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vendredi, 10 mai 2013

À vendre

gaston.gifVingt ans de la mort de Léo Ferré, centenaire de Trenet, centenaire de Camus, centenaire de la parution d’Alcools, centenaire de l’arrivée à Lambaréné d’Albert Schweitzer, trente-cinquième anniversaire de la mort de Claude François, cinquante ans de la mort de Piaf, cinquante ans de la mort de Cocteau, quarante ans de la mort de Picasso, ah, la bonne année 2013, ah, la belle année que voici, ah, la belle année que voilà pour l’édition française ! Les parutions ont commencé, elles ne vont pas cesser, au moins jusqu’à l’été. Livres de circonstance, livres bientôt oubliés, bruit inutile, faits et propos répétés ad nauseam, rien de neuf (et plutôt, même, un retour en arrière puisque d’autres parutions, antérieures, étaient mieux renseignées), publications allégées destinées à paraître au plus tôt, ah, la bonne et belle année, messieurs-dames !

14:41 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (8)

Commentaires

Approchez messieurs dames ! Approchez ! Chanteurs, acteurs, musiciens, philosophes, peintres, artistes de tous niveaux et de toutes catégories mais aussi scientifiques, politiques et tout ce que vous voulez, tout est en promotion, tout est bradé !

On va vous faire de "beaux livres" remplis de photos déjà vues partout, avec plein d'anecdotes rapportées des milliers de fois, des commentaires de "spécialistes" qui n'ont rien à dire sur le sujet mais qui le diront quand même !

Venez, n'ayez pas peur, regardez les belles couvertures, les belles couleurs... le vide de nos éditions !

Écrit par : Gaspard | lundi, 13 mai 2013

Vous avez, je vois, un authentique talent de camelot. Vous devriez prendre une licence à la préfecture de police et tenir votre éventaire sur la place.
Plus sérieusement, c'est excellent, mon cher Gaspard, merci. Vous complétez formidablement mon petit topo.

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 13 mai 2013

Et dans tous ces livres, combien d'invendus ?

J'avais lu un article il y a quelque temps au sujet de ces livres invendus, je l'ai retrouvé, voici le lien :
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20081030.BIB2308/le-cauchemar-du-pilon.html

Toutes ces tonnes d'ouvrages transformés en boîtes à pizza, cartons à chaussures, emballages, etc. C'est ahurissant !

L'auteur de l'article parle de système surproduction - destruction absurde, c'est exactement ça ; Mais il pointe du doigt quelque chose de plus sournois : "L'éclatante réussite d'un auteur produit autant de pilonnage que l'échec. Cela fait partie d'une stratégie délibérée de surproduction. Il n'est pas rare qu'un éditeur prenne dès le départ le parti de faire imprimer des milliers de livres pour les pilonner. Car leur rôle consistera à impressionner, à donner le sentiment de l'importance de l'oeuvre. Il faut se montrer, faire masse dans les Fnac, écraser la concurrence par le poids".

Écrit par : Gaspard | jeudi, 16 mai 2013

Eh oui, Gaspard, c'est une question que je connais bien.

Pour continuer dans le cynisme, il faut dire qu'avant de mettre les livres au pilon, on propose à l'auteur de les acheter. mais oui ! Avec une ristourne importante, certes, de l'ordre de 30 %. L'auteur naïf va les acheter, s'il le peut. Et puis, il les stockera dans sa cuisine, ne sachant qu'en faire.

Ensuite, si l'auteur n'a pas acheté ses propres livres, ou pas la totalité, on les met au pilon. Là, l'hypocrisie continue. En réalité, on les vend à un soldeur. Pas de petits profits : l'auteur, par contrat (c'est prévu à l'avance) ne touche pas un centime sur les exemplaires soldés ou pilonnés. Quand vous achetez un livre chez un soldeur (ça m'arrive aussi), vous achetez un exemplaire soi-disant pilonné, sur lequel l'auteur n'aura rien perçu.

Autre forme d'hypocrisie : on dit à 'auteur, en substance, que son livre va être pilonné et on lui propose d'en racheter des exemplaires. L'auteur ne le peut pas, il renonce et se fait à l'idée du pilon. L'éditeur ne pilonne pas, continue la vente : il a essayé. C'était un mensonge pur et simple, une tentative pour fourguer d'un seul coup plusieurs exemplaires à l'auteur. Ça m'est arrivé.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 16 mai 2013

Finalement, les auteurs ont très peu d'emprise sur leur propre travail.

Tout cela me donne l'impression que les éditeurs ont le droit de vie et de mort sur les livres sans que les auteurs ne puissent s'opposer à quoi que ce soit ; Et pour vous dire la vérité, ce que vous me décrivez ne me surprend pas plus que ça. Quelle société !

Écrit par : Gaspard | mardi, 21 mai 2013

C'est bien cela, en effet : ils font ce qu'ils veulent de par leur position dominante.

Si vous en avez envie, lisez les notes et les discussions de la catégorie "Édition". Cela vous intéressera certainement.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 21 mai 2013

J'oubliais. 2013 est aussi le deux-cent trentième anniversaire de la naissance de Stendhal. Ah, la bonne année que voilà...

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 21 mai 2013

Oh, mais j'avais omis les soixante-quinze ans du Journal de Spirou et les soixante-dix ans du Petit Prince. Allez donc, à vendre, à vendre !

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 02 juillet 2013

Les commentaires sont fermés.