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samedi, 14 avril 2012

Gide en ses carnets

9782070444342.jpgPour l’anniversaire de la collection « Folio » (quarante ans), le Journal de Gide a paru sous une jaquette spéciale. Il s’agit uniquement d’une anthologie, hélas difficilement lisible dans cette édition, compte tenu de ma vue, mais il n’existe que la Pléiade ou ça, ce texte n’étant pas, à ce jour, disponible autrement.

Dans ses carnets, Gide raconte cette soirée de 1943 où, à Alger, il a dîné avec de Gaulle. J’aurais aimé que la relation qu’il fit de ce moment peu fréquent – la rencontre de deux hommes comme eux, mon Dieu ! – soit plus longue. Dommage. Voilà le genre de soirée que j’aurais aimé vivre : un dîner avec le Général et Gide…

Il est vraiment merveilleux lorsqu’il narre un moment passé avec tel ou tel littérateur. Par exemple, deux rencontres successives avec Claudel sont magnifiquement résumées, parfaitement peintes, c’est une gourmandise pour l’intelligence. On en redemande. Je lui en veux donc d’autant plus d’avoir écrit, dans sa jeunesse : « Visite à Verlaine », point final. Le bougre n’aurait-il pu nous faire un croquis sur le vif du poète alité à l’hôpital Broussais ?

Voici encore une belle peinture de Claudel, le récit d’une rencontre avec Paul Bourget, celui d’une visite à Proust. Toujours passionnants, ces portraits paraissent trop brefs à mes désirs de délices. Gide aurait dû écrire des volumes entiers sur ses contemporains. Ce n’aurait pas été au détriment de son œuvre, puisque c’eût été une part de celle-ci, justement.

Et puis, qui est fort amusant : l’expression « rien plus », d’usage courant dans le Lot où nous séjournons souvent, Martine et moi, je la retrouve, par deux fois, sous sa plume. Nous n’y verrons donc plus une faute de langue (attestée par Gide, même une erreur voguerait vers le beau). Au vrai, il ne s’agit pas d’une erreur, pas du tout, mais d’une forme ancienne devenue, en Quercy, une manière fréquente.

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