abolissons l'hiver¨chez Boréal

Aurons-nous notre première bordée en octobre? Il faudra enlever les mitaines pour déguster nos fraises..

Écrit par : diane | mercredi, 19 octobre 2005

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