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lundi, 26 juin 2006

À l'ennui

Saloperie,

 

 

Tu es une monstruosité, tu me terrifies depuis mon plus jeune âge. Non seulement il faut vivre, et c’est souvent difficile, mais il faut encore te supporter, mal rongeur, mélancolie sans sel ni fragrance. Il faut te tuer comme on tue le temps et d’ailleurs, cela marche ensemble. À ceci près que chaque jour passé est un jour de moins à vivre et qu’à ce compte, il faut bien voir que te tuer, c’est aussi se suicider. Cependant, si l’on ne te tue pas, on meurt. D’ennui, oui. C’est compliqué, n’est-ce pas ?

 

 

Tu portes des noms d’emprunt, des pseudonymes qui ne trompent personne : saudade, spleen, mélancolie. Pour qui me prends-tu ? Je te reconnais chaque fois. Ton odeur est mortifère, ta couleur noyante. Tu es un peu la trompette de la mort, pas celle relevée par les mycologues, mais celle qui sonne la fin prochaine. Je préfère les percussions de l’amour, qui cognent au cœur. Le diable t’emporte, te patafiole. Tu es la grimace de l’amertume, le portefeuille vide des mois finissants, l’absurdité du gaspillage – celui d’un temps pourtant compté.

 

 

Mala suerte. Crève, immonde à jamais.

Commentaires

Ennui/ennuis joliment dits
Bonne nuit…

Écrit par : Aurélie | lundi, 26 juin 2006

Mélan mélan mélancolie
Elan élan pour l'eau Rélie

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 27 juin 2006

Soucis parfois pour Aurélie
Apaisés par les vers de Layani

Écrit par : Aurélie | mardi, 27 juin 2006

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