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mardi, 07 novembre 2006

Morceaux choisis

La platitude un peu ridicule : « Comme s’il cherchait à s’excuser de sa violence, le mistral revenu en force rassemble les feuilles mortes et les entasse contre les haies et les façades, ce qui rendra leur enlèvement beaucoup plus facile que s’il fallait les ratisser dans tout le jardin. Il lui sera donc beaucoup pardonné. »

Bis repetita : « Dieu, qu’il est susceptible, ce mistral ! Il n’a pas voulu du pardon que je lui accordais hier, et toute la nuit cet ivrogne a hurlé avec tant de rage qu’il m’a mis le sommeil en miettes... »

Le n’importe quoi : « Jette un coup d’œil aux carnets, lui dirais-je, et tu comprendras pourquoi, presque chaque jour, sitôt après avoir écrit cette sorte de billet que j’y dépose, je grimpe dans la carlingue du roman et je prends l’air avec un moteur qui a bonne température et qui ronronne. »

Un peu de banalité : « Comme un ballon dépend du manche par où passe le gaz ou l’air chaud. Et une fleur de sa tige par où passe la sève... »

Le retour de la platitude : « Le souvenir qui demeure, après avoir vu ce film, est celui d’une ode très sensible et fort émouvante à l’amour et à l’infinie complexité de ses variations. »

Qui a écrit ces phrases immortelles ? Il s’agit de quelques morceaux choisis dans les carnets de Nyssen Hubert, éditeur donneur de leçons. Je sais, tout cela est coupé de son contexte. Eh bien, le texte intégral, allez-y.

12:20 Publié dans Édition | Lien permanent | Commentaires (16)

Commentaires

Mon Dieu, celle-là m'avait échappé : "une coïncidence qui avait lancé un arc" -- c'est du charabia pur et simple. Mais ce n'est pas tout, le grand écrivain insiste : "La coïncidence est devenue un ricochet". Il s'agit là de ce que je nomme le n'importe quoi du langage. Déjà, je ne savais pas qu'un arc pût être lancé, mais que cela fût fait à l'initiative d'une coïncidence, elle-même devenue un ricochet, voilà qui dépasse l'entendement du malheureux autodidacte que je suis. Il est vrai que je ne suis pas écrivain-éditeur-docteur et que, par conséquent, je ne puis goûter pleinement l'arôme de ces phrases. J'ai encore beaucoup à apprendre. Grâces soient rendues à celui que je tiens définitivement pour un pitre pour m'avoir fait prendre conscience de la petitesse de mon état intellectuel.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 07 novembre 2006

Ceci, à la date du 01.09.06 n'est pas mal non plus:

"Alice Ferney, retour de vacances, m’a envoyé l’une de ces lettres qu’on aimerait encadrer pour les relire en levant les yeux quand on traverse un passage difficile dans les relations avec un auteur. “Être léger et présent”, dit-elle. "

Écrit par : Feuilly | mardi, 07 novembre 2006

Quand je dis qu'il a des relations de vieillard salace avec ses auteurs femmes... Et puis, il y en a marre. Alice Ferney, à part L'Elegance des veuves, c'est mauvais, mauvais, mauvais.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 07 novembre 2006

Libidineux, mais évasif : « Dans sa voix de femme qui accède à la plénitude, il y avait je ne sais quels frémissements qui m’ont fait rêver aux délices décrites dans certains romans. »

Écrit par : Dominique | mardi, 07 novembre 2006

Ce n'est pas forcément dans les termes choisis, mais dans la fréquence et la nature. Dans l'ensemble des carnets publiés (les trois tomes dont je parlais l'autre jour), les allusions sont si répétitives qu'elles mettent mal à l'aise. Qu'un homme regarde les femmes et se plaise à les évoquer, ce n'est pas moi qui y trouverai à redire. Tout est dans le regard et dans la façon dont il le transcrit.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 07 novembre 2006

Alors, dans le contexte:

"Un vieil ami qui fut aviateur dans la dernière guerre et proche de Malraux, me voyant un jour sur le point de partir en voiture aussitôt après avoir mis le contact, hocha la tête comme un professeur désespéré par son élève. Ne m’avait-il pas dit cent fois qu’on ne fait pas décoller un avion avant d’avoir chauffé le moteur ? S’il était encore de ce monde je lui dirais que la leçon n’a pas été perdue. Jette un coup d’œil aux carnets, lui dirais-je, et tu comprendras pourquoi, presque chaque jour, sitôt après avoir écrit cette sorte de billet que j’y dépose, je grimpe dans la carlingue du roman et je prends l’air avec un moteur qui a bonne température et qui ronronne."

Je ne trouve rien là pour m'étouffer dans mon café, ni pour ni contre. Je n'avais jamais posé un oeil sur le site de Nyssen et n'y ai rien trouvé pour m'y faire revenir. Il court le risque, comme tous les blogueurs qui s'imposent d'écrire chaque jour, d'y déposer des messages d'un intérêt très inégal, des scories. Ça fait partie du jeu. Petits bobos et vent qui souffle, bof bof bof.

Cela étant, vous avez dit et redit et reredit tout le mal que vous pensiez du bonhomme, des trois (3) tomes de son journal d'éditeur, alors question: qu'est-ce que vous foutez à perdre votre temps à lire Nyssen sur son blog ? Ça frôle la complaisance dans la détestation ça, cher Jacques. C'est comme si je passais mon temps à aller lire Houellebecq sur son site ou Angot dans Têtu. Avez-vous besoin de vous rassurer dans votre détestation ? Écrivez-vous un essai pour dénoncer "L'imposture Nyssen" ? Pourquoi pas un essai sur "Le charabia nothombien" pendant que vous y êtes ?

Décidemment, pardon de vous le dire, le carburant qui vous fait écrire l'émouvant "Ma poussière" vous réussit infiniment mieux.

Écrit par : Benoit | mardi, 07 novembre 2006

Merci, mais Ma poussière, personne n'a réagi, alors que là... Je fais de l'audience !

Blague à part, j'enrage quand je lis un tel charabia (cf mon premier commentaire) de la part d'un écrivain, d'un éditeur, d'un docteur, d'un mec qui a cédé ses archives à une institution, qui dit le droit en matière d'édition, etc. C'est de l'imposture pure et simple.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 07 novembre 2006

J'avais cru comprendre, d'après un commentaire précédant, que Lankyre appartenait au personnel de l'Université de Liège, à laquelle Nyssens, tel un nouveau Simenon, a légué ses archives. Il pourrait peut-être nous en dire plus sur le personnage.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 08 novembre 2006

Il est incroyable que ce type ait légué ses archives et qu'on ait pu les accepter comme si elles avaient une importance universelle. Si j'ai bien compris, ce sont les siennes, même pas celles de sa maison. Non, non, les siennes.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 08 novembre 2006

Tiens, dans ses notes d'hier, quelques trésors d'écriture :

"Une fois réglés les problèmes qui doivent l’être..."

"On a beau se dire “passeur”, on ne sait pas ce que, au juste, on a passé."

"J’en suis revenu tellement étourdi (...) que je suis retourné..."

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 08 novembre 2006

Oui, je travaille à l'ULg, mais pas du tout dans le service qui a accueilli les archives. En lisant la note de Jacques, je me suis juste souvenue d'avoir vu passer un courriel qui annonçait la chose à grand fracas. Je n'ai pas d'autre information.

Écrit par : lamkyre | mercredi, 08 novembre 2006

Tu as la réponse, Feuilly.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 08 novembre 2006

Et nous apprenons du coup que Lankyre est une femme. Heureusement que Nyssens n'est pas vraiment invité rue Franklin sinon... Cela nous aurait encore valu quelques beaux commentaires dans son journal ...

Écrit par : Feuilly | mercredi, 08 novembre 2006

Euh, Feuilly... J'avais déjà l'honneur de savoir, de Lamkyre, le sourire et la grâce.

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 08 novembre 2006

Eh eh, on dirait du Nyssens, en beaucoup mieux tourné.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 08 novembre 2006

Ah, j'espère bien !

Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 08 novembre 2006

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