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jeudi, 29 septembre 2005

Stock, un éditeur

Dimanche dernier, j’ai acquis chez un bouquiniste des quais de Paris, rive droite, un volume en bon état, Mémorandum d’un éditeur, de P.-V. Stock, publié chez Stock en 1935. Il n’était toujours pas coupé et contenait encore le prière d’insérer, feuille de papier vert pliée en quatre. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un prière d’insérer, je répondrai en utilisant cette formule qu’un directeur littéraire, chez Seghers, m’avait énoncée, alors qu’il me demandait d’en rédiger un, en 1987 : « Un texte pour les journalistes qui n’ont pas le temps de lire ».

Je lis, étudie et stocke (tiens…) depuis quelques trente ans des ouvrages sur l’édition, l’imprimerie, l’écriture, la librairie, le livre, les bibliothèques. Personne ici, je pense, ne s’en étonnera. En ce qui concerne la section « Édition », on trouve sur mes rayonnages mémoires d’éditeurs, biographies d’iceux, souvenirs de leurs épouses, monographies sur leurs maisons... Curieusement, je n’avais rien de ou sur Stock. Voilà qui comble donc une lacune. Je n’ai pas achevé ma lecture mais, dès à présent, quelques remarques me paraissent s’imposer.

Paru en 1935, soit. On ne se méfie jamais assez… Un livre de souvenirs, forcément, ça porte sur une période, plus ou moins longue, antérieure. Ici, le récit remonte à quelques cinquante ans auparavant, soit aux dernières années du XIXe siècle. Surtout, si l’on espère trouver en ces pages un état de l’édition française à ce moment-là, on peut toujours chercher. Le volume ne recèle pas davantage une histoire de la maison Stock. C’est regrettable. Au vrai, de quoi est-il constitué ? De souvenirs du patron, et ces souvenirs sont ce qu’il conserve de ses rapports avec quelques uns de ses auteurs. Qu’on n’aille surtout pas attendre, cela dit, un portrait des écrivains en question. Il s’agit uniquement de ses relations avec eux et notamment de questions de contrats, de droits, ainsi que de différends inévitables. Une correspondance abondante est reproduite in extenso. Aucun point de vue littéraire. Lorsque, d’aventure, Stock nous dit qu’Untel est un grand écrivain, c’est en général en l’affirmant purement et simplement.

Au passage, on relève quelques noms de célébrités du moment et les titres de leurs immortels romans, complètement oubliés de nos jours. Certains noms ne me sont même pas connus, fût-ce par ouï-dire. Ce qui nous ramène, par parenthèse, aux propos récemment échangés sur le roman, clef de voûte de la littérature... et bradé sur le trottoir chez Boulinier, libraire d’occasion, boulevard Saint-Michel. Je m’égare. 

12:00 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (18)