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vendredi, 07 juillet 2006

No tombe (de haut)

Habituellement, je m’abstiens ici de toute remarque contre Amélie Nothomb. J’entends par là que je ne me laisse pas aller à dire tout ce que je pense de sa personne et de ses publications. Je le fais essentiellement, on le sait, pour l’ami De Savy. Quand j’aime bien quelqu’un, je respecte même ce que je ne peux pas supporter chez lui. Riez, riez, ce n’est pas facile, en réalité. Je sais que Benoît, notre correspondant au Québec, apprécie aussi cette jeune femme, au moins partiellement. Tolérant comme je suis, je ne dis rien. Je ne dis rien non plus, alors que Pierre Bosc, notre correspondant en Roussillon, ne la déteste pas.

 

Je voulais toutefois, ce matin, vous proposer le lien vers l’entretien imaginaire qu’a eu notre ami Dominique, prince des philologues, avec la reine du torchon de septembre. Or, j’apprends, à ma totale stupéfaction, que le texte de cette rencontre est à prendre au second degré, Dominique appréciant Amélie Nothomb. On m’aurait dit ça, j’aurais éclaté de rire. Mais non, c’est vrai.

 

Il me faudra l’été pour m’en remettre.

12:19 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (10)

Commentaires

Bon, finalement, serions-nous seuls à trouver qu'elle écrit très mal et que ses livres sont des tissus d'âneries ?

Écrit par : Guillaume | vendredi, 07 juillet 2006

Je ne pense pas. Ce qui m'étonne, c'est que même ceux qui sont parfaitement lucides à son sujet (l'interview faite par Dominique résume bien tout ce qu'on peut lui reprocher) prennent malgré tout quelque plaisir à la lire. Je ne comprends pas le lien qu'il peut y avoir entre ces deux positions.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 07 juillet 2006

Non non, vous n'êtes pas seuls tous les deux. Et j'avoue que moi aussi j'avais lu le texte de Dominique comme une satire perfide écrite par quelqu'un qui ne pouvait que la détester.

Est-ce vraiment ses écrits qu'ils admirent ou, en satyres priapiques, la personne qui les écrit? Mais si les satyres écrivent des satires pour faire croire qu'ils détestent celles qu'ils convoitent (ça tire en longueur cette phrase...) il y a de quoi perdre son latin. Ce qui est sûr, c'est que sa « tire lire" se remplit à chaque nouveau roman, à cette chère auteure, qui tire sur sa lyre autant qu'elle peut. Et pourquoi devrions-nous la lire, finalement? Parce que des gens quelque peu tyrans la lisent et remplissent sa tirelire? Il n'y aurait rien de pire. Lire ça parce qu’on nous dit de le lire ? Tout lecteur sensé (et qui donc est censé avoir du sens) préférera entrer dans sa tombe plutôt que de lire Amélie. Vous croyiez que j’allais dire Nothomb ? Et bien non, trois fois non.

Mais à me lire vous aurez compris que je n’apprécie point trop Amélie. Que tombent nos propos comme une satire des satyres qui veulent nous faire lire ce qu’il y a de pire. Qu’ils aiment en cachette la demoiselle, si c’est leur passion, je leur tire mon chapeau. Mais venir nous vanter les mérites de ce chameau, c’est avouer qu’ils la trouvent belle. Cachez donc ce chapeau que je ne saurais voir et ôtez des étalages toutes ces pages, je m’en trouverai beaucoup mieux.

Écrit par : Feuilly | vendredi, 07 juillet 2006

Eh eh, jolie diatribe, Feuilly, et bien troussée.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 07 juillet 2006

Amélie me fait songer énormément à Gyp, l'auteur préféré de Nietzsche.

Écrit par : Dominique | vendredi, 07 juillet 2006

Un jour je raconterai l'heure passée avec Amélie Nothomb à converser assis sur des tombes du cimetière Montparnasse.

Écrit par : desavy | vendredi, 07 juillet 2006

Dominique et de Savy : vous nous alléchez. Racontez donc. Quelques détails. Je ne demande qu'à comprendre.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 07 juillet 2006

Ne vous retenez pas trop Jacques, la rétention entraîne parfois des ennuis de santé.

J'apprécie la diatribe de Feuilly, si si, bien que, encore une fois et pour le coup, de façon pas du tout originale au milieu d'un texte exquis, il enfonce les mêmes foutues portes ouvertes: elle vend alors pourquoi devrait-on la lire si elle vend c'est forcément mauvais et horreur et damnation elle remplit sa tirelire et patati et patata.

Mais on s'en fout qu'elle vende !
Et tant mieux pour elle si sa tirelire pleine lui permet de se livrer à son vice: la graphomanie. Si le seul reproche que vous avez à lui faire c'est qu'elle soit lu parce que d'autres gens la lisent - et bien à ce compte-là, Le parfum, La vie devant soi ou Cent ans de solitude c'est le Da Vinci Code. Parler de Nothomb en nous ressortant ses tirages, c'est parler à côté. Nothomb ce n'est pas Garcia Marquez, mais oh my god, c'est infiniment plus que Dan Brown. Dire le contraire c'est de la mauvaise foi pure à 100%. Et la pureté à ce niveau là, c'est toujours dangereux... Parlez-nous donc de ce qu'il y a dans ces livres qui vous déplaît tant et qui vous obsède - enfin quoi, c'est vrai, si elle est aussi minable que vous le dîtes, elle ne mérite pas que vous y reveniez sans cesse. Parlez DEDANS, pas à côté. Parler d'écriture, de ce que vous ne trouvez pas à la hauteur (de quoi et de qui d'ailleurs ?) Qui sait, peut-être abonderai-je, n'étant pas inconditionnel. Mais pour le moment, tout ce que vos sorties anti-Amélie me donnent envie de faire, c'est de saisir mon épée, passer ma cotte, chausser mes bottes, seller mon cheval et partir à la défense de la demoiselle dont on critique le succès en escamotant les mots, soit, mais aussi l'apparence: goujaterie qui ne peut que me donner envie d'exiger réparation pour la dame: je vous attend à l'aube dans la clairière de votre choix.

C'est le même vieux procédé, parce qu'au tout début, en 92 si je ne m'abuse, les mêmes qui souvent la décrient aujourd'hui lui reconnaissaient du talent, un don certain pour trousser les dialogues (dont elle abuse il est vrai) et l'usage d'une langue qui ne doit justement rien aux facilités de best-sellers industriels, ce serait même plutôt le contraire: pas que ça lui donne une crédibilité que de toute façon vous ne lui reconnaitrez jamais, mais même les vieilles barbes de l'Académie lui ont accordé leur Grand Prix (pour un de ses meilleurs bouquins) en soulignant le plaisir (entre autres) d'y trouver des mots un peu rares.

Je maintiens donc que je tiens ses récits autobios (dont Le sabotage amoureux, Métaphysique des tubes, et surtout Biographie de la faim) comme étant de très bons livres, au contraire des très mauvais Robert des noms propres et autres Péplum. Jusqu'ici, c'est plutôt 50/50.

Autre truc qui me trouble quand je lis les contempteurs de la dame en ces lieux: quand plein de gens que vous estimez trouvent des qualités à un auteur qui vous indiffère ou que vous détestez, vous arrive t-il parfois de simplement douter, de vous dire: tiens je suis peut-être passé à côté de quelque chose, j'ai peut-être tenté d'entrer dans la maison avec la mauvaise clé, j'y cherchais quelque chose qui n'y est pas mais n'ai pas vu ce qui s'y trouve et que ces gens ont de toute évidence apprécié. On n'est pas maso (en tout cas pas moi) et j'ose penser qu'on est pas trop cons non plus. À vous lire, Nothomb c'est Sulitzer ou Sylvie hôtesse de l'air. C'est insultant, pour Nothomb évidemment, et tout de même un peu pour ceux qui l'apprécient itou.

Tiens, je vous redonne une analogie musicale: vous lisez Nothomb en exigeant Ferré, alors que Nothomb, c'est Souchon. Ça peut être très bien Souchon. On n'écouterait pas QUE Souchon, mais dire que parce qu'il a du succès c'est forcément merdique sans nous parler de ses textes et de ses musiques, ce serait aussi navrant que de vous écouter nous reparler pour la 573e fois des chapeaux d'Amélie.

Comme on dit par che nous: aye, r'venez-en !
Ou comme disent les chinois: GET OVER IT !

Écrit par : Benoit | vendredi, 07 juillet 2006

Foutre, Benoît s'emporte.

Je ne sais pas exactement à qui s'adresse votre texte, qui est "vous". C'est Feuilly, c'est moi, ou les deux ?

Moi, ça ne me dérange pas, qu'elle vende, pas du tout. Est-ce assez clair comme ça ? Cela ne me dérange pas. Cela ne me dérange pas. Cela ne me dérange pas. D'accord ?

Ce qui me dérange est tout entier contenu dans le texte de Dominique, dont j'ai donné le lien.

Pour le reste, j'ai dit dans la note que je faisais l'effort de respecter nos différences d'appréciation.

Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 07 juillet 2006

Je disais les "contempteurs": si le soulier vous va...
Je sais bien que vous respectez, mais enfin, "haine profonde", à l'encontre de ce qu'elle écrit (à vous lire, si on n'avait pas soi-même lu Amélie, on croirait une passionaria militant pour Le Pen) - c'est tellement excessif que pour le coup, c'est moi que ça dérange.
Haine profonde envers ce qui moi, m'a souvent amusé et parfois ému, désolé, y'a là un mystère.

Le texte de Dominique est délicieux, en ce qu'il se moque des travers et défauts de la dame.
Parce qu'elle en a. Je me gourre peut-être mais Dominique réussit à merveille un exercice de moquerie affectueuse, réussi parce qu'il faut tout de même l'aimer un peu pour aussi bien s'en moquer. Je me suis bidonner (beaucoup) sans jamais avoir l'impression de participer à un exercice de haine collectif.

Puisqu'il s'agit tout de même d'écriture (j'évite "littérature" pour vous éviter une autre montée de bile) j'attend encore de savoir ce qui, au juste, lui est reproché. Je suis fin prêt à soumettre des extraits pas trop long que je trouve excellents: à vous de les mettre en pièces en nous démontrant leur nullité et surtout, en quoi c'est du "charabia", à condition d'éviter les chapeaux de la dame et tout ce qui est extérieur au contenu même des livres. J'aimerais comprendre la haine qui vous anime envers une dame qui n'est ni Drieu ni Malraux, ni Sulitzer ni Clavel, ni Sartre ni Aron, ni Minc ou Bové ......

Je suis à votre disposition.

Écrit par : Benoit | vendredi, 07 juillet 2006

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